The Adventures of Tintin : À l’abordage!
Les tintinophiles seront-ils outrés du traitement qu’a réservé Steven Spielberg au héros intrépide créé par Hergé? Autant qu’ils le sachent: si l’essence de Tintin (Jamie Bell) a été préservée, tout comme celle des loufoques Dupont et Dupond (Nick Frost et Simon Pegg) et du truculent capitaine Haddock (Andy Serkis), celui-ci se livre à des cascades spectaculaires évoquant celles d’un populaire archéologue du grand écran alors qu’il poursuit le vil Sakharine (Daniel Craig). Accepteront-ils que les scénaristes aient habilement combiné les éléments dramatiques du Crabe aux pinces d’or, du Secret de la Licorne et du Trésor de Rackham le Rouge… tout en bousculant l’ordre des événements? Quoi qu’il en soit, ils seront certainement éblouis par la fluidité de l’animation et la richesse de l’illustration, et époustouflés de constater comment la technique de performance capture a accompli des pas de géant depuis Beowulf de Zemeckis.
Une bonne publicité pour Loto Québec
Steven Spielberg a dénaturé l’œuvre d’Hergé. Il en fait un film typiquement américain. Ce qui intéresse les personnages, c’est l’argent. Argent que l’on doit protéger en recourant à la violence. Cupidité et combats sont les deux ingrédients de ce film. Au mieux, on pourrait dire que c’est une bonne publicité pour Loto Québec. La quincaillerie masque le message mille fois dénoncé. Comme la belle page couverture d’un roman ne garantit pas la qualité de l’œuvre, on peut en dire autant de ce film ennuyeux même si les effets cinématographiques sont séduisants. Le film a été tourné dans l’esprit de la publicité de Mercedes-Benz. On y voit des enfants qui veulent s’en procurer une pour aller à Vegas ou pour séduire les filles. Quelle pauvreté d’esprit ! La subtilité est absente de cette œuvre navrante. La leçon qu’elle donne aux enfants est des plus matérialiste.
Film Tintin de Steven Spielberg