Mon père est femme de ménage : Père courage
Sous la direction de Saphia Azzeddine, François Cluzet manie avec grâce le plumeau et l’aspiro dans Mon père est femme de ménage.
À 16 ans, Polo (Jérémie Duvall) regarde sa famille de haut: sa mère (Nanou Garcia) est alitée, sa soeur (Alison Wheeler) rêve de concours de beauté et son père (François Cluzet) gagne sa vie en faisant des ménages. C’est toutefois avec ce dernier que Polo a le plus d’affinités.
"Polo veut s’élever socialement grâce à son père, explique Saphia Azzeddine. Avec son métier, Michel ouvre d’autres portes à son fils en allant faire des ménages dans des bureaux d’architectes, des bibliothèques. C’est grâce au métier pourri de son père, comme Polo le dit, qu’il va ouvrir un livre, découvrir Flaubert, qu’un autre monde est possible. Ce garçon aime son père mais a de la difficulté à l’admirer parce qu’il est toujours à quatre pattes à nettoyer le sol."
Afin d’incarner ce père, la réalisatrice s’est offert les services de François Cluzet, qui cartonne en France dans le rôle d’un aristocrate alors qu’Intouchables est sur le point de battre le record de Bienvenue chez les Ch’tis au box-office.
"J’ai essayé de ne pas tomber dans le misérabilisme, dans le cliché. Pour parler crûment, il y a des physiques pauvres, abîmés par la vie, et des physiques moins pauvres. Je ne voulais pas quelqu’un de lambda, mais de normal physiquement, à qui il ne manque pas de dent, sans balafre, ni coupe de cheveux un peu plouc. Je voulais quelqu’un de digne qui a un métier difficile… et avant tout, un excellent acteur."
D’abord romancière, Saphia Azzeddine a dû apprendre du jour au lendemain à gérer une cinquantaine de personnes sur le plateau en portant à l’écran son deuxième roman. Si elle chérit son premier film, elle n’aime pas l’idée qu’on vende Mon père est femme de ménage comme un film d’ados.
"Ce film, c’est tout sauf ado! Ce n’est pas ce que les jeunes veulent voir au cinéma, ce n’est pas ciblé comme LOL ou Les beaux gosses. C’est un film sur le père, sur sa relation avec son fils. C’est le récit d’un homme qui cherche comment offrir des trucs à son fils sans en avoir les moyens et c’est à des gens comme lui que je parle, à qui je dis que ce n’est pas grave."
Les frais du voyage à Paris ont été payés par Unifrance.
Le 24 mars, à 19h
Au Cinéma 9
Dans le cadre du Festival du film de l’Outaouais