Simon Jodoin est choqué. Ça tombe bien, c’était le thème de CreativeMornings pour octobre: SHOCK. Rédacteur en chef du bimensuel Voir, il est aux premières loges de la révolution qui frappe encore l’univers médiatique. Voyant très bien qui est en train de ressortir gagnant de ce grand bouleversement, des gros acteurs tels que Facebook, Twitter ou YouTube, Simon Jodoin s’inquiète pour la survie des médias alternatifs.
Pour faire valoir son point de vue, M. Jodoin a d’abord expliqué pourquoi les chroniques « choc » sont à la mode. Dans un déferlement d’information, il faut crier pour arriver à se faire entendre. Ainsi, pour recevoir de l’attention sur les médias sociaux, un chroniqueur doit taper fort et faire réagir. Qui gagne à ce jeu? Probablement pas le lecteur, otage de la dictature du bruit.
C’est plutôt les réseaux sociaux qui profitent de cette situation, croit M. Jodoin. En effet, les médias et les individus se battent pour avoir davantage de visibilité sur ces réseaux, créant une variété de contenu, viral de préférence, et en animant leurs pages respectives. Au final, ce sont ces médias et ces individus qui gardent Facebook, Twitter, YouTube, etc., intéressants et augmentent ainsi leur rentabilité.
Sur une touche d’humour noir, Simon Jodoin croit même que les médias sont peut-être même en train de clouer leur propre cercueil. Les publicitaires préfèrent investir dans les médiaux sociaux, alors qu’ils privilégiaient les médias traditionnels auparavant. Un journal indépendant doit animer sa page Facebook, y diffuse ses articles et doit même payer des sommes considérables pour rendre son contenu plus visible. En contrepartie, comme Facebook est davantage utilisé, les publicitaires viennent à préférer payer directement ce médium que le média local, indépendant.
Il est donc nécessaire de revoir le partage des revenus que reçoivent les gros acteurs des réseaux sociaux et surtout, il faut soutenir davantage nos médias indépendants locaux. La première étape est de prendre connaissance de cette situation, croit Simon Jodoin. Après, il faut agir. Comme le chroniqueur l’a si bien formulé, « s’engager, ce n’est pas prendre la parole, c’est plutôt la donner ».
Rédaction : Mathieu Mireault
Lieu : Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
Partenaires : Cossette, Ville de Montréal, Adobe Creative Cloud, Farweb, Voyou, Les Fermes Lufa, Carrément Tarte