Festival des films du monde de Montréal : Noces de rubis
Pour ses 35 ans, le Festival des films du monde de Montréal réussira-t-il à renouveler son public, à prouver qu’il mise davantage sur la qualité que la quantité et à devenir le rendez-vous incontournable des cinéphiles? Mystère et boule de gomme.
Devant une programmation de 383 films en provenance de 70 pays, le cinéphile a certes l’embarras du choix, bien que parmi la centaine de premières mondiales se retrouvent des oeuvres dont on n’a jamais entendu parler, signées par d’illustres inconnus. En y regardant de plus près, ressortent toutefois quelques titres qui piquent la curiosité.
Évidemment, Coteau rouge d’André Forcier, qui aura l’honneur d’ouvrir le bal, se retrouve sans difficulté sur la liste des musts. Mettant en vedette Roy Dupuis, Céline Bonnier et Gaston Lepage, le film s’intéresse aux tribulations d’une famille de la Rive-Sud (18 et 21 août). On ne voudra certes pas manquer La run de Demian Fuica où Jason Roy-Léveillée campe un jeune homme voulant sortir son père suicidaire de l’enfer du jeu (23 et 24 août).
Alors que Soleil trompeur a reçu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et que sa suite, L’exode, a déçu bien des festivaliers à Cannes, on ne voudra tout de même pas manquer la seconde suite de Soleil trompeur, Citadelle, de Nikita Mikhalkov (24 août).
Quelques années après Vénus et Fleur, le réalisateur Emmanuel Mouret revient au FFM, cette fois en compagnie de la pétillante Frédérique Bel, pour la comédie sentimentale L’art d’aimer, que l’on souhaite aussi rafraîchissante et spirituelle que ses précédents films (24 et 25 août). Fort d’un prix d’interprétation masculine pour Jean Dujardin, The Artist, charmant exercice de style signé Michel Hazavanicius, fera soupirer de plaisir les nostalgiques de l’époque du muet (20 et 21 août).
Viendra-t-elle, viendra-t-elle pas? L’impériale Catherine Deneuve devrait venir recevoir des mains de Serge Losique un Grand Prix spécial des Amériques pour l’ensemble de son admirable carrière. Si on se souvient que Sandra Bullock a vu l’ensemble de sa carrière célébré au FFM il y a quelques années, la pertinence de ce prix laisse songeur… Malgré une filmographie peu imposante, la chanteuse Ginette Reno récoltera aussi un Grand Prix spécial des Amériques – on pensera très fort à Léolo de Jean-Claude Lauzon.
Parmi la belle visite, notons la présence de Vincent Perez, venu accompagner la comédie dramatique Un baiser papillon, premier film de sa compagne Karine Silla, lequel a suscité bien peu d’enthousiasme chez la critique française (19 et 20 août). Fils de John et demi-frère d’Anjelica, le méconnu Danny Huston accompagnera le drame sportif Playoff d’Eran Riklis (La fiancée syrienne) (20 et 21 août).
On pourra compter sur la présence du cinéaste Bertrand Tavernier, qui animera un atelier de cinéma en deux volets (Cinéma français: les classiques oubliés et Cinéma américain : films noirs méconnus); connaissant la générosité, la culture et l’éloquence du grand cinéaste, on prédit que l’expérience sera des plus enrichissantes (20, 21 et 22 août).
Enfin, ressuscité grâce à son chouette Roman de gare, le très sympathique Claude Lelouch présentera son dernier-né, Ces amours-là, avec sa nouvelle actrice fétiche Audrey Dana, en plus d’offrir une leçon de cinéma. Bon festival!
Du 18 au 28 août
www.ffm-montreal.org