Même si l'Irlandais Damien Rice livrait il y a environ six mois un album beaucoup moins solide et moins touchant que son précédent O (2003), sa cote de popularité ne semble pas en souffrir. Le tombeur de ces dames, qui a vu sa célébrité monter en flèche quand sa chanson The Blower's Daughter a été entendue en ouverture du film Closer, sera de passage en ville ce dimanche, et tous les billets se sont rapidement envolés. Mais heureusement pour ceux et celles qui le louperont cette fois-ci, le chanteur et auteur-compositeur qui carbure aux amours malheureuses avec ses pièces folk-pop mélancoliques et sa voix à fleur de peau sera de retour pour une brève prestation le 8 septembre prochain dans le cadre du festival Osheaga. Le dimanche 20 mai à l'Olympia.
Damien Rice sans aucun doute un auteur-compositeur qui continuera à gravir les échellons de son potentiel tant et aussi longtemps qu’il se dévouera comme il le fait à la musique. Nous l’aimons pour sa belle gueule, son talent inné, sa voix sublime et sa musique particulière; il a été le fruit de la comparaison d’avec Fiona Apple; qu’on dit en être la version masculine.
Il a récemment sortit un album, 9(nine) avec d’excellentes chansons telles que Coconut Skins et Rootless Tree. Un album relax, des paroles réfléchient et des arrangements fantastiques font de ce cd, un petit bijou à avoir chez soi, pour écouter lors d’un après-midi
tranquille. Il m’a conquis.
Très naturel, il exploite bien sa voix à travers son monde musical, autant sur album qu’en scène. Un passage à ne pas manquer…
Après ses albums « O » et « 9 », Damien Rice mérite « 10 » pour sa prestation de dimanche soir à l’Olympia. La salle était comble. Les gens, debout, avaient attendu l’ouverture des portes sous un ciel de pluie froide, certains depuis des heures. L’attente vallait la peine. Son public, plutôt 25-35 ans, caucasien et urbain l’a accueilli chaudement sur un enchaînement de pièces de « 9 » et de « O ».
Pas besoin de succès, toutes le pièces sont une joie pour l’oreille. La salle est captive et l’artiste généreux. S’enchaînent : « The Professor », « Older Chest », « Volcano », « The Animals Were gone », Amie, Eskimo, etc. Moment fort du spectacle, l’interprétation « unplugged » de « Canonball ». Ouf! Que dire de « The blower’s daughter » en rappel? Génial!
Damien parle peu mais bien et en français de plus. Il s’amuse de ses petites erreurs. Une « étoile filante » devient une « étoile de France », ce dont s’amuse le public. Il raconte comment, pourquoi telle ou telle chanson a été écrite et il est particulièrement hilarant alors qu’il raconte une scène dont il a été témoin et pour laquelle il offre à un malheureux éconduit de lui composer une chanson…
Damien a offert en spectacle la presque intégralité de ses deux albums mis à part « Elephant » et « Grey Room ». Mais le manque, c’était surtout Lisa Hannigan dont l’harmonie des voix avec celle de Damien m’est apparue cruellement manquante par moment.
Généreux l’artiste ai-je écrit? En second rappel, après que même les lumières se soient allumées et la musique d’ambiance se soit remise à remplir la salle et que plusieurs avaient déjà commencé à quitter, Damien Rice est revenu avec la fougue d’une ouverture de spectacle pour interpréter cette fois « I Remember » à laquelle il a mixé son interprétation de « When Doves Cry », « Babe I’m Gonna Live You » et « Bang Bang ».
Spectacle qui a comblé toutes mes attentes malgré les limites de cette salle. En prime, un son qui fait oublier la qualité d’enregistrement douteuse des CD.
9.51/10