Grandes Rencontres créatives : le risque, facteur essentiel d'innovation
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Grandes Rencontres créatives : le risque, facteur essentiel d’innovation

CreativeMornings/Montréal, en collaboration avec la Revue Gestion HEC Montréal, organisait vendredi dernier, tout de suite après la conférence de Julian Giacomelli, la première édition officielle des Grandes Rencontres créatives. Au programme de cette première rencontre entre gens d’affaires et créatifs, une réflexion commune sur le thème du risque comme facteur essentiel de l’innovation.

Aider à penser différemment

Accueillis par un charmant robot au Centre Greenhouse de Deloitte, les 25 participants des Grandes Rencontres créatives ont pu découvrir cet espace immersif, destiné à favoriser la résolution de problèmes et à se familiariser avec les nouvelles technologies. « 86 % des entreprises canadiennes ne sont pas prêtes à faire face aux mutations. Or innover est devenu un pré-requis », annonce d’emblée Nancy Morin, directrice de l’expérience-client du Centre Greenhouse de Deloitte.

C’est ce désir d’aider les gens d’affaires à penser différemment, grâce à l’analytique, à l’innovation et au numérique, qui justifie l’existence des 24 Centres Greenhouse Deloitte dans le monde, dont 3 au Canada (Toronto, Ottawa et Montréal). Autour de nous, les innovations s’exposent : masques de réalité virtuelle, imprimante 3D…un avant-goût des mutations technologiques qui révolutionnent notre environnement.

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La relation intime entre risque et innovation

« Que l’on parle de startups ou de grandes entreprises, la notion de risque est au coeur de toute démarche entrepreneuriale et inhérente à tout projet d’innovation. S’il est souvent perçu comme un obstacle à la création, le risque devient cependant bénéfique et porteur d’idées nouvelles pour qui sait l’apprivoiser », explique Catherine Rousseau Saine, directrice des partenariats pour CreativeMornings/Montréal et co-organisatrice de l’événement.

C’est en partant de cette réflexion que les Grandes Rencontres créatives ont été pensées. Pour en discuter, les 25 participants étaient invités à participer à des tables rondes, chacune étant animée par un créatif en affaires autour d’une question centrale, allant de « Faut-il nécessairement être à l’avant-garde des nouvelles technologies pour innover? » à « Comment financer le risque? » ou « Peut-on innover sans prendre de risques? ».

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Six créatifs en affaires, au coeur de l’interaction

Pour cette première édition des Grandes Rencontres créatives, six créatifs en affaires ont accepté de jouer le jeu de médiateur / initiateur de discussions:

  • Claude G. Théorêt, fondateur et PDG de Nexalogy
  • Jonathan Belisle, créateur de Wuxia et cofondateur de Iotheatre
  • Julian A. Giacomelli, investisseur chez edō Capital et cofonfateur de Rise Kombucha et Crudessence
  • Olivier Demers-Dubé et Émilie Nollet, cofondateurs de ÉAU, Écosystèmes Alimentaires Urbains
  • Fady Atallah, cofondateur de Infinite City

Autour de ces figures inspirantes de l’innovation montréalaise, les participants papillonnaient de table en table, se mêlant à la discussion, apportant leur expérience, apprenant de celle des autres, avant de polliniser la prochaine.

Discussions et interactions

Au fil des discussions, les idées et les questions fusent. « Comment créer des environnements propices à l’innovation? » se demande un participant, tandis qu’un second questionne la perception que nous avons de l’innovation: « les entreprises qui pensent devoir être à l’avant-garde se plantent. Ce n’est pas étonnant si le terme ‘avant-garde’ tire son origine du vocabulaire militaire. Les premières vagues de soldats envoyés sur le front étaient ceux qui se faisaient décimer en premier. C’est la même chose en affaires, des entreprises comme Apple laissent les autres innover, puis ils observent leurs erreurs et les dépassent ».

À une autre table, Claude Théorêt raconte:  » Je suis la personne la plus ridiculisée et critiquée de ma compagnie. Pourquoi? Parce que je suis également la personne qui propose le plus de choses! Le rejet fait partie de l’entrepreneuriat ». Cet homme qui a fait du risque son quotidien rappelle la réalité de l’innovation: « Il faut une moyenne internationale de 40 ‘non’ pour 1 ‘oui’. Et à Montréal, la moyenne s’élève à 200 ».

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Retour d’expériences

À la fin de cette session d’échanges aussi courts qu’intensifs, la discussion est lancée et les esprits revigorés.

Invités à partager leur expérience de cette première édition des Grandes Rencontres créatives, les participants sont unanimes: si la discussion part d’une question très théorique, les réponses données par chacun se veulent très personnelles, voire intimes. Une intimité permise par ce sas de réflexion coupé du monde, en petit comité de personnes toutes aussi passionnées, ouvertes et curieuses les unes que les autres.

« Le fait de se retrouver de façon accidentelle autour d’une table crée le contexte idéal pour une conversation profonde en court temps », témoigne Fady Atallah.

« J’ai aimé découvrir de nouvelles entreprises comme ÉAU, dans cette Greenhouse, en cette Journée de la Terre! Donner des opinions sans être jugé, échanger avec des personnes aussi ouvertes d’esprit », ajoute Normand.

« De ces discussions, plusieurs outils sont sortis. J’ai aimé la prise de conscience de l’acceptation de l’échec, tant à l’interne qu’à l’externe. En parler permet de créer une acceptabilité sociale bénéfique », conclut Alice Monnet, d’HEC Montréal.

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Réflexions sur post-It

En quittant la salle, chacun colle son post-it sur la porte. Un mix de réflexions et d’idées qui dessinent les contours de l’expérience qui vient d’être partagée:

  • L’Innovation est une question d’humains et de progrès
  • Être à l’écoute, c’est être à l’avant-garde et permettre la continuité de l’innovation.
  • Exprime-toi aussi différemment que possible
  • L’échec est A-Okay

Quelques derniers non pressés de quitter la bulle des Grandes Rencontres créatives continuent d’échanger, laissant échapper une certaine frustration. « La formule est trop courte! » entend-on ci et là. Louis-Félix Binette, co-fondateur et hôte de CreativeMornings/Montréal se réjouit: « C’est le but de telles rencontres. Ce que nous voulons, c’est initier la conversation pour qu’elle se poursuive au-delà des murs ».

Texte: Sarah Meublat
Photo: Tora Chirila Photography