30e FIFA / Luc Bourdon / Un musée dans la ville : La fourmilière
Cinéma

30e FIFA / Luc Bourdon / Un musée dans la ville : La fourmilière

Au 30e FIFA, Luc Bourdon célèbre les 150 ans du MBAM dans Un musée dans la ville.

Depuis la sortie en 2008 de La mémoire des anges, rares sont les jours où l’on ne parle pas à Luc Bourdon de ce prodigieux poème-essai. Alors aussi bien mentionner tout de suite qu’Un musée dans la ville, lequel propose une visite dans les coulisses du Musée des beaux-arts de Montréal, n’a rien à voir avec son précédent travail d’archéologue de l’image.

"Ça n’a pas du tout le même souffle, annonce d’emblée le cinéaste. Il y a une notion de faire découvrir aux néophytes les coulisses du musée, qui a fêté discrètement ses 150 ans en 2010, en tenant compte de l’histoire et en prenant prétexte du chantier de construction. Ce qui est particulier de ce musée, c’est qu’il est inscrit dans le tissu urbain. Il a des signes architecturaux intéressants à analyser."

C’est en visitant la salle de cinéma du MBAM, à la demande du directeur administratif Paul Lavallée, que Luc Bourdon a eu l’idée d’y tourner un film: "Je n’ai pas fait ce documentaire en regardant les conflits, les difficultés, mais en essayant de comprendre le défi qui y était relevé de réactualiser une vieille église. Je voulais mettre un visage sur ce qui se passait à l’intérieur, comprendre les intentions d’un mécène."

La démarche n’est pas sans rappeler celle d’un certain Frederick Wiseman: "Le film va dans tous les sens, il est protéiforme. On passe de l’un à l’autre, du piano aux vitraux des grandes salles, du déploiement d’une grande collection au travail des restaurateurs, d’une église à une salle de musique."

Si les musées imposent le respect, le silence, la contemplation avec leur aspect solennel, Un musée dans la ville n’a rien d’austère. Derrière ses murs de marbre, c’est la vie qui bat: "C’est comme les coulisses d’un théâtre, ça n’arrête jamais… surtout avec une Nathalie Bondil à sa tête. C’est incroyable comment elle bombarde d’idées ces différents services et comment ils doivent se retourner constamment."

Bien qu’il n’ait pas l’impression d’avoir signé une page d’histoire avec ce document précieux sur la transformation du musée, Luc Bourdon est conscient de l’utilité d’un tel témoignage: "Parfois, les documentaires ont une deuxième vie principalement en milieu scolaire, universitaire. Comme je l’ai fait pour le théâtre, c’est un objet qui permet d’avoir des images et des idées sur certaines traces du passé."

Au FIFA les 21, 22 et 25 mars
À l’ONF du 29 mars au 1er avril
www.artfifa.com