Mathieu Roy / World Cinema Foundation : Trésors du passé
De retour de Cannes ce vendredi, Mathieu Roy sera au Centre Phi afin d’accueillir la série Martin Scorsese présente de la World Cinema Foundation.
Depuis 2007, Mathieu Roy (Survivre au progrès) parcourt la planète en compagnie de Martin Scorsese afin de documenter toutes les activités de la World Cinema Foundation et d’interviewer les artisans restaurateurs et cinéastes y étant attachés. Ce projet, qui deviendra peut-être un documentaire, s’intitule Toutes les mémoires du monde.
Au cours de la série Martin Scorsese présente, qu’accueille le Centre Phi du 23 au 28 mai, les cinéphiles pourront ainsi voir avant la projection du film muet Limite de Mario Peixoto (Brésil, 1931) et l’entretien qu’a accordé Walter Salles à Mathieu Roy: «J’ai monté un extrait de 12 minutes de Walter Salles parlant de ce film assez mythique qu’Orson Welles et Eisenstein ont tenté de trouver au Brésil dans les années 1950. Ayant découvert que l’unique copie existante était en très mauvais état, un professeur de philosophie maniaque de cinéma a pris des photos de tous les photogrammes puis les a assemblés; c’est cette version qui a été restaurée par Salles et la World Cinema Foundation.»
Au cours de ce cycle, dont l’idée est venue à Mathieu Roy après que Danny Lennon lui ait offert une carte blanche au Centre Phi, seront présentés sept films de l’Égypte, du Maroc, de l’Indonésie, de la Tunisie et d’Iran restaurés par la fondation.
«Ce sont des films méconnus qui n’ont pas été vus depuis longtemps. La fondation veut les sortir de l’oubli. Marty est un passionné, il est investi de cette mission. Dans les années 1990, il a fondé sa Film Foundation pour le patrimoine cinématographique américain. Ce qui l’intéresse, c’est de connaître et de découvrir les films qui ont inspiré ses amis cinéastes qui font partie du comité, dont Walter Salles, Wim Wenders, Wong Kar-wai, Souleymane Cissé, Elia Suleiman, Abderrahmane Sissako, Fatih Akin, qui est derrière la restauration de deux films turcs, Bertrand Tavernier… des grands noms. C’est aussi ça l’objectif de Scorsese: se servir de la notoriété de tous ces cinéastes dans leur pays.»
Sélectionné parmi 309 candidats, Mathieu Roy était du contingent des 14 scénaristes choisis pour y défendre leur projet de long métrage au Pavillon international des scénaristes à Cannes. Au moment de l’entrevue, Roy se préparait à y présenter Saint-Lazare, un scénario écrit pour Michel Bouquet. Le réalisateur projetait aussi de participer à un événement de la World Cinema Foundation, qui présente ses films restaurés en première au festival, auquel ont été conviés des partenaires potentiels.
«La fondation n’a pas atteint le rythme de croisière sur lequel Scorsese aime travailler. Chaque restauration est un miracle. Toute la pression est sur lui, c’est pour cela qu’il se doit d’y être. Tout se fait à la Cinémathèque de Bologne, c’est énormément de travail, dépendant des films. L’avenir de la fondation est toutefois assuré», conclut Mathieu Roy, qui souhaite l’installation d’un laboratoire de restauration chez Vision Globale où pourraient travailler les archéologues de la pellicule de la World Cinemation Foundation.
Du 23 au 28 mai au Centre Phi
Entrée libre phi-centre.com