On les aime ces soirées entre amis autour d’une sélection de films éclatés, drôles, dramatiques, mais surtout triés sur le volet. L’important c’est la qualité de la sélection. Comme la playlist d’un musicien aimé, celle de Danny Lennon fait autorité au sein de son organisme Prends ça court!.
Longtemps courues par toute la faune du septième art québécois, les soirées Prends ça court! permettaient de voir le meilleur du court métrage mondial dans un cadre de type cabaret et sous le toit du Monument-National. «Il y a 18 ans, sans la prédominance d’Internet et la présence de Facebook, les soirées Prends ça court! étaient un rendez-vous obligatoire pour les gens du cinéma, nous explique Lennon. Les rendez-vous mensuels étaient bondés et je devais même ouvrir la salle plus tôt pour faire des cinq à sept. Je vous le promets ici: c’est déjà prévu et cela reviendra d’ici l’année prochaine.»
Ils sont en quelque sorte les héritiers de ces soirées. Les réalisateurs de courts métrages d’aujourd’hui viennent présenter leurs films au gala annuel organisé par Danny Lennon et chapeauté par un jury lui aussi trié sur le volet qui rassemblera cette année Steve Asselin, Charlotte Aubin, Irdens Exantus, Pierre-Mathieu Fortin, Robert Gray, Juliette Gosselin, Koriass, Guillaume Lambert, Karl Lemieux, Kim Nguyen, Simon Proulx, Aliocha Schneider, Lou-Pascal Tremblay et Myriam Verreault, pour ne nommer que ceux-là.
Pour une troisième année consécutive, l’animation de la soirée est remise au duo Léane Labrèche-Dor et Pier-Luc Funk, qui a énormément de plaisir et de facilité à travailler ensemble, et sur scène cela se sent. En plus d’être le porte-parole des Rendez-vous du cinéma québécois, Funk aborde le gala avec liberté et humour:
«Quand tu te présentes à la soirée, on dirait que tu ne le réalises pas, mais c’est 250 000$ qui sont remis en prix, nous dit Pier-Luc Funk. Lorsque tu reçois 10 000$ d’équipement, cela change considérablement le film que tu vas faire. Je vois ce gala comme un échange de cadeaux entre chums. Pis moi, on me donne le mandat de pimenter le tout avec des blagues salaces et une animation débridée.»
Le gala est une grosse fête qui rassemble un milieu, mais c’est également une sélection vraiment bien calibrée, qui met en valeur un langage qui n’est toujours pas mis en vitrine à sa juste valeur. Danny Lennon met sa vie au service du court métrage. Aujourd’hui, il y en a encore qui pensent que le court métrage est un langage de débutant qui tâte la caméra…
«J’ai passé la semaine à faire des entrevues pour le gala et il y a encore des journalistes qui me disent “hey c’est don ben bon du court métrage”. Criss! On est en 2017, man! On a accès à du contenu en ligne à longueur de journée pis t’es pas capable de trouver du stock? Il y a un problème quelque part…»
Avec ses 61 films en nomination, le gala tentera de récompenser la crème de cette jolie sélection. On y retrouve cette année entre autres Blind Vaysha de Theodore Ushev, Le cri du lambi de Vincent Toi, Le dernier mardi de Fanny Mallette, Sigismond sans images d’Albéric Aurtenèche ainsi que des dizaines d’autres courtes productions de qualité.
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«Le gala et l’organisation Prends ça court! m’ont permis d’aller aux quatre coins du Québec et de voir absolument tout ce qui est produit en court métrage, poursuit Lennon. Cela m’a permis aussi de rencontrer des gens vraiment incroyables qui veulent produire du sens et du cinéma. Mais au-delà de tout cela, je trouve cela triste que Prends ça court! doive encore exister aujourd’hui et se battre seul face aux institutions. La culture du court métrage devrait être installée et bien en selle depuis un sacré moment ici!»
Si vous êtes néophyte, curieux ou amant du court métrage, il n’y a qu’une adresse pour vous le 28 février prochain et c’est à la Cinémathèque québécoise dès 19h. Arrivez tôt!
http://rvcq.quebeccinema.ca/evenements/gala-du-court-metrage-quebecois-prends-ca-court