Quand Disney réchauffe ses classiques au micro-ondes
Cinéma

Quand Disney réchauffe ses classiques au micro-ondes

Les relectures font intrinsèquement partie de l’ADN de la compagnie de production fondée par Walter Elias Disney. Après avoir emprunté moult histoires à Charles Perrault, aux frères Grimm et à la tradition orale, les héritiers de ce bon Walt s’efforcent aujourd’hui de transposer leurs plus célèbres longs métrages d’animation en films tournés avec de vrais acteurs. Un exercice qui a pour effet d’alimenter la nostalgie des milléniaux plus âgés, celles et ceux qui ont grandi avec le format VHS! Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Alice au pays des merveilles (2010)
Alice de l’autre côté du miroir (2016)

Initialement paru en 1865, Alice’s Adventures in Wonderland est le titre d’un livre écrit par Lewis Carroll, un homme mûr qui avait pris une fillette (Alice Liddell) pour muse. Les théories en lien avec la création de l’œuvre abondent, si bien que la prétendue pédophilie de l’auteur anglais continue de faire couler de l’encre. À cet égard, justement, on vous suggère d’écouter [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=_KQ9kDbduTo »]ce trépidant documentaire de la BBC. [/youtube]

Quoi qu’il en soit, ce n’est qu’en 1951 que Walt Disney et son équipe plancheront sur leur première mouture d’Alice au pays des merveilles, un document vidéo qui aura une réédition VHS en 1991. Près de six décennies plus tard, c’est Mia Wasikowska qui reprend le rôle-titre et partage la vedette avec un certain Johnny Depp qui, dans son cas, incarne le Chapelier fou.

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Cendrillon (2015)

Le dramaturge français Joël Pommerat a présenté son adaptation de Cendrillon au Carrefour international de théâtre de Québec en 2016, mais il est loin d’être le seul à s’être attaqué à ce texte. Vieux comme la lune, le conte de l’orpheline à la pantoufle de verre s’est transmis de bouche en bouche jusqu’à ce que Giambattista Basile puis Charles Perrault et les frères Grimms n’immortalisent cette formidable histoire dans leurs mots. Techniquement, la première version officieuse remonterait au 17e siècle et serait issue d’un recueil de Basile publié à titre posthume.

Le tout premier Cendrillon, dessiné par Walt Disney lui-même, ne durait que sept petites minutes. Le document remonte à 1922, à l’époque où le jeune réalisateur dirigeait une boîte nommée Laugh-O-Gram depuis ses bureaux au Kansas. Mais c’est vraiment le film de 1950 qui restera dans les annales, un long métrage distribué au Québec et en vidéocassette dès 1988. Soixante-cinq ans plus tard, la Britannique Lily James, une actrice qu’on avait préalablement découverte dans la télésérie britannique Downtown Abbey, a été choisie pour incarner la courageuse jeune dame qui finira (alerte au divulgâcheur!) par rencontrer son prince charmant.

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Le Livre de la jungle (2016)

Incroyable mais vrai: cette histoire pour enfants s’ancre dans le colonialisme! D’ailleurs, l’hiver dernier, dans le cadre de la Manif d’art, Olivier Beer s’est inspiré du recueil de nouvelles de Rudyard Kipling, un impérialiste notoire, pour créer une vidéo d’animation expérimentale intitulée Reanimation (Baloo Stripped Bear). Pour ce faire, l’artiste britannique a demandé à des enfants de recréer l’une des scènes musicales de l’œuvre de Disney, des images qu’il juge profondément racistes à l’endroit des afrodescendants.

Considéré comme problématique à bien des égards par une pléiade de cinéphiles, ledit film de 1967 a finalement eu droit à une nouvelle interprétation en 2016. Dans cette production amalgamant de vrais acteurs à des animaux très réalistes générés par ordinateur, le cultissime Bill Murray prête sa voix à Baloo et donne la réplique à Neel Sethi, un acteur de 12 ans qui porte le film sur ses petites épaules.

Assez curieusement, deux ans et demi plus tard, Netflix y est allé de sa propre offensive avec Mowgli: la légende de la jungle. Cette superproduction unit le jeune Rohan Chand à Freida Pinto, révélée par Danny Boyle dans Slumdog Millionnaire.

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La Belle et la Bête (2017)

Après avoir inspiré des millions de filles de sa génération en se coiffant du chapeau noir d’Hermione Granger dans Harry Potter, la vibrante Emma Watson, également militante féministe à ses heures, enfile la fameuse robe jaune de Belle avec autant de fougue et de passion que dans la saga écrite par J.K. Rowling.

Produit par Disney, ce remake de La Belle et la Bête a vu le jour quelques poignées de mois après que la tout aussi talentueuse Léa Seydoux ait prêté ses traits au personnage dans une production française réalisée par Christophe Gans.

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L’histoire de Jean-Christophe (2018)

Décidément, les Britanniques sont les spécialistes de la littérature enfantine! En 1926, l’auteur Alan Alexander Milne s’est associé à l’un de ses compatriotes, l’illustrateur Ernest Howard Shepard, pour que la toute première édition de Winnie the Pooh prenne forme. Il faudra, néanmoins, attendre un peu plus d’un demi-siècle avant que ce classique tendre et indémodable n’attire l’attention des studios de Disney.

Présenté dans les salles de ciné québécoises en août dernier, L’histoire de Jean-Christophe constitue un genre de spin off à la version originelle qui posait plutôt sa loupe sur le gourmand petit mammifère. Dans ce film, le fidèle compagnon de Winnie (campé par Ewan McGregor) est un père de famille débordé qui trouvera toutefois le temps de renouer avec son ami d’enfance obsédé par le miel.

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Dumbo (2019)

On sait bien peu de choses sur Helen Aberson, l’auteure américaine qui a donné naissance à Dumbo au commencement de la deuxième Grande Guerre. Il s’agit, d’ailleurs, de l’unique ouvrage jamais publié par l’énigmatique femme de lettres.

Disney a vite flairé la bonne affaire et jeté son dévolu sur ce petit éléphant qui deviendra l’une des vaches à lait de la compagnie. C’est en 1941, soit deux ans après la parution du livre, que le pachyderme volant se verra octroyer son tout premier tour de piste au cinéma. Une expérience renouvelée cet hiver-ci avec Tim Burton, dans un film enrobé d’une reprise de Baby Mine entonnée par les Montréalais d’Arcade Fire.

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Aladdin (2019)

Triste mais vrai: les talents de doubleur de Joël Legendre n’ont pas été retenus pour l’adaptation en prises de vue réelles de ce long métrage initialement proposé en 1992 et fortement inspiré par Les contes des mille et une nuits.

Revisitée par Guy Ritchie, le même réalisateur qui nous a donné les deux plus récents Sherlock Holmes, la comédie musicale est défendue par un génie à la posture hip-hop (Will Smith) de même que par un Aladdin et une Jasmine campés par des acteurs en émergence, Mena Massoud et Naomi Scott en l’occurrence.

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Le roi lion (2019)

La barre est franchement très haute pour accoter le succès critique et populaire de ce film de 1994 partiellement rythmé par le grand Elton John. Que celui qui ne se souvient pas de Can You Feel the Love Tonight et de I Just Can’t Wait to Be King se manifeste sur-le-champ ou se taise à jamais!

Beyoncé prête sa voix à Nala, l’amoureuse de Simba (campé par Childish Gambino), dans la mise à niveau de ce classique contemporain inspiré par Hamlet de Shakespeare et Le roi Léo, une télésérie japonaise scénarisée par Osamu Tezuka dans les années 1960. Sujet à un buzz croissant, ce second Roi lion prendra l’affiche chez nous dès le 19 juillet.

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Mulan (2020)

La trame narrative de Mulan puise sa source dans une légende traditionnelle chinoise datant d’au moins 15 siècles! Si cette histoire n’est pas née de la dernière pluie, sa morale intrinsèquement féministe ne pourrait être plus en phase avec notre époque. C’était vrai en 1998 à la sortie du premier film de Disney et ce l’est encore au moment d’écrire ces quelques lignes. Quoi de plus inspirant (pour reprendre un mot à la mode) et badass qu’une princesse qui prétend être un homme pour combattre à la gloire de sa patrie?

L’actrice américano-chinoise Yifei Liu sera au cœur de cette nouvelle version pilotée par la réalisatrice Niki Caro, celle-là même qui nous a offert The Zookeeper’s Wife et North Country. Autant dire que l’héroïne asiatique est entre de très bonnes mains.

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