23e Festival Regard : Accueillir le monde
Cinéma

23e Festival Regard : Accueillir le monde

Le mois de mars est synonyme de rassemblement au Saguenay pour les cinéastes et cinéphiles du Québec. Du 13 au 17 mars se tiendra le rendez-vous incontournable et festif qu’est le festival Regard, dédié au court métrage. À quelques jours du début de la 23e édition, nous avons discuté avec sa directrice générale Marie-Élaine Riou.

«Pour la carrière d’un cinéaste, Regard remplit tous les critères recherchés dans un festival: le public est attentif, crinqué, passionné et surtout fidèle», nous dit la directrice générale du festival. «Il y a une culture du court métrage qui a été établie ici. En plus de cela, il y a le côté industrie et le marché du film qui prend une place importante. Pour les réalisateurs qui viennent présenter leur film ici, c’est assurément quelque chose de plus.»

Ce marché du film intègre des représentants de plusieurs festivals internationaux et laisse la parole à des gens comme Olena Decock, du festival de documentaire Hot Docs, qui animera cette année une séance sur le financement du court métrage documentaire. Les événements «pros» rassembleront des gens de Rio, de Clermont-Ferrand, de Locarno, de Lima et de bien d’autres festivals majeurs.

Pour sa 23e édition, Regard présentera encore une forte sélection des meilleurs courts métrages de la planète. On dénombre ainsi 164 films provenant de plus de 35 pays. Le tout est une fois de plus savamment rassemblé par la directrice de la programmation, Mélissa Bouchard, et son équipe: neuf programmes compétitifs, dix programmes thématiques, sept programmes jeunesse et deux compétitions parallèles feront le régal des festivaliers.

«Il n’y a pas que l’aspect compétitif qui ressort de Regard. Il n’y avait d’ailleurs pas de compétition avant la 13e édition du festival», nous révèle Marie-Élaine Riou. «En même temps, si ce volet n’existait pas, il y aurait moins de dialogue avec l’Académie des Oscars et tous les festivals qui se penchent sur le palmarès de notre festival pour ensuite construire leur programmation. On serait assurément moins référencé dans le circuit des festivals.»

C’est d’ailleurs Jérémy Comte, qui était récemment aux Oscars avec son film Fauve, qui fera partie du jury professionnel qui décernera les cinq prix de la compétition officielle. Il sera accompagné du comédien Emmanuel Schwartz, du programmateur Nicholas O’Neill, de la cinéaste Geneviève Dulude-De Celles et du programmateur Tizian Büchi. C’est 66 films qui se retrouveront en compétition pour se partager quelque 90 000$ en prix et en services.

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Outre la compétition et le marché du film, Regard est aussi l’occasion de découvrir des programmations thématiques et de profiter d’activités parallèles. Ce sera le cas avec un programme consacré au mouvement de dénonciation d’agressions lancé initialement par Tara Burke en 2007 et relancé sous l’impulsion de Twitter et d’Alyssa Milano en 2017 (#MeToo).

«Cette idée de lancer un programme sous cette thématique a germé l’an dernier. On voyait beaucoup de courts métrages qui en traitaient», explique la directrice. «On a préféré attendre encore un an pour qu’il y ait plus de variétés et de façons de traiter le propos. On a laissé maturer la proposition et c’est ce qui nous a permis de façonner une programmation plus étoffée cette année, presque deux ans après le début du mouvement.»

Outre cette proposition, il y aura un volet haïtien proposé par l’ancien directeur du Ciné Institute de Jacmel, le photographe et producteur de cinéma Maxence Bradley. C’est une collaboration avec le festival Nouvelles vues d’Haïti qui présentera une sélection de courts métrages intitulée Panorama Haïti le 16 mars en après-midi. Notons aussi que le festival présentera un Focus Italien, que la compétition Tourner à Tout Prix mettra de l’avant sept courts métrages québécois tournés sans aucune aide financière et qu’une Carte Blanche est encore à l’agenda cette année (offerte au festival Slamdance).

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«Je tente de me poser sans cesse la question de l’amélioration du festival sans nécessairement le dénaturer et le grossir à l’excès», explique Marie-Élaine Riou. «On a la chance de recevoir des gens année après année et cette fidélisation est hyper importante pour nous. Et surtout, je n’ai pas envie de travailler pour un festival où je ne croiserai pas les gens qui viennent nous rendre visite.»

C’est l’ADN de ce festival que manifeste la directrice par ses paroles. Sa dimension humaine et festive en fait un événement annuel que personne ne veut rater. Il est d’ailleurs à noter pour les habitués du Cabaret (où se tiennent les fins de soirées) que le festival a ajouté un autre lieu de rassemblement, à deux pas de l’Hôtel Chicoutimi, le Tempo. Il s’agit d’un espace qui abritera des concerts surprises et des DJ set, avec une capacité de 200 personnes, un lieu plus posé et propice aux discussions.

REGARD – Festival international du court métrage au Saguenay
Du 13 au 17 mars 2019
festivalregard.com