Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal : Rencontres en séries
Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal se déroulent jusqu’au 21 novembre. Voici quelques incontournables de cette 14e édition.
C’est le vétéran Frederick Wiseman (Boxing Gym, Titicut Follies) qui a l’honneur d’ouvrir les festivités des RIDM avec Crazy Horse, son 39e long métrage. Fort de ses expériences parisiennes avec La Comédie-Française ou L’amour joué et La danse – Le ballet de l’Opéra de Paris, Wiseman se tourne cette fois vers une institution bien connue pour la qualité artistique de ses spectacles nus. (12 nov.)
Comme à son habitude, le cinéaste américain se positionne comme observateur et décortique l’organisme face auquel il est placé afin de mieux comprendre le mécanisme qui le supporte. Un autre grand film du maître, où sont célébrés sans gêne les plaisirs de l’érotisme. En plus d’une leçon de cinéma, qui devrait se dérouler par vidéo (13 nov.), les RIDM et la Cinémathèque québécoise offrent une rétrospective de l’oeuvre de Wiseman. (10 au 20 nov.)
L’implantation d’une mine à ciel ouvert à Malartic aura fait couler bien de l’encre depuis la sortie de Trou Story, l’excellent pamphlet documentaire de Richard Desjardins et Robert Monderie. En s’intéressant davantage aux conséquences humaines de cette entreprise, Simon Plouffe poursuit la réflexion dans L’or des autres. (12 et 20 nov.)
Dans Mom et moi, Danic Champoux compose d’une façon ludique et extrêmement personnelle le portrait du tristement célèbre Maurice "Mom" Boucher. En plus de la réflexion pertinente qu’il offre sur le milieu des groupes criminalisés, l’effort de Champoux frappe l’imaginaire grâce à ses nombreuses séquences animées, tantôt belles ou esthétisantes, tantôt franchement dérangeantes. (11 et 18 nov.)
Après plus de 10 ans de recherches dans les archives et les cinémathèques du monde entier, Jacques Perrin et Eric Deroo présentent L’empire du milieu du sud, un film de montage racontant l’histoire fascinante et douloureuse du Vietnam, de la colonisation française à la chute de Saïgon. Grâce à une triple articulation – paroles, musiques, images – parfaitement maîtrisée, les cinéastes français ont composé une fresque lyrique impressionnante, qui n’est pas sans rappeler certains documentaires d’Alain Resnais et Chris Marker. (12 et 20 nov.)
La BM du seigneur, oeuvre hybride et décalée de Jean-Charles Hue, sera certainement l’un des films phares de cette présente édition. Ici, la question de l’appartenance au genre documentaire ne se pose même pas tellement elle apparaît futile. Pensez Carcasses de Denis Côté, mais avec une préférence pour la seconde moitié du film. (16 et 20 nov.)
Ce n’est pas un hasard si les programmateurs ont pensé qu’une rencontre entre les deux cinéastes était nécessaire: cela relevait de l’évidence! Animée par Bruno Dequen, cette discussion promet d’être mémorable. (19 nov.)
Enfin, il faudra à tout prix voir le film de clôture Tahrir, place de la libération, du cinéaste italien Stefano Savona, sans doute le film le plus important réalisé à ce jour sur le Printemps arabe. Pendant 18 jours, le documentariste s’est tenu au Caire, au coeur de la révolution égyptienne, là où tout a commencé. Jusqu’au départ du président Moubarak, Savona a multiplié les captations d’images et filmé l’histoire en marche, avec tout ce que cela comprend de violence, de doutes et d’espoir. (19 et 20 nov.)