Les vies d’Abdel : Kechiche en quatre temps
En attendant la sortie de La vie d’Adèle chapitres 1 & 2, formidable récipiendaire de la Palme d’or, le Cinéma du Parc présente un cycle consacré à Abdellatif Kechiche, Les vies d’Abdel.
Ayant fait récemment couler beaucoup d’encre en raison des scènes d’amour saphique de La vie d’Adèle chapitres 1 & 2, jugées pornographiques par les uns, d’une bouleversante authenticité par les autres, Abdellatif Kechiche s’est démarqué dès le début de sa carrière grâce à son prodigieux talent.
Ainsi en 2000, il remporte le Lion d’or de la meilleure première œuvre pour La faute à Voltaire, vibrant récit initiatique où se devine déjà le souci de vérité du cinéaste, dans lequel Sami Bouajila incarne avec aplomb un immigrant tunisien sans-papier qui s’éprend d’une mère célibataire (Aure Atika) puis d’une jeune femme souffrant de troubles psychiatriques (Élodie Bouchez). (7, 11, 15 et 17 juin)
Suit L’esquive en 2004, pour lequel Kechiche rafle les César du Meilleur film, du Meilleur scénario et du Meilleur réalisateur. Lauréate du César du Meilleur espoir féminin, Sara Forestier brille d’un naturel sidérant dans ce film coup-de-poing offrant une image positive et vivante des jeunes des cités. (8, 12, 14 et 18 juin)
Considéré par plusieurs comme son chef-d’œuvre, La graine et le mulet (Grand Prix spécial du jury à Venise et quatre César) s’avère un bouleversant et riche tableau d’une famille d’immigrants où s’imposent le digne Habib Boufares et l’envoûtante Hafsia Herzi. (8, 9, 13, 15, 16 et 19 juin)
Enfin, mal-aimé du lot, Vénus noire vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour la volonté presque documentaire d’Abdellatif Kechiche de faire revivre le passé et pour la bouleversante Yahima Torres. (8, 9, 10, 15, 16 et 20 juin)