Regard sur le court : Un festival comme rituel
Chaque année en mars, obéissant à un rituel cinéphilique bien établi, on prend la route vers le Saguenay pour le festival Regard sur le court. Voici cinq cinéastes à surveiller cette année.
Patrice Laliberté
L’une des découvertes de l’année en court métrage est le film de Patrice Laliberté, Viaduc, lauréat du prix du Meilleur court canadien au Festival international du film de Toronto (TIFF). On y rencontre d’abord, dans une scène d’action et de tension savamment maîtrisée, un jeune graffiteur perché sur un viaduc. Des plans vertigineux, une urgence merveilleusement rendue par le montage et la caméra agitée de Christophe Dalpé, une action parfaitement arrimée à l’efficace bande sonore: le film débute sur les chapeaux de roue et évolue ensuite vers des sentiers plus intimistes, captant les petits moments d’une adolescence banlieusarde aussi ennuyante que vécue à fleur de peau.
Jean-Simon Leduc
Connu comme comédien, brillant notamment dans L’amour au temps de la guerre civile de Rodrigue Jean, Jean-Simon Leduc est aussi réalisateur et dévoile cette année à Regard une œuvre intimiste à l’esthétisme soigné, intitulé Traiter de docilité, pointant doucement sa caméra sur un couple secoué par l’orage. Filmant d’abord la tendresse et le désir, le film capte ensuite une tempête que rien ne saura apaiser.
Maxime Dumontier
Le couple est aussi le territoire d’observation du comédien Maxime Dumontier, qui met délicatement en scène dans Le gros X un scénario de sa complice Sarah-Maude Beauchesne (Cœur de slush, Lèche-vitrines, Les fourchettes). On reconnaît la plume décomplexée de Beauchesne dans les narrations en voix hors champ d’un personnage féminin en quête de sensations fortes, qui décide par un bon matin de bousculer l’ordre établi d’un couple parfait. Joëlle Paré-Beaulieu, nuancée et touchante dans ce rôle de femme en quête de soi, rend bien la complexité d’un sentiment amoureux qui ne sait se contenter de tranquillité.
Guillaume Harvey
«En secondaire 5, on est assez naïfs pour faire une bombe à partir d’une recette pognée sur Internet.» Voilà la prémisse rigolote d’Une bombe, de Guillaume Harvey, un film qui parle heureusement davantage d’éveil sexuel que de fabrication d’une bombe artisanale. Originaire du Saguenay, Harvey voit son film présenté chez lui, dans la soirée régionale de Regard, après avoir été de la sélection Talent tout court à Berlin. Son film raconte l’adolescence dans ce qu’elle a de meilleur et de pire, la représentant avec justesse et concision, sans se priver d’un regard nostalgique.
Loïc Darses
Remarqué lors de la plus récente édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), Elle pis son char y a fait l’objet d’une mention spéciale dans la catégorie du Meilleur court international. Le film, hautement émotionnel, raconte le périple de Lucie, une femme qui prend la route jusqu’à son village natal pour remettre une lettre à l’homme qui a abusé d’elle alors qu’elle était enfant. Darses complète ici un film débuté par sa mère, plongeant dans le drame familial avec détermination mais surtout avec finesse. Un hommage senti à une mère courageuse et sereine malgré l’angoisse de la rencontre avec son agresseur.
Aucune réalisatrice… Ben coudonc!
La relève du cinéma court au QC c’est juste des hommes ??? Un petit effort pour couvrir le travail de nos jeunes réalisatrice ça serait bien Voir !