Coup de cœur francophone
Grand-Sault, ou le cap des trois ans
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Grand-Sault, ou le cap des trois ans

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Salut l’Internet et bienvenue dans l’univers Coup de Coeur francophone. Résumé des épisodes précédents. Ce texte existe à cause d’un détail de l’histoire, une petite annonce dans le journal. Si on considère qu’Internet est un grand journal (pas celui de feu TQS) et qu’écrire quelque chose sur Facebook, c’est faire une petite annonce. Anyway, j’ai répondu à une petite annonce et je me suis ramassé à suivre la tournée Coup de cœur de langue francophone (Salut Mélanie Joly!) à travers le plusse beau pays du monde. C’était il y a trois ans, et bien que j’ai surtout écrit des anecdotes douteuses et fait assez peu de couverture de spectacles, je le refais cette année, et si vous êtes rendus là dans le texte, c’est peut-être que vous avez un intérêt pour les choses intéressantes; ou parce qu’on se connaît… dans les deux cas : Salut.

 

Coup de cœur et moi on commence à être une vieux couple, et je pense que cette troisième année marque ce que Canal Vie appelle avec justesse : le cap des trois ans. Au début c’était la découverte : année un, on m’a envoyé à Winnipeg, Regina et Toronto… Vint ensuite la passion : Whitehorse, Vancouver et l’Alberta deux fois. J’accumulais les aéroplans comme les pogs en 1993. Avec Montréal, j’ai vu lu podium des plus grandes villes canadiennes, toujours en avion, même une fois en classe affaire. Puis cette année :

 

-Tu vas te louer un char à Fredericton pis tu vas aller à Grand-Sault et Miramichi.

-Où?

-Fredericton, Grand-Sault et Miramichi…

-Oui, ce bout là j’ai compris, mais c’est où ça?

-Nouveau-Brunswick.

 

À première vue, c’est un peu moins excitant. C’est pour ça que j’y vois le cap de trois ans… « Sachez également que, ne plus avoir de papillons ne signifie pas que votre amour est en déclin, mais plutôt qu’il change. » Ok, j’ai moins de papillons, mais ça ne veut rien dire, c’est juste que ça change. C’est pas moi qui le dit, c’est le site de Canal Vie. #sourcecrédible

 

avion

 

 

Donc je partais ce matin pour Fredericton, Grand-Sault et Miramichi. (Toujours pas de papillons). On dirait que la grosseur de l’avion est souvent proportionnelle à l’excitation d’arriver à destination. Inutile de vous dire que tout ça se fera dans un petit avion. Une heure de vol, une fraction de miette sur ma carte Aéroplan. Arrivé dans l’avion, un homme un peu confus avait piqué mon siège. Confus du genre où il sentait le gin à 8h15 du matin… Ou il avait abusé du rince-bouche, je ne veux pas juger. Reste qu’il est tombé en mode sieste assez rapidement. Tout ça part très bien.

 

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Arrivé à Fredericton, la préposée du comptoir de location de voiture me fait part de la chance que j’ai :

-Vous êtes chanceux, il n’y avait plus de petites voitures alors vous avez été surclassé…

Oh! Premiers papillons du voyage. Je m’imagine déjà descendre la trans-canadienne en Hummer-Limousine sans frais supplémentaire…

-Vous allez avoir une Hyundai

Attendez… vous avez bien mis « chance », « surclassement » et « Hyundai » dans la même phrase?

-Vous pouvez aussi choisir la couleur… Blanc ou bleu?

Faut savoir que je suis daltonien depuis aussi longtemps que je vois, donc les choix de couleurs n’ont jamais été considérés comme des chances.

 

Mais me voici donc au volant d’une rutilante Hyundai bleue, prêt à avaler de l’asphalte jusqu’à Grand-Sault… Si vous allez à Grand-Sault (pourquoi? ça c’est vos affaires), ça se peut que votre GPS ne veuille pas. Parce que Grand-Sault s’appelle aussi Grand Falls. En anglais, ça votre GPS l’accepte. Et Grand Falls s’appelle Grand Falls parce qu’il y a à Grand Falls, un grosse chute d’eau, et en anglais, chute, c’est falls. Pourquoi la ville ne s’appelle pas Grande-Chute? C’est un mystère que je me promets bien de ne pas élucider lors de mon passage ici. J’ai personnellement grandi dans une ville qui non seulement s’écrit de la même façon dans les deux langues, mais qui se lit de la même façon dans les deux sens, j’imagine que c’est pour ça que les confusions toponymiques me fascinent.

 

Si vous êtes amateurs de tourisme, sachez que la route entre Fredericton et Grand-Sault, vous offre plusieurs arrêts intéressants… Le lieu du dernier duel mortel au Nouveau-Brunswick (New Maryland), le plus long pont couvert au monde (Hartland) et possiblement mon favori, le musée de la patate du Nouveau-Brunswick (Florenceville-Bristol), dont le slogan est : « De la semence à l’assiette ». Je ne suis pas un spécialiste du marketing agrotouristique, mais l’image de la semence dans l’assiette me laisse tiède.

 

Mais bon, en résumé, je suis à Grand-Sault pour suivre la tournée du réseau Coup de cœur francophone, mettant en vedette Stef Paquette et Fred Pellerin. Merci de suivre nos aventures. Je vous jure que la prochaine publication va au moins parler un peu de musique.