Festival international du film de Toronto / TIFF : Notre cinéma à Toronto
Cinéma

Festival international du film de Toronto / TIFF : Notre cinéma à Toronto

Du 8 au 18 septembre, le 36e Festival international du film de Toronto fait la part belle au cinéma québécois.

Festival du film le plus important en Amérique et deuxième dans le monde après celui de Cannes, le Festival international du film de Toronto a de quoi faire courir les foules, avec toutes ses vedettes venues arpenter les tapis rouges, et ravir le coeur des cinéphiles, avec sa programmation riche et variée – et l’on ne parle pas seulement des reprises cannoises (The Artist de Michel Hazanavicius, Melancholia de Lars Von Trier, etc.) et des gros canons américains (The Ides of March de George Clooney, Moneyball de Bennett Miller, etc.).

Pour la première fois de son histoire, un documentaire, From the Sky Down de l’Américain Davis Guggenheim (An Inconvenient Truth, It Might Get Loud) sur le groupe irlandais U2, a été choisi en guise de film d’ouverture. Il est certain qu’en plus d’attirer bien des badauds vers les salles de cinéma, ce film sera plus rassembleur que le désastreux Score: A Hockey Musical de Michael McGowan…

Toutefois, nous persistons à croire que A Dangerous Method, sans doute le film le plus grand public de David Cronenberg, figure de proue du cinéma canadien s’il en est une, aurait très bien pu ouvrir le bal. Film sur la naissance de la psychanalyse, A Dangerous Method met en scène Viggo Mortensen et Michael Fassbender dans les rôles de Sigmund Freud et Carl Jung, ainsi que Keira Knightley dans celui de leur patiente Sabina Spielrein.

Et pourquoi pas non plus Take this Waltz, avec Michelle Williams et Seth Rogen, de l’enfant chérie de Toronto Sarah Polley (Away From Her)? Ou encore Keyhole, avec Jason Patric et Isabella Rossellini, de Guy Maddin (The Saddest Music in the World), l’une des voix les plus singulières du cinéma canadien? On jase, là, comme dirait l’autre…

Si le TIFF n’a pas donné la chance à un film québécois l’honneur de faire les frais de la grande soirée d’ouverture – la dernière fois, c’était Les invasions barbares d’Arcand en 2003 -, ce n’est pas moins de neuf longs métrages québécois qui seront présentés lors de cette 36e édition. Fort de ses 2M$ au box-office, Starbuck de Ken Scott, coécrit par Martin Petit et mettant en vedette Patrick Huard, séduira-t-il le public du ROC? Qui sait, ce sera peut-être l’occasion pour un distributeur américain d’acheter le scénario.

Revenu de Locarno avec deux prix, Monsieur Lazhar, d’après la touchante pièce d’Evelyne de la Chenelière, permettra-t-il enfin à Philippe Falardeau de conquérir à la fois le public et la critique? Ayant fait sensation à Venise malgré son cruel récit, Marécages de Guy Édoin, avec Pascale Bussières, Luc Picard et François Papineau, parviendra-t-il à se faire remarquer? On en souhaite autant à l’émouvant Roméo Onze d’Ivan Grbovic, salué d’une mention du jury oecuménique à Karlovy Vary, et au premier long métrage Nuit #1 d’Anne Émond, où Catherine de Léan et Dimitri Storoge incarnent des amants d’un soir.

Bien accueilli à la Mostra, Café de Flore de Jean-Marc Vallée, campé dans le Paris des années 60 et le Montréal d’aujourd’hui, fera certainement tourner bien des têtes lors de sa présentation alors que Vanessa Paradis et Kevin Parent paraderont pour les paparazzis.

Espérons aussi que le succès du documentaire de Guggenheim poussera les festivaliers à aller voir Pink Ribbons Inc. de Léa Pool, sur l’impact des campagnes de financement sur la recherche sur le cancer du sein, The Patron Saints de Brian M. Cassidy et Melanie Shatzky, sur l’âge d’or, et Surviving Progress de Mathieu Roy et Harold Crooks, sur les pièges du progrès.

Enfin, côté court, parions que Trotteur d’Arnaud Brisebois, Vent solaire de Ian Lagarde, La ronde de Sophie Goyette, ORA de Philippe Baylaucq, qui explore l’univers du chorégraphe José Navas, de même que le lyrisme funeste de Hope de Pedro Pires (Danse macabre), feront belle figure.

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