Star Wars : La création d'un Univers
Cinéma

Star Wars : La création d’un Univers

Le mythos Star Wars s’est inscrit de manière indélébile dans la culture populaire et l’imaginaire de millions de personnes. L’impact qu’il a eu n’aurait jamais pu être aussi marquant sans l’inventivité des artisans qui ont œuvré à en créer l’univers visuel à l’aide d’effets spéciaux révolutionnaires.

Quiconque l’a vu s’en souviendra: dès l’ouverture du premier opus, A New Hope, le gigantisme du vaisseau de guerre Impérial et son réalisme à l’écran nous transportent directement dans cette galaxie très, très lointaine. Le niveau de détail le composant est titanesque. Évidemment, à cette époque, la génération d’images par ordinateur dans une production hollywoodienne était hors de question. L’équipe de George Lucas n’a donc eu d’autre choix que de créer toutes les créatures, les vaisseaux et les planètes à l’ancienne: à l’aide de maquettes, de matte paintings et de marionnettes.

Le résultat atteint par les artistes d’Industrial Light & Magic demeure, à ce jour, un tour de force. Tout au long des trois premiers films, on se sent absorbé dans un univers complètement différent du nôtre où technologie, biologie et architecture évoluent en symbiose. Les mouvements des marionnettistes sont fluides et calculés. Les décors sont majestueux, sans être exagérés. L’équipe  dirigée par John Dykstra et composée en majeure partie de jeunes talents innovateurs  est derrière de nombreuses techniques qui ont complètement révolutionné la façon de faire des productions qui ont suivi le premier opus de Star Wars.

Lorsqu’on s’assoit devant The Phantom Menace, par contre, on est rapidement détourné de l’histoire par les personnages créés presque entièrement par ordinateur, aux textures relativement pauvres et à la physique chambranlante. La technologie de 1999 n’était pas celle d’aujourd’hui, et malgré les efforts de l’équipe d’effets spéciaux, cette imagerie a très mal vieilli. Il faut toutefois faire la part des choses: un grand nombre de maquettes et autres effets dits «pratiques» furent utilisés dans cette deuxième trilogie. Beaucoup de plans très larges (les paysages et les scènes dans l’espace, par exemple) réussissent à atteindre une certaine splendeur. On y oublie facilement la grande quantité d’effets 3D. Le bât blesse plutôt là où des images générées par ordinateur ont été rajoutées par-dessus les acteurs ou servi à créer des personnages complets. Notre œil perçoit facilement les inégalités des expressions faciales et des mouvements, alors qu’il est plus clément pour les environnements et les machines lorsqu’il est question de CGI.

La nouvelle mouture, qui commence avec l’épisode 7, semble vouloir réconcilier les techniques d’antan avec les possibilités offertes par les processeurs graphiques modernes. Le directeur artistique des effets spéciaux, Yanick Dusseault (oui, un Québécois!), a troqué les écrans verts pour des plateaux gigantesques et des costumes élaborés, où l’attention portée aux détails est fascinante. Le réalisateur J.J. Abrams a d’ailleurs eu comme mission d’être aussi fidèle que possible aux premiers films, et les images qu’on a pu voir dans les vidéos behind-the-scenes et les bandes-annonces semblent confirmer qu’il a atteint son objectif.

Les nouveaux épisodes resteront-ils gravés dans l’imaginaire de la même façon que les premiers, sans vieillir prématurément comme les antépisodes? On pourra en juger dès aujourd’hui.