Fontaine Leriche : Histoires de pêche
Cinéma

Fontaine Leriche : Histoires de pêche

Le concours Ciné-pêche avait tout pour appâter Fontaine Leriche, qui avait déjà le matériel nécessaire dans ses coffres. L’artiste multidisciplinaire raconte pourquoi elle a mordu à l’hameçon.

Organisée par le Festival de pêche aux petits poissons des chenaux et l’organisme de distribution de courts métrages Travelling, la première édition du concours Ciné-pêche propose de créer une oeuvre sur support vidéo sur le thème de la pêche, le tout d’une durée de moins de trois minutes.

Fontaine Leriche y présentera deux créations, dérivées de matériel "pêchographique" qu’elle possédait déjà. "C’est un hasard. Ces projets-là, ça fait un bout de temps déjà que c’est sur le feu… À feu doux", précise-t-elle en ricanant.

Elle a donc sorti de son coffre à pêche des gravures sur linoléum réalisées en 2008, à la suite d’une journée de pêche sur glace dans la communauté algonquine de Kitcisakik, ainsi qu’une série de photos prises à l’occasion d’une journée de pêche aux petits poissons des chenaux il y a un an ou deux. "C’est ce que j’ai mis en vidéo", explique-t-elle. Deux projets qui se veulent rigolos et ludiques.

La jeune femme a mis de côté sa signature un peu trash pour se tourner vers un style plus classique. "C’est le matériau qui m’a emmenée là", soulève-t-elle en faisant référence au linoléum. "C’est le trait qui me guide." Le résultat en noir et blanc est même plutôt propret, mais l’oeil habitué y reconnaîtra le style Leriche.

"Ce qui est l’fun, c’est que tout ce que je fais, je peux l’utiliser dans différentes techniques. Les photos se transforment en dessins, puis en vidéo", raconte celle qui caresse aussi l’idée de décliner ce projet en exposition comprenant livres d’artistes, t-shirts, images grand format et… toutous! Pour l’artiste, ces "produits dérivés" sont une belle façon de présenter son art sous différents angles.

VIDÉASTES RECHERCHÉS

Même si la situation des cinéastes et vidéastes est plus précaire en région, Fontaine Leriche constate qu’il y a tout de même plusieurs événements qui portent à la création. "C’est l’fun de nourrir ça, car il y a une envie d’en faire de plus en plus. C’est assez ouvert, mais il n’y aura jamais assez de projets. Chaque artiste a un rôle important à jouer."

Elle voit d’ailleurs d’un très bon oeil la présence de l’organisme Travelling dans la région. "C’est important d’avoir du monde pour nous aider à pousser notre art. On a l’atelier Presse Papier pour l’estampe, Silex pour la sculpture et maintenant, on a Travelling pour la vidéo. C’est un bon pont pour les artistes. Y a un paquet de trucs qu’il faut connaître. On n’est jamais à l’abri des bogues", estime celle qui a eu sa première caméra vidéo à l’âge de 11 ans, mais qui ne se considère tout de même pas comme une "vraie" vidéaste. "C’est parce que je fais trop de choses. J’aime beaucoup passer d’une technique à l’autre. Je mélange tout ça, question de ne pas me tanner. Je n’aime pas la routine", conclut la touche-à-tout.

Tous les films réalisés pour le concours Ciné-pêche s’ajouteront à la programmation de la prochaine soirée de projection de courts métrages Par::court, qui se fera directement sur la glace de la pourvoirie de pêche sur glace de Sainte-Anne-de-la-Pérade.

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PAR::COURT

Depuis le printemps 2011, la tournée de courts métrages organisée par l’organisme de distribution Travelling parcourt la Mauricie pour faire connaître les oeuvres d’arts médiatiques de 13 vidéastes d’ici: Pascal Blanchet, Steven Chilton, Guillaume Denommée, Alexandre Dostie, Pascal Guimond, Simon Laganière, David Leblanc, Chloé Leriche, Fontaine Leriche, Shanouk Newashish, Maxime Robin, Martin Saulnier et Denis Villeneuve.

Fondé il y a cinq ans par Catherine Thériault, Travelling se spécialise dans la distribution de courts métrages. La jeune société a su s’imposer dans le milieu du cinéma québécois de la relève. La programmation complète de Par::court est disponible au www.facebook.com/parcourt.