Rapailler l'homme : Hommes de paroles
Cinéma

Rapailler l’homme : Hommes de paroles

Quatre années durant, le cinéaste Antonio Pierre de Almeida a suivi l’aventure des Douze hommes rapaillés. Il en tire un documentaire lumineux, Rapailler l’homme, dans lequel apparaît par touches l’auteur de La marche à l’amour.

Plusieurs ont remonté le cours de l’histoire mironienne, cherchant à distinguer les sources d’une voix incontournable de notre littérature. Pierre Nepveu, surtout, qui signait l’an dernier Gaston Miron: la vie d’un homme, qui demeurera sans doute LA grande biographie de Miron. Voilà qu’un nouvel éclairage nous est proposé avec Rapailler l’homme, incursion dans l’atelier de création où a germé, autour de Gilles Bélanger et Louis-Jean Cormier, le projet Douze hommes rapaillés.

Le film, signé Antonio Pierre de Almeida, fait bien sûr le récit du processus de composition et de réalisation des albums (tomes 1 et 2), depuis les ébauches grattées par Bélanger à la table de sa cuisine jusqu’à l’alchimie des enregistrements studio. Bien sûr nous verrons et entendrons les Vincent Vallières, Jim Corcoran, Michel Rivard, Yann Perreau, Martin Léon, Yves Lambert, Richard Séguin, Daniel Lavoie, David Marin, Pierre Flynn et Michel Faubert se mettre en bouche les chansons nées des poèmes de Miron. Mais surtout, c’est la figure du poète qui apparaît peu à peu, dans la façon qu’ont les uns et les autres de réagir à ses propos sur l’amour, la rupture, le territoire, le pays.

Tandis qu’une nouvelle génération s’approprie L’homme rapaillé, Pierre Nepveu et Alain Horic, proche ami de Miron, sillonnent le documentaire et précisent les contours du personnage. De sa caméra discrète mais présente là où ça compte, Almeida capte au fond davantage que ce que permet le portrait direct: l’infinie richesse des harmoniques.

À Excentris dès le 14 septembre