Image x Image / Exposition pour les 75 ans de l’ONF : Au musée pour les cinéphiles animés
Double anniversaire pour l’Office national du film: il fête cette année ses 75 ans et les 100 ans de la naissance de son meilleur ambassadeur, Norman McLaren. Pour l’occasion, le Musée de la civilisation lui ouvre ses portes.
Tout un patrimoine
«Ce genre d’expo nous permet de lâcher notre fou!», commente Anouk Gingras, chargée de projet du MCQ pour Image x Image. Le cinéma d’animation à l’ONF. Avec raison: le cinéma d’animation, qu’il traite de sujets légers ou sérieux, est un formidable art ludique. «L’idée de créer une exposition pour souligner les 75 ans d’existence de l’ONF a peut-être été inspirée par notre expo précédente sur Radio-Canada. En se basant sur la sélection d’objets en lien avec le cinéma d’animation, le Musée et l’Office ont conjointement décidé de présenter une sélection issue de ce cinéma. S’il avait fallu traiter de toute la collection de l’ONF, on aurait manqué de place!»
Faire le tri des courts métrages d’animation de la large collection pour en arriver à un choix de 200 films n’a pas été une tâche facile. Pour choisir ce qui serait le plus intéressant à présenter au public, Anouk Gingras et l’équipe de l’ONF se sont d’abord basés sur les objets disponibles à mettre en relation avec les courts métrages. «Les dessins sur cellulo, les maquettes et les marionnettes nous ont tous servi de fil conducteur. L’un des buts de l’exposition est de faire découvrir au visiteur l’univers des cinéastes.»
Un parcours en cinq temps
Pour faire entrer le visiteur dans le studio et le cerveau d’un cinéaste d’animation, l’équipe du MCQ a divisé l’espace et les films en cinq thématiques. Avec Raconter, on prend conscience de l’importance de l’histoire. Dans Dessiner, on met l’accent sur la technique et les courts métrages plus près du cartoon. Avec Composer, c’est le travail de la bande sonore, autant dans le bruitage que dans la musique, qui est mis de l’avant. Au cœur d’Expérimenter se trouvent les films expérimentaux, dont ceux de McLaren et René Jodoin (qui ont d’ailleurs travaillé ensemble). Finalement, dans Imaginer, on se rapproche du processus créatif des cinéastes en plus d’entrer en contact avec des univers imaginaires éclatés. Cet espace sera animé en partie par le cinéaste Patrick Bouchard, qui réalisera une œuvre originale pour l’occasion. Et pour souligner l’importance du cinéma de l’ONF à l’échelle internationale, un espace a aussi été prévu pour les sept courts métrages d’animation à avoir reçu un Oscar.
Les grands enfants
«C’est une expo qui s’adresse au grand public, adulte comme enfant. On veut que tout le monde y prenne plaisir, et ça, ça fait partie de la mission sociale de l’ONF», explique la chargée de projet (on pourrait en dire de même de la mission du MCQ). Au-delà des Pixar et compagnie, il existe un cinéma d’animation d’auteur qui n’est pas destiné qu’aux enfants et l’ONF en est l’exemple le plus probant. «L’animation est un moyen pour exprimer toutes sortes de choses, ce n’est pas que du divertissement. On peut traiter de tellement de sujets que c’est évident que ce n’est pas réservé qu’aux enfants. La preuve: on a même des courts métrages pour lesquels on doit mettre une notice "pour public averti"!»
Une expo techno
Pour intéresser ce large public au cinéma d’animation d’auteur, le MCQ compte sur des moyens techno. D’abord, un laboratoire sera installé afin de permettre aux visiteurs de créer leur propre film, grâce à une application sur iPod, qui sert de caméra. Le iPad, sorte de console de montage, donnera la chance à l’apprenti cinéaste, peu importe son âge, de partager son film sur le web et les réseaux sociaux. Pour émuler les pros, on pourra admirer de vrais cinéastes à l’œuvre durant toute la vie de l’exposition, car plusieurs seront invités à travailler à même la salle d’exposition. Un ministudio sera mis à leur disposition et tout le matériel utilisé pour leur création sera laissé à la vue des visiteurs.
L’autre volet techno de l’exposition prend la forme d’une application «compagnon», qui influence les visionnements des courts métrages pendant la visite. Devant chaque espace de projection, les visiteurs seront invités à voter pour le film qu’ils désirent voir. Si personne ne vote (ou si les visiteurs n’ont pas en main d’appareil intelligent), la sélection se fera au hasard. Tout de même, si on désire voir les 200 films qui composent le corpus de l’expo, en tenant compte du fait que chaque court métrage dure en moyenne 8 minutes, on doit poursuivre la visite sur le web grâce au site de l’ONF… ou faire plusieurs visites au musée.
Image x Image. Le cinéma d’animation à l’ONF
Du 4 juin 2014 au 23 août 2015