Conférence de Serge Mongeau
Serge Mongeau n’a pas besoin de présentation. Médecin, écrivain, éditeur, à l’origine de plusieurs mouvements pacifistes, écologistes, laïques et démocratiques, il est considéré comme le père de la simplicité volontaire au Québec. Dans le deuxième volet de son autobiographie paru l’an dernier (Heureux, mais pas content), le militant poursuit le récit d’une vie menée sous le signe de l’indignation : refus des injustices, de l’exploitation et de la destruction de notre environnement.
Également fondateur, avec d’autres, des Éditions Écosociété, Serge Mongeau présentera une conférence au Centre humaniste du Québec le jeudi 21 février sur le thème Simplicité volontaire et changement social.
Voici un aperçu: « Notre monde est en crise. Nous perdons de vue ces valeurs qui nous donnent notre humanité. La simplicité volontaire remet de l’avant ces valeurs. Mais si nous voulons sauver notre humanité, il faudra aller plus loin et emprunter la voie de la décroissance conviviale. Dans des actions au niveau de la société civile mais aussi par une action politique. »
Organisée par l’Association humaniste du Québec, la conférence a lieu à 19h30 au Centre humaniste, 1225, boulevard St-Joseph Est (métro Mont-Royal). L’entrée est de 5$ pour les membres de l’association humaniste et de 10$ pour les non membres. Une aubaine!
« sauver notre humanité »… tout un programme… chouia messianique quand même… Quand je lis un tel « credo » cela me rappelle à chaque fois comment Michael Crichton caractérisait l’environnementalisme : « la religion préférée des athées urbains ». Dix ans après cette conférence « environmentalism as a religion » prononcée à San Francisco CA le message me semble toujours aussi actuel. Humaniste sans dieu je suis. Ecologiste, définitivement je ne suis pas. Partisan de la décroissance encore moins. Prenons cela avec humour. Je lisais l’autre jour une petite blague à l’occasion de la tornade médiatique de la viande de cheval de l’autre côté de l’atlantique : les écologistes nous expliquent que nous mangeons de la « m… » ; à cela les écologistes décroissant ajoutent un message d’alerte : « attention, bientôt, il n’y en aura pas assez pour tout le monde »…
Correction de l’heure de la conférence
La conférence de Serge Mongeau se tient à 19h30 et non à 17h30 comme je l’avais mentionné dans la mise en ligne de ce texte.
« Ecologiste, définitivement je ne suis pas. Partisan de la décroissance encore moins. »
(1)
Au dela d’exageration ici et la, qui serve du sophisme d’homme de paille a certains. La science et en particulier la physique, la chimie et les mathematiques
fournissent quand meme un certains nombre de faits susceptibles d’alimenter notre reflexion quant l’idee de croissance infini vs decroissance.
Les ressources sont importantes, mais tout de meme finis … cela va de materiaux … de metaux … le plastique …
Meme la quantite de materiaux pour faire la fission sont limites. Bien sur des manieres de reutiliser les combustiles pour augmenter la duree mais ultimement c’est limite.
Et il y a une difference entre quantite theorique et quantite qu’on peut extraire ou utiliser.
(2)
Votre commentaire tout en se felicitant de ne pas etre ecologiste ne convient meme pas d’une exploitation des ressources qui ne va pas avec le developpement durable et qu’il y a un defi.
En gros vous ne convenez meme pas d’un probleme. Ce qui est commode si on veut rejeter des solutions.
(3)
J’aime les sciences et la technologie. Le CERN c’est important, l’exploration spatiale c’est important etc …
Dans mon imaginaire j’aime bien les pochettes des livres fondation d’Isaac Asimov.
J’imagine des Terres remplis de 40 milliards d’habitants avec robot ici et la.
Mais faut aussi ne pas confondre ca avec le reel et que peut etre c’est plus complexe qu’on le pensait ou qu’on peut l’imaginer.
(4) anyway peut importe vos raisons
(a) Le I dont care … I won’t be there …
(b) Croire a la magie et un principe non seulement nouveau mais revolutionnaire.
(c) Vouloir la croissance sans meme savoir trop pourquoi et rejeter l’idee meme de decroissance avant d’y avoir reflechit.
« Prenons cela avec humour. »
Pas sur que ce soit un probleme tres drole.
(5)
« « sauver notre humanité »… »
c’est vrai que c’est con comme programme ( sarcasme )
Bonjour Ian,
Bien sûr le style « comment » implique d’être incisif.
Vous semblez admettre comme un fait la finitude des ressources physico-chimiques.
Ceci serait la base factuelle justifiant per se une approche environnementaliste.
Bien sûr que le concept de « développement durable » fait sens.
Et, pour moi qui réside et travaille dans un pays en (voie de) développement j’en ai un mesure qui est nécessairement différente que quelqu’un qui réside en Amérique du nord ou en Europe.
La question est que le concept de « développement durable » a été politiquement kidnappé par l’écologie politique (et plus particulièrement la deep ecology) pour en faire un programme de régression sur toute la ligne ; pas besoin de longs discours, lisez le livre compte-rendu du colloque qui s’est tenu sous l’égide de l’UNESCO intitulé « Défaire le développement, Refaire le monde » où lil en été appelé à « en finir avec l’idéologie du progrès » (et par des gens qui ont pignon sur rue, comme le français Bové et d’autres) … on doit en trouver des traces sur internet…
C’est comme le « principe de précaution » qui semble de bon sens et est là aussi détourné de son sens pour en faire un principe d’inaction généralisée…
Ce qui manque à ce principe de « finitude » c’est qu’il ignore évidemment totalement la dimension de l’innovation, de la progression des savoirs et savoir-faire, et c’est justement cette « cinquième dimension » (je réserve les quatre premières à l’espace et le temps) qui a contredit de façon systématique toutes les prophéties souvent qualifiées ces temps derniers de « malthusiennes ».
C’est un peu comme la contine de Jack Sprat
Relisant ma réponse à Ian j’avais envie de rajouter que pour la plupart, si j’excepte les délinquants marginaux en bandes organisées qui manifestent violemment lors des G7 ou détruisent les cultures et essais de plantes biotechnologiques, les environnementalistes sont gentils. Quand je regarde la tête de ce médecin et que je lis ses propos je vois bien qu’il est de bonne foi et qu’il veut faire le bien. Mais les curés, les rabbins et les imams aussi… et les communistes aussi voulaient émanciper l’humanité… nul n’est méchant volontairement disait Platon… et l’enfer est pavé de bonnes intentions dit l’adage que nous connaissons tous. Méfions nous des prophètes, de ceux qui revendiquent leur agent surnaturel préféré comme de ceux qui n’en revendiquent pas.