Festival international du film de Toronto : Montréal-Toronto
Cinéma

Festival international du film de Toronto : Montréal-Toronto

Alors que le thriller américain Looper de Rian Johnson ouvre le bal, le 37e Festival international du film de Toronto sera le tremplin de deux films québécois très attendus.

Solidement ficelé, divertissant et mettant en vedette Joseph Gordon-Levitt et Bruce Willis dans le même rôle, celui d’un tueur à gages liquidant des hommes du futur en sachant trop sur la mafia, Looper de Rian Johnson se révèle certes un choix contestable pour ouvrir le 37e TIFF. Il est vrai que Piers Handling, directeur général du Festival, a décidé il y a quelques années de ne plus présenter obligatoirement un film canadien. Pour mémoire, rappelons l’ennui mortel qu’a ressenti le gratin en 2006 devant The Journals of Knud Rasmussen et l’embarras du public en 2010 à la projection de Score: A Hockey Musical

L’équipe du TIFF craignait-elle que Midnight’s Children de Deepa Mehta, d’après le roman de Salman Rushdie, ou le documentaire Stories We Tell de l’enfant chérie du cinéma canadien indépendant Sarah Polley ne soient pas assez rassembleurs? Par moments, c’est à se demander si ce ne sont pas les réalisateurs qui refusent cet honneur en raison des désastres susmentionnés. Peut-on parler d’une malédiction?

Sans doute que la présence de Gordon-Levitt, Willis et Emily Blunt, rare élément féminin de Looper, excitera davantage les badauds et les paparazzi que Bernard Émond et Patrick Drolet, ou Anaïs Barbeau-Lavalette et Évelyne Brochu. Cinématographiquement parlant, Tout ce que tu possèdes et Inch’Allah (voir texte sur la rentrée des films québécois) surpassent grandement ce film plus près du blockbuster que d’un film d’ouverture d’un festival d’envergure. Qui sait, le TIFF choisira peut-être un film québécois l’an prochain, 10 ans après que Les invasions barbares de Denys Arcand eurent mérité cet honneur. Une fois tous les 10 ans, c’est pas trop demander, non?

Outre Émond et Barbeau-Lavalette, cinq autres cinéastes québécois auront le privilège de présenter leur film au très enthousiaste public torontois: Manon Briand (Liverpool), Denis Côté (Bestiaire), Xavier Dolan (Laurence Anyways), Kim Nguyen (Rebelle), Rafaël Ouellet (Camion). N’y cherchez pas Podz, car curieusement, L’affaire Dumont, malgré ses qualités indéniables, n’a pas été retenu. En revanche, il a été choisi pour ouvrir le deuxième Festival de cinéma de la ville de Québec le 13 septembre prochain.

Lancé à Cannes où il concourait pour la Palme d’or, le rigolo Chef de meute de Chloé Robichaud figure parmi les courts métrages retenus. S’y retrouvent aussi Avec Jeff à moto de Marie-Ève Juste, sélectionné précédemment à la Quinzaine des réalisateurs, Bydlo de Patrick Bouchard, récipiendaire de deux prix à Fantasia, et Apart de Theodore Ushev, lequel se veut un appel poétique à la liberté des réalisateurs iraniens, dont Jafar Panahi.

Du côté de la programmation internationale, les plus beaux fleurons de Cannes, dont le récipiendaire de la Palme d’or Amour de Michael Haneke, trouvent une place de choix au TIFF. Fidèle à sa réputation, le Festival s’avérera une fois de plus le tremplin des gros canons américains, tel The Master de Paul Thomas Anderson, dont on espère qu’il trouvera preneur au Québec afin qu’il sorte ici le 21 septembre…

Du 6 au 16 septembre
www.tiff.net
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