Bon, vous avez peut-être lu le billet de Jérôme Lussier cet après-midi. Eh oui, c’est officiel. Il devient directeur des communications pour la Coalition Avenir Québec et, du coup, il cessera de bloguer ici.
C’est avec une certaine tristesse que j’ai reçu cette nouvelle plus tôt cette semaine. J’aime beaucoup lire Jérôme. Il me manquera.
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Jérôme est arrivé au Voir bien avant la venue de plusieurs nouveaux blogueurs sur notre site plus tôt cette année. C’était un bon contact et c’est devenu un peu, avec le temps, un ami. Il se cherchait un endroit pour écrire dans un média. Je lui ai alors offert un blogue au Voir où il a diffusé sa vision du monde pendant deux ans, jusqu’à aujourd’hui.
On s’est parlé au téléphone cet après-midi. Il m’avait écrit plus tôt cette semaine pour m’annoncer ses nouveaux projets.
– Sais-tu ce qui me fait chier, Jérôme? C’est que lorsque la CAQ va spinner une connerie, je vais être obligé de penser à toi. Ça, c’est le pire. Sinon, je t’encourage. Bonne chance!
Mais encore une fois, je me rends à l’évidence… Lorsque la partisanerie et les spins politiques auront raison de l’amitié, ce jour-là, on sera vraiment foutus. Les cons auront gagné.
Alors bonne chance Jérôme.
L’amitié, ça ne se spinne pas. C’est toujours ça de pris.
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On m’a dit que ça a brassé un peu, cette histoire, sur les médias sociaux aujourd’hui. Jérôme avait déjà une solide réputation d’objecteur de conscience au sein de la gauche 2.0. Même débranché, j’entendais des signaux qui ne trompent pas.
Mon collègue Mathieu a voulu me tenter. Il m’a envoyé une capture d’écran d’un commentaire sur Twitter.
– Ahhh! Je ne veux pas voir ça Mathieu! Je suis débranché moi!
– Ok, désolé…! Mais t’es certain?
– Ah, ok… Vas-y! Allez, montre moi! Je craque! Qu’est-ce qu’on raconte dans le tube numérique?
Il a ouvert son Facebook sur la page du Voir où il venait tout juste de poster un lien vers le billet de Jérôme annonçant son départ pour la CAQ. J’ai lu en diagonale six commentaires, peut-être quatre… Ou peut-être huit.
– Ok, ferme ça. Je m’en masse le coude. Business 2.0 as usual. J’ai mal au foie.
Sans blague, je n’ai rien lu, en fait. Inutile. Je suis assez certain que je pourrais résumer à peu près tout ce qui se dit dans les médias sociaux. Vous me donnez un sujet, et hop, je vous dresse une typologie du commentaire médiasocialisé, sans même y réfléchir. Je sais exactement qui va dire quoi. Dans ce cas-ci, il était question de la CAQ, l’équivalent d’un club de Judas pour les apôtres de la gauche genre Jésus.
Mais bon… Moi, Jérôme, je te remercie! Sincèrement! Quand dans l’avenir on traitera le Voir de média officiel de la gauche caviar subventionnée du Plateau, je pourrai répondre: «Vous blaguez!?! On recrute plutôt chez nous des directeurs des communications pour la CAQ!»… Ça devrait faire la job! Tu ne sais pas ce que ça va me sauver comme boulot!
…Tu vois, notre pire ennemi c’est la certitude et l’ignorance lorsqu’on les présente en même temps. Mais ça, tu le savais déjà. Si tu pouvais apprendre ça à tes nouveaux collègues, ce serait déjà ça de pris. Quoique… Avec un slogan comme «on verra», c’est déjà pas mal pour au moins garder la certitude à distance!
Bonne chance. Sérieusement. Tu en auras besoin. Et moi aussi!
P.S. Chers gens dela CAQ, faites attention à mon ami. Dans l’état où je vous l’envoie, c’est loin d’être un con. Vous avez beaucoup à apprendre de lui. Retournez-le en entier quand vous en aurez terminé s’il vous plait. C’est une pièce unique.
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Pour alimenter ma réflexion sur les deux solitudes, un correspondant, Geoff Agombar, m’envoyait un courriel aujourd’hui à propos de l’English Language Art Nertwork (ELAN), un projet auquel il semble prendre part si j’ai bien compris. «De quoi remplir, m’écrivait-il, toutes ces heures soudainement non-réseautées.». .En effet, cette initiative a donné lieu à la mise en ligne du projet RAEV, Rocognizing Artists: Enfin visibles! qui devrait sans doute susciter notre intérêt et qui se décrit ainsi:
La vision qui sous-tend le projet RAEV réalisé par ELAN est toute simple : les artistes doivent faire partie d’une communauté et les communautés ont besoin d’artistes. Le Québec, loin d’être simple, est un amalgame complexe de communautés aux réalités linguistiques, géographiques et culturelles différentes. La plupart des artistes anglophones du Québec sont bilingues, trilingues ou même polyglottes. La plupart d’entre eux sont natifs du Québec, tout comme les générations qui les ont précédés, tandis que d’autres ont immigré dans cette province alors qu’ils étaient enfants ou choisi de le faire lorsqu’ils étaient adultes pour des raisons aussi nombreuses que variées. Il est surprenant de constater à quel point les histoires des membres du RAEV diffèrent.
Visitez tout spécialement la section vidéo pour y découvrir une série de portraits d’artistes qui offrent une prise de contact avec des gens de talent bien souvent méconnus –ou carrément inconnus- de leurs concitoyens.
http://www.quebec-elan.org/raevs/videoList
Vous avez dit deux solitudes? Il y en a peut-être plus que ça…
Plus de J. Lussier à la CAQ et plus elle se tirera dans les pieds. Bonne nouvelle pour tout adversaire du spectre politique, d’extrême gauche à l’extrême droite.
Au cours des quatre derniers jours, tu as manqué des trucs vraiment importants. D’abord, tu n’as pas vu ma robe pour la première de l’Affaire Dumont. Ni l’annonce que j’ai publiée pour trouver un nouveau proprio pour ma vieille bagnole. Ou celle que j’ai relayée pour un poste volontaire en Haïti. Mais bon, éloignons-nous un peu de mon mur Facebook…
Trois choses passées dans mon fil et qui ont retenu mon attention :
– L’annonce faite par Citoyenneté et Immigration Canada d’imposer le visa aux citoyens de certains pays qui n’étaient pas visés avant.
– Ban Ki-Moon qui parle de la coopération Sud-Sud et de l’attentat contre le Consulat des États-Unis de Banghazi;
– Et sur la page Facebook de mon quartier, mes voisins qui – pour contrer le cynisme dont nous avons fait preuve collectivement dernièrement en nous plaignons de malpropreté et autres enjeux locaux – déclinent toutes les raisons pour lesquelles Hochelaga-Maisonneuve est le plus bel endroit de Montréal (et je suis sérieuse, j’ai moi-même écrit des lignes et des lignes).
Faque c’est ça. Pas très utile hein?
*plaignant