Fantasia : Panorama du 22e Fantasia
La prochaine édition du festival Fantasia, qui se tiendra du 12 juillet au 1er août, s’annonce fort prometteuse.
Vitrine et plateforme incontournable, Fantasia élargit et repousse les limites du cinéma de genre d’ici et d’ailleurs. Même si l’horreur et la science-fiction ont toujours la cote et que le kitsch et les clichés abondent – souvent au plus grand bonheur des fidèles spectateurs –, les découvertes cinématographiques sont nombreuses et révèlent des voix fortes. C’est aussi ce qui fait le charme du festival: un mélange de folie et d’adrénaline, de tendresse et d’hémoglobine! Souvent, d’impressionnantes files se forment à l’extérieur de l’Université Concordia – centre névralgique du festival –, témoignant de la dévotion des fans. Car ce qui donne vie au festival, c’est son public.
Même si elle ne se définit pas comme une festivalière «type», Zoé Protat affirme toujours y trouver son compte: «J’avais vu un film de fantômes italien littéralement terrifiant il y a quelques années, ou des docus sur de grands excentriques (celui sur Divine il y a quelques années encore). Ou, encore mieux, des rétrospectives de trucs improbables, comme des films fantastiques soviétiques restaurés!» Simon Laperrière, qui connaît très bien les coulisses de Fantasia, affirme qu’il s’agit d’un événement majeur «entièrement dédié au cinéma de genre, ce qui lui a permis de faire découvrir les premières œuvres de cinéastes majeurs comme Darren Aronofsky avec Pi, et les productions Troma, scénarisées par James Gunn. Ce créneau fait également en sorte que le festival est encore et toujours le plus populaire en ville». C’est également ce que souligne Aurélie C.-Couture, une spectatrice occasionnelle mais toujours conquise. Pour elle, le festival se démarque par son ouverture: «Programmation super éclectique, public diversifié et amical, et possibilité de découvrir de véritables ovnis cinématographiques, quelquefois avant tout le monde!»
Même si un certain mystère enveloppe encore l’actuelle programmation au moment d’écrire ces lignes, on peut déjà évoquer certains titres. La première mondiale de la version restaurée Tales from the Hood, produite par Spike Lee, sera de la partie. On peut aussi s’attendre à découvrir le film apocalyptique et atmosphérique Dans la brume, de Daniel Roby (Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde et Funkytown), avec Romain Duris, qui sera présenté en ouverture du festival. Aux côtés de Vincent Cassel, Duris sera également de la distribution de Fleuve noir d’Erick Zonca, qui suit une enquête policière autour de la disparition d’un adolescent. Et puisque les disparitions ont la cote, le film Mon garçon, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent et le film Searching, d’Aneesh Chaganty, s’intéressent à un sujet similaire mais réinventent les codes de ce genre de récit.
Qu’advient-il de Nicolas Cage? On pourra retrouver l’énigmatique acteur dans le film portugais Mandy de Panos Cosmatos, un récit de vengeance qui se déroule dans les années 1980. On retrouvera également le film à sketches Nightmare Cinema, dont un segment est signé par Joe Dante (Gremlins). On a également très hâte de découvrir Under the Silver Lake, le troisième long métrage de David Robert Mitchell, après le succès populaire et critique du film d’horreur It Follows. De son côté, l’intrigant Chained for Life d’Aaron Schimberg constitue une comédie noire surréaliste à propos de la vie des acteurs sur un plateau de tournage.
Comme chaque année, le cinéma asiatique n’est pas en reste. Last Child, du scénariste et réalisateur coréen Shin Dong-seok, promet de nous secouer. Côté japonais, l’adaptation du manga Bleach constitue l’un des films les plus attendus de 2018. L’œuvre de Shinsuke Sato met en scène une bataille épique avec des shinigamis, ces esprits révélés notamment par l’excellente série animée Death Note. En outre, la première mondiale du film Buffalo Boys permettra de dévoiler les talents de cascadeurs et d’acteurs provenant de l’archipel indonésien dans un récit épique et historique. Côté films d’animation, mentionnons d’abord Fireworks d’Akiyuki Shinbô, qui présente une romance adolescente avec un tournant fantastique, ensuite Maquia: When the Promised Flower Blooms, décrit comme une escapade médiévale surnaturelle doublée d’effets visuels saisissants et d’une trame sonore signée Kenji Kawai, et finalement Penguin Highway, dont le sujet prend des allures d’Harold et Maude avec une touche fantaisiste.
Bref, une fois de plus, par sa programmation variée, Fantasia propose des œuvres pour tous les goûts. Gageons que les spectateurs, qu’ils soient fans aguerris ou néophytes curieux, seront une fois de plus au rendez-vous. Quant à mon coup de cœur absolu, celui-ci demeure le «zappin party» de l’artiste collagiste et multimédia montréalais DJ XL5. J’y découvre chaque fois un enchaînement hilarant de clips inusités et hétéroclites, dont les désormais célèbres sketches de Simon’s Cat qui constituent la source derrière les miaulements qu’émettent certains spectateurs de Fantasia avant chaque projection!
Fantasia
Du 12 juillet au 1er août