Je suis heureux d’avoir fait mon premier cycle universitaire dans les années 70 plutôt que dans les années 2010. Si la lettre publiée plus tôt cette semaine par 112 professeurs de l’Université de Montréal est représentative de l’idée que l’on se fait aujourd’hui de la « libre pensée » dans les universités, j’ai mal à mon Université (1).
Cette lettre (qu’on peut lire à la fin de cet article de Katia Gagnon) se veut un appui à la position prise par l’UdeM la semaine dernière contre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires de la part du personnel des universités, interdiction prévue par le projet de « charte de la laïcité« .
Foi et science
On sursaute dès le titre du texte: « Fide splendet et scientia : un obstacle à la libre pensée? » Ce titre reprend la devise canonique adoptée par l’UdeM au moment où elle recevait sa charte catholique de Rome : « Elle rayonne par la foi et le science ». Si la charte catholique a été abandonnée en 1967 (sauf pour la Faculté de théologie), la devise canonique est demeurée.
Pour répondre à votre question, chers collègues, oui la foi est un obstacle à la libre pensée; c’est même son antithèse, la libre pensée étant une pensée libre de tout dogme religieux. C’est aussi un obstacle à la démarche scientifique.
Mettre sur le même pied foi et science comme le fait la devise de l’UdeM va de pair avec le serment antimoderniste que devaient prononcer les professeurs des universités catholiques jusqu’aux années 50. L’ex-recteur de l’UdeM, Robert Lacroix, avait pour habitude d’interpréter cette devise comme signifiant la « foi en la science ». Mais les 112 signataires de la lettre initiée par le professeur Jean Leclair lui redonnent son sens littéral obscurantiste et s’en réclament même. Tout simplement désolant. Si ces professeurs étaient vraiment en faveur de la laïcité, ils réclameraient plutôt une nouvelle devise.
« À quelle mémoire nous attacherons-nous ? », demandent les auteurs. Justement, vous avez un devoir de mémoire: celui de vous rappeler ce qu’est la science lorsqu’elle se subordonne à la religion ou considère cette dernière comme son égale.
Leur texte nie que des signes ostentatoires, tel un vêtement religieux, véhiculent un message. Étonnant de la part de philosophes, de sociologues, d’anthropologues, de politologues et de juristes. À leur attention, je cite ce passage du sémiologue Roland Barthes:
«[En tant que langage, le vêtement] est, au sens plein, un modèle social, une image plus ou moins standardisée de conduites collectives attendues, et c’est essentiellement à ce niveau qu’il est signifiant» (Histoire et sociologie du vêtement, p. 440).
Le vêtement est un moyen de communiquer les valeurs, le statut social, le rôle et l’identité du porteur; c’est ainsi que le vêtement religieux devient un « costume », c’est-à-dire un langage non verbal. Qui, d’entre les signataires et parmi les étudiants, accepterait qu’un professeur se présente quotidiennement en classe avec un vêtement portant l’inscription « Je suis chrétien et communiant » ou encore « Je suis athée; libérez-vous de la religion »?
Dans l’entrevue accordée à La Presse, Jean Leclair déclare que «si quelqu’un n’est pas capable d’être confronté à un prof qui porte la kippa ou le voile, je suis désolé, il n’a pas sa place à l’université». Prenons-le aux mots: si un professeur n’est pas capable de se défaire de sa kippa ou de son voile pour exercer sa profession, je suis désolé, il ou elle n’a pas sa place à l’université étant donné l’absence de recul critique manifestée dans sa profession à l’égard de ses croyances.
Déstabiliser les certitudes… sauf religieuses
Tout dans cette lettre peut être retourné contre l’objectif poursuivi, c’est-à-dire la légitimation du port de signes religieux ostentatoires à l’université. On nous dit, par exemple, que l’université est « une institution qui, chaque minute, devrait déstabiliser sa population professorale et étudiante afin de l’arracher à ses certitudes » et qu’il ne faut pas contrevenir à « la vocation critique » de la mission professorale. Faut-il donc entendre que les croyances religieuses des professeurs sont à l’abri de cette déstabilisation de leurs certitudes et qu’ils n’ont pas à les laisser à la porte de l’établissement?
Les auteurs de la lettre pensent sans doute marquer un point en citant le « grand juge » Oliver Wendell Holmes pour qui la liberté de pensée vise à protéger « la pensée de ceux qui expriment des pensées avec lesquelles nous sommes fondamentalement en désaccord ». Appliquée au milieu universitaire, une telle approche relativiste est tout simplement ahurissante et a pour effet de dire que toutes les pensées se valent. Dans ce cas, que faites-vous de votre mission d’ébranler les certitudes?
Dans le cas d’une université comme dans celui de tout service public, c’est la liberté de conscience des usagers que les employés sont tenus de respecter ; les employés n’ont pas à exiger que les usagers ou les étudiants s’accommodent de l’expression de leurs convictions personnelles. C’est le sens du devoir de réserve exigé par tout employeur.
Les signataires affirment également que « le projet de loi aura pour effet d’interdire à des femmes musulmanes francophones, parfaitement compétentes et désireuses de participer à une entreprise d’investigation intellectuelle réflexive et critique, la possibilité de ce faire». Ce postulat est à la base de leur prise de position. Il s’agit d’un dérapage à la Charles Taylor, à la va comme j’te pousse, qui postule que les musulmanes sont incapables de discernement; pour reprendre les mots de la lettre, c’est une insulte à l’intelligence de ces femmes qui sont faites d’une étoffe plus solide que ce texte. On connaît tous des cas où des musulmanes acceptent les règles comme celles prévues à l’article 5 du projet de loi 60 et qui ne considèrent pas que ce devoir de réserve porte atteinte à leur liberté de pensée ni à leur liberté de religion.
« Il n’y a aucune urgence », écrivent encore les auteurs. Mais la laïcité n’est pas un outil à sortir en cas d’urgence: c’est un mode de gestion qui assure l’indépendance de l’État face aux religions.
Les tenants de la « laïcité ouverte » nous ont habitués à des propos d’une faiblesse déconcertante. Leur dernière sortie éclairée par la « splendeur de la foi » est à la hauteur.
Heureusement, tous les universitaires ne pensent pas de la sorte. Le même jour où La Presse et l’Actualité publiaient la lettre des « inclusifs », Le Devoir publiait le texte du professeur Claude Simard de l’Université Laval (L’université: haut lieu du savoir, non du croire) dont la teneur est diamétralement opposée à celle de ses collègues de l’UdeM.
« Accepter dans son sein le port ostentatoire de signes religieux qui procèdent du croire et non du savoir paraît donc contraire au rationalisme qui fonde l’université moderne. […] La liberté universitaire concerne essentiellement les courants intellectuels, les théories, les connaissances, les thèses qui sont enseignés et discutés par les professeurs dans le cadre de leurs fonctions universitaires. Leurs opinions politiques personnelles appartiennent à un autre registre et concernent d’autres tribunes publiques que les salles de cours universitaires. »
Même chose pour les croyances religieuses « qui ne sont pas sujettes à discussion » ajoute-t-il plus loin.
À l’opposé de la position du groupe de professeurs de l’UdeM, des professeurs de l’UQAM ont plutôt choisi de défendre la laïcité de leur établissement en dénonçant la position de leur recteur prise sans consultation.
1. Je suis diplômé de l’UQAM, deux fois diplômé de l’Université de Montréal et ex-rédacteur à Forum, l’hebdomadaire de l’UdeM.
J’aimerais qu’au moins un des 112 profs de l’ UdeM réponde à ce message sérieux.
Ne devrait-on pas plutôt dire que certains professeurs préfèrent la liberté de conscience?
« Un État neutre et laïque doit respecter, en toute égalité, la liberté de conscience de chacun, en ne favorisant ni la foi des uns, ni l’athéisme ou l’agnosticisme des autres. Un État neutre et laïque ne peut contraindre une personne à adopter certaines croyances religieuses, non plus qu’il ne peut empêcher ou agir de façon à empêcher une personne d’exercer son droit de cultiver les siennes. »
De là à dire que les universités préfèrent la foi, c’est plutôt fort comme sophisme…
Correction: de là à dire que certains professeurs préfèrent la foi, comme votre titre l’indique. On parle quand même de sophisme ici.
Toute la question est dans le passage que vous citez et je viens d’ajouter un troisième paragraphe après le titre « Déstabiliser les certitudes ».
Faire preuve de réserve dans l’affichage de ses convictions religieuses brime-t-il le droit à la liberté de religion? Il s’agit là d’une interprétation beaucoup trop large de la liberté de religion qui désigne normalement la liberté de culte. Étendre la liberté de religion au droit d’afficher ses convictions dans un service public de la part d’un fonctionnaire découle de l’interprétation absolutiste donnée par la Cour suprême du Canada qui se base sur une charte où non seulement la notion de laïcité de l’État est inexistante mais qui, en plus, est fondée sur la reconnaissance de la suprématie de Dieu.
Voila pourquoi le Québec doit rééquilibrer le droit à la liberté de religion avec le droit à la liberté de conscience par son projet de loi.
On parle ici de professeurs d’université. S’agit-il de simples fonctionnaires d’état? Et si oui, à quand l’endoctrinement de l’état dans les institutions de savoir supérieur?
Même si les profs ne sont pas des fonctionnaires, la même logique de la primauté de la liberté de conscience (concernant des croyances et non des faits de science) des usagers s’applique aussi à eux.
La liberté de conscience, selon la Déclaration Universelle des Droits de l’homme, se définit comme suit:
« Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »
Et inclut aussi l’athéisme… et tant qu’il n’y a pas de prosélytisme, ainsi que le mentionne la lettre : « En l’absence d’une preuve tangible de prosélytisme, l’exclusion d’intellectuels attitrés qui affichent un signe religieux contreviendrait radicalement à la vocation critique de notre profession. »
Il faudrait cesser de confondre prosélytisme et port de symbole religieux…
@ M. Couture
Vous avez raison de dire que signe religieux n’inclut pas un lien direct vers une intention prosélytisme. Cependant, le signe d’appartenance politique (idéologie ou partisannerie) n’inclut pas non plus une volonté de conversion politique n’est-ce pas ? Alors pourquoi, collectivement, jugeons-nous qu’il fait parti du devoir d’un professeur de ne pas présenter de l’avant son appartenance politique dans son enseignement ?
Est-ce parce qu’on juge que cela ne brime pas sa liberté d’expression, que cette demande de retrait ne constitue pas un atteinte à ses libertés (ce qui est le cas) ? Alors, suivant votre logique, ce serait statué que la liberté de religion est au-dessus de cette logique et ne peut être restrainte en aucune occasion. Celà irait aussi contre le principe, inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme de l’égalité des libertés entre elles et qu’aucune ne peut être privilégiée sur d’autres.
Car le noeud du débat (du moins un des noeuds) est notre conception de la religion chez l’individu et de sa liberté de conscience. Si nous choisissons de dire que l’individu est indisociable de sa religion et de son appartenance religieuse, c’est une vue bien réductive de l’homme qui renie beaucoup de principes humanistes chers à l’université.
La démocratie n’est pas de se contenter de dire que l’individu consiste en un simple ensemble de libertés individuelles. L’individus fait partie d’une société civile plurielle mais aussi d’une nation civique rassembleuse autour de projet collectif. Nier que l’individu doit chercher à se connecter au Nous et chercher la dénomination la plus rassembleuse, c’est résumé notre société en un ensemble d’individus totallement séparés et sans liens. Cette laïcité des institutions est nécessaire et s’incarne dans les individus jouant comme agents non de l’État mais de l’institution elle-même.
Et l’étudiant lui ? Ne devrait-il être privilégié dans cette institutions, l’instruction de son savoir passant avant le représentativité individuelle des agents dans leur fonction ?
M. Couture, êtes-vous capable de faire la différence entre liberté de culte et liberté de conscience ?
Je vais vous aider à comprendre. La différence entre liberté de conscience et de culte est la même que celle qui existe entre être « pour les épinards » et « manger des épinards ». Moi, dans la vie, je suis pour les épinards. Tout le temps. C’est beau, c’est vert, c’est plein de vitamine A et de fibres. Mais, je n’en mange pas tout le temps. En particulier quand je suis avec mon beau-frère, parce que mon beau-frère prend du coumadin (médicament anticoagulant) et qu’il a des restrictions sur les épinards. Je me garde une petite gêne en sa présence par respect pour lui parce que lui aussi, il aime ça, les épinards.
Je suis, moi aussi doublement diplômé de l’UdeM (’56 et ’64) mais à la lecture de l’acte de foi des membres de cet éminent corpus patibularibus doctorensis, il s’avère qu’ils ont dû faire de moi un Rip Van Winkle à rebours puisque d’avoir logé à pareille enseigne, je réalise maintenant que les années 56 et 64 appartenaient assurément au XIIIe siècle et qu’elles s’y sont figé. Sursum corda! Habemus ad fangulam!
Toutes les connaissances sont bonnes et je n’en doute point.
Si l’ignorance sert à dissimuler des connaissances acquises par la pratique, alors nous approchons d’un nouvel obscurantisme mais cette fois ça se fera sous une nouvelle appellation qu’on nommera, le laïcisme.
Comment connaître ceux ou celles que vous vous refusez de voir, monsieur Baril ?
Quelqu’un qui pratique une religion à des connaissances pratiques sur cette religion que vous n’aurez jamais pour vous-mêmes. C’est beau lire sur les religions et argumenter selon votre point de vue. Cependant, ça reste une perception d’une réalité que vous analysez sans la connaître réellement. Comme si un théoricien qui élabore une théorie ne voulait jamais rien savoir au sujet de l’applicabilité de sa théorie, si elle tient ou ne tient pas la route, selon des critères donnés. (Ici, avec la Charte des valeurs, le critère premier devrait être le respect de la Charte des droits et des libertés de la personne.)
Pour ma part, je crois qu’il est essentiel de laisser à tous le loisir de se côtoyer dans un espace commun et partagé et ce, afin de permettre à toute personne d’avoir une meilleure compréhension des divers aspects d’une société libre, démocratique et ouverte.
Une université est un lieu de savoir et ce n’est certainement pas un lieu ou le pouvoir politique devrait s’immiscer. C’est pour l’avancement des connaissances que nous y allons et non pas pour y prêter obéissance envers l’État.
Parce que la foi produit une « connaissance » ? Non monsieur, vous mélanger valeurs antropologique et social de la religion, ce qui ne suppose pas profession de foi en celle-ci, et connaissance.
La foi n’apporte aucune connaissance car elle demeure une expérience personnelle ne produisant pas d’informations. On ne peut évaluer la foi (je dépasse ici l’idée de ne se rabattre que sur le tangiblement mesurable). L’idée d’ouverture des universités repose sur la pluralité des hypotèses qu’on peut justifier puis soumettre au débat de ses confrères. L’idée comme quoi nos convictions scientifiques peuvent être remises en questions et doivent être débatues pour se renforcer à la fin. Ce ne signifie pas que toutes les idées se valent et ne peuvent être réfutées. Mettre sur un même pieds religion et science est un reniement total du principe de base. Si je crois que les licornes existent, mon idée est-elle valable dans le milieu universitaire ?
On ne peut débâtre sur la foi. En fait, on peut le faire sur l’espace public, dans la rue, etc. Mais la foi n’a pas sa place dans une institution du savoir qu’est l’université.
(0)
»
« Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » »
(a)
Tout d’abord si on lit ca au verbatim ca veut dire que tout enfant devrait dans le fond avoir le droit de pas avoir d’endoctrinement religieux … qui est le principal mode de transmission des religions …
Alors mon point …. si on prend l’article 18 … qu’on le prenne au complet …
A moins qu’on accepte de facto que la religion peut brimer la liberte de pensee et de conscience des enfants ?
Si c’est le cas on devrait l’ecrire non ?
(b)
J’aimerais qu’on se parle de la liberte de conscience qu’accorde les religions et les croyants …. aux enfants dans le reel.
Le point etant que les religions ne respecte pas la liberte de conscience des enfants.
Pour moi la liberte d’expression religieuse existe pas tant que la liberte de conscience des enfants n’est pas respecte au depart.
That is that all.
—–
(1)
Pour l’universite ce qui moi me renverse c’est le silence de certains philosophes sur la religion.
(a)
Normand Baillargeon ici meme evoque les methodes de type pseudoscience en regard de la pedagogie dans les ecoles ou meme des criteres a determiner pour rendre compte de la peut etre probablement tendance a une forme d’endoctrinement du futur cours d’histoire dans les cegeps mais il est etonnament silencieux sur la religion … l’endoctrinement des enfants ….
Moi j’ai un malaise face a ca ….
Pour Normand est-il si silencieux sur la religion …
(b)
Autre malaise les philosophes a la Taylor qui chante le desenchantement du monde ….
(c)
Je comprends pas que les philosophe si minutieux habituellement, si incisif dans leur critique des uns et des autres et si precis dans leur etude et analyse,
soient si complaisant face a la fourberie d’evoquer la liberte d’expression religieuse sans meme des nuances sur la maniere dont celle-ci se transmet ….i.e. par endoctrinement ….
Comment pourrait -on evoquer la liberte d’expression religieuse des jeunes filles hassidiques ….
C’est de l’ordre de la fourberie on le voit … la religion est manifestement meme une entreve a leur liberte …
(d)
Et a vous tous qui evoque la soi disante liberte d’expression religieuse sans meme des nuances sur la maniere dont celles-ci se transmettent … allez donc chez le diable et qu’il vous emporte vous et votre malhonnete intellectuelle.
Baillargeon est athée et s’est prononcé pour la charte…
Suite sur les philosophes …
(2)
M.Daniel Weinstock
sur l’excision …
http://quebec.huffingtonpost.ca/francois-doyon/excision-accommodement-raisonnable_b_4405839.html#
et des precision …
http://www.mlq.qc.ca/2012/08/debat-quel-modele-de-laicite-pour-le-quebec/
——
Sur le fond M.Daniel Weinstock en gros reflechit,… si c’est pas mieux plutot que d’interdire les mutilations genitales …. de faire a l’hopital un marquage au niveau des partie genitale des fillettes qui serait pas du meme ordre mais qui refleterait la tradition …..
(a)
Tout d’abord un espece de malaise que lorsque ca concerne les femmes on dirait qu’il n’y a pas de limite a la betise.
Prenons tout d’abord 2 secondes pour reflechir si M.Daniel Weinstock pourrait evoquer une niaiserie de meme si on parlait des noir ou des homosexuels ….
(b)
Et puis ces arguments du ca marche pas d’interdire … je pense que c’est un peu court et les comparaisons avec la lutte a la drogue qui soit dit en passant est relie avec des problemes de dependance en plus d’etre un marche lucratif ….
Aucun lien entre la drogue et les mutilations genitales …
Aucune lien entre l’efficacite relative de la lutte aux drogues et celle de loi sur l’excision …
(c)
Je lis les propos du philosophe et j’ai une grosse deception ….
(d)
Coup donc je pense que du monde sont vire crap pot ….
Petit correctif à votre texte, François Doyon s’est rétracté… 😉
« Petit correctif à votre texte, François Doyon s’est rétracté… »
Bof …. je pense que c’est plus complexe … il s’est retracte ….
Tout d’abord l’aspect qu’on lui a peut etre « demande » de le faire …
Ensuite
« Par la présente, je tiens à préciser que les propos de Daniel Weinstock que j’ai rapportés dans le blogue «L’excision peut-elle faire l’objet d’un accommodement raisonnable?», publié sur le Huffington Post Québec, ont malheureusement été cités hors contexte.
Il s’agit des deux citations suivantes: «L’interdiction pure et simple ne va rien changer, parce que la pratique va se poursuivre clandestinement» ; «Peut-être que nous pouvons trouver un compromis à l’hôpital, où l’on pourrait effectuer une sorte de rituel de marquage qui ne serait pas une mutilation, ce serait considéré comme une circoncision rituelle pour les membres de cette culture, mais sans nuire aux femmes».
Ces propos rapportés par Daniel Weinstock à la conférence de Berkeley en 2008 sont la description d’une proposition qu’il rejette, bien qu’il puisse comprendre et respecter le fait que certains médecins puissent la trouver raisonnable. Attribuer ses propos à Weinstock n’était pas justifié. J’avais mal compris les propos de Weinstock et je suis sincèrement désolé de les avoir incorrectement rapportés dans mon article.
»
Il dit que le propos est cite hors contexte …. et que le propos est incorrecteent rapporte …
Mais meme deja que le philosophe comprennent et respecte l’idee de faire un marquage c’est deja il me semble deconnecte et ridicule …
Moi j’invite a aller voir les precisions ici ….
http://www.mlq.qc.ca/2012/08/debat-quel-modele-de-laicite-pour-le-quebec/
Il me semble que le philosophe revient a nouveau sur le fait que l’interdiction n’est pas la bonne approche.
« Leur texte nie que des signes ostentatoires, tel un vêtement religieux, véhiculent un message. »
Le problème est que certains y voient un message prosélyte ou d’intolérance qu’il ne porte pas nécessairement. Certainement pas à l’université en tout cas.
Pour donner un exemple concret hors du domaine religieux:
J’ai déjà porté un chandail portant un drapeau du Québec et l’inscription : « Québécois 100% fait au Québec » et quelqu’un y a vu un message de xénophobie. Alors que je n’affirmais que ma fierté d’être Québécois « pure laine », sans que cela signifie le moindre mépris ou le moindre sentiment de supériorité envers les Québécois issus de l’immigration.
(Au contraire, je crois que la diversité est un enrichissement)
J’ai aussi vu des gens portant le chandail de leur université se faire dire qu’ils affichaient « leur mépris » pour ceux qui sont allés à une autre université ou même ceux qui n’y sont jamais allés.
Que conclure ?
Qu’il faut abandonner l’idée d’afficher tout ce qu’on considère comme faisant partie de notre « identité » individuelle (que ce soit origine, culture, lieu de résidence, religion, lieu d’étude, etc.) parce que quelqu’un pourrait y voir un « message » ?
» Avancez en arrière » dit le chauffeur d’autobus.
@Marc ….
« Baillargeon est athée et s’est prononcé pour la charte… »
Est-ce que j’ai dit le contraire ?
Par contre selon moi M.Ballargeon c’est prononce pour la charte avec tres peu d’enthousiasme ….
Comme quelqu’un qui aimerait bien parler d’autre chose …
Moi ce que je constate c’est que M.Baillargeon me parle de la possible peut etre endoctrinement d’un futur cours d’histoire dans un texte ….
Mais qu’il laisse de cote l’endoctrinement religieux …
Il me parle de methodes pedagogiques douteuses mais laisse de cote l’endoctrinement religieux …..
Moi j’invite les internautes a lire des textes de M.Baillargeon on dirait qu’on tente volontairement de laisser tranquille le phenomene de l’endoctrinement religieux ….
Ca pas l’air de l’interesse fort fort M.Baillargeon ….
——-
@P.Lagasse
« Le problème est que certains y voient un message prosélyte ou d’intolérance qu’il ne porte pas nécessairement. Certainement pas à l’université en tout cas. »
Le voile, hidjab, burka, niqab, burkini, chador …. etc ….
le hidjab avec l’accoutrement qui couvre les epaules, les vetements bouffant pour etre ben ben sur qu’aucune formes ne sont visibles ….
les discussions sur le moment de le porter ( puberte, quand on suscite le desir etc ) ….
Sont relier a des discours de pudeur et sont des symboles d’asservissement …
Il n’y a pas de discussion a avoir la dessus le reel c’est ca.
On peut bien revendiquer le droit a l’auto soumission … le droit a l’auto discrimination … le droit d’interioriser des discours sur la pudeur ….
Mais un moment donne il y a des limites a la malhonnetete intellectuelle.
Mais je comprends que ca vous derange que des objets ait une signification intrinseque.
Concernant la position de Normand Baillargeon sur l’endoctrinement religieux, je vous invite à lire sa contribution dans l’ouvrage collectif qu’il codirigé avec moi, Heureux sans Dieu.
@Daniel Baril
Je sais que Normand a ecrit ici et la …
Par contre moi j’invite les gens a regarder ses interventions en blogue et en chronique et moi il me semble qu’on evite le sujet de l’endoctrinement religieux.
Je sais pas si dans le cas de la charte c’est le fait qu’on veut pas jouer le jeu d’un gouvernement , que l’on se garde un petite gene ou que comme Quebec solidaire on essai de passer a autre chose …
Meme dans son texte sur le cours d’histoire … Normand qui evoque des exemples et des criteres pour definir l’endoctrinement … reussi l’acrobatie de meme pas evoquer l’endoctrinement religieux et soi dit en passant l’endoctrinement religieux me semble tout de meme l’endoctrinement le plus frequent et la plus grande aberration en terme d’education au Quebec ….
Anyway ….
«si quelqu’un n’est pas capable d’être confronté à un prof qui porte la kippa ou le voile, je suis désolé, il n’a pas sa place à l’université»
Je me demande si ça vaut aussi pour un professeur arborant en permanence un macaron du Parti conservateur, par exemple.
Idem. Le prosélytisme n’est pas uniquement religieux, et le port d’un symbole, peut aussi se faire pour des raisons autres que religieuses. Je pense ici aux carrés rouges, verts, aux coquelicots rouges ou blancs, un ruban en souvenir des victimes de la Polytechnique, un symbole des anarchistes, la liste est longue… Cela empêche-t-il le professeur de faire un bon travail et d’être qualifié? Non. Mais si le professeur se sert de sa tribune pour « prêcher », là il y a problème…
http://www.chrc-ccdp.ca/fr/timePortals/milestones/128mile.asp
D’ailleurs, si on prend l’exemple du ruban en mémoire des victimes de Polytechnique, j’aimerais avoir l’opinion des participantEs pour savoir si on devrait l’interdire, puisqu’il s’agit d’un symbole politique. Quant à moi, la réponse est non… 😉
Porter le signe, c’est prêcher, monsieur Couture
« Porter le signe, c’est prêcher, monsieur Couture »
Madame Jubinville, vous affirmez que porter un ruban c’est prêcher?
prosélytisme, nom masculin
Sens : Zèle pour recruter de nouveaux adeptes. Synonyme zèle
Désolé, mais votre raccourci ne tient pas face à la définition…
Et encore, définition du mot prêcher…
prêcher, verbe transitif
Sens 1 Enseigner la parole de Dieu sous la forme d’un sermon [Religion]. Synonyme catéchiser Anglais to preach
Sens 2 Vanter, conseiller quelque chose. Ex Prêcher la patience. Anglais to preach
Conjugaison voir la conjugaison du verbe prêcher
Bon. Pour la prêche, je parlais de religion, je l’avoue. Pour ce qui est des signes en général et pour vous retourner la politesse du souci pédagogique que vous avez à mon égard, je vous sers aussi une définition.
sémiotique, nom féminin
Science des systèmes de signes de communication, qu’ils soient linguistiques ou pas [Linguistique].
Synonyme : sémiologie.
Pour plus de détail, je vous suggère un document plus substantiel. Comme je vois que vous êtes polyglotte et que jamais je ne voudrais avoir l’air raciste-exclusive-xénophobe-anti-multiculturaliste, je vous réfère donc au lien allemand :
http://de.wikipedia.org/wiki/Semiotik
Pour terminer, je précise et je dis que porter un ruban, c’est parler. Parler avec des signes. Les signes expriment une opinion, une allégeance, un soutien et une sensibilité à une cause, une revendication, un désaccord, une croyance, l’adhésion à une idéologie. Porter des signes, c’est vouloir que les autres sachent ce que l’on soutien, ce que l’on pense, ce que l’on dénonce, mais .
Sinon, à quoi serviraient les signes ?
Et ne me servez pas que les démonstrations vestimentaires religieuses ne sont pas des signes.
Madame Jubinville, vous avez raison de dire que porter un ruban, c’est parler. Et la liberté d’expression est une des plus grandes libertés dont nous disposions. Or, la Cour Suprême a statué sur les limites de la liberté d’expression dans l’affaire R. contre Keegstra en 1990. Vous pouvez vous référer au lien que j’ai indiqué plus tôt… et ce jugement indique clairement, à mon humble avis, que le port d’un signe ne constitue pas, en général, un exercice abusif de la liberté d’expression… 😉
http://scc-csc.lexum.com/decisia-scc-csc/scc-csc/scc-csc/fr/item/1258/index.do
Le point qui manque ici est que les convictions privées, non affichées, protègent avant tout ceux et celles qui les ont. À partir du moment où un individu accepte de porter un uniforme l’associant à une communauté donnée, politique ou religieuse, il devient aisé pour d’autres membres de cette communauté de l’identifier et d’exercer un contrôle social sur lui. C’est par exemple ce qui se passe quand des musulmans se font tabasser lorsque d’autres les aperçoivent en train de manger pendant le ramadan, ou lorsqu’une jeune musulmane cesse de porter son voile, fréquente des garçons non-musulmans, etc. Lorsque la foi est privée, et qu’il est reconnu qu’elle doit être vécue comme telle pour tous, ceci ne peut plus se produire, ou alors beaucoup plus difficilement.
De même, il devient possible pour d’autres de rejeter les individus affichés sur la base de convictions qui devraient être privées. Un prof ouvertement, affirmativement, conservateur et pro-Harper au département de socio à l’UQAM pourrait très vite se voir ostracisé par ses pairs, voire retrouver sa porte de bureau recouverte de graffitis haineux un matin. Idem pour un prof ouvertement pro-Israël, par exemple (c’est arrivé récemment).
Invoquer les libertés individuelles pour promouvoir l’affichage des convictions personnelles est un libéralisme de façade qui ne prend pas en compte la réalité des relations humaines. À terme, ça conduit à plus de contrôle social sur les individus. À croire combattre la « tyrannie de la majorité » ici, on fait le jeu de la tyrannie communautaire.
Les universités au moyen-âge étaient un projet théologique entre science et foi. Le projet était donné par le Vatican. La théologie inventait l’occident sa domination entre deux pouvoirs l’un religieux et l’autre monarchique sous l’unicité de la loi divine. La démocratie et la laïcité sont historiquement liées par un même geste de se mettre en retrait des pouvoirs absolus de la foi et la puissance monarchique.
Une université aujourd’hui est un projet philosophique. Pas de projet philosophique sans une université. Une université n’est pas un centre de recherche même si celui-ci suppose des libertés. Une université maintient un espace libre pour la liberté de penser. S’il n’y avant pas quelque chose comme « la liberté »nous n’en parlerions pas, Le mot liberté, les sens de ce mot, les non-sens, les contresens du mot liberté qu’on peut lui donner a toujours été liés à l’expérience de la pensée. Le projet d’une université est la possibilité d’un espace de pensée libre, de penser le sens en toute liberté. C’est de cet espace libre de sens jamais déterminé d’avance que les savoirs s’inventent.
Darwin a été confronté à cette liberté nouvelle du sens qui ouvrait l’humanité à une connaissance inédite de sa présence de l’homme sur une planète. Avec Darwin le monde, notre façon qu’on se le représentait ne sera plus en adéquation avec la planète. Le monde, sa mondialisation économique, religieuse, politique rentre en concurrence avec la planète.
Les monothéismes ne pensent pas la planète mais la présence de l’Homme dans le monde.
Est-ce que nous allons faire comme dans Avatar donné un sens religieux à notre planète pour la sauvé ?
Au-delà de la transmission des savoirs, des archives des savoirs, de sa capacité institutionnelle de reproduire et se maintenir, l’horizon de l’université est la liberté du sens.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et de satisfaction ton blogue fustigeant les signataires de la lettre des profs de l’Université de Montréal s’opposant au projet de loi sur la laïcité. Si j’étais prof de logique je conserverais longtemps cette lettre comme exemple d’une aberration. Voilà cent profs dont c’est la mission d’enseigner et de pratiquer la pensée critique, formulant sans vergogne des arguments spécieux lorsque cela fait leur affaire.
Comment ne pas dénoncer un syllogisme qui affirme comme prémisse que la mission de l’université est d’ébranler les certitudes, mais conclure quand même qu’il faut toujours respecter la liberté de conscience de chacun. Tu fais bien, Daniel, de dénoncer cette confusion des genres et cette forme d’aveuglement qui ne peut qu’engendrer un relativisme délétère. Une personne qui professe de produire des savoirs dans un milieu universitaire doit se soumettre à une critique fondée sur la raison et des preuves empiriques sans égard à ses croyances. Aussi, comme tu le suggères, il serait plus que temps que l’Université de Montréal modifie sa devise, « Elle rayonne par la foi et la science » pour devenir « Elle rayonne par sa foi en la science. »
Merci pour ce beau rappel à la raison.
Merci pour votre réaction à cette lettre. Je suis professeure à l’université de Montréal, je me dissocie complètement de cette lettre, et je suis très mécontente que le recteur s’exprime contre la charte, sans consultation préalable des professeurs.
Voici, ci-dessous, la réponse que j’ai envoyé à Michel Seymour qui m’invitait à signer la lettre:
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Cher collègue,
Je me dissocie complètement de cette lettre. Il me paraît tout à fait
raisonnable de ne pas afficher ses couleurs religieuses et politiques au
travail. D’ailleurs le voile, puisque c’est surtout de ça qu’il s’agit,
est une affirmation politique avant tout, en réaction à notre modèle de
société occidental. Il n’est pas dissociable du modèle islamique qui est
en train de s’implanter dans les pays ayant subits la révolution arabe, et
qui menace les droits de la femme, mais aussi la liberté artistique, la
liberté d’innovation, la liberté journalistique, la liberté des
professeurs. Quand à moi, il y a contradiction dans les termes entre
« liberté de pensée » et « liberté religieuse ». Je suis pour une affirmation
visible de la laïcité au Québec.
Merci,
Nadia El-Mabrouk (Tunisienne et Québecoise)
Professeure, Département d’Informatique (DIRO)
Université de Montréal
Vous n’êtes pas seule: au moins trois autres professeurs m’ont écrit en privé pour se dissocier de cette lettre.