Suggestions de films à offrir en cadeau
Manon Dumais et ses acolytes de la section Cinéma nous proposent ici quelques suggestions de films à offrir en cadeau cette année.
À ne pas confondre avec le bilan de fin d’année qui, lui, paraîtra dans nos pages la semaine prochaine!
Copie conforme
De Abbas Kiarostami, Italie, France, Iran, 2010
En Toscane, un écrivain anglais (William Shimell, élégant et ténébreux) venu lancer un livre sur la copie dans l’art se laisse prendre au jeu de la séduction par une galeriste française (Juliette Binoche). Dirigeant avec doigté ses acteurs, utilisant parfaitement le charme pittoresque de l’endroit pour les mettre en valeur, Abbas Kiarostami (Le goût de la cerise) étonne dans un registre où on ne l’attendait pas. Fort d’un personnage féminin aussi complexe et capricieux qu’attachant, Copie conforme propose une réflexion sur les rapports amoureux où le cinéaste iranien jongle savamment avec l’idée qu’on se fait de la vérité et du mensonge. Au sommet de sa beauté et de son talent, ardente comme jamais, l’actrice française porte sur ses gracieuses épaules cette comédie romantique aussi charmante que déroutante. (M. Dumais)
Les femmes du 6e étage
De Philippe Le Guay, France, 2010
Même si l’idée d’appliquer les caractéristiques du récit initiatique au parcours d’un homme plus âgé n’est pas révolutionnaire en soi, il faut néanmoins apprécier la façon dont l’immense Fabrice Luchini s’en empare pour alimenter sa brillante composition. L’évolution de son personnage est tangible jusque dans ses moindres détails et s’accomplit grâce à une sensibilité et un humanisme, dans son jeu, qui transcendent l’ensemble de l’œuvre et des interprétations. Ajoutons à cela des dialogues savoureux, une réalisation sobre mais efficace, et une critique, sinon implacable, du moins amusante et rafraîchissante de la bourgeoisie. En somme, Philippe Le Guay livre une comédie romantique oscillant entre profondeur, raffinement et légèreté, ce qui n’est pas sans nous rappeler de grands classiques français du genre. (G. Fournier)
Frisson des collines
De Richard Roy, Québec, 2011
Dans ce récit d’apprentissage raconté à hauteur d’ado, Frisson (Antoine Olivier Pilon, belle révélation du film) rêve d’aller voir Hendrix à Woodstock, même s’il vient de perdre son père (Patrice Robitaille, attachant), en compagnie d’un ami motard (Guillaume Lemay-Thivierge, décontracté et charismatique) et de sa maîtresse d’école (Evelyne Brochu, solaire et sensuelle). Baigné par la lumière dorée d’Yves Bélanger, ponctué d’amusantes scènes de rêverie éveillée, bien servi par une mise en scène discrète, ce charmant voyage dans le temps de Richard Roy (Moody Beach, Caboose) alterne habilement entre l’émotion et la drôlerie, la gravité et la fantaisie, tout en demeurant à chaque moment empreint d’une pure sincérité. (M. Dumais)
Midnight in Paris
De Woody Allen, États-Unis, Espagne, 2011
Woody Allen aime Paris et ça se voit dans son 47e film où, peu avant le générique, il nous balance de superbes images de Paris le jour, Paris la nuit, Paris sous le soleil et Paris sous la pluie. Ressassant en mode léger et fantaisiste ses vieilles névroses et ses thèmes de prédilection, Allen signe une comédie romantique pétillante teintée d’une tendre nostalgie conquérante. Servant de guide dans ce charmant voyage dans le temps, Owen Wilson évoque avec bonheur, tant par son débit que par sa gestuelle, le Woody Allen des grandes années. Livrant les répliques les plus savoureuses de Midnight in Paris, Kathy Bates, Adrien Brody et Corey Stoll en jettent plein la vue en grands esprits de l’époque. (M. Dumais)
Le sens de l’humour
D’Émile Gaudreault, Québec, 2011
Avec Benoît Pelletier, Émile Gaudreault propose dans Le sens de l’humour un scénario bien huilé, quoiqu’un peu trop mécanique, où l’équilibre entre le suspense et l’humour s’avère parfaitement dosé et où les personnages secondaires sont aussi attachants qu’amusants. Évidemment, la pièce de résistance de cette comédie aux couleurs éclatantes est le tandem Michel Côté et Louis-José Houde, auquel se greffe avec bonheur Benoît Brière. Sans jamais voler la vedette à ses comparses jouant les humoristes ratés, Côté crée un tueur en série si attendrissant que l’on en vient à se prendre d’affection pour lui. Alors que Louis-José Houde fait montre de plus de maturité dans son jeu, Benoît Brière fait mouche à chaque réplique. (M. Dumais)
Starbuck
De Ken Scott, Québec, 2011
Selon un blogueur américain, Starbuck serait la comédie sur le don de sperme qu’aurait dû écrire Judd Apatow. Heureusement, la paternité de Starbuck revient à Ken Scott, qui signe son scénario le plus maîtrisé depuis La grande séduction, et à Martin Petit, qui insuffle au tout son sens aigu de la répartie. Évitant habilement les lieux communs, la vulgarité et la mièvrerie, les ex-Bizarroïdes signent un savant cocktail de finesse, de drôlerie et d’émotion où un adulescent (Patrick Huard, toujours juste) cherche à connaître ses 142 enfants. Du coup, Scott et Petit brossent en mode léger un portrait de la génération X, coincée entre celle des boomers et les Y. Certes, ce n’est pas toujours plausible, mais le tout est si sincèrement mené que l’on embarque sans se faire prier. (M. Dumais)
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