FNC / Tel père, tel fils : Cannoiserie japonaise
FNC 2013

FNC / Tel père, tel fils : Cannoiserie japonaise

En ce dernier week-end du FNC, on vous propose le prix du jury à Cannes, Tel père, tel fils d’Hirokazu Kore-Eda.  

Alors que leur fils de cinq ans se prépare à entrer dans une prestigieuse école primaire, Ryota (Masaharu Fukuyama) et Midori (Machiko Ono), deux bourgeois obsédés par la perfection, découvrent avec effroi que celui-ci a été échangé à la naissance et qu’il est en réalité le fils d’une famille de classe moyenne.

Malgré un thème grave, Hirokazu Kore-Eda s’est plu à écorcher avec humour les petits travers de la bourgeoisie: «Je suis très heureux que vous ayez ri durant le film, parce qu’en effet, c’est un film très sérieux et j’avais peur qu’il y ait trop de tension. C’est pour cette raison que j’ai ajouté des éléments comiques afin de dissiper cette tension», a-t-il confié lors d’un entretien au Festival international du film de Toronto.

Toutefois, le cinéaste japonais s’est aussitôt défendu d’avoir voulu se moquer ni critiquer qui que ce soit: «Ce n’était pas mon intention de critiquer la société japonaise ni une classe sociale en particulier. Je ne crois pas que tous les Japonais soient comme les personnages de mon film, mais à Tokyo, vous retrouvez des familles bourgeoises semblables à celle de mon film, des gens d’affaires qui aspirent à ce genre de vie. Je ne dis pas que le mode de vie bourgeois est mauvais et que celui de la classe moyenne est bon, en fait, la question que je me posais en écrivant le scénario, c’était peu importe votre mode de vie, comment faites-vous pour être père?»

Pour créer le personnage de Ryota, qui est l’antithèse de Yudai (Lily Franky), l’autre père de famille, Koreeda s’est inspiré de son propre père: «Mon père ne m’a jamais montré à faire voler un cerf-volant – je ne sais toujours pas le faire, d’ailleurs – mais comme Yudai le dit: aucun père n’est obligé de copier son père. Je crois qu’il s’agit d’un fait générationnel que de pouvoir dire qu’on peut briser les traditions. Je ne pense pas que le film apporte de réponse sur la façon d’être père, mais comment chaque personne peut y arriver. Moi-même, je n’ai pas ces réponses et je continue d’élever mes enfants en explorant ce que c’est être un bon père. C’est ce qui est important.»