Ainsi donc, alors que les élections laissaient planer une rumeur d’accalmie sur les tensions sociales que des derniers mois, il semble que la lutte entre les carrés rouges et les carrés verts cèdera la scène à un combat entre les anglos et les francos. En effet, hier, un triste sire armé criait dans votre téléviseur que les anglais allaient prendre leur revanche. Il s’est pointé avec une arme lors du discours de Pauline Marois et a assassiné un quidam, un humain inconnu, au hasard. La merde. Pour vrai.
Mais punaise de morbleu des enfers du saint ciel!!! Vous êtes prêts, vous, à vous forger une opinion certaine et inébranlable en observant quelques secondes –si tant qu’il s’agisse d’observation- les actes d’un désaxé? Mais où allez-vous d’un pas si enthousiaste?
Je vous l’accorde, j’ignore si c’était un désaxé. J’ignore même son nom. Je pourrais le chercher sur Google ou ailleurs, mais je m’en masse le coude. Chose certaine, ce type ne va pas très bien. Comme ne vont pas très bien tous les types qui se pointent dans des endroits publics pour chasser de l’humain. Vous cherchez quoi au juste dans vos analyses de supermarché? Une vérité pour vous accrocher? Allez chier. La vérité est ailleurs, là où vous ne regardez pas. Comme d’habitude.
Hier, vous espériez que Charest mange une raclée. Une vraie. Ce n’est pas arrivé. Contre toute attente, vous avez été confrontés à un difficile constat: Malgré votre belle unanimité, le tiers des Québécois était encore prêt à le supporter. Pire encore, en ajoutant la CAQ, on peut s’imaginer que plus de la moitié de nos concitoyens n’avaient rien à foutre des concerts de casseroles et de l’effervescence des indignés. Ce sont vos voisins, vos parents, vos amis. Ils n’en avaient rien à foutre de vos révolutions de fin de soirée. Ils ne vous l’ont pas dit, ils attendaient le jour du vote. Je sais, ça vous dérange, moi aussi, mais c’est comme ça.
Et puis, alors que vous étiez encore à évaluer la force du doute (se pourrait-il que nous nous soyons plantés à ce point!?!?), ce type est apparu. Inconnu. Armé. Fou. Au diable le doute! Voilà (enfin?) quelque chose d’imprévu qui devrait pouvoir nous réconforter. Un type veut tuer Pauline Marois. Vous voyez bien que nous avions raison d’être en colère! Vite, relisons les éditoriaux des médias anglophones pour y trouver une hypothèse!
Et là, vous avez tenté d’élaborer des théories fumeuses à partir de séquences vidéo. Il parlait de revanche des anglais, il criait, il était fâché. Il n’avait pas l’air content en tout cas. Quelqu’un vous déteste, votre résistance ne serait donc pas si futile qu’elle en avait l’air quelques minutes plus tôt! Vivement un ennemi, sinon, à quoi bon lutter?
Vous vouliez planter Charest mais tout ce qu’il vous reste pour vous satisfaire, c’est un pauvre malade qui voulait tuer Pauline… Dans les circonstances, ça fera l’affaire.
C’est difficile à avaler, j’en conviens. Depuis quelques mois, vous avez cru que vous étiez un peuple exceptionnel face à des enjeux extraordinaires. Rien ne pouvait vous arrêter.
Hier soir, vous avez compris. Nous sommes des pauvres cons et nous côtoyons d’autres pauvres cons. Un rien peut tout faire basculer. Une étincelle. Une merdre. Un con.
Et, d’ailleurs, vous avez basculé. Assez facilement je dirais. Hier, vous étiez émouvants à crier le «nous» sur tous les toits. Aujourd’hui, c’était un peu honteux que vous vous contentiez de parler «d’eux»… Qui ça, «nous», au juste? Ce pauvre fou en fait-il partie? Voyons! Nous ne sommes pas comme ça, «nous»…!
Ben oui, justement, vous êtes comme ça, «vous»… S’il existe quelque chose comme le «nous», il serait assez maladroit de vouloir en lâcher un au passage parce qu’il ne fait pas votre affaire depuis hier soir. Ce fameux «nous» avec lequel vous vous gargarisez depuis quelque temps, il doit inclure des fous, des désaxés, des analphabètes, des épais, des cons, un type qui écrit un texte comme je le fais en ce moment et toute une ribambelle de trucs qui ne fittent pas dans l’image que vous vous faites du monde lorsque vous vous masturbez avec la main invisible de votre idéologie personnelle et auto-satisfaisante.
Assez curieusement, et par inadvertance, un fou vient de se glisser dans ce «nous» si confortable qui nous gardait au chaud depuis quelque temps.
Il faudra faire avec. À moins que ce «nous» ne signifie rien, au fond…
https://www.facebook.com/notes/pascale-cormier/la-nuit-des-monstres/463150600383549
Ouep! Ce fameux « nous » n’est pas aussi gros qu’on le pensait. Il n’inclus pas leur « nous » à eux, ni ce « nous » à eux autres non plus. Le Québec n’est pas divisé en deux, il l’est en trois, 32%, 31%, 26%. Est-ce qu’il y a un rassembleur dans la salle?
tu veux dire quelqu’un qui va enchanter à la fois les canadiens et les séparatistes?
non.
woau les moteurs on ce calme les nerfs m jodouin .. respirer par le nez et prenez une petite tisane .. on vous aime pareils 😉
Ce qui nous assassine:
Les médias traditionnels nous assassinent.
La Presse, et plusieurs autres journaux du Québec, leur influence sur Radio-Canada, Power corporation et les Desmarais invite aux débats, Jean Charest, chef élu, Pauline Marois, chef élue, François Legault, chef démissionnaire le 25 juin 2009 et Françoise David, co-chef non élue.
Mais où est Aussant? Ils ont décidé du résultat de l’électorat grâce à leur publication qu’elle soit à la télévision ou à la radio.
Ou étiez-vous lors des manifestations , des injonctions afin de demander la présence d’Aussant au débat des chefs? Où?
Et que dire du journal de Montréal, le journal de Québec, Québecor Média, Péladeau qui ont eux aussi décidé de montrer 3 partis seulement.
Les médias ont décidé pour vous, pour qui vous voteriez.
Et vous les avez laissé faire.
Si vous parliez les vrais enjeux, que chaque journaliste posséderait réellement la liberté d’expression complète, pe que les citoyens prendraient les bonnes décisions.
Les plus crétins sont ceux qui abrutissent.
C’est là, le problème au Québec.
Le citoyen est gavé de désinformation.
Que faites-vous pour les aider?
Les médias sont dirigés par des personnes, il me semble… Vous les éjectez du nous, comme le dit M. Jodoin? Ben voila!
Ma réaction «à froid» sur Facebook, ce matin au réveil :
Tout le monde est sous le choc suite aux évènements d’hier… il y a eu mort d’homme et c’est tragique. Mais my God, que d’inepties, d’hypothèses grotesques, de tartuferies (n’ayons pas peur des mots !), on peut lire ce matin sur les réseaux sociaux !!!
NB : Essayez le « on »… beaucoup moins compromettant ! Et « on » peut l’utiliser à notre convenance – « on » s’inclut ou « on » s’exclut, pratique non ?
Excellent texte!
En réflexion, le surprenant discours de Francois Mittérand: « Le nationalisme, c’est la guerre » (extraits)
« … … … j’ai vécu quelques temps en Bade-Wurtemberg dans une prison, et les gens qui étaient là, les Allemands avec lesquels je parlais, je me suis aperçu qu’ils aimaient mieux la France que nous n’aimions l’Allemagne. Je dis cela sans vouloir accabler mon pays, qui n’est pas le plus nationaliste loin de là, mais pour faire comprendre que chacun a vu le monde de l’endroit où il se trouvait, et ce point de vue était généralement déformant. Il faut vaincre ses préjugés. Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire et pourtant si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera, Mesdames et Messieurs : le nationalisme, c’est la guerre ! La guerre ce n’est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir, et c’est vous, Mesdames et Messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de cet avenir !”
A retenir:
-« Il faut vaincre ses préjugés… »
– » Il faut vaincre son Histoire… »
Je suis tout simplement curieuse de savoir ce que vous pensez, Mr. Jodoin, de tous ces messages haineux qui circulent sur Facebook et twitter, de toutes ces personnes qui auraient souhaité la mort de Mme. Marois. Moi, ça me fait me dresser les cheveux sur la tête
http://www.ameriquebec.net/actualites/2012/09/05/fusillade-au-metropolis-un-tsunami-de-haine-contre-pauline-marois-9286.qc
Vous et AmeriQuébec êtes sur une autre planète. Depuis 9 ans, particulièrement depuis le boycott étudiant, les médias sociaux se gargarisent de « Hitler-Charest même combat », « À mort Charest », « Hitler lui-même n’aurait pas fait de loi 78 », des manifestants font des saluts hitlériens aux policieurs, ils crient SSPM à la police, traitent tout le monde de fascistes…Pas un mot, seulement pour les méchants policiers avec leur matraque et leur poivre de cayenne.
Savez-vous quelle est la triste vérité? Les anglos n’ont pas le monopole de la méchanceté et des bêtises des médias sociaux. Des pleutres et des jaunes qui se cachent dans leur sous-sol à crier des noms à des politiciens ou des personnalités publiques, il y en a partout, français, anglais, gauchistes, droitistes, blanc, noir, homme, femme, hétérosexuel, homosexuel!
@Eva Sandoval
C’est tout simplement que vous ne relativisez rien et que vous êtes hypersensible.
Une dizaine de commentaires haineux…et puis? C’est internet.
Je pourrais me partir une association qui a pour but de changer le père noel pour un bichon maltais avec une robe violette et j’aurais 25000 abonnés…
Faut pas virer fou avec ça.
Une dizaine vous dites? Mais voyons, réalisez-vous l’étendue de cette haine, qui en plus de ne pas se limiter à une dizaine de commentaires, inclut également des quotidiens et des radios qui encouragent publiquement la haine contre l’ensemble des Québécois.
Je vous recommande cet article
http://www.vigile.net/Pauline-Marois-visee
Le fait que je sois sensible me permet peut-être de voir des choses que d’autres préfèrent ignorer par peur de se faire « brasser la cage ».
M. Jodoin, votre colère est juste car elle nous rappelle qu’un seul homme ne peut être tenu responsable des agissements et de la pensée de tous ceux qui partagent avec lui, de près ou de loin des caractéristiques, communes. Seulement, ayez pitié de vos concitoyens et sachez reconnaître que les bêtises affolantes qui ont pu tenir d’analyse à certains ne sont en rien le fait unique de ceux qui ont manié la casserole et défilé ces derniers mois. Je dirais même que la bêtise semble sur ce point plutôt généralisée.
En somme, ne tombez pas dans le même panneau que ceux que vous dénoncez.
Bien amicalement.
Kaboum! 100% d’accord!
Extraordinairement vrai. Le NOUS n’est pas sélectif. Qui est ce NOUS. Bien c’est toi, moi, eux, Vous. Fond et forme de cet édito hors d’ordinaire. Je le relirai. Vincent
Et vous monsieur Jodoin, comment se porte votre moi profond?
Ce « nous » me fait sérieusement songer à partir pour Toronto…
Quand t’es une Québécoise ‘pure laine’ (qui devrait automatiquement accéder au « nous » selon l’argument), mais même toi tu te sens comme « vous », « eux » ou « les méchants », y’a un sérieux problème d’identité dans la province.
Peut-être devrait-on dire « on », qui exclut la personne qui parle et force à réfléchir sur qui ce « nous » est vraiment? On est Québécois parce qu’on……………….
Pour l’instant, t’es Anglo, Musulmane qui porte un foulard dans les cheveux (comme tu portes ton crucifix dans le cou), Franco qui refuse qu’on touche au droit de ses enfants d’étudier dans une université anglaise? T’es pas dans la « gang ».
C’est pas clair dans « nous », justement, qui est dans la gang… Faut dire que nos critères de sélection ne sont pas très cohérents!
D’un coté, on refuse « leurs » symboles religieux « ostentatoires », de l’autre, « nous » défend une croix léguée par Duplessis à l’Assemblée nationale. Vaillant défenseur des droits des femmes celui-là!
Ou encore: « nos » enfants ne peuvent pas étudier en anglais, mais si t’es enfant de bourgeois, là par exemple on peut t’envoyer dans les meilleurs collèges privés de Montréal pour assurer ton avenir. Parait que lorsqu’on est riche, on sait qu’être bilingue c’est utile sur le marché du travail…
Et voilà donc « nous »: un peuple de catégories? C’est un gros problème ça, quand on veut supposément construire un pays pour « nous », alors que le Québécois moyen ne sait définir que les catégories qui l’excluent.
Je suis de ceux que mon amère déception face à Charest n’a nullement jeté dans les bras de la nouvelle reine-négresse blanche du Québec. Il était clair pour moi comme pour beaucoup plus de Québécois que prévu que son couronnement n’avait rien de spontané, et tout d’un phénomène médiatiquement orchestré à travers l’ensemble du Canada. Je suis de ceux qui se souviennent de ses prestations aux ministères qu’elle a dévastés, entre autres l’éducation, et qui ont tenté en vain d’informer ces petits jeunes qu’elle a émoustillés de ce qu’ont subi leurs prédécesseurs comme désinvestissement . L’erreur est de croire que le nombre encore grand qui a voté libéral l’a fait par endormissement, par réflexe machinal apeuré ou par mépris pour le peuple d’ici. La plupart de ceux que je connais qui ont continué à appuyer ce parti s’en sentaient captifs, et auraient voulu un choix plus vrai, par exemple un NPD Québec fédéraliste, ou du moins entièrement pragmatique en matière de partage de compétences politiques. Votre propos qui semble avoir pour axiome l’impossibilité d’agir sans d’abord investir toutes ses énergies dans la sempiternelle question identitaire posée de manière non même pas nationale mais mystique, me semble asservi d’emblée à la plateforme péquiste, dont il est clair qu’elle n’a jamais servi en rien les intérêts et les aspirations des citoyens réels du Québec. Ceux-ci se rendent compte beaucoup plus fortement que les médias ne veulent que cette question même les asservit plutôt, quelque parti qu’ils y prennent, ce au grand bénéfice du grand capital canadien mondialisé dont le mode de gouvernement fut toujours le diviser pour régner. Votre préoccupation est d’autant plus dérisoire qu’il est clair que Pauline Marois, non plus qu’aucun de ses alter égos ou concurrents sérieux au sein de son parti, n’a jamais, jamais elle-même cru à la souveraineté. L’opposition appliquante à Neptune au nadir de son quintuple amas planétaire au Bélier, tout comme la chute de Mercure aux Poissons et celle de son Jupiter à son descendant exact, montre que pour elle qui ment tout le temps à tout propos sur tout ce ne fut jamais qu’une drogue à vendre à ceux qu’elle méprise, et dont ne jamais consommer elle-même. La conjonction au degré près de son Soleil à la toute nouvelle planète lointaine Éris (déesse grecque de la discorde qu’elle a vénérée bien avant sa découverte astronomique) montre que son statut de très minoritaire au sein de parlement ne va la rendre que plus dangereuse, plus encline à user de la seule force dont elle dispose vraiment, celle de démarrer à vide des querelles identitaires gratuites en offrant autant de biens imaginaires que possible en tant que pommes de discorde, dans l’espoir de susciter des guerres de Troie dont ramasser les dépouilles avec ses amis pendant que Harper déjà tout souriant les finira et les gagnera. Vous pouvez rire de mon propos, mais sachez que si la langue de bois de cette sorcière ment tout le temps, son miroir céleste, lui, ne ment jamais.