Présenté au Festival Fantasia, le film thaïlandais Bad Genius du réalisateur Nattawut Poonpiriya, inspiré d’un fait divers, constitue un thriller enlevant sur un sujet plutôt atypique. Avec la pression que peuvent ressentir les étudiants lors des examens et la constante tentation du plagiat, est-il tout de même possible de contourner les mesures strictes visant à le contrer ? Parallèlement, est-il de plus en plus facile de tricher grâce à la technologie ? Pour le réalisateur encore néophyte, ce second film explore de manière ambitieuse ces questions en se concentrant sur une bande de jeunes qui mettent sur pied un système de tricherie sophistiqué et efficace.

Au départ, un trio d’amis – dont Lynn (Chutimon Chuengcharoensukying éblouissante dans son premier rôle), surdouée et nouvellement arrivée dans un collège aux standards élevés – inventent une méthode inspirée de la musique, un code en quelque sorte, pour réussir un examen. En échange d’une coquette somme, avec laquelle Lynn pourra payer ses frais scolaires prohibitifs, elle accepte avec réticence de partager ses réponses avec ses deux amis. Or, Bank, l’autre surdoué de la classe, fait échouer leur plan… pour le moment! Car ce qui avait commencé bien innocemment devient rapidement hors de contrôle, alors que de nombreux autres étudiants souhaitent connaitre le code du succès.

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Plus les enjeux montent, plus la somme d’argent impliquée est grande et plus le risque de se faire prendre est considérable. Après avoir triché dans quelques examens, il s’agit maintenant de s’attaquer au Standard Test for International Colleges (STIC), un test uniformisé et très compétitif, qui permet de se classer pour les universités américaines.

Chose certaine : rarement a-t-on si bien filmé le stress au cinéma. Pour Lynn, un seul faux pas peut tout faire rater. Chaque seconde compte et la caméra capte tous les symptômes du stress grâce à un montage mettant à profit toutes les subtilités du langage cinématographique. Il s’agit d’un film intelligent qui tient le spectateur en haleine du début à la fin. L’humour, chez les personnages secondaires notamment, ou simplement dans la mise en scène, ponctue cette œuvre bien dosée, ce qui permet de prendre une brève inspiration avant de replonger dans l’action.

Un peu à la manière de Catch Me If You Can, le film adopte un rythme entrainant et met en scène des personnages brillants, même si ce qu’ils font est moralement questionnable. Cela dit, ce film permet de dresser un portrait des inégalités dans le système d’éducation thaïlandais tout en levant le voile sur une problématique éthique. La progression narrative, qui suit une courbe d’intensité croissante, débouche sur une finale surprenante qui évite les lieux communs et qui porte à réfléchir.