Madame Courage remporte le grand prix international du Festival Vues d'Afrique
Cinéma

Madame Courage remporte le grand prix international du Festival Vues d’Afrique

C’est le long métrage franco-algérien Madame Courage, de Merzak Allouache, qui a été honoré du prix de la sélection internationale fiction du festival Vues d’Afrique, décerné au terme de la 32e édition de l’événement.

Tourné à Mostaganem, une grande ville côtière près d’Oran, Madame Courage plonge dans le quotidien d’une jeunesse algérienne en quête d’un avenir meilleur. Le film s’intéresse à la vie d’Omar, un adolescent accro à des psychotropes surnommés « Madame Courage », « comprimés d’Artane très prisés pour leur effet euphorisant et psychostimulant, qui donne un sentiment de toute-puissance ». Hyperréaliste et intimiste, l’oeuvre montre ce jeune homme soudainement happé par le coup de foudre, amoureux fou d’une belle qu’il n’a pourtant qu’entrevue.

Adlane Djemi dans le rôle d'Omar, dans Madame Courage
Adlane Djemi dans le rôle d’Omar, dans Madame Courage

Le jury de la sélection internationale était composé d’André Jacques, Jeannette Garcia et Saloua Zouiten, qui ont aussi accordé une mention spéciale à ltar el Layl (The Narrow Frame of Midnight) (Maroc/Royaume-Uni/France) de Tala Hadid.

Fi-Rassi rond-point (Dans ma tête un rond-point), de Hassen Ferhani, également un film franco-algérien, a reçu le prix international du meilleur documentaire, alors que Choucha, une insondable différence de Sophie Bachelier et Djibril Diallo (France/Mauritanie), est reparti avec la statuette du meilleur court ou moyen métrage.

Une scène de Firassi rond-point
Une scène de Firassi rond-point

Les prix de la sélection Afrique Connexion sont attribués aux films Le Puits, de Lotfi Bouchouchi (Algérie) et Rough life, de Sitraka Randriamahaly (Madagascar). Toujours dans la sélection Afrique Connexion, le prix OIF de la meilleure série est remis à la série EXIT (Côte d’Ivoire) de Kone Kobla.

Le prix pour la meilleure production indépendante Regards d’ici a été remis à Djoliba environnement, une coproduction de Canada et du Mali réalisée par Erica Pomerance.

Le Prix de la Relève Regards d’ici revient à une coproduction Canada/France/Cameroun/Bénin/Sénégal : Et maintenant nos terres, de Julien Le Net et Benjamin Polle.

Une scène de Et maintenant nos terres
Une scène de Et maintenant nos terres

Le Prix LOJIQ, qui est offert parLes Offices jeunesse internationaux du Québec à un jeune professionnel du cinéma âgé entre 18 et 35 ans, de nationalité canadienne domicilié au Québec, a été remis à Victor Ghizaru, cinéaste et producteur. Le prix consiste en une bourse de mobilité qui permettra au professionnel du cinéma de participer à la Semaine audiovisuelle Québec/Canada à Madagascar en novembre 2016.

Le Prix Droits de la personne, offert par le Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA), est attribué à Du piment sur les lèvres, de Laurène Lepeytre (France).

Le Prix Développement durable, offert par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), est remis à au film béninois Okuta, de Ayéman Aymar Esse.

Le Prix UPA DI, offert par l’Union des Producteurs Agricoles, est remis à Et maintenant nos terres.

Retour sur la 32e édition du festival

Certains films de la vaste sélection provenant de 33 pays d’Afrique et de la diaspora créole ont attiré les foules. C’est le cas du long-métrage Salafistes, de François Margolin et Lemine Ould Salem, troublante intrusion dans le repère de ces radicaux djihadistes semant la terreur, notamment au nord du Mali, ou d’Une révolution africaine, sur les journées qui ont fait tomber le Président du Burkina Faso.

Cette édition restera marquée dans les annales du festival, notamment à cause de son tandem parrain / marraine, alliant deux personnalités phare du milieu africain et créole, qui fut un succès.

Haïti, la «perle des Antilles», brilla tout au long de l’événement. L’artiste et cinéaste Martine Chartrand reçut l’Hommage du Conseil International des Radios Télévisions d’Expression Française (CIRTEF).

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Une scène de Thy will be done, de Tobe Osigwe

Le phénomène cinématographique Nollywood fut célébré le lundi 18 avril par le biais d’un partenariat avec la NollywoodWeek Paris et son co-fondateur et directeur exécutif Serge Noukoué, invité de marque du festival. Trois films ont été présentés dontThy Will be Done d’Obi Emelonye,Flower Girl de Michelle Bello etGone too far! de Destiny Ekaragha. Présentées en début de festival, ces projections n’ont pas connu la même effervescence qu’à Paris. Des projections sont prévues dans les quartiers pour toucher un nouveau public qui doit se sentir concerné en 2017.

Le Gabon s’illustra également, notamment le vendredi 22 avril, lors de la Journée de la Terre. L’occasion de célébrer la beauté de la Planète et de faire le point sur son état, sur les méfaits du réchauffement climatique. Le Festival du Film Nature & Environnement de Masuku du Gabon présenta en première américaine le documentaireTrafic d’Ivoire, la guerre perduede Jakob Kneser.