Une grande fille, Ordinary Love, The Call of the Wild, Fahim, Le lion
Cinéma

Une grande fille, Ordinary Love, The Call of the Wild, Fahim, Le lion

Ce qu’on a pensé des récentes nouveautés au cinéma. Cette semaine, place à Une grande fille, Ordinary Love, The Call of the Wild, Fahim et Le lion.

Recommandation Voir – Une grande fille

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Cela fait longtemps qu’un film avait suscité autant de sentiments contradictoires qu’Une grande fille (Beanpole). Déjà lauréat de la prestigieuse Louve d’Or au dernier Festival du nouveau cinéma et d’un parcours plus qu’enviable sur la scène internationale, ce long métrage teinté de vitriol pourrait propulser son jeune créateur Kantemir Balagov (Tesnota, une vie à l’étroit) au sommet des cinéastes russes les plus intéressants du moment, aux côtés d’Andreï Zviaguintsev (Léviathan).

Sa recréation d’un Leningrad qui se relève péniblement des derniers bombardements de la Seconde Guerre mondiale va droit au coeur, plongeant ses protagonistes dans différents enfers physiques et psychologiques. Surtout que sa mise en scène, d’une grande beauté picturale, fascine à chaque instant, confrontant allègrement les couleurs chaudes et froides de ses êtres qui ne savent plus à quel saint se vouer pour survivre.

La violence ne tarde pas à exploser et les relations deviennent de plus en plus malsaines. À tel point, que son réalisateur n’hésite jamais à déshumaniser tout ce qui se trouve entre ses mains, principalement sa pauvre héroïne qu’il humiliera, battra et plus encore pour mettre son amour à dure épreuve. Difficile ici de ne pas penser à Lars von Trier et à son illustre Breaking the Waves dans sa façon de maltraiter l’âme féminine et, au passage, l’essence d’une nation. Balagov a toutefois encore des croûtes à manger afin que cet exercice de style, aussi sublime soit-il, ne flirte pas trop avec le récit maniéré et prétentieux, celui qui utilise les silences en vain seulement pour rappeler qu’on se retrouve devant un véritable film d’auteur. On lui pardonnera cette fois-ci tant l’effort glace le sang et qu’il hante longtemps après la tombée du générique.

Ordinary Love

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Beaucoup moins éclatant, mais ultimement plus émouvant, se trouve ce drame médical sur un couple qui est mis à l’épreuve après le diagnostic d’un cancer du sein. Le sujet éprouvé ne casse rien et outre une ou deux fulgurances, le traitement digne d’un téléfilm de Lisa Barros D’Sa et Glenn Leyburn demeure bon pour Canal Vie. Il y a pourtant deux acteurs d’exception qui font toute la différence: Liam Neeson qui retrouve son talent après tant de productions douteuses, et surtout Lesley Manville qui passe par toute la gamme des émotions en rappelant cette solitude propre à la maladie.

The Call of the Wild

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Jack London se retournerait probablement dans sa tombe en voyant cette nouvelle adaptation de son classique. Transposer et même simplifier pour les enfants cette quête  de nature, d’or et de liberté est une chose. Mais de là à recréer entièrement la vedette canine en CGI? Cela permet évidemment de rajouter de l’action partout, sauf que le cinéphile y perd au change en ne s’attachant nullement au chien, aussi mignon soit-il. Harrison Ford semble s’ennuyer de Chewbacca et Omar Sy ne convaincra personne en Canadien français.

Fahim

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La semaine de relâche scolaire arrive à grands pas, emportant avec elle des longs métrages à vocation familiale comme Fahim. Dommage que l’on ne respecte pas davantage l’intelligence des petits et des grands. À partir d’une histoire autobiographique sur un garçon qui a quitté le Bangladesh avec son père avant de devenir champion d’échecs en France, le metteur en scène Pierre-François Martin-Laval a pondu une guimauve mielleuse et manipulatrice qui reste coincée à travers la gorge par manque flagrant de cinéma.

Le lion

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Confronter le style comique de Dany Boon à celui, beaucoup plus unique et absurde du chanteur Philippe Katerine, aurait pu fonctionner. Il fallait cependant pour ça un scénario digne de ce nom qui offre un meilleur équilibre entre les péripéties mouvementées, les gags à deux sous et la sensiblerie d’usage. Surtout qu’on n’y rit pratiquement jamais… à moins d’être un fan invétéré de blagues sur des coups répétés dans les bijoux de famille. Alors là, ce sera la totale.