Aquaslash à Fantasia: les glissades de la mort
Cinéma

Aquaslash à Fantasia: les glissades de la mort

La première mondiale d’Aquaslash déferlera sous peu. Le long métrage était toujours en finition lorsqu’on s’est entretenu avec son réalisateur, Renaud Gauthier, quelques jours avant le grand événement.

«Je vais voir une version ce soir, admet le Québécois avec soulagement. J’ai hâte de laisser aller le film pour qu’il puisse exister, parce que ça fait trois ans que je le porte.»

Le montage que nous avons pu découvrir nage dans les mêmes eaux troubles que son prédécesseur [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=FpeSl4Xh5v8″]Discopath [/youtube](2013). Les cadavres s’accumulent dans un parc aquatique et un tueur en série insère des rasoirs dans des glissades d’eau afin de perpétrer ses crimes!

«Ce n’est pas juste un bain de sang et des totons, assure son scénariste. Il y a du thriller, de la comédie. C’est très original, on n’a jamais rien vu de tel.»

Il faut d’ailleurs s’attendre à tout de la part du créateur de la célèbre websérie [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=hVGILt_LqUY »]Inspector Bronco[/youtube]. Après avoir imaginé des pulsions meurtrières qui s’animent sur la musique disco, le revoilà surfer sur les vagues des années 1980. Celles qui atteignent des sommets de violence et d’amoralité.

«C’était l’âge d’or du cinéma d’exploitation, rappelle le cinéaste. Je l’ai découvert dans une cabane en tôle de Laval. Quand j’étais jeune, mon père me dompait au cinéma Chomedey. Pour une piasse, on regardait trois ou quatre films. C’était comme une garderie Grindhouse. C’est là que j’ai découvert les Pink Panther, Pierre Richard, Bud Spencer. Puis un dimanche, il y a eu Death Race 2000. Je devais avoir 10 ans. C’était trash à l’os.»

Il ne lui en fallait pas plus pour avoir la piqûre. Celle qui l’intoxiquera pendant des années et qui «lui donnera le goût de faire des films qu’[il a] envie de regarder». Mais qui ne se font pratiquement pas au Québec, la rare exception étant le récent Turbo Kid (2015).

«Discopath était passé deux fois au financement et ça ne fonctionnait pas, se souvient le metteur en scène. On me disait que c’était impossible à faire avec le budget d’un premier long métrage.»

Renaud Gauthier l’a fait et c’est devenu une œuvre culte.

Pour Aquaslash, qui a été tourné à Pointe-Calumet, il a obtenu de l’argent de la France, renouant avec l’esprit de la Canuxploitation, ce mouvement de séries B canadiennes à petit budget, populaire dans les années 1970 et 1980, qui a notamment permis l’essor de David Cronenberg.

Aquaslash

Ce slasher qui navigue entre les genres en célébrant l’esprit du gore, du sexe, des drogues et de la liberté risque de faire sensation à Fantasia. Il s’agit de l’endroit par prédilection pour lancer un projet audacieux et hors norme, qui peut changer une existence à jamais.

«Le fait d’avoir fait ma première de Discopath à Fantasia m’a ouvert des portes, avoue son réalisateur. Le monde m’appelait pour m’inviter en France, à Los Angeles. Je suis devenu un cinéaste à ce moment-là.»

Présenté au Festival Fantasia le lundi 29 juillet à 21h20

[youtube]6hk6PP5Ji2o[/youtube]