Festival du film de l’Outaouais / Intouchables : L’homme de chevet
Succès phénoménal en France, Intouchables, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, met en scène François Cluzet et Omar Sy en impayable duo dépareillé.
Inspirés par le documentaire À la vie à la mort, Éric Toledano et Olivier Nakache (Nos jours heureux, Tellement proches) rêvaient de transposer à l’écran l’amitié entre Philippe Pozzo di Borgo, riche tétraplégique, et Abdel Sellou, jeune homme de banlieue engagé pour s’occuper de lui. Dans Intouchables, ce duo de choc est incarné par François Cluzet et Omar Sy, lauréat du César d’interprétation masculine. Alors qu’il vient de franchir les 10 millions de spectateurs à l’étranger, le film s’approche des 20 millions d’entrées en France, pas très loin de Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon.
"Le succès de ce film est tellement étonnant, surprenant, qu’on a du mal à l’analyser, raconte François Cluzet. J’aime beaucoup le duo qu’il propose et je dirais que de mon côté, en tant qu’acteur, j’aime beaucoup ce qu’on a réussi tous ensemble avec le fait de jouer avec le sens aigu du partenaire. Pour moi, être un bon acteur, c’est être un bon partenaire."
Acteur émérite ayant 40 ans de carrière au compteur, Cluzet a rencontré Pozzo di Borgo en plus d’observer des tétraplégiques pour se préparer au rôle. Toutefois, c’est lorsqu’il a enfin pu s’asseoir dans le fauteuil roulant que la magie a opéré.
"Au théâtre, on dit d’un accessoire qui fait le rôle qu’il est un accessoire-chef. En l’occurrence, le fauteuil roulant fabrique le rôle. Quand je suis arrivé, ils étaient tous comme des gamins à attendre que je m’assoie dans le fauteuil. J’ai assez d’expérience pour savoir que ce moment était un peu sacré. J’ai attendu qu’ils se dispersent un peu."
S’il a pu se concentrer seul pour ressentir la souffrance de son personnage, Cluzet a cependant été bousculé par les réalisateurs, qui se plaisaient à changer des répliques pendant le tournage: "C’est leur méthode. Je viens du théâtre, j’aime quand tout est écrit, je n’aime pas changer une virgule, ça me permet de réfléchir en amont. À la fin des prises, ils vous rajoutent des trucs. J’avais une seule crainte, c’était que s’ils montaient ce qu’il y avait de plus mauvais, le film allait être redoutable. La chance qu’on a eue, c’est qu’ils ont monté le meilleur."
Les frais du voyage à Paris ont été payés par Unifrance.
Le 23 mars, dès 19h30
Au Musée canadien des civilisations
Présenté en ouverture du
Festival du film de l’Outaouais