Voilà qui est fascinant. J’en fais ma blague du jour.
Lise Ravary écrivait hier, dans un billet à propos des « idiots utiles » de l’Islam (c’est moi qui souligne):
« Ce matin, Point de bascule nous apprend que le directeur du musée des religions du monde de Nicolet, Jean-François Royal, se serait associé à Tariq Ramadan et aux Frères musulmans, via la Muslim Association of Canada, pour présenter une conférence universitaire UdeM/McGill en 2011, prônant l’interdiction de la critique des religions. La Muslim Association of Canada sert de vitrine pour les Frères musulmans au Canada. Ils sont responsables de la certification halal et contrôlent des écoles musulmanes ainsi que des mosquées.
Au cours de cette rencontre, tenue dans un temple du savoir et de la pensée critique, on a approuvé une résolution qui mènerait à l’interdiction de la critique des religions. L’article 12.4 de la Déclaration universelle des droits de la personne par les religions du monde adoptée par la conférence de Montréal déclare que «Chacun a le droit que sa religion ne soit pas dénigrée dans les médias ou dans les maisons d’enseignement». »
Remarquez ici le tour de prestidigitation!
D’une déclaration affirmant le droit de ne pas voir sa religion « dénigrée », Lise Ravary conclut à une « interdiction de critiquer »…
Comme si « dénigrer » et « critiquer » étaient des synonymes dans son esprit…
…Je ne sais pas, alors, s’il faut parler d’esprit critique ou d’esprit dénigrant.
Cela pourrait peut-être nous donner un indice de l’état lamentable du débat public et de la pensée critique en cette époque un peu floue où tout peut signifier n’importe quoi. Si on confond « dénigrer » et « critiquer », nous devons, je le crains, conclure à une chute inquiétante du discernement.
On peut bien remettre en question ce prétendu droit à ne pas être dénigré (dénigrer, signifie « noircir » et équivaut en quelque sorte à de la diffamation, comme dans « noircir une réputation »). Il me semble effectivement sain que les médias et les institutions d’enseignement ne s’appliquent pas à « noircir » les croyances de tous et chacun… Ce serait justement l’envers de la critique.
Mais quoi qu’il en soit, conclure que s’interdire de dénigrer signifie tout bonnement « interdire de critiquer », c’est simplement burlesque.
bonne conclusion. lise ravary donne dans la chronique burlesque.
S’il est interdit de dénigrer, il est par le même fait interdit de s’en moquer, et donc de faire des blagues, de la caricature ou de l’humour (qu’il soit de bon goût ou pas).
Monsieur Jodoin, je ne vous crois pas contre la liberté d’expression… c’est pourtant ce que vous écrivez noir sur blanc dans ce texte : il est normal de vouloir interdir les moqueries contre les religions selon vous.
Pas fort.
Pour bon nombre d’adeptes religieux, toute critique est vue comme du dénigrement.
« Comme si « dénigrer » et « critiquer » étaient des synonymes dans son esprit… » C’est définitivement synonyme dans son esprit… Si au moins elle critiquait les gens qui méprisent, mais elles méprisent les gens qui critiquent!!!!
Super, donc si on veut faire censurer des opinions politiques j’ai juste à dire que c’est du dénigrement et pas de la critique.
Encore une fois du grand Simon Simon Jodoin. On voit bien que lui il ne possède pas de piscine.
P.-S. Je trouve que ce texte dénigre Mme Ravary.
Pour beaucoup de religieux, la moindre critique de leur religion est un dénigrement inacceptable.
Cette charte des droits religieux est acceptée par tous les islamistes de la terre. C’est donc que ça doit faire leur affaire.
Et n’oubliez pas que si cette charte est acceptée, il deviendra difficile de critiquer la religion Catholique. J’espère que vous y avez pensé.
Voici la définition que donne le Larousse aux mots « critiquer » et « dénigrer »:
Critiquer (première définition):
« Porter sur quelqu’un, quelque chose un jugement défavorable en en faisant ressortir les défauts, les erreurs, etc. ; blâmer, désapprouver, censurer, condamner (…). »
Dénigrer:
« Attaquer la réputation de quelqu’un, le noircir, chercher à le rabaisser ; discréditer, décrier quelque chose, parler avec malveillance de quelque chose ou de quelqu’un ; calomnier (…). »
Vraiment, vous ne voyez pas en quoi un article qui interdit le dénigrement des religions risque de mener à l’interdiction de la critique de celles-ci? Y a-t-il une si grande différence entre le fait de souligner les défauts d’une religion et « noircir » sa réputation? Qui décidera si un discours est « critique » ou « dénigrant »? La personne qui s’estime offensée dans ses croyances?
Prenez l’islam. J’ai lu le Coran et des centaines de hadiths et je me demande si c’est vraiment une si mauvaise chose que de dénigrer une religion qui autorise l’esclavage, la loi du Talion, la polygamie, la violence conjugale, le mariage avec des fillettes, la guerre et le pillage contre les non musulmans qui refusent la conversion, le viol des captives de guerre, l’amputation des voleurs (sauf les pillards évidemment), le fouet pour punir la fornication et la lapidation pour punir l’adultère.
Comment une personne saine d’esprit et traitant tout les humains sur un même pied d’égalité, sans égard au sexe ou à la religion, peut-elle faire autrement que de dénigrer une religion pareille?
Pour les islamistes, il suffit de dire qu’Allah n’existe pas ou que Muhammad (Mahomet) n’était pas un prophète pour être considéré comme un blasphémateur. Ne parlons même pas de représenter ce dernier…
« Comment une personne saine d’esprit … peut-elle faire autrement que de dénigrer une religion pareille? ». Pourtant le texte que vous avez écrit juste au-dessus, n’est-ce pas une critique de l’islam que vous venez de faire ? Vous voyez bien que ce n’est pas si difficile que cela après tout.
@Minona,
J’approuve entièrement votre point de vue. Chacun devrait avoir le droit de critiquer les religions et non seulement de les critiquer, mais même de les dénigrer de la manière la plus offensante, lorsque leurs adhérents eux-mêmes offensent (voire tuent) quotidiennement et sans se gêner le moins monde les agnostiques, les athées, les femmes, les homosexuels, les adeptes de religions rivales, et plus généralement toute personne qui se range à leurs yeux parmi les infidèles. «Vous m’avez offensé», répètent-ils tous en chœur. Le bel argument! Je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici ce propos du comédien Stephen Fry tenu lors d’un débat avec Christopher Hitchens sur le thème du (droit au) blasphème :
«It’s now very common to hear people say, «I’m rather offended by that.» As if that gives them certain rights. It’s actually nothing more than… it’s simply a whine [une pleurnicherie], no more than a whine. «I find that offensive.» It has no meaning, it has no purpose, it has no reason to be respected as a phrase. «I’m offended by that.» Well, so fucking what?» (http://www.youtube.com/watch?v=Sj73F3bgLfE, 1:27-1:55). (Pour le débat dans son intégralité : (http://www.youtube.com/watch?v=hHC6HrJuoDU ou http://blogs.guardian.co.uk/culturevulture/Blasphemy.mp3.)
J’ajouterai seulement que vos pertinentes remarques, Minona, s’appliquent aux chrétiens tout aussi bien qu’aux musulmans. C’est d’ailleurs bien ainsi que l’entendaient les Hiérosolymitains et les Athéniens d’esprit sceptique au temps de Saint Pierre et de Saint Paul, si l’on en croit ces deux passages du Nouveau Testament :
1. «[Le jour de la Pentecôte, les apôtres reçurent le Saint-Esprit avec le signe de parler en d’autres langues, et le peuple réuni fut très touché.] Mais d’autres disaient en se moquant : «Ils sont pleins de vin doux.» Or Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix et leur déclara : «Ces hommes ne sont point ivres, comme vous le supposez.» (Actes des Apôtres II, 13-15).
2. «Pendant que Paul les attendait à Athènes, […] il discutait tous les jours sur l’Agora avec ceux qui se trouvaient là. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Les uns disaient : «Que veut dire ce discoureur?» D’autres, parce qu’il annonçait Jésus et la résurrection, disaient : «Il semble qu’il annonce des divinités étrangères.» Alors ils l’attrapèrent et le conduisirent à l’Aréopage en disant : «Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement que tu apportes? En effet, tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela veut dire. […] Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent et les autres dirent : «Nous t’entendrons là-dessus une autre fois.» Ainsi Paul se retira du milieu d’eux.» (Actes des Apôtres XVII, 16-20, 32-33).
Question à M. Jodoin : ces juifs incrédules de Jérusalem et ces philosophes moqueurs d’Athènes s’appliquaient-ils à DÉNIGRER le christianisme naissant ou seulement à le CRITIQUER? Subtile distinction…
Quoi qu’il en soit, les chrétiens me semblent mal placés pour se plaindre d’être en butte aux moqueries des incroyants. Après tout, leur Divin Maître les en avait déjà charitablement prévenus : «Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom.» (Évangile selon Saint Luc, XXI, 17).
Voici pour finir un monologue sur Jésus dit par Rowan Atkinson (plus connu par son personnage de Mister Bean) : http://www.youtube.com/watch?v=L5e-1sBM9FE. Chacun jugera s’il s’agit là d’une critique ou d’un dénigrement, voire peut-être d’un blasphème indigne d’être diffusé par le Voir ou par tout autre médium soucieux de respecter les croyances de tous et chacun.
@Marc Sauvageau
« Pourtant le texte que vous avez écrit juste au-dessus, n’est-ce pas une critique de l’islam que vous venez de faire ? »
Et si j’avais ajouté que l’islam est une religion violente, discriminatoire, misogyne et suprématiste? Mon commentaire serait-il encore considéré comme une critique ou aurais-je subitement basculé dans le rang des adeptes du dénigrement? La ligne est mince et tout le monde ne la trace pas au même endroit.
Non seulement je crois que j’ai le droit d’ajouter un jugement de valeur à mes arguments pour critiquer une religion mais je crois qu’une personne devrait avoir le droit de porter un jugement sur une religion sans le soutenir par le moindre argument. Ce n’est pas un comportement que j’encourage ni que je trouve intelligent mais il doit être permis de le faire.
Le Petit Robert définit le mot «dénigrer» comme suit : «S’efforcer de noircir, de faire mépriser (qqn, qqch.) en attaquant, en niant les qualités.» Armé de cette définition, M. Jodoin conclut que les médias devraient s’abstenir de dénigrer, c’est-à-dire de noircir, les croyances de tous et chacun. Une telle position rejoint en substance celle du Sénégalais Babacar Ba, ambassadeur de l’Organisation de la Conférence islamique à Genève, qui définit la diffamation des religions comme «le fait de stigmatiser, de mettre sous forme de stéréotypes les valeurs et principes de l’Islam et mettre les musulmans en situation de défensive, en critiquant leur comportement, leur nature (sic), leurs valeurs.» (http://marcovichnews.canalblog.com/archives/2009/03/27/13208012.html). Messieurs Ba et Jodoin confondent allègrement l’attaque vis-à-vis des idées, croyances et symboles religieux d’une part, et l’attaque vis-à-vis des personnes ou encore la discrimination fondée sur la religion, d’autre part. Même en admettant que le dénigrement des religions est un «abus» de la liberté d’expression, comment cela pourrait-il constituer une atteinte à la liberté de religion? Par ailleurs, est-il possible de «diffamer» une religion, une doctrine, une philosophie, ou tout autre système de croyance ou d’interprétation du monde? Pour le dire autrement, peut-on «diffamer» le Père Noël, la Fée des dents ou le Bonhomme sept-heures?
Acceptons néanmoins, à titre d’hypothèse, le bien-fondé du point de vue de M. Jodoin basé sur le distinguo entre «dénigrer» et «critiquer». Cela entraîne comme conséquence un certain nombre d’obligations, en matière de censure, dont j’aimerais donner ici quelques exemples. Voici donc une liste non limitative d’auteurs, certains fort connus, dont nos médias devront dorénavant s’interdire de reproduire les propos impies. (J’ai volontairement écarté toute citation hostile à l’islam pour me concentrer sur une religion dont les adeptes sont généralement moins chatouilleux face à la critique et/ou au dénigrement voire à l’insulte la plus grossière.)
– Celse (philosophe romain, IIe siècle) : «Celui auquel vous avez donné le nom de Jésus en réalité n’était simplement que le chef d’une bande de brigands dont les miracles que vous lui attribuez n’étaient que les manifestations effectuées selon la magie et les tromperies ésotériques. La vérité est que tous ces prétendus faits ne sont que des mythes que vous-mêmes avez fabriqués sans néanmoins réussir à donner à vos mensonges une teinte de crédibilité.» L’auteur s’efforce de faire mépriser les chrétiens en tant que menteurs, fabulateurs, trompeurs et brigands. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Celse.
– Michel de Montaigne (1533-1592) : «C’est aux chrétiens une occasion de croire, que de rencontrer une chose incroyable.» L’auteur attaque les chrétiens en les dépeignant comme des jobards. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Montaigne.
– Voltaire (1694-1778) : «Non, si vous voulez rendre la religion chrétienne aimable, ne parlez jamais de martyrs; nous en avons fait cent fois plus que les païens.» L’auteur noircit le christianisme qu’il juge plus sanguinaire que le paganisme. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Voltaire.
– Arthur Schopenhauer (1788-1860) : «Les fruits du christianisme? Guerres de religion, boucheries, croisades, inquisition, extermination des indigènes d’Amérique et introduction des esclaves africains pour les remplacer.» L’auteur cherche à noircir le christianisme en niant ses qualités pour retenir seulement ses crimes. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Schopenhauer.
– John Stuart Mill (1806-1873) : «Le nec plus ultra de la perversité est concrétisé dans ce qui est généralement présenté à l’humanité comme le credo du christianisme.» L’auteur tâche de noircir le christianisme en le décrivant comme intrinsèquement pervers. Donc il DÉNIGRE le christianisme. Conclusion : il faut interdire John Stuart Mill.
– Charles Darwin (1809-1882) : «Je ne parviens guère à voir comment quelqu’un pourrait souhaiter que le christianisme fût vrai; car s’il en est ainsi, le langage pur et simple du texte semble indiquer que les hommes qui ne croient pas, et cela inclurait mon père, seront éternellement punis. Et c’est là une doctrine condamnable.» L’auteur s’applique à noircir le christianisme en mettant abusivement l’accent sur sa conception de l’Enfer. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Charles Darwin.
– Pierre Larousse (1817-1875) : «Christianisme : La plus «parfaite des religions» est en train de mourir tout doucement, comme le soleil qui se couche, et en voyant la vie abandonner ce merveilleux organisme, on oublie les maux qu’il a causés, pour ne se souvenir que de ses bienfaits.» L’auteur nous engage avec ironie à oublier les qualités du christianisme pour nous souvenir avant tout de ses défauts. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Pierre Larousse.
– Mark Twain (1835-1910) : «La plupart des gens sont troublés par les passages des Écritures qu’ils ne comprennent pas. Pour ma part, je remarque que les passages qui me perturbent toujours sont ceux que je comprends.» L’auteur attaque les Écritures chrétiennes en suggérant qu’elles sont soit incompréhensibles, soit choquantes. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Mark Twain.
– Bertrand Russell (1872-1970) : «J’affirme, en pesant mes termes, que la religion chrétienne, telle qu’elle est établie dans ses églises, fut et demeure le principal ennemi du progrès moral dans le monde.» L’auteur noircit le christianisme auquel il dénie toute qualité au point d’y voir le plus grand fléau de l’humanité. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Bertrand Russell.
– Luis Bunuel (1900-1983). Le film L’Âge d’or (1930) met en scène «quatre scélérats» venant de célébrer «la plus bestiale des orgies» et sortant du château de Selliny, lieu du crime. Parmi eux, le duc de Blangis, «premier et principal des quatre organisateurs», est doté de l’apparence physique de Jésus-Christ. Mieux : «Le duc de Blangis est évidemment le Christ» (extraits de la brochure-programme de 1930). Le cinéaste attaque donc le christianisme en représentant son fondateur sous les traits d’un acolyte du marquis de Sade. Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Luis Bunuel.
– Michel Onfray (1959-). Le philosophe a attaqué les raëliens sur un ton méprisant en les décrivant publiquement comme une «tribu de demeurés» et leur chef Raël comme un «crétin sidéral». Donc il DÉNIGRE cette religion. Conclusion : il faut interdire Michel Onfray.
J’incite M. Jodoin à poursuivre cette énumération pour le bénéfice et l’édification de nos médias.
Mr Jodoin
Le plus drôle, est que, dans vote chronique d’aujourd’hui, vous revenez sur le fait que vous avez été oblige de retirer un lettre qui critiquais Radio X sous peine d’être poursuivi, et vous semblez en avoir gardé une petite crotte sur le cœur, bien que vous affirmez le contraire
Vous allez garder entièrement le droit de critiquez toute les religions si une loi anti blasphème est adopter, mais que pensez-vous qu’il va arriver. Exactement la même chose qu’avec Radio X , la même chose qui est arrivé à Djemila BenHabib parce qu’elle a eu le malheur de commenter sur une école musulmane ( Voir le blogue de Mathieu Bock Cote, JDM , 24 mai , http://blogues.journaldemontreal.com/bock-cote/general/djemila-benhabib-un-proces-ideologique-et-politique/ )
C’est déjà arrivé ici même, souvenez-vous de la pièce de théâtre Les Fées ont soif.
Il y a des groupes religieux qui n’entendent pas à rire et ont des moyens quasi illimites, et ce ne seras pas bien long que vous devrez aller expliquer à un juge la différence entre dénigrer et critiquer, à vos frais, bien sur
@Monsieur Ducharme et autres,
Ce que vous rapportez, monsieur Ducharme, confirme simplement que la possibilité d’être poursuivi existe déjà et que les règles en vigueur en matière de diffamation peuvent être appliquées. Ce que vous craignez existe déjà au moment où nous nous parlons.
Personnellement, je ne dis nulle part qu’une telle charte devrait faire office de texte de loi ni même qu’on devrait interdire le dénigrement.
Ce que j’avance, c’est qu’il m’apparaît sain que les médias et les institutions d’enseignement ne s’appliquent pas à dénigrer mais bien à critiquer.
Or, la différence est majeure. La critique est un exercice d’intelligence qui a pour but de distinguer le vrai du faux, le juste de l’injuste, afin d’appuyer un jugement de valeur. Cette critique peut être sévère, dure, cruelle à la limite, mais elle sera toujours le fruit d’une analyse. D’ailleurs, pour corriger ce qui a été avancé à l’aide d’une définition partielle, la critique ne mène pas nécessairement à un jugement négatif.
Si, comme je le lis plus haut dans les interventions de quelques uns, nous abdiquons nous même en confondant critiquer et dénigrer, aussi bien dire que tout est perdu.
Ce que nous devons répondre face à tous les zélotes dépourvus d’esprit critique -et défendre sérieusement- c’est justement que le jugement de valeur que nous portons sur leurs croyances n’est pas motivé par un simple désir de dénigrement, mais bien plutôt le fruit d’une analyse critique. Si pour nous c’est du pareil au même, c’est qu’ils ont déjà gagné…!
Que disons-nous, au juste, lorsque nous avançons que dénigrer et critiquer sont des synonymes ou encore que le dénigrement est l’aboutissement normal de la critique? Ne sommes-nous pas nous même en train de dévaloriser l’esprit critique?
Au plaisir et bonne journée!
S.
Il y a des idiots utiles… et il y a des idiots tout court!
CHER SIMON ET CHERS LECTEURS ET COMMENTATEURS, VOICI UN TEXTE RÉCEMMENT ENVOYÉ À QUELQUES MÉDIAS:
*****Non à l’islamophobie! Non au silence!*****
Faire publier ce texte ne sera assurément pas chose facile. Le vertuisme et la rectitude (je préfère «correctitude) intellectuelle font parfois en sorte que les citoyens appartenant à la majorité (French Canadians et Québécois dits de souche ou «pure laine») sont invités à se taire. La parole est confiée aux immigrants ou immigrés et aux victimes de toutes sortes.
Je commence avec une note positive. Depuis quelques années je me déplace en marchant, en prenant l’autobus ou le métro et en prenant une pléthore de taxis, ce qui s’est accentué depuis un an et demi puisqu’une odieuse maladie m’oblige à marcher avec une canne.
Ce qui me ravit, c’est que les chauffeurs de taxi sont, dans une proportion d’au moins 90%, des personnes accueillantes et agréables. Je vois et découvre une merveilleuse palette d’horizons différents grâce à ces personnes d’origine haïtienne, maghrébine, africaine, latino-américaine et asiatique. Un jour, un chauffeur d’origine tunisienne (que je connaissais un peu) trouvait que j’allais très loin (Hôpital du Sacré-Cœur) et qu’il arrêterait son compteur à un moment donné, ce qu’il a fait.
J’ai un grand respect pour les chauffeurs de taxi. Toutefois, quelques uns d’entre eux font en sorte que mon respect finit parfois par s’étioler, par céder la place à l’amertume ou à la colère.
En fait, je me dois de dire que j’ai eu de très sérieux ennuis avec trois chauffeurs, des musulmans (et arabes?) qui n’aiment pas les infidèles qui vivent au Québec (la majorité).
Je vais maintenant mettre mes habits d’islamophobe, de xénophobe et de «raciste» potentiel. Je vois déjà venir les coups et indignations «vertuistes» parce que je sais que serai dénoncé par les adeptes ridicules de la ligne droite, de l’apitoiement et de l’angélisme.
Je commence donc.
Depuis un an, il m’est arrivé trois fois de tomber (c’est bel et bien une chute) sur le même chauffeur, un homme agressif et hargneux. La première fois, c’était l’hiver et il faisait très froid. Mais le type était furieux parce que je n’allais pas assez loin (une quinzaine de rues) et qu’il en avait marre de ces Québécois incapables de marcher. Je lui ai montré ma canne et mes nombreux sacs de provision. Il m’a dit qu’il s’en foutait.
La deuxième fois, ce fut à peu près la même chose. Alors, je n’en parle pas.
Mais la troisième fois, ce fut l’horreur absolue. Je lui demandé de passer par la rue Decelles plutôt que par la rue Côte-des-Neiges pour éviter les bouchons de circulation. À ce moment-là, ce fut une abomination nauséeuse. Il m’a demandé de me taire. Il a ajouté que je ne connaissais rien, comme tout le maudit peuple québécois et que grâce à DIEU (Allah), lui, il savait. Pendant toute la durée du trajet, il a hurlé sa haine de notre société et de toutes les sociétés occidentales. Quand nous arrivâmes chez moi (en arrière de l’Hôpital Sainte-Justine) après dix minutes de «voyage», je devais sortir ma canne et deux sacs de provision assez lourds. À un moment donné, il a fait avancer un peu sa Camry rouge et j’ai été frappé par la portière. Il rigolait et me disait qu’il pourrait amplifier mon invalidité partielle, si bon lui semblait.
Cette semaine (le mardi 28 mai), j’étais épuisé et un peu malade. Je voulais, comme d’habitude, prendre un taxi au coin des rues Jean-Brillant et Côte-des Neiges. J’ai constaté que le premier véhicule de la file était la glorieuse Camry rouge. Il y avait un type différent dans le véhicule. Alors, j’ai «pris» ce taxi. Mais, zut et merde alors! Le chauffeur a été odieux pendant tout le voyage. Et, à quelques nuances près, il m’a dit la même chose que l’autre. Il n’aime pas le peuple québécois, peuple ignorant et paresseux. Mais lui, il sait. Il sait parce que Dieu est avec lui.
Une autre fois, j’ai pris un taxi au même endroit. J’ai indiqué au chauffeur que je voulais passer par la rue Decelles. Il avait un téléphone cellulaire dans une main et, durant tout le trajet, il parlait en arabe à je ne sais pas trop qui. Je lui ai répété que je voulais passer par la rue Decelles. Sa courtoise réaction a été de me demander de ne pas le déranger parce qu’il parlait au téléphone.
Je sais que je ne suis pas xénophobe ou islamophobe . mais je n’accepte radicalement pas que des gens qui sont venus vivre ici méprisent à ce point notre peuple et notre société. Je favoriserais l’expulsion de ces barbares «envoyés par Allah et je réclame un meilleur contrôle de l’immigration. Le fait de parler le français ne suffit pas lorsqu’il s’agit de choisir les immigrants.
Personnellement je me dois de dire que certaines personnes, comme mes deux fous, seraient capables de choisir la voie du terrorisme. Ces gens-là me font peur.
Tous les fous de Dieu m’inquiètent.
La haine, la hargne et le mépris m’effarouchent et me chagrinent.
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias