Image + nation : Visages du désir
Jusqu’au 6 novembre, la 24e édition d’image + nation célèbre au grand écran la fierté LGBT avec quelque 125 longs et courts métrages. Nos suggestions.
Éprise de sa séduisante enseignante (Lio, émouvante et provocante), une adolescente tomboy de 12 ans (Alba Gaïa Bellugi, qui rappelle Charlotte Gainsbourg version L’effrontée) éprouve de la jalousie après avoir découvert que celle-ci donne des leçons privées au cancre de la classe (Léo Legrand, bien). Tandis que la jeune fille agira de façon de plus en plus irrationnelle, l’institutrice en sera quitte pour une remise en question. Film sensible sur l’éveil de la sexualité et les tourments de l’adolescence, La robe du soir, de Myriam Aziza, trace un charmant portrait d’une ado mélancolique à la recherche de repères doublé de celui d’une célibataire quadragénaire épanouie craignant de voir ses charmes se faner. (29 oct.)
Dans le tendre et lumineux Tomboy, Céline Sciamma (Naissance des pieuvres) prouve une fois de plus qu’elle n’a pas son pareil pour explorer la psyché des jeunes filles. Nouvellement installée dans le quartier peu avant le début des classes, Laure (Zoé Héran, criante de vérité) fait la rencontre de Lisa (Jeanne Disson, naturelle) qui la prend pour un garçon. Après quelques secondes d’hésitation, Laure prétend s’appeler Michaël. Dès lors, elle vivra comme un garçon à l’extérieur de la maison. Seule sa soeur cadette (Malonn Lévana, mignonne) partagera son secret. Offrant une subtile réflexion sur la complexité de l’identité et de l’orientation sexuelles, Sciamma raconte par petites touches cette histoire de fillette en crise identitaire tout en sachant maintenir le suspense jusqu’à l’éclatement de la vérité. (30 oct.)
Sombre, sulfureux et sensuel, Notre paradis, de Gaël Morel, met en scène Vassili (Stéphane Rideau, solide), prostitué dans la trentaine ayant de plus en plus de difficulté à trouver des clients, jusqu’au jour où il découvre, inconscient au bois de Boulogne, un éphèbe qu’il surnommera Angelo (Dimitri Durdaine, éthéré). Alors que leur amour grandit, Vassili s’enfonce de plus en plus dans le crime, volant et tuant leurs clients. Les deux amants devront trouver refuge chez une amie de Vassili (Béatrice Dalle, d’une belle aisance) lorsqu’une ancienne victime de ce dernier le reconnaîtra. Drame illustrant avec cruauté la dictature de la jeunesse et de la beauté, Notre paradis donne à voir une histoire d’amour d’un romantisme noir où l’intrigue criminelle n’en paraît que plus sordide. (5 nov.)
Choisi pour clore en beauté et en musique la 24e édition d’image + nation, Leave it on the Floor de Sheldon Larry propose une incursion privilégiée dans l’univers du voguing et des bals gays de Los Angeles à travers le parcours d’un séduisant garçon (Ephraim Sykes) qui, après avoir été rejeté par sa mère, sera pris en charge par une flamboyante drag-queen (Miss Barbie Q) et ses sexys protégés (Andy Myers et Philip Evelyn). Intrigues et rivalités amoureuses, amitiés solidaires, compétition féroce sur le catwalk, chansons accrocheuses et chorégraphies endiablées sont au menu de cette comédie musicale évoquant la rencontre d’America’s Next Top Model, Rent et Cabaret. Du bonbon! (6 nov.)