Chroniqueuse économique au Journal de Montréal, Nathalie Elgrably-Lévy signait hier un texte qui, dans la foulée de la montée de la droite économique, propose de mettre fin au « mécénat public » des artistes.
Pour ce faire, elle nous propose de faire appel à la raison. C'est cependant en vain qu'on cherchera dans son billet l'ombre d'un fait permettant éventuellement de poser une problématique, développer un hypothèse et tirer des conclusions à la suite d'une analyse méthodique. Rien de tout cela dans son discours qui commence par un « on dit que » en guise d'introduction à une suite de mots qui laissent deviner une connaissance limitée de l'économie de la culture.
Le raisonnement de Nathalie Elgrably-Lévy repose sur un présupposé qu'elle ne remet jamais en question : Le financement public de la culture ne servirait qu'à subvenir aux besoins des artistes. C'est non seulement ignorer la portée sociale et économique de la création artistique mais aussi carrément faire preuve d'une méconnaissance totale du fonctionnement même de l'industrie culturelle.
Je ne sais trop par quelle sorte de raisonnement on peut arriver à la conclusion que l'enjeu fondamental de la création est de payer l'épicerie des créateurs, tout en ignorant les retombées pédagogiques, psychologiques et politiques de la culture, pour ne citer que ces trois aspects. Il ne faudrait pas fouiller longtemps pour démonter, par exemple, l'apport de la culture sur la santé publique ou sur l'éducation.
C'est un peu comme si je vous disais que fabriquer des voitures ne sert qu'à faire manger les travailleurs de l'automobile en ignorant qu'une voiture sert en fait à se déplacer.
Mais acceptons de s'en tenir aux « arguments économiques » puisque Nathalie Elgrably-Lévy se contente de jouer sur cet unique terrain comme s'il se suffisait à lui-même.
On se rappellera qu'en 2007, le Conference Board, qui n'est pas exactement un lobby gauchiste, faisait le constat suivant :
Le Conference Board estime que l'empreinte économique du secteur culturel canadien s'élevait à 84,6 milliards de dollars en 2007, soit 7,4 p. 100 du PIB réel total du pays, en tenant compte des contributions directes, indirectes et induites. Plus de 1,1 million d'emplois étaient attribuables au secteur culturel en 2007.
http://www.conferenceboard.ca/documents.aspx?did=2672
Il n'est pas difficile de s'en convaincre. Un obscur groupe rock de quatre musiciens qui reçoit, par exemple, une bourse de 10 000$ via le Conseil des Arts pour recherche et création va louer un local, acheter des instruments et des accessoires, les entretenir, imprimer des affiches, graver des CD, louer un camion, faire le plein, jouer dans des bars où on vendra de la bière, manger dans un restaurant sur la route, jouer devant des adeptes qui se rendent au spectacle en voiture, en taxi, en transport en commun, prendront le temps de manger au resto avant, ou après, laisseront des pourboires au serveur…
Cet exemple à petite échelle permet de saisir ce qui se passe lorsqu'un Daniel Bélanger ou un Pierre Lapointe reçoivent quelques milliers de dollars pour composer un album à succès qui leur permettra de tourner pendant deux ans… À partir du moment où ces artistes saisissent la plume, jusqu'au jour où ils jouent sur une scène des Francofolies ou dans un festival en région, des centaines de transactions financières se succéderont : compagnies de locations de véhicules, studio, imprimeurs, brasseurs de bière, hôtels, restaurateurs, attractions touristiques, chauffeurs de taxi, dépanneurs, graphistes, agences de publicité, journaux, télévision, médias… Cette liste n'est pas exhaustive… On pourrait même imaginer que les répercussions se font sentir jusqu'au chroniqueur économique dans un quotidien qui reçoit son salaire, tout particulièrement lorsque le propriétaire de son journal est aussi producteur, distributeur et disquaire… Plus encore lorsque ce chroniqueur est payé pour réfléchir (si tant est que le mot s'applique ici) au financement public de la culture…
On se serait attendu qu'une intervenante qui se targue d'être « chargée de formation » aux HEC ait été à même de prendre en compte une vision macroscopique de la production culturelle au lieu de s'en tenir à sa simple perception émotionnelle et romantique de l'artiste qui a de la difficulté à manger.
En somme, il y a tout lieu de considérer le financement public de la culture comme un investissement collectif et non comme une mesure pour subvenir aux besoins d'assistés sociaux de luxe. Un investissement collectif qui représente 1,51 milliard en 5 ans au fédéral selon Patrimoine Canada. Soit un peu plus de 300 millions par année sur un budget global qui représente 280 milliard de dépenses annuelles. http://www.pch.gc.ca/pc-ch/infocntr/cdm-mc/index-fra.cfm?action=doc&DocIDCd=CJM090829
En comparant ces chiffres à ceux avancés par le Conference Board, on comprendra qu'il s'agit d'un investissement pour le moins rentable : "Le Conference Board estime qu’en 2007, les dépenses consacrées à la culture pour tous les paliers de gouvernement combinés, paliers fédéral, provincial et local, ont atteint 7,9 milliards de dollars."… Ce 7,9 miliards en génère 84,6 globalement.
Ça m'étonnera toujours que pour réduire le poids d'un État jugé obèse, certains libertariens à la petite semaine proposent de lui couper les ongles d'orteils.
Mais pire encore, en-deçà de cette problématique que toute personne qui prétend analyser des réalités économiques devrait étayer, Nathalie Elgrably-Lévy ne fait que démontrer qu'elle n'a jamais consulté ne serait-ce que l'introduction d'un programme de financement d'une quelconque institution culturelle étatique.
Si elle l'avait fait, elle se serait rendu compte que la vaste majorité des budgets alloués au financement public de la culture ne sert justement pas à subvenir directement au frais de subsistance des créateurs. Dans le secteur de la musique par exemple -et c'est la même chose pour toutes les disciplines- seules quelques rares bourses en recherche et création peuvent être demandées par les artistes eux-mêmes pour la création pure et simple et incluent des frais de subsistance comme dépense allouées. Pour le reste, ce sont des entreprises de l'industrie culturelle qui font preuve de rentabilité qui peuvent se prévaloir de subventions comme c'est le cas dans bien des secteurs économiques.
Nathalie Elgrably-Lévy suggère aussi qu'il serait « préférable de rendre l'art plus accessible plutôt que de laisser des fonctionnaires choisir, à notre place, quels artistes auront notre argent ». Or, encore une fois, si elle avait pris le temps de se renseigner un peu, elle aurait vite découvert que les jurys qui évaluent les dossiers des candidats aux bourses en recherche et création artistique sont formés par des pairs et des observateurs culturels tels que des journalistes spécialisés. Aucun fonctionnaire ne « choisit » les artistes qui reçoivent du financement. Mais bon, on n'en est pas à une imprécision près quand on tente en 360 mots d'analyser un phénomène socioéconomique complexe…
…Mais évidemment, Nathalie Elgrably-Lévy introduit son propos en regrettant que ceux qui remettent en question l'indignation des travailleurs culturels se font traiter d'incultes. Elle a raison, c'est regrettable. Il ne s'agit pas d'inculture, mais bien de simple incompétence.
En terminant son prototype de dissertation, Nathalie Elgrably-Lévy souligne qu'un « crédit d'impôt de 500$ pour les activités artistiques des enfants » est déjà un bon début afin de stimuler l'accès à la culture.
La formulation est alléchante, mais tout bon pédagogue qui souhaiterait démontrer les retombées économiques de cette initiative aurait indiqué qu'il s'agit d'un crédit d'impôt de 15% pour des dépenses d'un maximum de 500$, donc tout au plus 75$ par année pour ceux qui choisiront de s'en prévaloir. C'est effectivement une bonne initiative qui incitera peut-être à éveiller la curiosité et les talents artistiques des enfants, mais ça n'a rien à voir avec un investissement collectif au sein d'une industrie rentable.
Mais reconnaissons au moins que Nathalie Elgrably-Levy semble motivée par le vaste et noble projet de « rendre l'art plus accessible ». C'est fort louable. Mais pour ce faire, pourrais-je lui soumettre que c'est surtout à son rédacteur en chef qu'elle devrait s'adresser? Ça serait déjà un bon début, et ça ne coûterait pas un sou aux citoyens…
Pour finir, puisque Nathalie Elgrably-Lévy souhaite s'en tenir au simple discours de la raison, j'aimerais lui proposer une expérience empirique. Une sorte de laboratoire pratique. Elle pourrait proposer à Musicor, une entreprise détenue par son employeur au Journal de Montréal, de renoncer à l'aide financière du Fonds pour la musique du Canada… Après tout, les disques des Académiciens se vendent bien! De même, les multiples maisons d'édition que détient aussi son patron pourraient renoncer au Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition, question de mettre ses hypothèses à l'épreuve. Mieux encore! Elle pourrait proposer à la régie publicitaire de son journal de ne plus accepter de publier les publicités des entreprises culturelles qui obtiennent des subventions pour la commercialisation.
Si, ce faisant, elle arrive elle-même à conserver son emploi, elle m'aura au moins convaincu qu'une analyse plus approfondie de ses prétentions mérite notre attention.
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Pour la petite histoire, la suite par ici : http://www.voir.ca/blogs/cyberboom/archive/2011/05/12/nathalie-elgrably-l-233-vy-et-moi-un-amour-fallacieux.aspx
Bravo, très bon texte.
Vous pourriez aussi lui proposer pour être parfaitement en accord avec sa pensée de remettre à une oeuvre caritative le montant équivalent à la subvention reçu par son éditeurs pour le publication de ses livres y compris la Sodec. Tant qu’à y être!
Excellent texte ! Merci pour cette réponse béton à un article bâclé et bête jusqu’au dernier caractère.
J’ai également écrit un petit quelque chose hier dès ma lecture de sa chronique, mais votre réponse va beaucoup plus en profondeur. Chapeau !
https://www.facebook.com/notes/alexandre-chartrand/r%C3%A9ponse-%C3%A0-nathalie-elgrably-l%C3%A9vy-non-au-m%C3%A9c%C3%A9nat-le-journal-de-montr%C3%A9al/10150287712168098
Monsieur Jodoin, votre texte m’a plu, ému et bouleversé. Si j’en ai le temps (et la santé, laquelle n’en mène pas large), je vais revenir sur cette Nathalie Elgrably-Lévy dont j’ai lu de nombreux textes et dont j’ai, sereinement et «objectivement», parlé à mes étudiants de socio lorsque j’avais la chance d’être ce qu’on appelle un prof. Je parle de chance parce que de nombreux étudiants et étudiantes sont des êtres remarquables (je le sais parce que j’ai enseigné pendant presque quarante ans).
Lorsque j’ai lu votre texte idoine et tapant dans le mille, j’ai immédiatement pensé à un site qui avait été créé en 2008, site concernant les rapports entre le gouvernement harpérien (dit conservateur) et la culture. Titre de ce site: UNISSONS NOS VOIX-CYBERSOLIDAIRES.
Avant de revenir sur la grande économiste dont les propos n’ont rien à voir avec la SCIENCE (dite économique), permettez-moi de vous «recracher» un texte que j’avais alors commis et permettez-moi de dire que, dans ce site, Catherine Pogonat a proposé une vidéo et un texte qui importent encore plus que mon modeste «papier».
Voici le texte que j’avais proposé:
Le 08-09-23 à 15:30, jean-serge baribeau a écrit :
***Le choc de la politique et de la culture***
La présente campagne électorale semble porter, plus que jamais auparavant, sur la place de l’art et de la culture. Quelques coupures «conservatrices», sûrement maladroites et mal justifiées ou mal expliquées (ou injustifiables), ont rallumé la lumière de la dissidence et de la revendication dans le glorieux et radieux univers des arts et de la culture.
Étant un adepte ardent et très déterminé de ce qui se passe sur la scène artistique et culturelle, j’ai suivi toutes ces péripéties «artistico-culturo-politiques» avec un intérêt jamais démenti. Dans ce branle-bas de combat, il m’a semblé discerner au moins deux panoramas à la fois complémentaires et distincts.
Le premier panorama, le plus flagrant, celui qui, apparemment, a déclenché les hostilités, c’est celui concernant les coupures budgétaires et financières faites dans certains programmes culturels et artistiques. Il s’agit là du panorama quantitatif, lequel est susceptible de déboucher sur une interminable et stérile guerre des chiffres et des statistiques. Après avoir beaucoup écouté, regardé et lu, je dois dire que je suis incapable de déterminer si, somme toute, le gouvernement conservateur a vraiment exercé de substantielles coupures dans le champ culturel et artistique.
Cela m’amène à réfléchir davantage au panorama plus qualitatif que quantitatif. Il me semble que le gouvernement Harper a déclaré la guerre à certaines manières de créer et d’engendrer des ouvres artistiques et culturelles. Il me semble que les conservateurs craignent l’art «marginal», l’art «radical», l’art «dissident», l’art «pervers», l’art «subversif ou à prétention subversive. Le gouvernement conservateur et le parti qui lui est rattaché veulent faire la promotion d’un art «respectable», respectueux, révérencieux, bienséant, décent et de bon ton. Ces gens-là veulent promouvoir un univers culturel basé sur une sexualité «saine», sur les «bonnes moeurs» et les «bonnes manières». Ils viennent de déclarer la guerre à la culture qui pourrait être ou sembler être infâme, immonde ou ignoble. En réfléchissant à toute cette querelle, je n’ai pu m’empêcher de penser au combat que Hitler (que je ne confonds radicalement pas avec Harper) a livré contre ce qu’il a appelé l’art dégénéré, favorisant un art basé sur la pureté. Le gouvernement conservateur et «harpérien» ne va assurément pas se livrer ouvertement à des autodafés et il ne va pas emprisonner ceux qui créent un art «décadent». Toutefois, il est clair que de nombreux artistes vont devoir y penser et y repenser avant de proposer certaines créations. Et tout cela risque de déboucher sur un repli «stratégique» ou sur une autocensure sclérosante. Tout comme il y a, parfois, des agents de la circulation intellectuelle et idéologique, nous risquons d’assister à la montée de nombreux agents de la circulation artistique et culturelle.
Pour terminer, une citation et une question.
Ma citation, elle est de Beaumarchais: «Pourvu que je ne parle dans mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de politique, ni de morale, ni des gens en place… ni de personne qui tienne quelque chose, je puis faire tout imprimer sous l’inspection de deux ou trois censeurs.»
Ma question: n’est-il pas «normal» que, par moments, les Artistes et l’État finissent par s’opposer? Une sous-question: si subversion il y a, est-il «normal» que l’État subventionne et encourage cette subversion qui risque de saper son autorité, cette autorité à laquelle il tient tant?
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias
Très bien soutenu ! Bravo… Quoique, bon il y a certaines imprécisions quant à ce qu’on peut faire ou pas avec une bourse aux artistes… Mais l’essentiel est là.
Un collègue de Québec a aussi répondu très calmement à madame:
http://www.facebook.com/jeanphilippe.joubert?ref=ts#!/note.php?note_id=10150174370814795
Il ne s’agit (malgré la longueur du texte) à mon avis que d’un manque total de jugement. Avant d’écrire il serait bon de se relire et ESSAYER d’être un tant soit peu critique à son propre endroit.
Concernant l’argument économique, il a été répondu depuis longtemps par un économiste, Paul-Daniel Muller et non un illettré économique.
http://pauldanielmuller.blogspot.com/2008/10/vrit-en-pril.html
Les chiffres du Conference Board ne sont pas faux, mais ils sont utilisés et détournés par des gens qui ne les comprennent pas.
Je vais essayer de l’expliquer simplement… La culture ne génère rien! C’est une dépense lorsqu’elle est subventionnée. C’est du déplacement de richesse, mais aucune création.
Je vais faire une image simple: Tu taxes un Québécois, tu créés un show avec l’argent des taxes et ce même Québécois paye 50$ pour aller le voir. Il va même au restaurant à côté de la salle de spectacle pour un repas au lieu d’y aller à côté de chez lui….
C’est bien beau, ça brasse de l’argent autour du spectacle, mais ça ne créé aucune richesse! Tu peux calculer ça comme de l’argent découlant du milieu culturel, mais c’est totalement contre-productif. C’est dépenser l’argent du Québécois dans le but de faire dépenser plus d’argent à ce même Québécois. C’est en fait assez ridicule!
Ce serait comme prétendre que les fonctionnaires créent de la richesse parce qu’il s’y brasse des milliards. C’est de la répartition de richesse, c’est brasser toujours le même argent… En fait, c’est pire! C’est le gouvernement qui décide à notre place où se brasse l’argent pour nous. C’est la qualité du libre choix du public quand il décide de payer pour voir un artiste ou un autre.
Et dans un monde qui se mondialise, prétendre que sans subvention, pas de culture, c’est prétendre qu’en dehors de la culture qui se produit au Québec, il n’existe aucune culture. C’est aussi prétendre que la culture ne peut survivre sans subvention. C’est aussi prétendre que tout artiste doit vivre de son art. Tout cela est faux.
Mais quand on cite des études qu’on ne comprend pas, faut pas s’attendre à une argumentation trop développée, même quand on met beaucoup de mots.
Pour revenir au début de toute l’affaire
Selon la loi de Carnot, depuis le Big Bang, rien ne se crée et rien ne se perd dans notre vaste univers. Tout ne serait que transformation perpétuelle d’énergie en matière et vice-versa.
Je vais essayer d’expliquer autrement … La (activité de votre choix) ne génère rien! C’est du déplacement d’atomes, mais aucune création réelle. Vraiment???
Devrait-on en conclure que les idées seraient alors les seules véritables créations, bien qu’elles n’aient aucun poids atomique?
Joli paradoxe.
Cette sacrée fée clochette, que l’on arrête de lui donner la vitrine.
Votre article est très pertinent et illustre bien l’incompétence de certaines institutions universitaires qui acceptent à peu près n’importe quel clown pour épater la galerie. Quitte à lui donné des airs « d’institutionnalisable », pensons ici au «Power trip» de l’équipe Orr /Desmarais et au «Front» déductibles d’impôts de l’Institut Économique de Montréal (INM).
Après ses positions plutôt tranchées concernant le débat sur la privatisation de l’eau ( références de l’Institut Fraser etc.) que dire de plus sinon Out pour l’absence d’esprit critique
Bien que mon dernier commentaire ne fait aucunement mention de son appartenance journalistique chez Québecor. Dans le cas présent, il est intéressant de voir ces parcours de carrières qui peuvent souvent s’entrecroiser pour «la» bonne cause; tout un art parfois !
Dominique Dumas: j’espère que tu réalise que Paul-Daniel Muller est le même genre « d’économiste » que Nathalie Elgrably-Lévy. Il est, comme elle, membre de l’Institut économique de Montréal (IEDM), un « think tank » de droite qui fait la promotion des idées de l’école Autrichienne: diminution de l’état à sa plus simple expression, dérégulation de l’économie, darwinisme économique, etc. Pas étonnant qu’il abonde dans le même sens que sa collègue, puisque le but de l’IEDM est de pousser cette idéologie rétrograde, basée sur des thèses économiques sans réel fondement.
Pour ce qui est de « déplacer de l’argent, » eh bien, c’est ça l’économie! La richesse créée par la production artistique est tout aussi valide, économiquement, que tout autre produit de consommation non-essentiel. De plus, elle s’exporte (et, dans certains cas, s’exporte très bien), amenant des capitaux étrangers au pays. Encore une fois, ce n’est que « déplacer de l’argent, » mais je ne crois pas que j’ai besoin de vous indiquer l’importance de ce déplacement.
Méfiez-vous de qui sort de l’IEDM, que ce soit par la bouche de Muller, d’Elgrably-Lévy ou encore de ce cher Maxime Bernier. En général, ce qu’ils disent est tout-à-fait le contraire de ce qui est bon pour la société.
M. Jodoin,
Vous dites:
« Le raisonnement de Nathalie Elgrably-Lévy repose sur un présupposé qu’elle ne remet jamais en question : Le financement public de la culture ne servirait qu’à subvenir aux besoins des artistes. C’est non seulement ignorer la portée sociale et économique de la création artistique mais aussi carrément faire preuve d’une méconnaissance totale du fonctionnement même de l’industrie culturelle. »
En quoi l’industrie culturelle est elle différente de toutes les autres industries? Ce que vous dites pour l’industrie culturelle s’applique à toutes les industries. La raison d’être de toute industrie est de fournir un produit ou service qui soit apprécié de ses clients. Pourquoi « l’industrie culturelle » serait-elle « spéciale » alors?
Vous dites:
« Il n’est pas difficile de s’en convaincre. Un obscur groupe rock de quatre musiciens qui reçoit, par exemple, une bourse de 10 000$ via le Conseil des Arts pour recherche et création va louer un local, acheter des instruments et des accessoires, les entretenir, imprimer des affiches, graver des CD, louer un camion, faire le plein, jouer dans des bars où on vendra de la bière, manger dans un restaurant sur la route, jouer devant des adeptes qui se rendent au spectacle en voiture, en taxi, en transport en commun, prendront le temps de manger au resto avant, ou après, laisseront des pourboires au serveur… »
Grand nombre d’entreprises démarrent, fleurissent et génèrent la même quantité de retombées économiques sans aucune bourse ou subvention de la part du contribuable. La question revient plutôt à dire pourquoi devrions-nous aider votre groupe obscur qui n’est pas capable de le faire tout seul? Ne sont-ils pas capable de se financer autrement? Et s’ils ne le peuvent pas, n’y a-t-il pas une bonne raison pour ça? Encore une fois, l’argument peut se transposer à n’importe quelle industrie. Pourquoi devrions-nous subventionner certaines entreprises, alors que d’autres arrivent très bien à fleurir sans subvention? Et si une entreprise a besoin d’une subvention, n’est-ce pas le signe d’une faiblesse quelconque?
La question réelle n’est pas vraiment de savoir si l’état devrait subventionner les arts, mais s’il devrait subventionner quoi que ce soit.
Mme Elgrably-Levy vise l’industrie des arts dans sa chronique, c’est vrai, mais je sais pertinemment qu’elle s’oppose à toute forme de subvention. Les subventions sont effectivement un transfert de richesse, règle générale des industries les plus productives aux industries moins productives.
Lorsqu’on offre un produit ou service qui a une valeur économique, on a rarement de grande difficulté à trouver du financement. Ce qui est difficile à financer, ce sont les projets qui sont d’une valeur ou d’une utilité douteuse.
Puisque l’argent des taxes et impôts est prélevé de force de la poche du contribuable (essayez de refuser de payer vos taxes si vous avez des doutes), une subvention gouvernementale revient à forcer les contribuables à acheter un produit qu’ils n’achèteraient individuellement pas s’ils en avaient le choix. Ceci s’applique autant aux subventions aux arts, que celles à n’importe quelle autre industrie.
@ Élie Charest
Vous dites:
« j’espère que tu réalise que Paul-Daniel Muller est le même genre « d’économiste » que Nathalie Elgrably-Lévy. Il est, comme elle, membre de l’Institut économique de Montréal (IEDM), un « think tank » de droite qui fait la promotion des idées de l’école Autrichienne: diminution de l’état à sa plus simple expression, dérégulation de l’économie, darwinisme économique, etc. Pas étonnant qu’il abonde dans le même sens que sa collègue, puisque le but de l’IEDM est de pousser cette idéologie rétrograde, basée sur des thèses économiques sans réel fondement. »
J’espère que vous réalisez que votre intervention n’est qu’une attaque ad hominem. Votre argument ne démontre en aucune façon que les idées de l’École Autrichienne d’économie sont moins valables que celle des néo-classique et des keynésiens.
Comme toute industrie, on a un secteur qui s’appelle R&D, la Recherche & le Développement. On ne peut pas demander à tous les secteurs de l’industrie culturelle d’être rentable immédiatement. Il faut promouvoir l’art expérimentale afin d’avancer le domaine. Il n’est pas plus raisonnable de penser que le grand public va accepter/comprendre et même acheter de l’art actuel, que de penser que le grand public va accepter/comprendre et même acheter la recherche d’une autre industrie. On sait que peu d’argent investi dans l’art, surtout quand on sait que le budget total du Conseil des arts du Canada égal un après-midi du budget de défense. C’est une triste portrait de nos priorités en tant que société.
Monsieur David se questionne aussi sur la différence entre l’industrie culturelle et les autres industries et dans le texte cité par madame Dumas on dit : « Les créateurs et les entrepreneurs culturels auraient produit moins d’œuvres, mais auraient sans doute quand même travaillé ailleurs dans l’économie. »
Je crois que c’est justement là le point central de la discussion. La culture est un bien commun, elle n’est pas seulement une industrie comme les autres.
La culture cimente notre société. Elle fait avancer les idées. Elle nous propose une manière différente de voir la vie, de réfléchir. Elle nous permet de remettre notre corps en mouvement, de débloquer nos peurs, nos stress, de discuter de sujets tabous. Elle est un moteur : elle stimule les gens, elle stimule la créativité qui pourra être utiliser dans d’autres domaines.
Pour répondre à la citation : est-ce que ces personnes auraient travaillé dans un magasin de linge, dans une banque ou pour une compagnie d’assurance? Auraient-elle été heureuses? Auraient-elle eu un apport aussi important à leur société? Dans certains cas elles n’auraient pas vraiment plus d’argent donc elles n’auraient pas plus payer d’impôt et vécu une vie probablement plus dénuer de sens, dans un autre cas elles auraient travailler dans un domaine qui souvent aliéanant avec son taux astronomique de burn out et de dépressions…
Parce que la vie en société, ce n’est pas seulement une question d’argent. Parce que nous avons des joyaux qui ne devraient pas uniquement se mesurer en dollars. Parce qu’il n’y a pas seulement le choix individuel qui compte, mais que nous avons des biens collectifs dont il faut prendre soin.
Je crois qu’il est important que nos gouvernements continuent de subventionner l’art pour que notre société soit aussi riche de sa culture que de ses entreprises ou de son insoutenable consommation à outrance.
Bravo! Après ce merveilleux texte, les mots ne sont plus nécessaires. Je croyais que plus aucun journaliste n’avait l’esprit d’analyse et critique… Merci!
Parce que certaines avenues de l’art renoncent ouvertement au populisme pour de l’expérimental, parce que beaucoup de personnes ne comprennent pas qu’un musée investisse dans un tableau à trois barres, parce qu’avouons-le, le produit culturel populaire est souvent et encore la risée d’une certaine classe de personnes dites éduquées et que cela accentue le clivage entre différents courants nécessaires qui ne répondent pas tous aux mêmes aspirations, il est de bon ton au sein d’une certaine droite de considérer que les artistes et les entreprises qui les produisent sont de simples produits dans un marché régit par l’offre et la demande. À ce titre, on réclame la fin des subventions. Il y a dans les propos de la chroniqueuse, dans les réponses qui lui sont faites et dans les arguments de ceux qui semblent pencher de son côté quelques omissions, quelques faussetés et bien peu d’appels aux idées et à la littérature scientifiques dans ce secteur que sont les industries culturelles (les, pcq les filières ne fonctionnent pas toutes de la même façon, entre le spectacle vivant et le cinéma, il y a un monde).
D’abord, franchement, dire que les autres secteurs fonctionnent sans subvention relève de l’aveuglement ou d’une mauvaise foi totale. Forêt, automobile, agriculture, minières, pêches, transformation, communautaire… ajoutez à cela des sommes pour attirer des entreprises, des prêts garantis pour qu’elles investissent et des subsides encore lorsqu’elles menacent de partir. Combien de programmes d’aide financière dans nos ministères de Développement économique, aux deux palliers? Je laisserai à ceux qui s’y connaissent plus que moi le soin de répondre.
Maintenant (en particulier @ Philippe David), pourquoi est-ce que les industries culturelles ne sont pas comme les autres et méritent un soutien. C’est assez simple aussi: parce que ce qu’elles produisent a une double valeur, économique et symbolique, parce que c’est un secteur qui fonctionne au prototype et dont les résultats sont beaucoup plus imprévisibles qu’une nouvelle odeur de savon, parce que la matière première est beaucoup moins formatable qu’on peut le croire, à voir tout ce qui semble se ressembler, parce que beaucoup de créateurs nous invitent dans leur monde intérieur ou projeté qu’il serait regrettable de tenter de standardiser (c’est justement sa différence qui en fait sa valeur artistique et-ou économique), parce que le produit culturel peut provoquer une multitude de réactions et d’usages chez son consommateur, pour parler au plan strictement économique. Le nombre d’artistes qui ont tenté d’obtenir du financement en vain en début de carrière et ont fini par générer des fortunes est légion. La différence de revenus entre celui qui n’est pas reconnu et celui qui est au haut de la pyramide est phénoménale et trouve peu d’écho dans les autres secteurs. Cela a été dit d’autres façons, mais les produits culturels sont aussi (à divers degrés bien sûr) l’expression de notre inconscient collectif, de rêves de devenir, notre compréhension de l’ailleurs, de petites et grandes misères humaines que l’on peut souvent, comme individu, mieux partager à travers une interface extérieure à nos propres émotions. Et ça, ça n’a pas de prix et ça ne se trouve ni dans une voiture, un savon, du maquillage, des souliers…
Dernier commentaire, puisque personne jusqu’à présent ne les a appelé à la rescousse, je mentionnerai pour ceux que la question intéresse l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, François Colbert (prof aux HEC, que madame consulte ses collègues), spécialiste en marketing des arts ou plus loin de chez nous Françoise Benhamou, qui a publié le déjà classique L’économie de la culture. Ce secteur est tellement différent que des branches de l’économie, des com, de la gestion et un nombre incroyable de publications diverses s’y intéressent, sans compter le contenu lui-même des oeuvres produites. Au Québec, nous avons en plus une situation extrêmement enviée (pensons seulement à la place que nous donnons à notre cinéma par rapport au ROC) qui nous a fait développer une expertise particulière- servons-nous en pour réfléchir.
Incroyable ce qu’on peut faire au niveau des cerveaux collectifs avec un beau « smile » !
Me fais penser à un certain Jack ou « Un non, c’est un oui ! »
Des fois, j’ai des idées noires et je pense que si Goebbels pouvait revenir, il serait jaloux de la technologie moderne, pour ne pas dire le contrôle des médias… et le fantasme d’avoir ces moyens pour réaliser ses rêves d’entant.
Un excellent site qui fait un « meme » de ses phrases les plus mémorables. Y’en a même une qui bitch Arcade Fire !
http://elgrablysmes.tumblr.com/
Pourtant la machine culturelle la plus efficace au monde n’as aucunement besoin de subvention. Ou niez-vous se qui se passe aux USA.
Nathalie Elgrably a bien raison. Si tu es bon artiste qui a de la demande pour son talent tu as peut être besoin de subvention pour te partir mais une fois que c’est fait, c’est fini, tu peux voler de tes propres ailes. D’ailleurs je pense a Simple Plan longtemps bouder par les organismes culturel Québécois ayant jamais obtenue de subvention est revenue des États-Unis plein de gloire sans l’aide du gouvernement.
Pourquoi devrais-je faire vivre de mes impôt un artiste pour le quel une vaste majorité de la population n’as rien a faire. Parceque dans le cas contraire il aurait pas besoin de mes impôt…
@Mme Charest, je sais très bien que Monsieur Muller est de l’IEDM, mais en quoi cela rend-il faux les FAITS qu’il avance? Parce qu’ils vous déplaisent ils doivent être rejetés?
Déplacer de l’argent, c’est en effet ca l’économie, mais quand on dépense de l’argent public dans le but de faire déplacer de l’argent (entre nous, parce que l’apport extérieur est marginal) qui se déplacerait tout de même, on tombe dans le ridicule et le gaspillage.
Art subventionné ou non, les gens vont dépenser. Pour de l’art non subventionné ou pour autre chose. D’ailleurs, comme j’ai déjà dit, l’art et la culture n’a pas réellement de frontière. Lorsqu’un artiste étranger a plus de succès au Québec qu’un artiste québécois, c’est qu’il vient chercher quelque chose de rassembleur en nous, quelque chose faisant partie de la culture québécoise.
D’ailleurs, la culture, ce n’est pas que l’art, mais une multitude d’éléments, dont cette méchante économie à laquelle l’auteur de cette chronique ne comprend rien et qu’il regarde de haut. (ce qui est aussi culturel au Québec…)
En passant, que la subvention soit versée à l’artiste ou à un organisme qui va ensuite verser de l’argent ou un salaire au même artiste, ca change quoi?!?
Finalement @Mme Gaudreau (je suis un homme en passant), vous demandez si la personne serait heureuse à gagner sa vie autrement que par l’art… Faut-il subventionner les rêves de toute personne afin qu’elle soit heureuse au maximum?
Surtout que rien n’empêche qui que ce soit de créer, qu’il gagne sa vie en le faisant ou non.
@Dominique Dumas:
Si par hasard on prend bien le temps de pousser votre raisonnement plus loin, on n’arrive nulle part.
Je m’explique. Vous dites: »La culture ne génère rien! »
Est-ce dire que pour générer quelque chose, ce doit être palpable et bien visible? C’est une vision bien minimaliste de l’économie. Minimaliste est un euphémisme bien sûr.
On jase économie là. Si la culture ne génère rien, quand est-ce que l’on génère quelque chose? Je prends des matériaux, des outils et mon labeur pour construire une maison, j’ai généré une maison non? Je prends mon talent, des instruments et mon labeur pour écrire une chanson, je ne génère rien? Je contriburais donc plus à l’économie en fabriquant un collier de coquillages qu’en montant une comédie musicale? Il faudrait vraiment m’expliquer plus amplement cette théorie.
Et si je bâtis 10 maisons mais que personne au monde ne veut y vivre ou me les acheter mais qu’un garçon de 10 ans chante des chansons de Noël et que toute la ville est prête à payer 100$ pour aller le voir, qui a généré le plus? Je devrais aller dire à tous les spectateurs qu’ils sont stupides, qu’ils gaspillent leur argent parce que jamais il ne pourront toucher la chanson, ils ne peuvent pas la mettre dans un bocal et la ramener à la maison alors c’est 100$ de perdu.
Ces gens paient 100$ pour écouter des chansons de Noël, ils gagnent un rythme qui leur restera dans la tête, un beau souvenir, une joie des Fêtes. Ce doit être difficile pour les économistes de compter tout ça. C’est difficile de voir ce qui est généré. Aussi bien dire qu’il n’y a rien.
Exemple plus simple: Je paie pour des études universitaires. À la fin, après disons 15 000$ de frais et autre, j’ai un diplôme. Ça fait un peu cher pour un bout de papier. Ce serait peut-être parce qu’il y a un peu plus derrière tout ça. Vous voyez, quand je vais voir une pièce de Wajdi Mouawhad, je gagne une perspective, Ça me calme d’écouter Coeur de Pirate, je lis Matthieu Simard pour me divertir. Selon moi, c’est bien plus qu’un collier de coquillage mais c’est mon opinion.
Maintenant on peut arrêter de dire que la culture ne génère rien? Passons à un autre argument. J’attends toujours votre argumentation un peu plus développée.
En réponse à la question posée : les deux. Et honte à HEC !
Je propose qu’on lui dédie ceci :
http://www.nothingisoriginal.fr/happy-culture/vendredi-poesie-100-insultes-de-films-cultes/
Nathalie Elgrably-Lévy appartient à la même engeance bornée et dévastatrice que celle qui a été la première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, la «formidable» Margaret Thatcher.
Pour ces personnes d’idéologie néolibérale il n’existe pas de société ou de culture. La seule entité méritant d’être prise en compte (pour bien faire les comptes des profits et bénéfices), c’est l’économie. Les Français disent: liberté, égalité, fraternité. Les néolibéraux hurlent: économie, profits, bénéfices.
Je me permets ici de proposer une des déclarations les plus retentissantes de Margaret Thatcher. Il faut avoir lu ou entendu cela au moins une fois dans sa vie. C’est éminemment révélateur et profondément significatif!
Voici:
***Epitaph for the eighties? ‘there is no such thing as society’***
« I think we’ve been through a period where too many people have been given to understand that if they have a problem, it’s the government’s job to cope with it. ‘I have a problem, I’ll get a grant.’ ‘I’m homeless, the government must house me.’ They’re casting their problem on society. And, you know, there is no such thing as society. There are individual men and women, and there are families. And no government can do anything except through people, and people must look to themselves first. It’s our duty to look after ourselves and then, also to look after our neighbour. People have got the entitlements too much in mind, without the obligations. There’s no such thing as entitlement, unless someone has first met an obligation. »
Prime minister Margaret Thatcher, talking to Women’s Own magazine, October 31 1987
Le jour où j’ai entendu cela pour la première fois, je me suis dit qu’étant sociologue j’avais raté ma vie puis que la société n’existe pas. Je pratique une science sans objet d’étude.
Le néolibéralisme, c’est le contraire totalitaire du communisme de type stalinien ou maoïste. Chez les communistes l’État était l’équivalent de Dieu, il était partout et il contrôlait tout. Chez les néolibéraux, l’État, c’est le diable, c’est Satan. Il faut laisser libre cours aux forces du marché et advienne que pourra: «TO EACH HIS OWN».
Ces gens n’ont pas compris que l’avenir, si avenir il y a, il va impliquer un mélange (à géométrie variable) de l’État et du secteur privé, sans oublier des secteurs comme le secteur communautaire ou le secteur coopératif.
Alors, il ne faut pas s’étonner de la prise de position de l’inculte et incompétente Nathalie Elgrably-Lévy face à la culture. La seule culture qui vaillle (et cela inclut les arts), c’est la culture rentable, la culture du $$$.
Merci à Simon Jodoin pour son analyse rigoureuse et vigoureuse.
JSB, sociologue des médias
En fait, on peut avoir un débat sur l’importance morale de subventionner la culture et sur le fait que c’est une facon juste, représentative et sensée de fonctionner, mais la seule chose qui demeure certaine, c’est qu’économiquement, prétendre que ca rapporte est totalement faux.
Alors inculture ou incompétence? Cette question se pose sur le rédacteur de cette chronique et je répondrais: les 2!
@Samuel Lapointe
J’aurais dû dire l’art subventionné. Subventionner nimporte quel produit pour le vendre ensuite au Québec à des Québécois qui ont déjà payé pour sa production en prétendant que ca rapporte, qu’il y a des retombées économique, est un non sens. L’exporter en a déjà plus, mais même là, ca demeure une vision courte de l’économie.
@ Sarah Gaudreau
Vous disiez:
« La culture cimente notre société. Elle fait avancer les idées. Elle nous propose une manière différente de voir la vie, de réfléchir. Elle nous permet de remettre notre corps en mouvement, de débloquer nos peurs, nos stress, de discuter de sujets tabous. Elle est un moteur : elle stimule les gens, elle stimule la créativité qui pourra être utiliser dans d’autres domaines. »
Beaucoup d’industries et de domaines ont un impact tout aussi important sur nos vies que l’art et la culture. Mettre cette industrie au dessus des autre revient à dénigrer l’importance de toutes les autres. Pourtant, même l’industrie culturelle bénéficie d’innovations issues d’industries que vous jugez de moindre importance. La créativité ne s’exprime pas que par l’Art avec un grand « A ».
@ Marie-Anne Laramée
Vous disiez:
« D’abord, franchement, dire que les autres secteurs fonctionnent sans subvention relève de l’aveuglement ou d’une mauvaise foi totale. Forêt, automobile, agriculture, minières, pêches, transformation, communautaire… ajoutez à cela des sommes pour attirer des entreprises, des prêts garantis pour qu’elles investissent et des subsides encore lorsqu’elles menacent de partir. Combien de programmes d’aide financière dans nos ministères de Développement économique, aux deux palliers? Je laisserai à ceux qui s’y connaissent plus que moi le soin de répondre. »
Argument mal réfléchi. Primo, parce qu’au Québec, le fait que le gouvernement subventionne tout à gauche et à droite ne justifie en rien votre position. Sur le plan économique, nous sommes à la traine par rapport au reste de l’Amérique du Nord. Si ce que nous faisons avec les autres industries fonctionnait, on le saurait. Au contraire, le fait que nous avons subventionné et gardé des industries artificiellement en vie a nuit à notre productivité et notre compétitivité. Du même fait, les subventions aux arts nous a permis non pas d’aspirer à l’excellence, mais plutôt à nous vautrer dans la médiocrité.
Secundo, si vous vouliez bien sortir de votre cour, la plupart des industries hors du Québec ne reçoivent pas de subvention et je vous dirais que la plupart des innovations proviennent de ces endroit plutôt que de ceux où l’industrie est hautement subventionnée.
Tertio, Il existe des endroit ou les subventions à la culture sont l’exception plus que la norme et où on y produit pourtant une offre culturelle à des années-lumières de ce qui se produit au Québec. Oserais-je mentionner les États-Unis, où même les musées vivent le plus souvent de mécénat privé et de dons volontaires? Allez faire un tour au Smithsonian et comparez avec n’importe quel de nos musées.
Vous disiez:
« pourquoi est-ce que les industries culturelles ne sont pas comme les autres et méritent un soutien. C’est assez simple aussi: parce que ce qu’elles produisent a une double valeur, économique et symbolique, parce que c’est un secteur qui fonctionne au prototype et dont les résultats sont beaucoup plus imprévisibles qu’une nouvelle odeur de savon, parce que la matière première est beaucoup moins formatable qu’on peut le croire, à voir tout ce qui semble se ressembler, parce que beaucoup de créateurs nous invitent dans leur monde intérieur ou projeté qu’il serait regrettable de tenter de standardiser (c’est justement sa différence qui en fait sa valeur artistique et-ou économique), parce que le produit culturel peut provoquer une multitude de réactions et d’usages chez son consommateur, pour parler au plan strictement économique. »
L’évaluation de tout produit est hautement subjective. C’est de faire preuve d’un tantinet de snobisme que de vouloir faire de l’art une classe à part qui n’est pas sujette à la loi de l’offre et de la demande. La créativité n’est pas la seule province des arts. Elle peut s’exprimer de maintes façons et certaines ont beaucoup plus d’impact sur notre qualité de vie que l’art en général. L’art a très certainement une valeur, il agrémente, nous divertit et nous éduque, mais de là à le mettre sur un piédestal, c’est plutôt ça qui relève de la mauvaise foi.
Vous disiez:
« Le nombre d’artistes qui ont tenté d’obtenir du financement en vain en début de carrière et ont fini par générer des fortunes est légion. La différence de revenus entre celui qui n’est pas reconnu et celui qui est au haut de la pyramide est phénoménale et trouve peu d’écho dans les autres secteurs. Cela a été dit d’autres façons, mais les produits culturels sont aussi (à divers degrés bien sûr) l’expression de notre inconscient collectif, de rêves de devenir, notre compréhension de l’ailleurs, de petites et grandes misères humaines que l’on peut souvent, comme individu, mieux partager à travers une interface extérieure à nos propres émotions. Et ça, ça n’a pas de prix et ça ne se trouve ni dans une voiture, un savon, du maquillage, des souliers… »
Quand je disais que vous faisiez preuve de snobisme, de dénigrer ainsi les voitures, et le savon ou les souliers, c’est de complètement négliger leur apport à notre quotidien, comme par exemple, ce que le vulgaire savon a apporté au niveau de l’hygiène et de la prévention des maladies. L’avènement de l’automobile a aussi été un bond quantique dans notre capacité de nous déplacer du point A au point B. Si vous croyez que de voyager de Montréal à Québec en voiture est long, essayez de le faire à cheval. De plus, les dernières innovation dans ce domaine ont grandement amélioré la sécurité, la consommation d’essence et la réduction d’émissions polluantes. J’oserais considérer ça plus important que le dernier CD de Marjo ou de Simple Plan.
Encore une fois, les subventions aux arts (ou n’importe quoi d’autre) consistent à imposer les choix d’une certaine élite au reste de la population qui n’en consommerait pas s’ils en avaient le choix. La « collectivité » n’est rien d’autre qu’un ensemble d’individus. De prétendre que la collectivité peut choisir ce que les individus qui la compose eux-même ne choisissent pas volontairement, c’est faire preuve de mauvaise foi. Le meilleur test de la volonté de la « collectivité » c’est de regarder ce qu’ils choisissent volontairement de consommer. Tout autre opinion contraire revient à prétendre de mieux pouvoir choisir pour ces individus que les individus peuvent le faire eux-même. C’est de l’élitisme et du snobisme.
@Philippe David
Excellent texte… Comme le dirais F.A. Hayek l’économe doit partire de la base, pas du gouvernement.
Jobs are a means, not the ends in themselves people work to live better, to put food on the shelves real growth means production of what people demand. That’s entrepreneurship not your central plan.
People aren’t chessmen you move on a board at your whim–their dreams and desires ignored
*****Quelques remarques «désinvoltes»!*****
Première remarque: prôner des subventions et de l’aide financière dans le champ des arts et de la culture, ce n’est pas mépriser l’industrie de la chaussure ou du soutien-gorge. C’est accorder une importance sociale et collective à la création, à l’imagination, à la créativité et, très souvent, à l’audace. Mon propos ne signifie pas qu’il n’y a aucune créativité dans les autres secteurs culturels. L’histoire et les faits me donneraient éminemment tort si je proférais de telles inepties.
Deuxième remarque: même si, dans certaines sociétés, l’État aide moins les créateurs et les artistes, je m’en fous. Moi (et je ne pense pas être le seul), je veux vivre dans une SOCIÉTÉ (Mme Thatcher serait vexée) qui favorise l’expression culturelle et artistique.
Troisième remarque: l’histoire du Québec fait en sorte que cette société «particulière» a, après les années 60, fait le choix de favoriser un rattrapage dans l’éducation, les arts et la culture. Et l’État (institution très imparfaite) a joué un rôle dans tout cela. Une société minoritaire (et «conquise») a parfois besoin d’un coup de pouce pour assurer sa survie.
Quatrième remarque: une des grandes institutions du Canada et du Québec, ce fut l’ONF (NFB, en anglais), l’Office national du film. Et si le cinéma québécois jouit quand même d’un certain prestige, c’est beaucoup grâce à cette institution publique qui a favorisé l’émergence et le développement de créateurs parmi lesquels certains, maintenant, volent de leurs propres ailes.
Cinquième remarque: l’art et la culture sont toujours difficiles pour ceux et celles qui osent oser des formes culturelles et artistiques plus novatrices, plus «marginales», plus «dissidentes», moins conformistes. Et il arrive très souvent que des artistes plus établis profitent des innovations rendues possibles par les plus audacieux. Et le risque avec Harper, Thatcher ou Elgrably-Lévy, c’est que ces béotiens ne veulent favoriser et valoriser que ce qui ne sort pas des sentiers battus.
Sixième remarque: UNE SOCIÉTÉ, cela existe. Et une société n’est pas organisée seulement en fonction d’un déterminisme économique totalitaire. Il y a aussi la sphère politique. Et des citoyens peuvent désirer briser la dictature néolibérale, ce qui les amène à demander à l’État d’aider, avec discernement, les créateurs et les artistes.
Je termine en soulignant que ce débat n’est pas clos. Il est sain et normal que diverses approches et thèses se confrontent. Quant à moi, je refuse la tyrannie de l’économie et du néolibéralisme.
JSB, sociologue des médias
Très bon texte! Merci de l’ouvrir et de nous avoir servi ce texte plus abouti que celui du JDM (bien que ça ne soit pas bien difficile!). Ces prochaines années s’annoncent difficiles pour la culture…
speechless…
@JSB
1) Si vous voulez aider les créateurs, faites-le! Pas obligé de forcer les autres à le faire. Parce que c’est bien ce que vous faites! Si comme vous dites, c’est la société québécoise et une grande partie de ses citoyens qui accordent tant d’importance à l’art, ils ont la liberté de lui venir en aide… Mais la réalité, c’est que vous voulez que l’État force les citoyens à aider le lobby des artistes parce que vous savez que laissés libres, ce n’est pas tant une priorité pour les Québécois qui vont tout de même continuer à apprécier l’art qui les touche et le consommer.
2) Allier les termes tyrannie, dictature avec un système prônant les libertés individuelles sert à vous positionner, mais surtout à vous ridiculiser.
@Dominique Dumas
À ridicule, ridicule et demi! Vous appartenez à la même engeance que Mme Nathalie Elgrably-Lévy. Inculture et incompétence sont les deux mamelles des défenseurs inconditionnels de la barbarie néolibérale.
Au plaisir!
JSB
@JSB
Pas besoin d’aller dans les insultes… On est pas d’accord. Oui De la a nous traiter d’inculte et d’incompétent y’as une marge. Nos valeurs sont peut êtres pas les même. Mais elles sont toutes valable.
Personnellement je crois a la concurrence, je crois au mécénat privé et je crois a la liberté de dépenser mon argent comme je le désire. Et non pas comme le gouvernement le désire. la concurrence pousse a l’innovation et a la productivité, l’ingérence gouvernemental pousse a la complaisance. C,est mon avis, c’est celui de Dominique et de plein d’autre. Respecte notre opinion on vas respecter la votre
Une petite (enfin, presque) réponse pour Philippe David .
Vous dites « Du même fait, les subventions aux arts nous a permis non pas d’aspirer à l’excellence, mais plutôt à nous vautrer dans la médiocrité. » Et, plus loin « L’évaluation de tout produit est hautement subjective. »
Je vous laisse le loisir de comparer ces deux affirmations.
Cela dit, qu’un produit culturel puisse être médiocre, ou pas, ne relève certainement pas du débat sur le financement public ou privé de la culture. Dans les deux cas, on produira du bon et/ou du mauvais.
Vous dites aussi : « Il existe des endroit ou les subventions à la culture sont l’exception plus que la norme et où on y produit pourtant une offre culturelle à des années-lumières de ce qui se produit au Québec. Oserais-je mentionner les États-Unis, où même les musées vivent le plus souvent de mécénat privé et de dons volontaires? Allez faire un tour au Smithsonian et comparez avec n’importe quel de nos musées.
Le financement public de la culture aux États-Unis est plus opaque et décentralisé vers les états et les municipalités et les comptés, ce qui rend l’addition assez complexe. Selon l’ouvrage de F. Martel, De la culture en Amérique, les évaluations les plus conservatrices parlent de 20 milliards d’euros par année, et une estimation plus permissive allant jusqu’à 39 milliards d’euros. Le mécénat privé de son côté serait de 12 milliards d’euros.
…Il semble donc qu’il est pour le moins erroné de considérer le financement public comme une « exception ».
Chaque Américain reçoit donc, selon les estimations, de 67 à 129 euros d’argent public culturel. Selon les chiffres du Conference Board, au Canada, chaque citoyen reçoit grosso modo 239CAD, soit 172 euros (les chiffres du Conference Board sont de 2007, ceux de Martel sont de 2005 et le taux de change que j’utilise est celui du jour, simplement pour donner une idée.)
(Désolé pour les chiffres en euros, mais l’ouvrage de F. Martel est européen)
Un article dans Le Monde qui résume l’analyse de F. Martel : http://www.docstoc.com/…/Culture-%28budgets-et-pratiques%29-le-match-France-Etats-Unis
Par ailleurs, l’exemple du Smithsonian est sans doute le moins bon que vous auriez pu choisir pour illustrer votre opinion. Cette institution est publique et « fait fonctionnellement et juridiquement partie du gouvernement fédéral » les deux tiers de ses 6300 employés sont des fonctionnaires. On rapporte d’ailleurs que : « During the 1995-1996 Government Shutdown, the Smithsonian closed, due to lack of money to pay salaries. ». Comme quoi, l’apport public est essentiel au fonctionnement de cette institution.
en.wikipedia.org/…/Smithsonian_Institution
Lire aussi (document du Simthsonian) :
« An important distinction between Smithsonian art museums and some other art museums is the level of public funding that is committed to operations. However, the Smithsonian is not alone in being the beneficiary of public monies. In 2000, 128 museums received some public funding; the median amount was $340,000, ranging from $500 to $63,000,000. »
http://www.si.edu/…/SICFundraising.pdf (PDF)
Et puisque c’est une institution publique, vous pouvez avoir accès aux chiffres sur le site même de l’institution :
http://www.si.edu/…/Policies
Tout cela pour dire que, de toute façon, chaque politique économique doit être replacée dans son contexte culturel, sociologique et démographique. On compare bien souvent des poires et des oranges quand on compare des réalités sociales.
Mais tout de même, en somme, vos propos sont un bel exemple d’idées préconçues font fi de l’analyse approfondie des faits pour recourir à des slogans idéologiques préfabriqués. Certes, on peut bien souhaiter « moins d’état ». Cela est fort louable et peut très bien se défendre. Mais ce qui est en question ici, c’est la compréhension des réalités et des faits qui permet de choisir telle ou telle politique culturelle.
Au plaisir
S.
@Olivia
Quand on me dit que je suis ridicule, je réponds par la dérision et non pas par l’insulte.
Dominique Dumas se dit en désaccord avec mes idées, ce qui est son droit le plus respectable. Mais elle n’apporte aucun argument et on sent qu’elle ne base pas ses idées sur un argumentaire bien fignolé. Je doute qu’elle ait bien lu mon texte qui apporte quand même des explications et des nuances.
Chère Olivia, mon intention n’a jamais été de vous blesser ou insulter. J’aime le débat et la polémique. J’aime les argumentations bien tassées et solides.
Sans rancune, je l’espère.
JSB
Et une autre courte réponse pour Dominique Dumas :
Vous avez écrit : « Subventionner nimporte quel produit pour le vendre ensuite au Québec à des Québécois qui ont déjà payé pour sa production en prétendant que ca rapporte, qu’il y a des retombées économique, est un non sens. »
D’abord, pour être bien clair, on peut bien me dire que je ne connais rien à l’économie. C’est une possibilité. Ça peut être peut être vrai, ou pas. Mais croire que j’accorde la moindre importance à ce genre de remarque relève cependant du burlesque. Surtout venant de vous.
Mais bon. Votre commentaire repose sur une prémisse erronée. Il n’existe aucun produit culturel pour lequel « des Québécois ont déjà payé pour sa production ». Encore une fois, ce genre de commentaire repose sur une méconnaissance des politiques culturelles au Canada, et plus précisément au Québec. Une telle chose n’existe tout simplement pas.
La culture ici-bas est à toute fin pratique un vaste PPP. C’est à dire que le privé (au Québec la vaste majorité sont des producteurs indépendants des majors) investit toujours dans la production.
Ainsi, entre l’investissement public et le produit mis en marché, il y a eu investissement d’un producteur privé et travail de multiples artisans dans divers domaines. Selon les domaines, l’investissement de compagnies privées entre aussi en ligne de compte (commandites, placement de produits, etc.)
Ce qui fait que le produit mis en marché vaut toujours plus cher que l’investissement public. Il est donc erroné de laisser croire que le public achète un produit qu’il a déjà payé. C’est simplement faux.
S.
Monsieur Jodoin, vous dites: « Mais bon. Votre commentaire repose sur une prémisse erronée. Il n’existe aucun produit culturel pour lequel « des Québécois ont déjà payé pour sa production ». »
Ensuite: « La culture ici-bas est à toute fin pratique un vaste PPP. »
Bravo! Jolie contradiction! Que le Québécois ait payé en partie ou en totalité la production du produit culturel ne change rien à l’argument économique énoncé plus haut et par Mme Elgrably.
Et vous croyez que cette précision (que je connaissais) excuse la base de votre détournement idéologique et mensonger de l’étude du Conference Board?
Je répète ce que j’ai déjà écrit plus haut: On peut avoir un débat sur l’importance morale de subventionner la culture et sur le fait que c’est une facon juste, représentative et sensée de fonctionner, mais la seule chose qui demeure certaine, c’est qu’économiquement, prétendre que ca rapporte est totalement faux.
Et ce mensonge a déjà été beaucoup trop répété.
Dominique Dumas : « Et vous croyez que cette précision (que je connaissais) excuse la base de votre détournement idéologique et mensonger de l’étude du Conference Board? »
Une précision que l’on connaît, mais qu’on ne mentionne pas en se complaisant dans l’imprécision, en matière de détournement idéologique, j’ai peine à imaginer mieux.
Pour le reste, j’ai beau chercher un argument dans le « texte » de Elgrably-Lévy, je ne trouve pas.
Bonne soirée.
S.
Je trouve que c’est une précision bien peu importante dans toute cette histoire. Et j’en ai fait mention plus haut: « En passant, que la subvention soit versée à l’artiste ou à un organisme qui va ensuite verser de l’argent ou un salaire au même artiste, ca change quoi?!? »
Ce qui est plus important, c’est le manque de transparence de ces mêmes organismes dont on ne sait rien ou presque sur les dépenses de NOTRE argent. Et impossible d’en savoir plus puisque le fait de recevoir cet argent ne les oblige à aucune transparence envers le public.
Quand des Luc Plamondon demandent plus d’argent pour faire Notre Dame de Paris au festival d’État que Black Eyed Peas l’an dernier, ça fait réfléchir… Quand une pièce de théâtre comme La cage aux folles coûte 1 million de dollars à produire, ça fait aussi réfléchir… En fait, c’est même pas une question d’artistes québécois ou non, le cachet de Black Eyed Peas devrait aussi être public avec autant d’argent de l’État remis au festival d’été… On ne sait même pas quelle part du financement vient de l’État d’ailleurs (tout financement inclus: subventions et commandites de monopoles d’État ensembles)! Mais on sait que les billets pour des festivals semblables coûtent généralement au-dessus au-dessus de 200$, pas 65$.
Madame Nathalie Elgrably-Lévy n’est aucunement inculte ou incompétente : elle applique avec rigueur et parfois même avec une certaine poésie (lorsqu’elle villipende « l’État-nounou »…) une philosophie politico-économique radicale qui s’appelle le néolibéralisme.
Pour le néolibéralisme, il s’agit de détruire les acquis démocratiques et sociaux qui ont été conquis de haute lutte depuis 150 ans au Québec, de liquider l’État-providence pour livrer la société à un capital financier apatride libéré de toute contrainte, avide de piller et ranconner tout ce qui peut l’être sur la planète Terre jusqu’à la destruction finale. N’est-ce pas là un beau programme d’Apocalypse ?
Dans ce contexte la culture n’a de sens que si elle est génératrice de capital. Exit les poètes maudits et autres sombres créateurs !
Comme le démontre magnifiquement l’empire Mediator, il n’est pas besoin de journalistes pour nous informer (puisque l’agence CUICUI est là), et il n’est pas nécessaire d’avoir des artistes pour nous divertir, puisque des amuseurs font bien l’affaire !
Yves Claudé
Si je dis que les horribles régimes communistes, liberticides, étaient des dictatures, des despotismes ou des tyrannies, peu de personnes vont se sentir offusquées, sauf, peut-être de vieux nostalgiques de la présumée et trompeuse dictature du prolétariat.
Si je dis, comme je le pense sincèrement (je suis peut-être dans le champ) que le néolibéralisme à l’état pur (ou presque), c’est aussi de la tyrannie, les adeptes du néolibéralisme vont penser, et c’est leur droit, que je déconne à pleins tubes et que je comprends mal leur soif de libertarisme.
En ce qui me concerne je me méfie d’au moins deux institutions majeures: l’État et les entreprises privées.
Même en régime dit démocratique, basé sur la votation, l’État doit toujours être surveillé et bien observé. Quant aux entreprises privées, elles ont facilement la tentation de tout faire pour maximiser les profits, ce qui est logique. Alors, des contrôles, au moins minimaux, doivent être exercés.
En fait, dans une société, il y a de l’argent dans les institutions étatiques, dans les entreprises privées et, éventuellement, dans les poches de certains groupes communautaires ou coopératifs. Il y en a aussi dans les goussets des citoyens.
Si un artiste demande de l’argent à un État de type harpérien ou thatchérien, il va éventuellement en obtenir s’il montre patte blanche et s’il ne sort pas trop des sentiers battus. La règle est quelque peu la même en ce qui concerne les entreprises privées. Ayant été mêlé pendant des années au milieu des organisations dites «alternatives» (médias, groupes culturels et artistiques, etc.) j’ai constaté qu’obtenir un minimum d’aide n’est pas chose facile. Mais enfin, il y a aussi le système D et la débrouillardise.
Je ne voudrais pas vivre dans un univers ressemblant à celui qui est dépeint par George Orwell dans «1984». Il y a là un État omnicontrôlant, comme dans le communisme. Je ne voudrais pas non plus vivre dans un univers ressemblant à celui qui est dépeint par Ray Bradbury dans «FAHRENHEIT 451». Cet univers ressemble passablement à certains univers basés sur le capitalisme outrancier.
En somme je suis un être qui essaie d’être libre et «libertaire» sans être un «libertarian» (en anglais).
Vivre dans une société relativement démocratique me plaît à la condition que nous, les citoyens, soyons toujours vigilants et aux aguets.
En ce qui concerne le débat et la polémique, il ne s’agit pas d’insulter les «opposants». Mais il s’agit de débattre vigoureusement parce que les enjeux sont très importants. Et, dans les grandes lignes, j’appuie et entérine les thèses de Jodoin.
Salutations à ceux et celles qui veulent bien recevoir ces salutations!
JSB
Madame Elgraby,
Votre méconnaissance du fonctionnement de l’industrie culturelle est gênante. Renseignez-vous sur cette «industrie» qui n’est pas un mécène mais qui subventionne la recherche et la création pour une offre culturelle riche.
En auriez-vous contre les subventions aux artistes ou en général? Parce que votre service de santé l’est, de transport aussi, votre agriculture et certains des plus grandes industries aussi. Vous comprenez mal comment fonctionnent ces aides gouvernementales. Elles favorisent les initiatives de développement et de recherche, elles ne soutiennent pas ce qui ne marche pas, au contraire. Si certains artistes obtiennent des subventions, c’est qu’ils sont performants et prometteurs en attendant que l’industrie ou les privés ne «consomment» leurs produits (pour employer votre vocabulaire économiste). Si vous aimez lire, regarder la télévision, écouter la radio, voir des films, des expositions ou un tant soit peu vous cultiver, je vous mets au défi de payer le plein prix de ce vous aller consommer. Vous ne tiendrez pas, enfin, à moins que cela ne fasse pas vraiment partie de votre vie?
J’attends une réponse car votre article est bourré d’erreurs et de faussetés. Vous devriez vous informer puis vous rétracter.
J’espère vous lire bientôt dans un article plus éclairé.
Ton argumentaire à la John Maynard Keynes s’écroule quand on se rend compte d’où viennent exactement les fameux 10 000$ dont tu parles.
Il vient de la poche des contribuables. On enlève donc aux contribuables 10 000$ via l’agence du revenu pour ensuite redistribuer cette somme à une petite clique de privilégiés dont le travail serait plus important que celui des plombiers ou des agents d’assurance. Ton argument revient à donc dire que ce 10 000$ va produire de la richesse uniquement s’il est utilisé pour subventionner des artistes.
Ce que tu ne vois pas c’est que si le gouvernement ne vole pas cet argent pour le redistribuer à ses amis, cette somme fera quand même rouler l’économie ! Il pourra être utilisé pour une sortie au restaurant, pour payer une soirée au théâtre, ou encore il sera déposé dans un compte d’épargne où une banque pourra le prêter à un investisseur.
Ce que tu proposes c’est de déshabiller Pierre pour habiller Paul
Ni une ni l’autre mais avec nous pourrions dire biaisée dans son analyse. Car des économistes néo-classiques provenant d’une école similaire à elle, ne tiendraient pas compte des fameux calculs de retombées économiques. Non, cela est une mauvaise mesure économique.
Ils vous parleraient par contre, des échecs du marché et des externalités positives et des biens publics. Deux concepts économiques. La culture n’a pas des effets positifs que seulement sur ceux qui consomment le produit cela provoque des effets externes positifs à l’ensemble de la société : fierté, sentiment d’appartenance, faire valoir sa différence et l’affirmer. Le spectacle comme tel ou l’album achetéa restent des biens privés mais ce qu’ils apportent à notre culture est du domaine du bien public. Ils servent à notre enrichissement culturel collectif même chez ceux qui ne consomment pas.
j’avais oublié que Bon Jovi et Black Eyed Peas faisaient partie de ma culture. 🙂
Dans le même registe culturellement vide, je note la contribution éloquente d’un autre membre de l’école de l’IEDM, David Descoteaux. Arrêtez de faire de l’art, faites des lipdub, CNN va en parler :
« Un après-midi de septembre, 172 étudiants de l’UQAM tournent un vidéoclip qui fera parler d’eux partout dans le monde. En une seule prise, la caméra nous promène dans les corridors de l’université, au rythme festif de la chanson I Gotta Feeling, des Black Eyed Peas. À chaque tournant, des étudiants dansent, chantent, rient. La synchronisation est parfaite. Un million d’internautes visionnent le clip sur YouTube. Brésiliens, Polonais, Australiens… Même CNN en parle!
«Ça a juste coûté 200 $! Pour les accessoires, et louer le studio de l’UQAM», dit au bout du fil Luc-Olivier Cloutier, réalisateur. Les étudiants ont payé.
Nos jeunes font rayonner le talent québécois. Bravo! Encore mieux : sans subventions. »
http://www.journalmetro.com/paroles/article/334150–briller-sans-subvention
@Denis Therrien
En effet, les retombées sociologiques et politiques de la culture, que je mentionne en début de chronique, sont sans doute les plus notables de l’investissement culturel collectif. Je développerai ce point bientôt, mais selon mon humble avis, même si la culture n’était rentable au sens strict du mot, ces apports suffiraient pour que l’on accepte collectivement de la financer.
Le rapport du Conference Board est d’ailleurs très étoffé sur cette question. Je recommande vraiment sa lecture. Il faut un compte pour le télécharger, mais ça ne coûte rien et le document est gratuit:
Citation du rapport : « Il existe des indications empiriques montrant que le secteur culturel canadien, qui comprend les arts et les industries culturelles, contribue largement au tissu culturel, social et économique du pays.
On reconnaît traditionnellement au secteur culturel les rôles multiples qu’il joue dans le développement individuel et collectif, la cohésion sociale et la qualité de vie. Mais depuis quelques décennies, on étudie et on comprend mieux les contributions économiques considérables des arts et des industries culturelles, et leur rôle central dans l’économie créative. »
@ Frederic Desjardins:
Tu as écrit : « Ton argumentaire à la John Maynard Keynes s’écroule quand on se rend compte d’où viennent exactement les fameux 10 000$ dont tu parles. »
Euh… C’est que le sujet même de cette discussion concerne le financement public de la culture. Il m’apparaît donc clair que ce financement provient des contribuables.
Cela dit, ta vision de la problématique semble complètement ignorer qu’entre la subvention et la diffusion, il y a eu création d’un produit, donc il y a toujours une valeur ajoutée provenant du travail des artistes et des investissements privés.
@+
S.
Cette somme publique comme tu dis est prélevée au secteur productif de la société.
Et certainement qu’il y a un produit ! Sauf que ce n’est pas des investisseurs comme les autres entreprises privées en recherche que tu recherches … mais des donateurs (les contribuables).
Pour être sur que les gens finance la création de ton produit ou de tes services tu vas encourager le gouvernement à te verser l’argent de leurs impôts qu’ils sont obligés de payer, et ce, sans que ceux-ci ne voient aucun retour sur leur investissement.
Tu veux que le gouvernement force les contribuables à payer. Ce que tu ne comprends pas c’est que tu enlèves de l’argent d’un secteur de l’économie qui fonctionne pour le mettre dans un autre qui entendons nous est généralement moins productif.
Ce que tu ne comprends pas c’est que si le gouvernement ne subventionne plus ses amis, le 10 000$ fera quand même rouler l’économie et même plus que s’il est redistribué!
Il y a deux sortes de besoins ici: le besoin des artistes qui exigent leurs subventions (ou autre forme d’aide) publiquement et qui sert de couverture pour un autre besoin et ce besoin n’est jamais divulgué publiquement. C’est le besoin d’une certaine clique qui a besoin d’un groupe d’artistes qui dépendent d’eux pour acquérir un statut social ou un certain pourvoir. L’altruisme nourri le premier besoin, l’étatisme le second. Le pragmatisme aveugle tout le monde en incluant les victimes et les profiteurs et de manière à ce que personne ne se rende compte de la nature mortelle du processus et même du fait qu’il a lieu.
Moralement et économiquement, un état providence qui subventionnerait des artistes provoque une descente accélérée de la société vers le bas. Moralement, le versement des demandes de subvention avec l’argent des contribuables a toujours eu pour effet d’élargir les demandes de subventions ou de financement et ce avec de moins en moins de justifications.
Economiquement, les exigences d’un groupe (les artistes) envers un autre créent toutes sortes de problèmes pour le reste de la société en créant un mélange de victimes et de parasites. Parce qu’il me semble que c’est le « besoin » qui est le premier critère de l’octroi d’une subvention et non le mérite ce qui fait que le gouvernement sacrifiera de plus en plus de groupes de contribuables afin de satisfaire les besoins des artistes (et autres groupes de pressions) en enchainant graduellement les niveaux supérieur de l’économie, et le suivant, puis encore le suivant…
@ Frederic Desjardins.
Vous avez écrit : « Il y a deux sortes de besoins ici: le besoin des artistes qui exigent leurs subventions (ou autre forme d’aide) publiquement et qui sert de couverture pour un autre besoin et ce besoin n’est jamais divulgué publiquement. C’est le besoin d’une certaine clique qui a besoin d’un groupe d’artistes qui dépendent d’eux pour acquérir un statut social ou un certain pourvoir. L’altruisme nourri le premier besoin, l’étatisme le second. Le pragmatisme aveugle tout le monde en incluant les victimes et les profiteurs et de manière à ce que personne ne se rende compte de la nature mortelle du processus et même du fait qu’il a lieu. »
… Je me disais bien que la théorie du complot allait ressurgir à un moment ou l’autre.
Au plaisir de vous revoir après l’apocalypse.
@+
S.
Et pour répondre en même temps à Frédéric Desjardins, les échecs du marché sont aussi de ne pas tenir compte des coûts sociaux et environnementaux.
La pollution est un bon exemple d’effet externe négatif alors que la culture elle provoque des effets externes positifs. C’est à la société de décider politique qu’elle niveau de pollution elle peut tolérer.
C’est aussi à elle d’évaluer la place de la culture. Ce sont deux échecs du marché. Les décisions ne peuvent donc pas être prises exclusivement par le marché. On peut, par contre, se servir des mécanismes de marché pour implanter des mesures plus efficaces.
Quel magnifique billet, je l’ai partagé autant que faire se peut.
Voici ma contribution à ce combat à finir avec l’ignorance et surtout, la mise au pilori de ceux et celles qui en font commerce:
http://roycaricatures.wordpress.com/2011/05/06/oscultons-voulez-vous/elgrably/
Personnellement, je crois que la culture nécessite aussi une certaine compétence.
@Simon Jodoin non ce n’est pas du tout la théorie du complot cela s’appelle du libéralisme classique. Je te pardonne Simon on ne peut pas tous avoir une culture générale. Tu vois moi je suis sorti du Plateau il y a dix ans pour voir le monde. J’ai vécu dans plusieurs pays et j’ai découvert qu’il y avait d’autres idées que celles véhiculées par la gauche.
Appauvrir les québécois pour donner des subventions aux artistes, aux verts et à tout autre groupe de pression qui braille assez fort va mener le Québec tout droit a la ruine. Le nouveau gouvernement Harper n’a plus besoin du Québec, une province qui est déjà dans le trou financièrement a force de subventionner tout le monde.
L’idée folle que si l’on n’est pas un gauchiste qui appuie sans condition les subventions aux artistes, on ne doit pas aimer ou ne pas partager les bonnes valeurs me fait suer.
Un bon Québécois doit vouloir plus d’intervention de l’État sans quoi on le soupçonne d’être un traitre et un Elvis Gratton, un suppôt du Canada-anglais ou des États-Unis.
Attention Frédéfic Desjardins, votre vaste et impénétrable culture générale de dimension planétaire vous a fait éviter Elvis Gratton, les Bougon ou Les Boys. Mes félicitations! Mais j’aimerais bien savoir pourquoi, diable, je serais, quant à moi plutôt porté à voir en vous trois grandes représentantes du sexe féminin: la grande Margaret Thatcher, l’impayable Sarah Palin et la très futée Marine Le Pen, éminente fille du grand Jean-Marie.
Le libéralisme classique et le néolibéralisme, ce sont deux entités et attitudes distinctes. Le rejet profondément justifié de la «shit» communiste et stalinienne n’oblige pas les humains à remplacer la tyrannie du «tout-à-l’État» par la dictature du «tout-au-privé». L’histoire humaine est suffisamment vaste et ample pour que les humains développent des perspectives originales dans lesquelles on peut inclure pertinemment les arts et la culture.
Vous participez néanmoins à un débat qui s’impose. Des idées de gauche qui finissent par être tellement «reçues» qu’elles deviennent intouchables, cela est bien dangereux, ce qui, sur ce point précis, vous donne raison.
La discussion n’est pas terminée!
JSB
Comme je pense profondément que le néolibéralisme est un système de pensée qui nie presquement l’existence de la société et qui n’accorde de l’importance qu’à la culture rentable, je me permets, si Jodoin ne m’en tient pas rigueur, de rappeler les phrases fameuses de Margaret Thatcher. Cette négation de l’existence réelle de LA SOCIÉTÉ, elle a des conséquences désastreuses et dévastatrices. Ne sommes-nous donc qu’une addition d’individus en concurrence?
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Voici:
***Epitaph for the eighties? ‘there is no such thing as society’***
“I think we’ve been through a period where too many people have been given to understand that if they have a problem, it’s the government’s job to cope with it. ‘I have a problem, I’ll get a grant.’ ‘I’m homeless, the government must house me.’ They’re casting their problem on society. And, you know, there is no such thing as society. There are individual men and women, and there are families. And no government can do anything except through people, and people must look to themselves first. It’s our duty to look after ourselves and then, also to look after our neighbour. People have got the entitlements too much in mind, without the obligations. There’s no such thing as entitlement, unless someone has first met an obligation.”
Prime minister Margaret Thatcher, talking to Women’s Own magazine, October 31 1987
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Et voilà! Puisse-t-on excuser cette répétitition de propos révélateurs?
JSB
Je ne sais pas qui a raison dans ce débat idéologique mais moi ca me choque un peu qu’on donne $3.6 millions en subventions au Mouvement National des Québécois pour faire la promotion de l’indépendence du Québec lors de ces fêtes.
Je me dis : . Pourquoi je contribuerais a ces subventions a des artistes qui ne se gênent pas souvent de me faire un « finger rectal » (je suis plutôt du genre « fédéraliste »)
Qui a la réponse?
nb: »Le MNQ continuera, sans relâche et par diverses initiatives, à promouvoir la souveraineté et à lutter pour la réalisation de cet objectif. » (satuts officiel sur le site MNBQ)
Oups , en me relisant ….
Je parlais bien entendu des fêtes de la St-Jean-Baptiste
Mr. Jodoin,
Vous tentez de démontrer que les investissements publics dans le milieu des arts et de la culture sont rentables. Vous notez que $7.9 milliards en génère $84.6 globalement. Ça semble vraiment un investissement rentable et presque magique comme la multiplication des pains. Tellement que l’on se demande pourquoi nos gouvernements sont aussi endettés s’il est aussi facile de générer de la richesse.
La réponse est la suivante. Vous utilisez le sophisme économique « de la vitre cassée » de Bastiat comme argument. Ce sophisme est de ne tenir compte que de ce qui est visible et passer sous silence, volontairement ou non, ce qui ne l’est pas. Ce qui est visible sont les conséquences de l’investissement public.
Bastiat utilise l’exemple suivant. Un jeune lance un caillou dans la vitrine du boulanger ce qui la fracasse. Les conséquences de cet acte sont que le marchand doit changer la vitre à un coût disons de $500 soit la valeur de son déductible. Cela engendre la fabrication d’une nouvelle vitre, l’achat de la vitre et l’installation de cette dernière. De toute évidence le cassage de vitre crée de l’emploi pour les fabricants de fenêtres, les marchands de fenêtre et les installateurs de fenêtres. Cette activité est ce qui est visible. On peut voir les gens s’agiter et travailler. Puisqu’une simple fenêtre cassé génère une aussi grande activité économique on se demande alors pourquoi ne pas cassser des fenêtres plus souvent.
La raison est ce qui n’est pas visible. C’est-à-dire la perte de $500 du boulanger qui ne peu plus utiliser cet argent pour le dépenser comme il l’entend. Il doit faire une croix sur l’achat d’un nouveau complet pour assister à un marriage donc le tailleur va perdre une vente. Il doit également laisser tomber le souper qu’il avait promis à sa femme donc un restaurateur vient de perdre une vente.
Le problème dans votre article n’est donc pas l’effet multiplicateur de l’investissement public. Cet effet existerait également si l’investissement était privé. C’est plutôt que cet effet doit avoir comme origine le détroussement des contribuables et une fois que cet argent a quitté nos poches il nous est impossible de le dépenser, ou de l’investir, comme bon nous semble.
Je vais reprendre votre exemple des quatres musiciens qui reçoivent une bourse de $10000. Comme tout autre personne rien n’empêche ces quatres musiciens d’aller à la banque pour contracter un prêt personnel pour la somme de $2500 chacun pour lancer leur projet s’ils y croient. Qu’est-ce que l’on ne voit pas là-dedans? La bourse n’apporte aucunes retombées directe. C’est simplement un transfert des poches du contribuables à la poche des quatre musiciens ayant comme intermédiaire l’appareil étatique qui a un coût. Donc en fait c’est une perte pure. Il faut taxer pour plus que $10000 pour remettre une bourse de $10000. Au contraire un prêt devra être repayé avec intérêt ce qui va enrichir non seulement la banque mais également les épargnants qui ont mis de l’argent de côté. De plus, au final, l’effet multiplicateur que vous mentionnez en citant l’étude du Conference Board sera également présent.
Évidemment, cette étude fait mention de ce qui est visible. Donc des histoires à succès. Combien y’a t’il d’argent dépenser dans des « flops » qui son rarement étudiés? $20 millions pour lancer le Musée Just Pour Rire en 1993 des trois paliers de gouvernement (selon Argent). 17 ans plus tard c’est la clef dans la porte « faute de revenus ». Cet exemple contraste avec l’effet multiplicateur des investissements publics que vous défendez.
Alors, pourquoi, si les arts et la culture sont tellement rentables ne pas laissser l’entreprise privé investir et les contribuables décider où dépenser leur argent?
La réponse est qu’il y a de fortes chances que le financement qui est maintenant disponible grâce à l’argent public ne le serait pas si laissé au privé car beaucoup de contribuables contribuent de force à des projets dont ils n’ont rien à cirer. Si on leur laissait le choix beaucoup dépenseraient leur argent ailleurs. L’argent ne disparaîtra pas il serait seulement investi, librement, par les gens et l’effet multiplicateur qui paraît si magique sous votre plume se manifesterait dans une autre sphère de l’économie.
@ Sylvain Moisan
Vous avez écrit : « Évidemment, cette étude fait mention de ce qui est visible. Donc des histoires à succès. Combien y’a t’il d’argent dépenser dans des « flops » qui son rarement étudiés? $20 millions pour lancer le Musée Just Pour Rire en 1993 des trois paliers de gouvernement (selon Argent). 17 ans plus tard c’est la clef dans la porte « faute de revenus ». Cet exemple contraste avec l’effet multiplicateur des investissements publics que vous défendez. »
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Cette affirmation me paraît erronée. Les dépenses publiques prises en compte par le Conference Board concernent toutes les subventions versées. Même la bourse de l’artiste qui ne sortira jamais de disque ou celle d’un événement qui n’a attiré personne y sont comptées.
Pour le sophisme économique que vous relatez, il me paraît injuste. En rien il n’est question ici de « briser » une vitrine et de la remplacer.
La culture n’est pas un simple produit qui se brise et qu’il faut remplacer, comme une route… C’est un écosystème, un jardin, qu’il faut entretenir parce qu’on en récolte les fruits, qui sont loin d’être de stricte nature économique par ailleurs. Le mot culture prend peut-être ici tout son sens…
Et finalement, concernant l’idée selon laquelle « si c’était rentable, le privé s’en chargerait », le fait est qu’en bien des cas, oui, le privé investit dans la culture pour y faire du profit ou pour y gagner une certaine image de marque lorsqu’il s’agit de mécénat (ce qui est tout à fait correct). Si nous choisissons aussi de le faire collectivement, c’est que les retombées économiques sont justement collectives et que, plus important encore, il existe aussi (surtout je dirais) des bénéfices politiques, sociologiques et psychologiques à la culture.
De plus, comme les entreprises privées, les États ont aussi besoin de cette image de marque produite par la culture pour stimuler, entre autre… l’économie! 🙂
Au plaisir. Et merci pour votre commentaire. Je partirai certainement de vos remarques pour continuer cette réflexion.
S.
Evidemment quand il est question de culture nos libertariens qui ont beaucoup de diffcultés avec leur cerveau » gauche » se comportent comme de simple calculatrice primaire . Par contre , quand Harper et son gouvernement subventionne l’industrie pétrolière y’ a pas de problème ce n’est que de la business as usuel !
Nathalie Elgrably n’en est pas a sa première ineptie ! L’Institut Economique de Montréal , organisme » subventionné » par nos petits requins de la finance se fait le porte-parole non-officiel de tout les petits arrivistes du Québec ! Le jupon commence a dépasser de façon outageuse chez cette drôle d’Institut Pathétique de Montréal !
J’ai suivi avec passion le débat ici entre partisans et opposants au financement public des arts au Québec. Au total, je trouve affligeant que le coeur du problème se travestisse finalement en chicane de comptables. Plus je lisais les pour et les contre, plus je croyais entendre les clics de la calculette bien davantage que les frappes sur le clavier de citoyens qui croient en la nécessité absolue du geste artistique.
Je ne suis pas idéaliste. L’art doit être soumis à un financement éclairé, qu’il soit public ou privé. Madame Elgrably pêche par généralisation à outrance en définissant incorrectement ou pas du tout les termes. Le mécénat est gratuit par définition, si ontend par là qu’il cautionne l’oeuvre d’un artiste sur la seule valeur de son talent, on de son génie.Le financement , à proprement parler, n’est pas gratuit puisqu’il relève d’un contrat d’affaires entre un administrateur du bien public et un artiste.
Nous ne sommes plus au temps des papes et des rois!!
Le problème, dans notre monde de l’art, il est dans le copinage, le renvoi vertigineux d’ascenseur( et d’encensoir), le cumul, la concentration des influences et des projets de diffusion, des courroies de transmission, entre les mains d’un petit groupe de personnes, presque toujours les mêmes, d’un art à l’autre, depuis 20, 30, 40 ans au Québec.
Je vais parfois au théâtre,voir les vraies troupes « émergentes » pas patronnées par les grands prêtres ou prêtresses du théâtre établi au Québec. Alors qu’on subventionne le TNM et les crises de nerfs d’un metteur en scène surévalué à la hauteur de 4 millions, des jeunes auteurs autrement plus pertinents et modestes dans leurs propos vont jouer leurs pièces dans des anciennes écoles ou usines rafistolées chichement…
On a construit une bibliothèque nationale monstrueuse dans un quartier où il y en avait déjà trois, au côut de 140 millions, dont 90 millions POUR LA SEULE BÂTISSE, un horreur architecturale innommable. À quand une enquête publique sur l’attribution des contrats de construction de cette biblio, pour savoir quelle fut la part de nos architectes dans ce projet dantesque?
Au bout du compte, la comptabilité ne doit pas précéder le talent, et le travail difficile de création, quand vient le temps de donner ou de prêter de l’argent à nos artistes. La complaisance, le pire ennemi du créateur, fut-il écrivain ou jardinier, elle est endémique ici. Il faut aller en France pour voir jusqu’à quel point les arts financés par le public sont soumis aux critiques les plus variées, les plus vitrioliques, alors qu’ici, dans VOIR même, on s’aime beaucoup, beaucoup trop entre « artistes » consentants.
Un jardinier qui éveillerait le sens du sacré, du sublîme chez son client par son talent à faire pousser des fleurs, cet homme-là est un artiste. Et je lui accorde derechef le droit de trouver mauvais toute oeuvre d’art, de quelque discipline qu’elle vienne, si sa gratuité lui apparaît suspecte, ou contrefaite.
Je trouve cet article excellent, et je n’ai rien d’autres à dire que ce que j’ai déjà écrit à propos des mythes tenaces à propos de l’industrie culturelle et artistique. Premier d’une série de trois : http://me.lt/4xDE8
C’est la meilleure nous devrions avoir plus de femmes comme elle au Québec…
Un petit vidéo très intéressant de David Castello-Lopes et Léonard Cohen (LeMonde.fr ) sur l’apport du financement public pour la culture!
http://www.youtube.com/watch?v=0E4awMcrLEk
La preuve que n’importe qui peut décrocher un diplôme des HEC. J’ai jamais vus des arguments si farfelus lors d’une émission de radio sur laquelle je suis tombé en attendant une personne dans mon auto. Elle commentais le WWF et l’énergie. Geeee…incroyable! Je me croyais dans une vrai bande dessiné. Elle sortais toutes sortes de premisses farfelus, illogiques et sans aucun sens et en plus elle les défendais et trouvais des arguments tout aussi farfelus. Elle parlais de retourner à l’âge de pierre et que dire ce qu’elle as dit sur les salles d’opérations sans lumièeres. Soit que tant de bêtises sont calculé pour animer des débuts qui révêlent de la pure masturbation mentale ou bien oucchhh! C’est pas fort son affaire. Anyway this is my useless comment. As useless as her arguments.