À quelques semaines du déballage de cadeaux cinématographiques – dont The Hobbit et Django Unchained –, on semble s’inspirer du Vendredi noir pour nous livrer des films à rabais. D’où Deadfall, un polar diablement triste tourné, notamment, au Québec.
Triste, car le cinéaste oscarisé Stefan Ruzowitzky (Die Fälscher) y dirige à la diable un Eric Bana cabotin à souhait en vilain qui manque royalement de charisme et une Olivia Wilde douloureusement gauche dans son rôle de vamp bigornée. Les deux acteurs interprètent ici un frère et une sœur à la relation tordue qui sont en cavale après un vol foireux. Alors que le premier laissera derrière lui un carnage de cadavres et de répliques ringardes, la fuite de la seconde la mettra sur le chemin de Jay (Charlie Hunnam, pas au sommet de sa forme), ex-taulard boxeur en route vers la demeure familiale pour Thanksgiving.
Ankylosé par un scénario douteux – où les personnages féminins dépendent tous d’hommes renfrognés, machos, troublés ou carrément violents (interprétés, notamment, par Kris Kristofferson en père de famille bourru et Treat Williams en shérif sexiste) –, Deadfall oscille entre le film d’action et le drame policier et échoue malheureusement sur les deux plans. Faites-vous plaisir et revisionnez Fargo à la place.