Chère Madame Marois,
Je suis un Montréalais de naissance. On ne se connaît pas. En tout cas, vous, vous ne me connaissez pas. Je vous ai écrit plus tôt cette année à propos de mon duplex et de mes soucis fiscaux. Vous ne m’avez pas répondu mais en tout cas, vous semblez avoir tenu compte de mes doléances. Je profite de la présente pour vous remercier. Mais aujourd’hui, j’aimerais vous entretenir d’un tout autre sujet.
Montréalais que je suis, je ressens un très grand inconfort en regardant ce qui circule dans les médias depuis quelques jours. Surtout en ce qui concerne les manifestations à Montréal et les interventions policières.
Ne vous méprenez pas. Je suis de ceux qui croient qu’il est assez vain de multiplier les manifestations par les temps qui courent. Je suis un con moyen, un con qui a compris qu’au final au moins deux tiers des Québécois ne vous ont pas appuyé alors que vous battiez la casserole lors du printemps dernier. Je vous ai même trouvé habile avec votre sommet sur l’éducation et je persiste à penser que les leaders de l’ASSÉ ont raté une belle occasion de réfléchir lorsqu’ils ont choisi de ne pas s’y présenter. J’irais même jusqu’à dire que la commission Charbonneau et la défaite des libéraux, comment dire, vous donnent un peu de swing politique. Un peu de temps et d’espace.
Mais bon, comme je vous disais, je ressens un profond inconfort en ce moment, alors que je vois certains de mes concitoyens se faire prendre en souricière à l’occasion de manifestations qui n’ont à peu près pas le temps de commencer. Règlement municipal oblige. Certes, à Montréal, il a toujours été interdit de troubler l’ordre sur la voie publique, mais depuis le printemps dernier, il n’est même plus question de troubler l’ordre. Il suffit de vouloir manifester sans remettre son itinéraire au SPVM pour déclencher des arrestations préventives massives. Et mon petit doigt me dit qu’un grand nombre de citoyens qui n’ont pas grand-chose à se reprocher se voient encerclés et bousculés comme de vils criminels.
Enfin… J’exagère presque. Car les vils criminels, vous le savez comme moi, ne se font pas encercler et bousculer. En tout cas, plus ils sont vils et criminels, moins ils sont bousculés. J’imagine que vous écoutez les mêmes nouvelles que moi.
Et c’est là que commence mon inconfort. Pas à cause de la hausse des frais de scolarité, pas à cause du complot global du capitalisme mondial, mais à cause des crosseurs potentiels qui nous gouvernent. À Montréal –comme ailleurs sans doute- une grave crise d’autorité perdure. Le maire a démissionné. La semaine dernière, le directeur général -coupable d’avoir menti en chassant la tête du chef de police!- empruntait le même chemin. Qui gouverne dans ma ville, madame Marois? Qui contrôle les forces de police? Où les policiers prennent-ils leurs ordres? Doivent-ils s’en remettre, sans rendre de compte à quiconque, à un règlement municipal? Ces questions se complexifient quand on sait que la SQ est appelée à intervenir lorsque les situations se corsent. Qui veille à ce que les forces de l’ordre fassent preuve de discernement?
À ces questions s’en ajoute une autre qui a une certaine importance à mes yeux.
Vous, madame Marois, à l’époque où vous tapiez sur votre casserole en marchant dans la rue, c’était quoi, au juste, votre itinéraire?
Madame Marois, vous êtes la première ministre du Québec. Vous êtes donc maintenant la chef du pouvoir exécutif. Or, lors du printemps dernier, vous avez désobéi à une loi. Vous avez marché spontanément lors de manifestations –et certains de vos collègues qui sont désormais ministres et députés ont fait de même- en sachant très bien que vous ne respectiez pas la loi et, à Montréal, le règlement municipal.
Je me demande donc, maintenant que vous êtes élue, maintenant que vous occupez la plus haute fonction politique en cette province, quel est votre itinéraire? Où comptez-vous aller? Quelle est la direction que vous comptez prendre?
Allez-vous accepter que des citoyens soient aspirés dans l’illégalité alors qu’ils font exactement ce que vous faisiez, vous et vos collègues, au printemps dernier?
Comprenez-moi bien. Je suis assez convaincu que les manifestations auxquelles on assiste encore aujourd’hui n’ont pas lieu d’être. Je suis intimement convaincu qu’elles sont menées par des citoyens déçus et qu’on y retrouve un bon lot de n’importe quoi. On manifeste un peu pour manifester, faute de mieux.
Faute de mieux, justement… Or, on est en droit d’espérer mieux.
C’est là que votre rôle devrait commencer. Vous devriez avoir quelque chose de mieux que la rue à proposer. Quels sont vos conseils? Où sont vos initiatives? Qui gouverne, madame Marois? Qui dirige les services de police à Montréal et ailleurs? Quelles sont les règles que ces pauvres bougres portant la matraque et l’uniforme doivent suivre? Allez vous créer des lieux de discussion, des lieux de réflexion? Allez-vous envoyer un message clair aux autorités municipales qui sont en ce moment inexistantes à Montréal? À qui ceux qui tapent sur des innocents doivent-ils rendre des comptes au juste?
Qui gouverne, madame Marois? Prenez bien le temps de soupeser le sens et le poids politique de cette question: Qui gouverne?
Vous êtes la seule à pouvoir répondre. Et devant votre silence, ces travailleurs policiers, tout connement, doivent se contenter de taper du manifestant. Et les manifestants, tout connement, doivent se contenter de manifester et de se faire taper par des policiers. On se souhaite mieux.
Je n’irai pas appuyer les manifestants dans les rues madame. Du moins pour l’instant. Mais si le silence de l’État devait perdurer, j’aurai beaucoup de difficulté à blâmer la rue de faire du bruit pour le combler.
Alors, madame Marois, votre itinéraire, c’est quoi?
Vous attendez quoi au juste pour vous décider à descendre dans la rue, qu’il soit trop tard?
Justement, je ne pense pas que la solution à un problème de société viendra d’une personne, aussi haut placée soit-elle. C’est non seulement illusoire mais naïf. Personne ne manifeste pour rien, ces gens demandent à établir un dialogue de société. Non à se faire materner et dicter quoi faire et penser par un gouvernemaman. Ne sommes-nous pas des adultes?
M. Jodoin,
1- Mme. Marois n’a jamais été instigatrice d’une manifestation. Elle s’est présentée à titre de manifestante.
2- Elle ne dirige pas la SPVM à ce que je sache pas plus que Charest qui a passé une loi répressive!
Remettez les pendules à l’heure…
Non effectivement Mme Marois ne contrôle rien (le contrôle c’est: les banques, les corporations et la mafia)
M. Laroche
1 – Pas besoin d’être instigateur pour être arrêté lors d’une manifestation. ( prend le temps de lire correctement )
2 – Il n’a pas dit qu’elle le dirigeais, le spvm, il se demande qui les dirigent. ( prend le temps de lire correctement )
Remet tes pendules à l’heure…
Réalisez-vous que le conflit n’existe maintenant que dans la tête des quelques centaines d’étudiants qui sont encore sur le choc de devoir payer quelques dizaines de dollars supplémentaires par année afin de pouvoir s’assurer une carrière pour les 50 prochaines années?
Réalisez-vous que l’indexation aura lieu et ce peu importe ce que les marginaux feront, diront ou penseront.
Réalisez-vous que si le PQ n’est pas réélu, la CAQ ou le PLQ risque fortement d’annuler l’indexation afin d’imposer leur propre hausse plus élevée?
Réalisez-vous que les commerçants du centre-ville sont exaspérés par le manque de civisme de nos jeunes d’aujourd’hui? Nos jeunes qui n’ont aucun respect pour de la vie en collectivité, cela ne correspondant à leur agenda personnel.
Cette histoire de conflit étudiant, c’est terminée. Il restera toujours quelques chialeux soi-disant protecteur des droits fondamentaux humains qui vont se plaindre sur Twitter (#ggi). Je les invites à rester sur Twitter ou visiter la Corée du Nord pour savoir qu’est-ce que vraiment que de ne plus avoir de droits.
Bonnes observations de votre part, M. Frank.
Il importe de régulièrement re-préciser des évidences…
C’est contre la privatisation et la marchandisation forcée que les étudiant,es sont encore dans la rue parce que c’est le seul espace public qui reste pour être entendu. Tous les autres lieux refusent de considérer ne serait-ce que d’envisager la fin de la privatisation de nos ressources naturelles et humaines.
Ce n’est pas au étudiant,es à payer pour obtenir un diplôme, c’est aux diplômé,es. Il,elles sont 2,8M contre 400 000 étudiant,es. Les quelques dollars exigés des étudiant,es deviennent quelques sous…
Pourquoi refuser de faire payer les diplômé,es ?
cher Frank, apres la lecture de ta enrichissante exposer je doit me rendre a l’evidence que tu a tout cru dans la bouche! j’ai hate au jour que les meme partis que tu as enumerer coupe dans « ton steak! » bien doree! eux au moins ont le courage de foncée dans une dictature et ne parle plus de frais de scolarité mais bien d’un droit fondamental excuse-moi mais c’est de la repression grace a des idiot de ton genre qui a exagerer sur les droit que tes parent ce sont battu je dit bien tes parent car toi tu ne semble te preocuper seulement de ton nombril vas lire ton journal de montreal et croit toute cette desinformation et chiale apres le pauvre qui ont le courage de defiez ces elues qui font seulement semblant d’écouter pour etre elue. P.S.: je ne suis pas un etudiant mais un citoyens écoeurer de toutes cette merde ca crosse la province a tour de bras ca rit a la TV pis le pauvre monde qui peine a vivre ce font tabasser je croit que tu as des excuse a faire!
Je crois que le « gouvernemaman » est très déplacé. En fait le pouvoir n’a pas de sexe et ce qu’on en fait n’a rien à voir avec le rôle du père ni celui de la mère même si son exercice peut influencer tous les institutions gouvernementales et les opinions de tout un chacun. Il y a des situations, des événements qui se présentent et notre façon d’y réagir dépend en grande partie des forces en présence. Ce qu’il y a de très dommage au niveau des manifestations chez nous c’est qu’elles sont récupérées justement par ces « forces » qui ne sont souvent pas du côté du gouvernement compliquant ainsi son travail tout en neutralisant les messages des manifestants. Je ne vois pas tellement comment une organisation policière qui était tellement du bord des décisions politiques abusives d’un gouvernement libéral pourrait tout d’un coup s’ouvrir à « autre chose » quelque soit les souhaits de la population à leur égard. Il faudrait peut-être poser la question et faire une étude « très approfondie » des résultats. À mon avis s’il y a un pouvoir à acquérir c’est là qu’il se trouve. Et Harper sera sûrement là avec ses troupes pour attendre les résultats… Vive la démocratie!
« Réalisez-vous », Frank, que ce règlement abusif ne vise pas que les étudiantEs, mais toute la population québécoise, si jamais il s’étendait à toutes les municipalités, alors que des gens qui tiennent votre discours auraient le pouvoir de l’imposer ?
« Réalisez-vous », Frank, que parmi vosdits « quelques chialeux marginaux » se trouve le Barreau du Québec qui a émis un avis à cet effet ? (2012-05-16 – http://bit.ly/14j7Jgk) En voici quelques extraits pertinents :
» Le Barreau du Québec s’interroge au sujet de l’obligation de fournir aux corps policiers l’itinéraire que suivra la manifestation, regroupement, etc. sur l’espace public. Qui aura cette obligation? Est-ce que chaque manifestant serait coupable d’avoir enfreint le règlement si l’itinéraire n’est pas divulgué? » […]
« … de l’avis du Barreau du Québec, l’obligation de divulguer à l’avance « le lieu exact et l’itinéraire » d’une manifestation peut constituer, en certaines circonstances, une restriction trop importante à la liberté de réunion pacifique garantie par les articles 2c) de la Charte canadienne et 3 de la Charte québécoise. »
[…]
» D’autre part, cette obligation fait en sorte de limiter, voire d’empêcher la formation de manifestations spontanées dans le cadre de conflits de tout ordre, dont les conflits de travail, ce qui porte entrave au droit à la liberté d’expression et d’association. Finalement, en plus de judiciariser les participants à des manifestations spontanées ou sans itinéraire approuvé, cette disposition aura un effet dissuasif en amont sur certaines personnes ou groupes qui pourraient choisir de ne pas manifester dans ces contraintes, ce qui entrave encore une fois la liberté d’expression. «
Que dire qui n’a pas déja été dit?Je comprend qu’il y ait des gens de gauche et des gens de droite et même de centre.Mais la gauche caviar au Québec,je ne suis plus capable.Quand je pense qu’Agnès Maltais veut couper l’assistance sociale aux toxicomanes,je me dis qu’on se dirige droit dans un mur au Québec.Tant qu’à avoir une gauche caviar,je préfère la droite.Pauline Marois,je n’ai pas confiance en elle,elle veut le pouvoir ,un point c’est tout!Elle ne veut surtout pas plaire aux étudiants mais à la majorité de la population qui ne veut pas payer pour les étudiants.Les Québécois sont des capitalistes ,ils veulent gagner de l’argent mais ne pas contribuer au bien commun.
M. Bélanger:
Vous commencez mal. Vous dites règlement abusif? Statuer par quel Cour? Vous sembler utiliser cet adjectif comme étant un fait, alors que ce n’est très subjectif.
Le Barreau émet ce genre d’avis sur un paquet de sujet, mais tant que la Cour ne tranche pas, il ne s’agit que d’une opinion rien de plus. Vous faites l’erreur de prendre ça pour de l’or.
Si ce règlement est si draconien, dire barbare, la Cour Suprême n’aura aucun problème à le juger anti-constitutionnel.
Entre temps, votre opinion vaut aussi cher que la mienne.
À lire certaines personnes, j’ai l’impression de vivre en Irak à quel point a police nous brutalises et nos droits sont bafoués.
Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas ENCORE rendus à l’état de perte de droit de l’Irak ou de la Corée qu’il faut pour autant accepter la perte de droits qui est actuellement en train de s’effectuer. Parce qu’une fois que nous seront effectivement rendus au niveau de la Corée, il sera rendu beaucoup trop tard pour se lever et protester : nous n’en auront plus le droit parce que nous l’auront bêtement laissé se faire abolir.
Les droits que nous avons ne sont pas acquis définitivement, ceux qui tirent les ficelles derrière le gouvernement, ceux que nous n’avons PAS élus, ceux qui se soucient uniquement de leur gain en capital au mépris des véritables besoins de la population ; ceux-là sont près à tout pour que nous perdions la capacité de nous éduquer, de nous informer et SURTOUT de protester contre leurs manigances. «Travaille, consomme, pis ferme ta gueule !» C’est ni plus, ni moins ce qu’ils veulent de nous et ils veulent nous y contraindre autant que possible.
Étudier ne permet pas seulement de « trouver une job », trouver une sacro-sainte « job payante » ne demande pas nécessairement de longues études. Les études post-secondaires permettent entre autre de développer une pensée critique et d’analyser des phénomènes et des concepts plus complexe. C’est pourquoi certains ont tout intérêt à ce que ce « privilège » soit réservé à une portion restreinte de la population qu’on appelle l’élite ou à pousser les gens les moins aisés à s’endetter lourdement. Ceux-ci, forcés de travailler à rembourser leurs emprunts, n’auront pas le temps de protester contre cette arnaque financière : les pauvres qui s’endettent paient leurs études plus cher à cause des intérêts que ceux qui peuvent les payer « cash ».
Les seules personnes qui bénéficient vraiment d’une hausse des frais ou d’une « indexation » sont donc les banques et les recteurs qui se paient des privilèges à même la poche des étudiants et des contribuables.
Monsieur, lorsque le Barreau se prononce, il n’émet pas des opinions en l’air. Le Barreau se base sur des décisions judiciaires ou la doctrine qui fait l’objet du règlement ou du projet de loi. En ce sens, son opinion vaut beaucoup plus que la vôtre qui est basée sur du vent.
Est-ce quelqu’un pourrait m’expliquer quelles raisons il y a , à ne pas fournir l’itinéraire lors des manifestations ? Je serai toujours pour le droit de s’exprimer , de manifester et de contester ! Mais en quoi les manifestants sont-ils brimés dans leurs libertés d’expressions en fournissant l’itinéraire? À part être protégés d’une confrontation avec un groupe d’opinion opposé . Y a t-il moyen de manifester sans bloquer les routes clés qu’utilisent la majorité de la population, particulièrement à certaines heures ! trafic , récupération des enfants à la garderie ou au service de garde etc. !!
Bonsoir Manon,
Je vous invite à lire et à entendre les explications de Me Louis Masson qui était le président du Barreau du Québec en mai 2012. Elles se trouvent dans mon dernier commentaire et pourraient répondre à quelques-unes de vos questions. Salutations cordiales, Louis Bélanger – 2013-03-26
Effectivement un politicien ne devrait pas être présent lors d’une manifestation illégale nii elle ni Kadir etc Et son itinéraire est oas mal dicté par les autres parties car ils sont MINORITAIRE.
Comme le chantait Louis Laberge, « Un coup d’matraque ça frappe en tabarnak! »
Frank, descendez donc dans la rue recevoir un coup de matraque, et seulement ensuite vous reviendrez nous dire que la police du SPVM ne brutalise pas, ok?. Et lâchez-nous avec l’Irak franchement!
Mme Marois ne regarde plus les petits citoyens! Même lors de ses discours,il y a une partie d’elle-même qui susurre: Je suis la première femme élue au Québec,Regardez moi, Regardez moi!!! Son regard est plus avide que celui de Charest.
À Paris ce ouiquenne, il y a eu, selon la police près de 400 000 manifestants qui ont voulu forcer l’entrée des champs-Élysées, à partir de la Place de l’Étoile. C’était la manifestation «Manif pour tous!» contre la loi sur le mariage gai. Trajet là aussi non déclaré. Il y a eu de la casse…
Quelques dizaines d’arrestation. Deux cents interpellations. Pas d’amendes an vue. Seulement une nuit ‘au poste’ pour les arrêtés.
On n’est pas en situation proto-fascisante comme ici.
Bonsoir Frank,
Je me suis donné la peine de « sortir de ma subjectivité » — celle que vous critiquez dans votre réponse à mon premier commentaire — en citant l’avis du Barreau de mai 2012.
Il m’apparaît que vous ne vous êtes pas donné la peine de le lire. Si vous l’aviez fait, la référence à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme ne vous aurait pas échappé:
« …disperser celle-ci [une manifestation pacifique] au seul motif que l’obligation
de déclaration préalable n’a pas été respectée et sans que les participants se
soient comportés d’une manière contraire à la loi constitue une restriction
disproportionnée à la liberté de réunion pacifique. »
Et le président du Barreau de poursuivre :
« …cette obligation [de fournir l’itinéraire] fait en sorte de limiter, voire d’empêcher la formation de manifestations spontanées dans le cadre de conflits de tout ordre, dont les conflits de travail, ce qui porte entrave au droit à la liberté d’expression et d’association. Finalement, en plus de judiciariser les participants à des manifestations spontanées ou sans itinéraire approuvé, cette disposition aura un effet dissuasif en amont sur certaines personnes ou groupes qui pourraient choisir de ne pas manifester dans ces contraintes, ce qui entrave encore une fois la liberté d’expression. »
La « restriction disproportionnée », c’est ce que j’ai appelé, dans ma subjectivité,
un « règlement abusif ». Avez-vous une meilleure expression objective à me suggérer?
Par ailleurs, vous ne semblez pas prendre très au sérieux un avis du Barreau. Qui êtes-vous et qui serais-je pour en amoindrir l’importance ? Ni vous ni moi ne sommes juristes et, en cas d’incompétence, il m’apparaît judicieux de s’abstenir d’une appréciation adverse non étayée.
Enfin, l’été dernier, j’étais tellement inquiet de voir comment on ficelait le projet de loi 78 — future Loi 12 qui a été abrogée par le PQ dès son arrivée au pouvoir — que j’ai suivi de très près le comportement du président du Barreau, Me Louis Masson. Il vous intéressera peut-être de l’entendre s’expliquer dans une entrevue de 6 minutes accordée à la SRC, quelques heures avant l’adoption de l’infâme projet 78 — vous m’excuserez d’appeler un chat un chat. Suivez bien le verbal et le non-verbal du bâtonnier et vous constaterez qu’il n’en pense pas moins. Pour vous aider, la transcription que j’ai effectuée le plus rigoureusement possible apparaît dans la description du clip vidéo. [http://bit.ly/W33s8i]
J’en reprends ici quelques passages significatifs :
CF – Qu’est-ce qui vous inquiète le plus dans cette loi spéciale?
LM – Une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens québécois. Cette loi vise bien plus que les casseurs, bien plus que les étudiants. Elle affecte toute la population dans ses droits les plus fondamentaux, droit de manifester, liberté d’association.
[…]
Le droit de manifester paisiblement, c’est le droit de déranger et de faire valoir notre opinion également, de manière à bien la faire entendre, et lorsque les citoyens ne peuvent plus, sans crainte de représailles importantes, manifester paisiblement, le Barreau ne peut pas demeurer insensible à ce type de préoccupation.
[…]
Par exemple, sur la liberté de manifester paisiblement, on exige, sous peine d’illégalité, on exige d’indiquer bien à l’avance le détail de l’itinéraire, de telle sorte que tout changement en cours de route est susceptible de frapper d’illégalité une manifestation. Alors, comment voulez-vous qu’une personne raisonnable, sensée et paisible, qui participe à une telle manifestation, puisse avoir la certitude que, par exemple, on ne bifurquerait pas, que, par exemple, la manifestation ne changerait pas son lieu de destination, et alors se retrouver en état d’infraction? En pratique, il n’y a pas un citoyen paisible, à partir de maintenant, qui va aller manifester, de crainte de se retrouver assujetti à de graves sanctions.
[…]
C’est très préoccupant. Nous craignons que de telles dispositions ne laissent dans le tissu démocratique du Québec des cicatrices qu’il serait bien difficile de corriger dans l’avenir. »
En terminant, Frank, j’admets que nous avons la « chance », à l’évidence, de ne pas nous « trouver en Corée du Nord ». M’accorderez-vous, en retour, que c’est grâce à des gens qui ont le courage de leurs principes concernant les droits de la personne, comme l’a manifesté le bâtonnier d’alors, que nous pouvons préserver cette « chance »?
bravo Louis d’éclairer le cerveau de frank, il ne s’apercoit meme pas que ce n’est pas grace a des gens comme lui que le quebec a pus avancé par ca parresse (car ce qui semble le deranger le plus c’est son bien-etre) et de son jugement ( quand il traite les gens de margineaux) ne perd meme pas ton temps avec lui il ne fait que s’écouter et il vit sur ca planete dorée il est du genre a pensée qu’il a reussi dans la vie mais il a profiter des acquis que d’autre ce sont battu parce qu’a l’écouter il n’a pas fait grand chose, il a la meme mentaliter que p.marois » tout le monde sont des trou-du-cul sauf lui! »
Je pense comme plusieurs que l’obligation de fournir l’itinéraire des manifestations ne brime pas la liberté de manifester.
Les arguments du président du Bareau cité sont très discutables. Il est sûrement bien difficile de rassembler beaucoup de monde dans des manifestations ‘spontanées’, elles sont donc bien rares. Et si les organisateurs donnaient leur itinéraires en début de manifestation, il est probable que le retard dans la déclaration serait souvent toléré.
Comme a souvent été tolérée l’absence totale de déclaration de l’itinéraire.
Il est évident que les organisateurs de manifestations font de la provocation. Ils obligent les autorités à employer la contrainte pour appliquer la règlementation, et obtiennent ainsi des situations difficiles qui choquent et provoquent des réactions comme celles de Mr Simon Jodoin.
Tout ce vacarme carrérougiste se prolonge et exaspère, à la fin!!
Deux observations:
primo: la preuve que ça niaise dans les coins, de plus en plus d’avocats s’en mêlent et nous emmêlent. Si j’étais à la place des anarchistes, en lisant les avis calculés de tous ces juristes dans le VOIR, je me poserais la question suivante: est-ce que par hasard ces plaideurs ne chercheraient pas à défendre une idéologie bien davantage que des citoyens? Si oui, ne peut-on pas penser que les dits citoyens ne sont alors que de vulgaires et commodes faire-valoir??
Deuzio: À mesure que l’indignation se ratatine et se confine à l’intérieur d’un carré rouge de colère de plus en plus agité, est-il possible d’imaginer une suite historique beaucoup moins drôle? Dans les nouvelles, dernièrement, on nous annonçait l’arrestation d’un jeune homme, un anarchiste soit-disant, en possession d’explosifs…
c’est quoi, la suite??
À lire : « Liberté de réunion pacifique: leadership politique recherché ». » Il y a quelque chose de troublant au royaume des libertés fondamentales au Québec. » De Josée Legault [http://bit.ly/100XhWg] Tout est là !
Cher monsieur Jodoin,
Je suis Québécoise de naissance. On ne se connait pas. En tout cas vous ne me connaissez pas.
Je vos connais à travers vos articles. Je n’ai jamais pris la peine de vous répondre mais cette fois -ci c’est plus fort que moi. C’est de loin l’article le plus fort que vous avez écrit.
Il vous faudrait l’envoyer à l’assemblée nationale. À Madame Marois elle-même
J’admire madame Marois parce qu’elle n’a jamais lâché prise et qu’elle est la première femme PM.
Mais, elle devrait abolir cette loi de donner l’itinéraire!!! Non à la violence! Soit, mais à la répression comme on le voit. À peine 5 minutes dans la rue et te voilà aveugle d’un oeil pour la vie.
Oui, c’est M. Charest qui a laissé pourrir mais mad. Marois regarde la pourriture d’un oeil indifférent.
C’est elle et elle seule qui a le POUVOIR de laisser manifester lesQuébécois et Québécoises.
La violence de la police devrait être réservée à ceux qui font des actions violentes.
Madame Marois, je ne crois plus en elle.
Merci monsieur Jodoin pour cet article.
Hélène Magnan
Québec