El Djazaïr mon amour : Québec-Alger express
Cinéma

El Djazaïr mon amour : Québec-Alger express

L’un est un ancien critique de cinéma, l’autre vient d’être remercié de Télé-Québec, là où les compressions budgétaires font rage. Les temps sont durs, mais Guillaume Fournier et Michaël Pineault parviennent tout de même à créer. Rencontre avec deux membres d’un collectif qui tourne des films sans subventions.

En tout, ils sont cinq: Samuel Matteau, Elias Djemil, Yannick Nolin et les deux artistes dont il fut question un peu plus haut. Ils nous ont donné rendez-vous aux bureaux de Studio Élément et de Saga Film, plaque tournante de la création vidéo à Québec et lieu de rencontre par excellence pour les artistes ou les techniciens du cinéma. Ils nous parlent de leur projet 100% autofinancé et chapeauté par Jean-Pierre Vézina d’Ex Machina, qu’ils désignent comme le semi-producteur: «Jean-Pierre, Samuel et Yannick y sont allés une première fois en 2012 et ils sont tombés en amour avec les gens et la culture. Nous sommes retournés avec eux en octobre 2013 pour tourner. […] On veut faire un pont culturel entre le Québec et l’Algérie.»

Le thème choisi par le collectif pour cette première séance de tournage très intensive? L’amour. «Pas le sujet auquel on s’attend venant d’une gang de gars», illustre Guillaume. Lui, d’ailleurs, il a réalisé un film intitulé Une idée pour demain, une fiction qui expose la tendresse unissant un frère à son aîné. «C’est Raouf Benia, un Algérien rencontré lors du premier voyage, qui a trouvé les acteurs. Nous, on a fait le casting par internet, mais faut dire que c’était complexe. Le web, c’est pas pareil en Algérie.»

Michaël, quant à lui, s’est intéressé à l’amour de la patrie et de la famille. Son sujet aura été Elias Djemil, son collègue, et (surtout) un ancien citoyen de l’Algérie qui a quitté le pays il y a 21 ans à cause de la montée de l’extrémisme. «Il y a autant d’amour-haine que d’amour-amour. C’est une réconciliation, un "reflirt", pour reprendre les mots d’Elias.»

Comme un puissant remède à l’islamophobie, le projet El Djazaïr mon amour prône l’ouverture et le partage. «Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’accueil des gens là-bas. On n’a jamais eu de problème pour tourner, même en allant dans des presque bidonvilles et à la casbah», raconte Pineault. Idem pour les photos, très nombreuses, qui ont été prises lors du tournage et qui seront présentées au public dans le cadre du FCVQ.

 

Projection

Mercredi 17 septembre à 19h 

 

Exposition El Djazaïr mon amour

Jusqu’au 28 septembre 

Théâtre Le Diamant