Festival international de films Fantasia : Mythes et mystères
Le 15e Festival international de films Fantasia se poursuit jusqu’au 7 août. Comme toujours, les découvertes et les surprises seront au rendez-vous de cette deuxième semaine d’activité.
De tous les films qui seront projetés cette semaine, nous attendions particulièrement la comédie irrévérencieuse Clown, dont la bande-annonce laissait présager qu’il s’agirait d’un incontournable. Malgré l’efficacité de son humour de situation et l’utilisation judicieuse du malaise comme moteur de ses effets comiques, Clown se révèle – malheureusement – bien plus sage que prévu. N’empêche, cette adaptation cinématographique de la télésérie danoise du même nom signée Mikkel Nørgaard vaut le détour.
Parlant irrévérence, il nous faut absolument glisser un mot sur Underwater Love, de Shinji Imaoka, sans doute le film le plus insolite de cette programmation. Avec leurs incursions dans le domaine de la comédie musicale et du film érotique, Imaoka et son équipe s’amusent à travestir un personnage issu du folklore japonais – le kappa, mi-homme, mi-tortue – dans une composition absolument déjantée et impertinente, qui place ironiquement l’amour au centre de ses préoccupations. Un film-expérience à aborder avec précaution.
Cette mise en garde serait aussi utile pour Victims, long métrage psychologique réalisé en un plan-séquence par David Bryant, où un homme au passé suspect est séquestré par une milice citoyenne. Brutal mais pertinent dans sa démarche, Victims, avant l’artifice technique, est surtout l’affaire de comédiens talentueux se donnant corps et âme pour le besoin de l’oeuvre.
La palme du meilleur thriller présenté cette semaine pourrait fort bien revenir à Urban Explorer d’Andy Fetscher. Mettant en vedette Catherine de Léan, campé dans les souterrains de Berlin, ce film inspiré du slasher et du torture porn met en scène quatre étrangers en quête d’émotions fortes qui croiseront le chemin d’un ancien douanier est-allemand impitoyable, joué avec une troublante efficacité par l’effroyable Klaus Stiglmeier.
Avec sa réalisation haletante et son rythme soutenu, le dernier film de Julian Gilbey (Doghouse), A Lonely Place to Die, devrait satisfaire les amateurs de films d’action, alors que les romantiques se tourneront vers le très décevant Don’t Go Breaking My Heart, du pourtant génial Johnnie To (Election). Comment ce dernier a-t-il pu accoucher de ce film insensé aux personnages tous aussi antipathiques les uns que les autres? Mystère.
De leur côté, les amateurs de H.P. Lovecraft seront comblés par la découverte du sublime The Whisperer in Darkness, de Sean Branney, qui serait, selon Mitch Davis, codirecteur de Fantasia, l’une des adaptations de Lovecraft les plus fidèles et satisfaisantes à ce jour. À peu de choses près, nous partageons son enthousiasme pour ce film fantastique à petit budget, dont l’esthétique expressionniste rappelle effectivement l’époque du roman.
Enfin, après la remise d’un prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière, John Landis (An American Werewolf in London) présentera son nouveau long métrage, Burke & Hare, comédie historique avec Simon Pegg, Andy Serkis et Tom Wilkinson. Malgré une reconstitution historique pleinement réussie, ce genre de Dumb & Dumber version 1820 souffre de l’humour vieillot qui traverse son scénario et sa mise en scène, de même que du maniérisme qui supporte sa réalisation.