À moi seule : Captive
Cinéma

À moi seule : Captive

À moi seule, de Frédéric Videau, relate la relation trouble entre une victime et son bourreau.

Bien qu’À moi seule rappelle l’histoire de Natascha Kampusch, cette jeune Autrichienne ayant vécu séquestrée durant huit ans, Frédéric Videau assure que son récit ne s’inspire pas de ce fait divers. Eût-il été plus intéressant si cela avait été le cas? La question est légitime, car bien que le film possède des qualités, le bât blesse en plusieurs endroits.

Refusant de provoquer inutilement la tension, Videau raconte d’abord l’évasion de Gaëlle (Agathe Bonitzer, glaciale) sous le regard las de son geôlier Vincent (Reda Kateb, sensible). Entrecoupée des entretiens laborieux de la jeune victime avec sa psychologue (Hélène Fillières, chaleureuse), l’histoire revient sur l’évolution de la relation entre les deux antagonistes à travers de banales scènes de la vie quotidienne.

Alors que ces deux parties auraient dû susciter l’intérêt du spectateur et l’éclairer davantage sur la psychologie du bourreau et de sa victime, toutes deux se révèlent peu captivantes en raison du trop lent déroulement du récit et du peu d’information que Videau veut bien partager. À l’instar de Michael de Markus Schleinzer, Videau a préféré l’austère illustration à l’interprétation.

Malgré le talent des acteurs et la détresse qui se devine dans les deux camps, on se retrouve devant deux individus aussi opaques qu’antipathiques, des dialogues qui sonnent creux et de l’émotion au compte-gouttes. Et ce que l’on veut faire passer pour de l’ambiguïté ressemble malheureusement à de la superficialité. Du coup, À moi seule en ressort comme une esquisse pleine de promesses plutôt qu’une oeuvre aboutie.

En salle le 21 septembre