Miss Maggie
Cinéma

Miss Maggie

Sous les traits de Margaret Thatcher, Meryl Streep, qui a remporté le prix de la meilleure actrice dans la catégorie Drame aux Golden Globes dimanche dernier, illumine le terne biopic The Iron Lady de Phyllida Lloyd.

"Dans cette putain d’humanité / les assassins sont tous des frères / pas une femme pour rivaliser / à part, peut-être, madame Thatcher", chantait Renaud dans les années 80. Pour mémoire, cette décennie fut marquée par la guerre Iran/Irak, la guerre des Malouines, le mouvement Solidarnosc, la catastrophe de Tchernobyl et la chute du mur de Berlin.

Parmi les maîtres du monde se trouvaient Mitterrand, Reagan et Thatcher. Surnommée la dame de fer, cette dernière demeure l’une des plus populaires figures politiques britanniques depuis Churchill, de même que l’une des plus controversées, voire détestées.

Tout cela sera à peine effleuré dans ce mélo ronflant qu’ont concocté Phyllida Lloyd (Mamma Mia!) et la scénariste Abi Morgan (coauteure de Shame de Steve McQueen). De fait, ces dames ont préféré raconter la vie de Thatcher selon les caprices d’une mémoire rongée par l’Alzheimer – fait révélé en 2008 par sa fille Carol Thatcher.

Certes, elles y soulignent la détermination de cette femme d’origine modeste qui se tailla une place de premier plan dans un univers d’hommes. Évitant le portrait complaisant, elles ont cependant négligé de porter un regard critique sur cette impitoyable politicienne.

Mis en scène de façon plus que convenue, avec des effets d’un ringard affligeant, The Iron Lady échappe au naufrage grâce à Meryl Streep, qui imite à la perfection chaque inflexion de la voix de Thatcher. À ses côtés, Jim Broadbent s’avère un partenaire à la hauteur dans le rôle du fantôme de Denis Thatcher.