Après la peine : Vu au Théâtre Granada
Matthieu Petit
Version cruelle du Jour de la marmotte. Chronologique Memento. Misery où l’absence de souvenirs remplace l’alitement. Un homme (Sasha Samar, poignant) se réveille meurtri, troublé. Une femme (Monique Miller, au savoureux jeu oppressant) veillant sur lui le rassure par ses dires, mais ses gestes indiquent le contraire. Situé dans un non-lieu et un non-temps (un brin de science-fiction crée un doute), Après la peine du cinéaste Anh Minh Truong justifie sa durée non conventionnelle (61 minutes) par une tension qui bascule peu à peu. Plans esthétiques, luxueux effets sonores et orchestration inharmonique appuient parfaitement l’économie de mots du scénario de Jean-Philippe Boudreau (son meilleur jusqu’à présent).