FNC / Sarah préfère la course : Sarah aime aussi la musique
La réalisatrice Chloé Robichaud revient sur la conception de la trame sonore de son film Sarah préfère la course.
Des mois après s’être distingué des deux côtés de l’océan Atlantique, Sarah préfère la course captive toujours autant le public et les médias. Tellement que le Festival du nouveau cinéma présentera ce vendredi une projection du long métrage qui sera commentée par la réalisatrice et scénariste Chloé Robichaud. En attendant, la cinéaste s’est entretenue avec le Voir pour aborder la trame sonore atypique de son film.
«Atypique», car en plus de compter sur bon nombre de classiques – voire cantiques – locaux à la En voyage de Claude Dubois et Un jour, il viendra mon amour de Diane Dufresne, Sarah préfère la course est ponctué de chansons plutôt inattendues sur la trame sonore d’un film québécois. Ainsi, Promenade sur Mars d’Offenbach côtoie des pièces de la sensation britannique Alt-J et du compositeur américain Andrew Bird. «Ce n’est pas né d’un désir de “viser l’international”», spécifie toutefois Robichaud, confiant que plusieurs de ses pièces se sont glissées au montage final, parce qu’elles étaient déjà indiquées dans le scénario de l’oeuvre. «Ça s’est fait majoritairement au cours de l’écriture. Lors de l’écriture du scénario, je notais mes inspirations musicales. Andrew Bird était donc déjà indiqué dans le scénario, tout comme Connan Mockasin. Une fois au montage, on a inséré ces chansons que j’avais en tête et ça marchait à merveille! On a donc entamé les démarches auprès de ces artistes.»
À la recherche de Bird
Étant non seulement un film québécois, mais aussi un film d’auteur, Robichaud et sa productrice Fanny-Laure Malo ont davantage fait miroiter l’oeuvre que le budget alloué à la trame sonore aux artistes concernés. Une démarche qui a porté fruit. «J’ai été super chanceuse. J’ai vraiment eu tout ce que je voulais!», s’exclame-t-elle. «Certains, comme Andrew Bird, demandaient à voir le montage avec leur musique. Ce qui est plutôt cool. Je ne sais pas s’il a vu le film au complet, mais il a au moins vu les images avec sa musique et j’imagine qu’il a trouvé ça intéressant pour accepter. Je ne pense pas qu’Andrew Bird s’attendait à ce que sa musique soit utilisée de cette façon, avec des scènes d’athlétisme. J’imagine qu’il a trouvé ça audacieux.» Elle glissera au passage que Claude Dubois s’est également dit touché par l’emploi de sa musique le soir de la première du film et que Marcel Lefebvre – le parolier derrière la fameuse pièce de Dufresne – a tweeté ses félicitations à la cinéaste. «On a aussi reçu des félicitations de Connan Mockasin lorsqu’il a appris qu’on allait à Cannes. C’est cool, parce que c’est des artistes que j’aime, mais aussi parce que je sentais une certaine fierté chez eux d’avoir un peu contribué à ce film-là.»
L’effet désiré
C’est un fait maintenant connu: la course n’est pas le seul intérêt du personnage principal de l’oeuvre. D’où la trame sonore, tranche la réalisatrice. «Je ne voulais pas d’une musique qui n’allait qu’appuyer les scènes d’athlétisme. Je ne visais pas une trame sonore à la Rocky, Chariots Of Fire ou autres films de sports! Je voulais quelque chose qui était plus représentatif de Sarah, de son état d’esprit», conclut-elle.
Chloé Robichaud commentera une projection de Sarah préfère la course au Festival du nouveau cinéma le vendredi 11 au Pavillon Judith-Jasmin. Détails ici.