Les critiques cinéma de la semaine
Cinéma

Les critiques cinéma de la semaine 

Tout sur les plus récentes nouveautés au cinéma. Cette semaine, place à La communion, La cordillère des songes, Disappearance at Clifton Hill, Donne-moi des ailes, La fameuse invasion des ours en Sicile, The Invisible Man, The Lodge, Ma folle semaine avec Tess, Emma et Zombi Child.

Recommandation Voir – La communion (Corpus Christi)

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Le triomphe plus que mérité de Parasite aux Oscars a jeté de l’ombre à tous les excellents films internationaux qui étaient en nomination. Corpus Christi faisait partie du lot. Depuis qu’Ethan Hawke a campé un révérend troublant dans le sublime First Reformed, la mode est à l’amalgame entre le malfrat et l’homme de Dieu. Une symbiose qui ne laisse pas indifférent et qui peut paraître révoltante, surtout dans un pays aussi catholique que la Pologne. 

C’est là où un jeune délinquant violent se fait passer pour le prêtre d’un petit village, donnant les messes et recueillant les confessions. En profanant le sacré, le cinéaste Jan Komasa établit un équilibre périlleux entre drame et comédie, interrogeant la foi en cicatrisant les plaies béantes d’un homme et de sa communauté. À partir d’un mensonge qui détruit, il en offre un autre qui permet au contraire de se reconstruire et de se reconnecter à la vie, à ce présent tumultueux. Dans le rôle titre, Bartosz Bielenia offre une composition vigoureuse, campant simultanément l’agneau et la bête sauvage qui doivent se démêler ensemble comme le diable dans l’eau bénite.

Une incarnation qui se révèle rien de moins que divine.

 

La cordillère des songes

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Patricio Guzman termine son immense trilogie géographique et politique sur le Chili entamée par Nostalgie de la lumière et Le bouton de nacre d’une brillante façon. Sans nécessairement se renouveler, ce nouveau pensum sur la mémoire alterne les rencontres essentielles et les plans à couper de souffle en y insufflant l’espoir salvateur qui fait parfois toute la différence.

Samedi 29 février à 15h au Cinéma Moderne.

 

Disappearance at Clifton Hill

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Le cinéma du Canada anglais a souvent mauvaise réputation et ce n’est pas cette production qui redorera son blason, malgré la présence derrière la caméra du talentueux Albert Shin (l’auteur du très beau In Her Place). Invraisemblable et faussement complexe, ce sous David Lynch où l’on retrouve même David Cronenberg à l’écran – aux côtés d’une Marie-Josée Croze au rôle bien secondaire – peine à convaincre dans sa façon de jouer avec le vrai et le faux, la vérité et la folie.

Pour consulter l’horaire cinéma de Disappearance at Clifton Hill

Donne-moi des ailes

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Cet incompréhensible prix du public du dernier Festival de Cinenamia s’apparente à un conte maladroit qui souligne lourdement ses morales familiales et écologiques, alors qu’un père scientifique arrive à se rapprocher de son fils adolescent grâce à ses oies sauvages. Comme toujours, Nicolas Vanier (Le dernier trappeur) filme des paysages magnifiques. Sauf que ses scénarios interchangeables n’ont rien à dire tant ils croulent sous la mièvrerie et les bons sentiments.

Pour consulter l’horaire cinéma de Donne-moi des ailes

La fameuse invasion des ours en Sicile

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Il n’y a aucun match plus parfait que le célèbre bédéiste Lorenzo Mattotti qui adapte la mythique fable de Dino Buzzati. Le premier respecte le chef-d’oeuvre du second, y amenant sa patte unique en créant une animation colorée et foisonnante, peuplée de personnages complexes et de situations étonnantes. Lorsque les ours décident de se prendre pour des humains, rien ne va plus. Que l’on soit fan ou non de dessins animés, il s’agit d’une sortie toute indiquée pour l’ensemble de la famille.

Pour consulter l’horaire cinéma de La fameuse invasion des ours en Sicile

The Invisible Man

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Elisabeth Moss est une grande actrice, le prouvant à nouveau dans ce reboot de Leigh Whannell (Upgrade) qui est à la fois une divertissante série B et une réflexion probante sur la difficulté de se libérer de l’emprise d’un agresseur, l’homme invisible – qu’il existe ou pas – agissant comme l’implacable spectre du passé qui revient constamment hanter sa victime. La mécanique bien huilée permet de mieux accepter les trous parfois béants de la narration.

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The Lodge

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Les créateurs du remarqué Goodnight Mommy renouent avec les enfants inquiétants et endeuillés en rajoutant cette fois dans l’équation une nouvelle belle-mère qui tente d’oublier son passé dans une secte. Sans être totalement satisfaisante, l’intrigue tordue recèle son lot de surprises, plongeant allègrement dans l’inconscient de ses personnages et du spectateur. Un cocktail explosif qui donne froid dans le dos, au même titre que ses images frigorifiées tournées au Québec.

Pour consulter l’horaire cinéma de The Lodge

Ma folle semaine avec Tess

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Les récits d’apprentissage se suivent et se ressemblent, parlant généralement de famille, des premiers amours et de la mort. Celui-ci sort légèrement du lot par la fine composition de ses interprètes et la beauté de la photographie. Les adultes lèveront sans doute les yeux au ciel devant la multiplication des poncifs qui surviennent dans la dernière ligne droite, tandis que les préadolescents n’y verront que du feu.

Pour consulter l’horaire cinéma de Ma folle semaine avec Tess

Zombi Child

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Après son mi-figue mi-raisin Nocturama, Bertrand Bonello revient à un cinéma plus étrange et expérimental où il développe deux histoires parallèles de zombie, de vaudou et d’amour déchu. Cette méditation sur l’esclavage ne sera pas de tous les appétits, mais elle risque d’en méduser plus d’un avec ses conclusions politiques sur le monde d’hier et d’aujourd’hui. Surtout si on a encore le récent Atlantique de Mati Diop en tête.

Pour consulter l’horaire cinéma de Zombi Child

Emma

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Il y a tellement eu d’adaptations du classique de Jane Austen qu’il est difficile d’y ajouter quoique ce soit, sinon de rappeler son importance sociale et féminine. Pour son premier long métrage, Autumn de Wilde en propose une initiation légère et ludique, dont les mots d’esprit fondent littéralement dans la bouche. Malgré sa trop longue durée, l’ensemble réchauffe comme les premiers rayons de soleil du printemps, offrant à la lumineuse et irrésistible Anya Taylor-Joy un rôle en or, hors de son registre habituelle (The Witch, les derniers Shyamalan).

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