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Mère Teresa (2): le doyen de théologie donne du crédit à l’étude

Suite à l’incroyable tempête médiatique suscitée par l’article de Serge Larivée et ses collègues sur les « côtés ténébreux de mère Teresa » (voir Mère Teresa: quand les faits dissipent l’odeur de sainteté), la Faculté de théologie et de sciences religieuses (FTSR) de l’Université de Montréal a reçu de nombreux appels et courriels qui ont amené le doyen, Jean-Claude Breton, a faire une mise au point sur le blogue de la Faculté.  En gros, le commentaire donne du crédit aux trois chercheurs ainsi qu’à leur interprétation des faits. En voici l’essentiel:

« Ces professeurs ne sont pas de la FTSR, mais ils ont la compétence requise pour faire le travail qu’ils ont accompli.

Quel est le sens de la recherche qui a mené à cet article? Les auteurs s’en expliquent et ils cherchaient des témoins d’altruisme dans le monde actuel. Mère Teresa leur était apparue un modèle possible, mais qui n’a pas bien survécu à un examen un peu plus serré.

Que dit cet article au sujet de Mère Teresa? Pas grand-chose de plus que ce qui était déjà connu, puisqu’il reprend des études déjà publiées pour proposer son point de vue. Les questions soulevées au sujet de Mère Teresa circulent déjà depuis de nombreuses années et reçoivent une attention plus ou moins attentive, selon les convictions préalables des personnes.

Est-ce une bonne recherche? La recherche est meilleure que le laisse entendre les articles qui en parlent. On pourrait reprocher peut-être l’emploi abusif d’un mot ou l’autre, mais en général, le texte se défend bien et pose des questions sérieuses à envisager dans tous les cas où on veut accorder la sainteté de façon précipitée. »

Voilà qui devrait faire taire les accusations lancées aux trois universitaires mettant en cause leurs compétences pour aborder un tel sujet et leur attribuant des intentions pas très catholiques. Il est très difficile de déboulonner des mythes et les réactions vives et intempestives autours de cette affaire, même l’étonnante surprise manifestée par les médias devant ce qui était pourtant de notoriété publique, montrent que les croyances sont souvent bien plus fortes que les faits. Notre cerveau est ainsi fait et préfère les interprétations qui créent du sens plutôt que la plate réalité.