10e Festival SPASM / Jarrett Mann : Un automne écarlate
De micro-festival à événement incontournable pour les amateurs de films de genre, SPASM n’a cessé de croître en 10 ans. Le point avec Jarrett Mann.
Alors que l’an dernier, l’équipe de SPASM avait dû faire plusieurs demandes afin d’enrichir sa programmation de films français, belges et suisses, et du coup s’ouvrir à la francophonie, dans les derniers mois, Jarrett Mann, pdg de SPASM, recevait chaque jour un paquet d’outre-mer. L’expérience francophone ayant été concluante, pour sa 10e édition, SPASM s’ouvre maintenant sur le monde en incluant notamment des films en provenance d’Espagne (SPASM Español, 21 oct.).
Fort d’un public fidèle d’un enthousiasme contagieux, SPASM mène sa barque bon an, mal an. Et pourtant, Mann ne tient rien pour acquis: "Chaque année, on aborde le festival comme si c’était le dernier. On ne fait pas de compromis, on donne tout ce qu’on a. SPASM étant autofinancé, il faut admettre que c’est très précaire. Au début, ça se déroulait durant le week-end, maintenant, c’est réparti sur 10 jours, il faut donc préserver l’énergie, faire en sorte que ce soit un happening chaque soir."
En plus de s’ouvrir aux autres cultures, SPASM ne présente plus seulement des courts, mais aussi des longs métrages. Ainsi, cette année, L’assaut de Julien Leclercq sera projeté en ouverture du festival (20 oct.). Se retrouve également dans la sélection, Transfer de Damir Lukacevic, film découvert par Jarrett Mann alors qu’il était invité au Festival international du film de Bruxelles: "L’un des meilleurs films de science-fiction que j’ai vus dans ma vie."
Alors qu’on a pu voir émerger au fil des ans le talent de Carnior, de Roadkill Superstar et de Patrick Boivin, sans parler des horreurs déterrées par le tandem Total Crap (Total Crap 8, 28 oct.), Charles-Louis Thibault (Film darwinisme et Vie pourpre 2, coréalisé avec Patrick Péris) deviendra peut-être l’un des points de mire du festival au Cabaret trash (22 oct.).
"Du côté trash provocateur, c’est quelque chose! L’horreur et le trash, c’est la minorité de SPASM, mais c’est ce qui fait le plus jaser. Je me bats contre ça chaque année. Dans notre bande-annonce, inspirée de ce que j’entends tout le temps, un zombie répète à un autre zombie qu’il n’aime pas les films d’horreur."
Parlant de zombies, outre le retour d’outre-tombe du Night Shift à la Grande soirée horreur (29 oct.), l’un des événements qui marquera l’imaginaire sera certainement le Zombie Walk (22 oct.): "Le buzz est énorme! On a créé un monstre! Plusieurs grandes villes en organisent, mais c’est la première fois qu’il y en aura une à Montréal. L’an passé à Toronto, ils étaient 6000 déguisés en zombies. Notre marche mènera au Club Soda pour une projection de courts métrages de zombies. Si tout se passe bien, ça reviendra chaque année."
Et l’avenir de SPASM? "On a fait beaucoup de changements cette année, du côté esthétique du moins (logo, programme, site Web), on parle maintenant de cinéma insolite pour s’ouvrir davantage aux genres et aux autres pays. On va devoir réfléchir à certaines choses, mais pour l’instant, tout est possible…", conclut Jarrett Mann.
Du 20 au 29 octobre
www.spasm.ca