BloguesClémence Risler

Quand le hasard s’en mêle

Comme je l'écrivais il y a quelques jours, nombreux sont les groupes et les artistes parmi les quelques 300 se produisant au Pop dont les noms ne me disaient rien du tout. C'était le cas de Coutney Wing. Le secret le mieux gardé de la scène folk locale, nous disait-on dans la programmation du festival. Ce nom ne me disait rien jusqu'à ce que j'apprenne qu'il s'agissait en fait de mon tout nouveau voisin de palier. Une brève visite au Barfly a donc été ajoutée à mon itinéraire vendredi afin de découvrir les talents de cette nouvelle connaissance. Il aura fallu attendre que Montréal et Buffalo eurent terminé de se livrer bataille sur les téléviseurs de l'endroit (probablement la seule partie de hockey que je me serai tapée cette saison!) pour pouvoir profiter, malgré les lieux bruyants, de cette voix à la Dylan et de ce folk où s'immiscent discrètement quelques touches de country, de jazz et de blues.

C'est ensuite au Patro Vys que la soirée s'est poursuivie avec, d'abord, le trio montréalais Torngat. Encore une fois, ces trois musiciens extrêmement talentueux (dont le corniste Pietro Amato, aussi membre de Bell Orchestre) ont démontré qu'ils savent faire le pont entre une approche expérimentale et une approche mélodique très accrocheuse. Et surtout, ils semblent toujours avoir ce plaisir fou à jouer ensemble. Ils nous apprenaient ce soir-là qu'un premier album devrait paraître au printemps 2007.

 
Cuff The Duke

Le collectif canadien Hylozoists et Cuff the Duke ont ensuite animé la soirée. Les premiers avec leur rock instrumental et les deuxièmes avec leur country-rock. Il y a longtemps que j'entendais parler des performances de ces derniers. Sans comportée de faille particulière, le spectacle ne restera pas l'un des plus marquants du festival.

Hier soir aussi les plans ont été déjoués, et fort heureusement. Au lieu d'aller voir Tapes n' Tapes comme prévu initialement, c'est plutôt vers le Théâtre National que la soirée s'est d'abord orientée, juste à temps pour capter la prestation des huit (très) jeunes hommes de Beirut, menés par le chanteur (et trompétiste, et guitariste, et joueur de ukulélé) Zack Condon. Ils livrent un rock aux accents d'Europe de l'est dosée de manière à plaire autant aux fervents indie qu'à ceux qui ont la fibre un peu plus hippie. Tout un exploit quand même!
Et fallait voir ce percussionniste avec son excitation et son attitude un peu bric-à-brac tapocher un peu partout avec une ferveur digne de celle de Richard Perry lors des spectacles de Arcade Fire (tiens, tiens.. justement, n'est-ce pas ces deux-là qu'on aura vu discuter ensemble dans le hall après le spectacle?). Le tout s'est conclu dans un apogée festif quand la plupart des musiciens sont descendus jouer dans la foule.
Après 30 minutes de vélo et après avoir réussi à attraper la dernière chanson de Tapes n'Tapes, direction Hémisphère gauche pour Lesbo Vrouven, jeune formation de Québec. Son leader Sam Murdock, en voilà un autre qu'il faut voir sur scène. Le plancher de danse de l'endroit était presque vide, mais qu'à cela ne tienne, à lui seul il l'aura enflammé quand, lors de la dernière chanson, il y est descendu pour exécuter quelques furieux pas de danse tout en chantant. À découvrir absolument lors de leur prochain passage.