On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte. Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans prison pour avoir blogué. Soutenez la campagne d’Amnistie internationale.
Lorsqu’il a annoncé un « peut-être-éventuel-possible-futur » comité visant à contrer l’intégrisme religieux (devenu depuis « radicalisme » tout court), Philippe Couillard a dit vouloir agir en amont des gestes de violence afin de les prévenir. Il n’a toutefois pas dit jusqu’où il voulait aller « en amont ».
Le communiqué de novembre dernier nous dit que le mandat de ce comité sera de «prévenir l’exclusion et de cibler les propos et les gestes haineux, ainsi que les comportements discriminatoires envers les religions pouvant mener à la radicalisation».
La lutte contre tout geste ou propos haineux est en soit un objectif à soutenir. Mais on comprend de cette phrase que, pour les conseillers du premier ministre, ce sont les préjugés envers les religions qui conduisent à l’exclusion et par la suite à la radicalisation des exclus. L’idée que les religions pourraient elles-mêmes susciter des préjugés ou encore un rejet légitime ne semble pas leur avoir effleuré l’esprit ni celui de Philippe Couillard.
En France, après la tuerie à Charlie Hebdo, la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a elle aussi déclaré vouloir agir en amont du radicalisme. Elle a annoncé un plan d’intervention en 11 mesures visant la transmission, à l’école, des valeurs républicaines: laïcité, citoyenneté, culture de l’engagement, mixité sociale, culture de la raison et du jugement, maîtrise du français, lutte contre les inégalités, le repli identitaire, les théories du complot, les velléités communautaristes et le relativisme généralisé. Tous ces éléments font partie du plan. L’école « ne tolère aucune remise en cause des valeurs de la République », a insisté la ministre.
Voilà ce que l’on aurait aimé entendre de Philippe Couillard: formation à la laïcité et à la citoyenneté, lutte au repli identitaire et au relativisme culturel. Bref l’affirmation forte des valeurs humanistes communes et universelles, plutôt que de cibler, à mots couverts, la critique des religions ou la pseudo islamophobie.
Le relativisme social du cours ECR
Sur le plan des valeurs citoyennes communes, l’école québécoise est aux antipodes de l’école républicaine française, notamment en raison de la présence du cours Éthique et culture religieuse (ECR). Si le volet éthique de ce cours ne pose pas de problème, il n’en va pas de même du volet culture religieuse qui est une véritable opération de formatage cérébral destiné à nourrir un insatiable besoin de religion. Sous couvert de donner de l’information sur les religions, on procède en fait à la promotion de la pensée religieuse et à la survalorisation de l’appartenance religieuse. L’enfant qui n’en a pas est rapidement incité à s’en trouver une dans le buffet de religions toutes aussi belles et désirables les unes que les autres pour combler ce qui doit sans doute être un profond vide existentiel.
Ce cours, qui n’a été demandé par aucune minorité religieuse, est un compromis négocié avec le lobby catholique afin de maintenir de l’enseignement religieux à l’école. La situation est en fait pire qu’auparavant puisque sous le régime confessionnel les parents pouvaient choisir entre un cours de religion et un cours de formation morale. Ce choix n’est plus possible. Alors que nous avons lutté pendant 20 ans contre la confessionnalité scolaire, le combat est à refaire pour obtenir le retrait de ce cours.
Voici un extrait d’une lettre reçue à l’Association humaniste du Québec:
« Je suis pris au dépourvu face au cours de ECR que ma fille de 6 ans doit maintenant suivre à l’école. […]
Nous avons reçu des instructions de son professeur de 1ère année. Je n’avais jamais abordé ces sujets (rituel, baptême) avec une telle précision. […] Que toutes ces religions voient leurs rituels couverts avec cette sorte de détail, tout en minimisant/ignorant/réduisant le rôle ou la contribution des non-croyants qui n’ont pas de tels rituels me dégoute profondément.
Ce qui me gêne particulièrement c’est que j’ai l’impression que je dois faire une contre-éducation par rapport à tout cela. Ou en remettre pour corriger le tir. Je ne suis pas satisfait de ce qui est montré ici. Ils doivent décrire, dessiner ces rituels. Et je suppose que ce n’est que le début. C’est pris complètement dans un contexte épuré, où j’assume qu’il n’est mentionné nulle part le rôle des religions dans les inconvénients, les inégalités, les mensonges, les atrocités et les injustices qui ont flagellé tout le monde depuis l’aube des temps. Jusqu’à récemment – on parlait de ce qu’on parlait et c’est tout.
Maintenant, il faudrait que j’enseigne pour combler tous les ‘oublis’ de ce cours, ou pour débarrasser la poutine du portrait?? Je ne suis pas historien ou philosophe ! Je n’ai pas la formation ou le temps de contrer tout ce qui se dit dans ce cours pour apporter un correctif. »
« Contexte épuré » est très peu dire. Le philosophe relativiste Georges Leroux, l’un des artisans et des principaux défenseurs de ce cours, a répété sur plusieurs tribunes que « un programme de culture religieuse doit inculquer le respect absolu de toute position religieuse ».
Il faut lire le désarrois de cet enseignant d’ECR (Secousses islamiques) qui ne peut à la fois répondre correctement aux questions des élèves concernant la violence du religieux tout en demeurant dans les limites du programme qui lui commande de respecter l’opinion des élèves, de ne pas donner la sienne et… de former l’esprit critique! Cet enseignant cherche la quadrature du cercle alors que la posture pédagogique appropriée est de laisser les religions assumer leurs contradictions.
Ce cours, produit de l’esprit confus de philosophes et de sociologues postmodernistes, fait l’apologie du relativisme culturel et religieux au lieu de mette l’emphase sur l’éducation citoyenne, les valeurs communes et la raison comme on veut le réaffirmer en France.
Construire la pensée critique pour déconstruire la pensée magique
Il est impossible de reprendre ici toutes les critiques qui ont fusé de toutes parts contre ce cours mais en voici quelques unes: Marie-Michelle Poisson et Normand Baillargeon en ont chacun à leur façon démoli les fondements philosophiques; Joëlle Quérin en a fait ressortir les fondements multiculturalistes; j’ai exposé ailleurs sept bonnes raisons pour s’opposer à ce cours.
La lutte contre l’intégrisme et le radicalisme religieux en fournit une huitième. Pour contrer l’intégrisme, il faut déconstruire la pensée religieuse qui postule être fondée sur une vérité révélée. Or le cours ECR ne fait que glorifier cette pensée magique sans la soumettre à l’analyse critique. Le programme a beau affirmer sur papier que :
« lorsqu’une opinion émise porte atteinte à la dignité de la personne ou que des actions proposées compromettent le bien commun, l’enseignant intervient en se référant aux deux finalités du programme […] [dont les] repères comprennent les règles de base de la sociabilité et de la vie en commun ainsi que les principes et valeurs inscrits dans la Charte des droits et libertés de la personne »
cela est complètement sans effet devant des croyances professant que la religion est au-dessus des lois civiles et des libertés de la personne et qui défont, en privé, les voeux pieux d’un cours conçu sur l’idée que tout-le-monde-il-est-beau-toute-le-monde-il est-gentil.
Autre article sur le sujet: Livres: science, paranormal et religion
Pour répondre à l’enseignant du cours ECR lorsqu’il dit:
« Ah, vous savez, il y a de la violence dans toutes les religions… » Certains d’entre eux seront prompts à répondre « qu’il n’y en a pas dans le bouddhisme »
La violence est bien présente dans le boudhisme. Les minorités musulmannes du Myanmar et du Sri Lanka en sont les principales victimes.
Eh oui, c’est violent et rétrograde.
Voici ce qu’on peut trouver dans le livre « Comme la lumière avec la flamme » (http://www.amazon.fr/Comme-lumi%C3%A8re-flamme-Bouddhisme-Tibet/dp/2268025659) du Dalaï Lama :
« L’attirance pour une femme vient surtout
De la pensée que son corps est pur
Mais il n’y a rien de pur
Dans le corps d’une femme
De même qu’un vase décoré rempli d’ordures
Peut plaire aux idiots
De même l’ignorant, l’insensé
Et le mondain désirent les femmes
La cité abjecte du corps
Avec ses trous excrétant les éléments,
Est appelée par les stupides
Un objet de plaisir ».
Je ne crois pas qu’il prétende qu’il en soit autrement pour le corps de l’homme. Il expose le point de vue bouddhiste (avec lequel on peut très bien être en désaccord), selon lequel le monde matériel est illusion, et les sens trompeurs.
En supposant que ce soit spécifiquement la femme qui soit impure, plutôt que l’ensemble du monde matériel (ce qu’il illustrait par l’attirance sexuelle de l’homme pour la femme – il eut pu utiliser l’exemple inverse- je crois que vous lui faites dire autre chose que ce qu’était son intention.
Ceci dit, personnellement, je critiquerais plutôt l’ensemble de cette doctrine bouddhiste d’impureté du monde matériel sur la base de l’arbitraire total de la notion de pureté ou d’impureté.
Bonjour M. Baril,
Quand vous affirmez : « du volet culture religieuse qui est une véritable opération de formatage cérébral destiné à nourrir un insatiable besoin de religion » « on procède en fait à la promotion de la pensée religieuse et à la survalorisation de l’appartenance religieuse » vous êtes en train de tomber dans le sensationalisme et le catastrophisme. Vous utilisez le même genre d’amalgame que la droite chrétienne américaine, ou autres radicaux, qui sont homophobes et qui pensent que parler d’homosexualité vous rend « gai ». Vous êtes un vigilante, vous vous faites justice vous-même monsieur. Vous semblez avoir tout compris. Vous semblez être aussi intolérant que les chefs spirituels fermés que vous critiquez de façon idéologique.
Comme si la religion et la spiritualité n’existaient pas en dehors des classes des enfants… Vous faites une réduction de la réalité, vous faites fi d’un fait monsieur. J’ai même du mal à comprendre comment vous pouvez affirmer que vous êtes anthropologue. Ou bien, je ne comprends pas pourquoi vous tenez tant à l’affirmer. Nous devons-vous plus de respect que les autres pour votre titre? Vous êtes dans l’autorité monsieur, donc sans aucun poids. Vous devriez vous rallier à M. Drainville qui est de votre étoffe sensationnelle.
Les enfants sont bien plus en dehors de l’école qu’à l’école. Éliminer la culture religieuse ne va que faire un nivellement par le bas. Et depuis quand la France est-elle un exemple d’intégration? Depuis quand l’assimilation est-elle mieux que l’intégration? La France est un échec dans ce qu’on appelle la gestion de la diversité. Nous avons quitté la France, avec ma famille, entre autre car « les autorités » ont proposé à mon père de changer son nom pour un nom plus français. La France c’est l’assimilation ou l’exclusion. Et rien ne sert de défendre la force des Lumières, du XVIII ième, qui ne brille que sur papier. Qu’est-ce que Liberté, Égalité, Fraternité veut dire pour vous? Les professeurs sont débordés et ne savent plus quoi répondre aux jeunes qui se posent mille et unes questions. Charlie? Pas Charlie? Où est Charlie?
Je vous invite à relire l’article suivant, que vous utilisez à votre manière, où un professeur démontre les limites entre ce qu’il doit faire et ce qui ce passe vraiment dans la société. (http://plus.lapresse.ca/screens/c48bec68-f74b-4e50-ab23-03573114a0ed%7c_0.html) Votre lecture est celle où il faut enlever la possibilité de parler en classe des sujets qui touchent vraiment les gens. Ce que dit ce prof c’est que la neutralité dont lui demande de faire preuve est difficile à tenir, car il a sa proche vision des choses, il a sa propre culture personnelle. Nous pourrions vraiment entamer un discours, un dialogue interculturel. L’art du débat doit naître au Québec. Donnons plus d’outils aux jeunes, pas moins! L’incapacité de certains professeurs justifie à vos yeux qu’il ne faut pas en parler. C’est la France ça monsieur! Ça pète! Je vous mets au défi de me prouver que le modèle républicain de la Vième république est la solution. Votre approche est la politique de l’autruche, typique de l’ère coloniale. Vous ne voyez pas ce qui se passe. C’est si beau l’uniformité, semblez-vous penser. Êtes-vous de ceux qui croient encore dans une constitution universelle??? Le nivellement vers le bas que vous proposez n’amène rien au débat car il le fuit. Parler des religions n’est pas en faire la promotion. Existe-t-il une spiritualité en dehors des dogmes religieux? Vous semblez avoir la foi en la laïcité. Je respecte votre opinion. N’existerait-il pas une possibilité de faire avancer l’esprit critique? Je suis désolé d’avoir utilisé le mot « esprit », vous préférez « pensée critique ».
Peut-être que vous suggérez, bien maladroitement, qu’il faut aussi parler de l’athéisme et de l’agnosticisme. Soit, parlons de ce qui est et non de ce qui devrait être selon vous. Vous êtes dangereux non pas par vos idées, que je me dois de respecter et comprendre, mais par votre méthode manichéenne et simpliste. Je vous suggère de lire « on bullshit » de Harry G. Frankfurt. Peut-être que vous pourrez dépasser votre discours « d’expert » (alarmiste) et cesser éventuellement d’affirmer que vous êtes anthropologue. Vous êtes politicien et il est peut-être temps de sortir de votre placard.
Votre conclusion sur la candeur de vos opposants me fais vous poser la question à l’envers : est-ce que tout-le-monde-il-est-laid-et-il-est-méchant?
Je ne propose pas seulement de retirer le volet religieux du cours ECR mais de procéder à la formation de la pensée critique afin d’outiller les jeunes face à la pensée religieuse en général et l’intégrisme en particulier. Il existe de très intéressantes expériences de cours de philosophie pour enfants à ce sujet. Un tel cours pourrait avantageusement remplacer le cours ECR, tout en conservant le volet sur l’éthique.
Je viens d’entendre à la radio le professeur de droit Pierre Trudel qui dit que la proposition de la CAQ d’interdire les propos contre nos valeurs est impossible. Que faire devant le discours extrémiste sinon lui opposer un discours encore plus fort et plus rassembleur? Le cours ECR va dans le sens opposé à cette voie.
J’étais de ceux qui étaient plutôt favorables (en principe) à un cours de culture religieuse lorsqu’il s’agissait de donner de l’information sur les religions. C’était avant que l’on ait le projet en main. Nous avons vite déchanté lorsque nous avons vu la mouture du programme: obligatoire de la 1ère année jusqu’en secondaire 5, un salmigondis de tous les mythes de l’humanité présentés comme autant de façons vénérables de comprendre le monde et la vie, absence presque totale de l’athéisme et de l’humanisme sauf une phrase dans le programme de secondaire 4 (contrairement à ce que la propagande du MEQ annonçait), aucune confrontation rationnelle des croyances, imbrication de l’éthique dans ce même cours de religions. Il existe d’autres façons d’informer sur les religions: dans le cours d’histoire par exemple, ou en fin de secondaire.
Comme le souligne l’enseignant/auteur de cette opinion à laquelle vous vous référez M. Baril, de façon je trouve également assez manichéenne pour reprendre le terme de M. Moreira, les Chartes (QC et Canadienne) des droits et liberté servent de balises et garde-fou aux enseignants ÉCR lorsque se posent des situations interculturelles complexes où valeurs, cultures et religions semblent enchevêtrées serrées et ce, pour tous. Le programme ÉCR n’est pas à l’abri de ce qui se joue dans la « vrai vie ». Il tente d’allier valeurs démocratiques et « vivre-ensemble ». Pour ma part, je ne suis pas certaine que la laïcité comme vous la prôner pourrait relever ce défi d’aujourd’hui, mais disons que c’est une position parmi d’autre qu’il nous faut envisager aussi.
Cela dit, pour l’ÉCR selon mon terrain dans le cadre de ma maîtrise en anthropologie sur l’enseignement du cours et les défis de la posture, ce n’est pas le volet « culture religieuse » (où tous, incluant l’enseignant tentent de développer la flexibilité, l’esprit critique et trouver ce délicat équilibre entre le soi et l’autre.) qui pose le plus problème. Dans ce volet, un regard curieux, mais surtout « culturel » et distancié est posé sur le phénomène religieux. Peut-être un peu trop culturaliste pour le bio-anthropologue que vous êtes, mais assurément beaucoup plus « scientifiquement social » que jamais auparavant. C’est, entre autres, pour cela que de nombreux pays, incluant la France s’intéressent autant au programme ÉCR… Alors semble-t-il qu’à part exception, le volet « culture religieuse » ne pose pas tant de problème en étant enseigné de manière conforme à l’exigence de posture impartiale et objective du programme, conforme à la déconfessionnalisation du système scolaire ET conforme à la neutralité de l’État. À ce que j’ai pu recueillir sur mon terrain auprès d’enseignants ÉCR du secondaire, c’est plutôt dans le volet « éthique », qui apparait aller de soi -parce que plus facilement saisissable par la raison?- que les défis et des possible incident-critiques semblent se poser le plus!! Discuter des grandes valeurs démocratiques apparait assurément plus neutre et facile, mais de facto, non!! Surtout l’actualité peut aussi aller plus vite que la pensée critique… Aussi, peut-être parce que dans ce volet Éthique, il est plus difficile de se positionner finalement et de se mettre soi-même (individuellement ou culturellement) dans l’équation… (à explorer)
Comme on le constate tous et plus que jamais, les rencontres interculturelles et interreligieuses font parties de nos vies comme individus et sociétés contemporaines…. C’est le grand défi de notre siècle! Et je pense que la seule voie qui permettra d’en sortir tous gagnants, ou du moins tous vivants, est de se sentir concerner par ces questions et d’arriver à dialoguer… Les beaux et les gentils, les laids et les méchants, soi, l’autre, nous.
Re-bonjour M. Baril,
Vous avez dit : « Que faire devant le discours extrémiste sinon lui opposer un discours encore plus fort et plus rassembleur? Le cours ECR va dans le sens opposé à cette voie. » Pouvez-vous nous exposer un discours rassembleur? Je suis preneur. Pourrions-nous dépasser le dualisme dans lequel vous semblez être coincé? En quoi votre discours est-il constructif et comment ne nourrit-il pas une crise identitaire? À ce propos, celui d’identitaire, pensez-vous que le cours d’histoire qui est au primaire et au secondaire est intéressant et suffisant pour outiller les jeunes dans le monde d’aujourd’hui? Comment dépasser les ornières de la génération des baby-boomers? Je ne veux pas opposer les générations car je connais de nombreux baby-boomers qui pensent que la révolution tranquille a jeté le bébé avec l’eau du bain.
Si je vous comprends bien, vous n’étiez pas contre le programme ECR à la base mais vous avez déchanté car celui-ci est « un salmigondis de tous les mythes de l’humanité présentés comme autant de façons vénérables de comprendre le monde et la vie, absence presque totale de l’athéisme et de l’humanisme ». On ne parle pas d’athéisme en ECR? Il n’est pas fait, ce programme, dans une approche humaniste? Est-ce mauvais de toucher aux mythes de l’humanité? Je vous avoue que ma connaissance du programme n’est pas aussi pointue que la vôtre. Je vous invite à faire la promotion de l’athéisme alors. Ce sera un prosélytisme laïc. Je comprends et partage votre hantise de la politique dans les religions. Mais votre croisade est millénariste et ne mènera qu’à l’exclusion, donc à la violence. Vous avez le syndrome de St-Just : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », et nous savons ce que cela a donné. Je vous aime bien quand même en preacher.
Loin de favoriser l’intégrisme religieux, ce cours, en montrant les différentes positions des religions, comme de l’athéisme (eh oui) et d’autres modes de pensée, relativisent justement celles-ci. La pire chose pour un intégriste parce que cela enlève toute valeur de vérité absolue à toute croyance religieuse.
J’ai souvent pointer l’existence d’intégristes catholiques au Québec, d’autant plus dangereux qu’ils ne s’affichent pas comme tels et qu’ils savent se fondre dans le « patrimoine » et les « valeurs québécoises », tout en étant plus nombreux, plus riches, mieux organisés et ayant des entrées dans divers lieux de pouvoir et de communication que n’importe quel autre groupe intégriste.
L’exemple que je donne souvent est justement la CLÉ (Coalition pour la Liberté en Éducation) qui a comme cheval de bataille…l’élimination du cours d’ECR (qui relativise trop la religion catholique à leur goût et qui « contamine » les jeunes avec des idées tirées de d’autres religions, de l’athéisme, etc. et prône même, ô horreur, l’acceptation des homosexuels).
Je suis surpris que quelqu’un qui se veut partisan de la laïcité se battent aux côtés des intégristes catho. Alors que le cours d’ECR est une expression très acceptable du principe de laïcité de l’État: neutralité en matière religieuse, ne pas favoriser une croyance au détriment des autres.
Votre texte semble tomber dans une forme d’intolérance d’athéisme intégriste résolument partisan d’effacer toute trace de religion et qui considèrent celles-ci comme le Mal absolu.
Les intégristes athées et les intégristes catho, même combat ?
Les raisons pour lesquelles les groupes laïques se sont opposés et s’opposent encore à ce cours sont diamétralement opposées à celles des associations catholiques. Ces dernières rejettent ce cours à cause de son relativisme religieux alors que pour les laïques il s’agit là de son seul aspect positif.
Le relativisme que je déplore n’est pas celui-là: j’en ai contre le relativisme philosophique post-moderniste qui place toutes les valeurs sur le même pied, faisant fi de tout progrès social et de tout projet politique construit sur les avancées des droits humains et de la raison. Ce progrès s’est fait contre les religions et non grâce à elles. Ce relativisme qui, à l’extrême, va mettre sur le même pied la pensée religieuse et la science. Contre cette fraude intellectuelle, le cours d’ECR non seulement ne peut rien mais il la renforce.
Le problème de l’intégrisme, qui n’était pas aussi criant lorsque ce cours à été conçu, vient s’ajouter à la problématique. Conceptuellement parlant, on pourrait penser que le relativisme religieux du cours pourrait contrer l’intégrisme, comme vous le pensez. Mais je ne crois pas que les fondements du cours aient cet effet parce que l’on demeure dans le même type de pensée. Le rôle de l’école n’est pas celui des religions. L’école ne fera pas disparaitre les religions et elle n’a pas à le faire, mais elle doit outiller les jeunes contre la pensée magique parce qu’aucune autre institution ne va le faire.
«relativisme philosophique post-moderniste»
C’est une étiquette. Un peu comme «Gauche bobo multiculturaliste». Il faudra que vous développiez. En ce moment, vous suggérez que le cours d’ECR fait ce que les promoteurs du «intelligent design» font aux É.U., à savoir juxtaposer des textes bibliques et des théories scientifiques, en prétendant qu’ils sont équivalents. Est-ce vraiment le cas? Vous inquiétez-vous que l’élève qui a entendu dans son cours d’ECR le mythe Iroquois voulant que la terre soit une tortue ne comprenne pas qu’il s’agit d’un mythe, alors qu’il a aussi des cours de géographie et de science physique?
Par la suite, vous écrivez carrément que le cours d’ECR ne peut pas contrer l’intégrisme, «parce-qu’on demeure dans le même type de pensée». Vous dites que l’intégrisme et le cours d’ECR relèvent du même type de pensée? Pourriez-vous étayer ce que vous avancez?
Relativisme philosophique post-moderniste renvoie plus qu’à une étiquette. C’est un courant bien délimité. Cherchez un peu. Voici un texte sur le sujet et une entrevue avec Jean Bricmont.
Le propre de l’intégrisme est d’être figé dans le temps et de refuser toute évolution ou adaptation à la société. Cette posture repose sur la croyance que la doctrine religieuse à laquelle on croit a été révélée par Dieu ou toute autre entité surnaturelle. Puisqu’il s’agit de LA Vérité, on ne peut la modifier. Mais toute religion, même pratiquée de façon non intégriste, repose sur cette idée qu’il existe une réalité supérieure qui règle les choses ici bas et à laquelle nous sommes redevants. Voilà le substrat commun à toute pensée religieuse que le cours ECR alimente.
Comment peut-on alimenter la pensée qu’il n’y a qu’UNE VÉRITÉ absolue en présentant plusieurs de ces supposées vérités absolues comme étant équivalentes? Le titre même de votre article établit un lien explicite entre le cours d’ECR et l’intégrisme. Vous semblez maintenant reculer d’un pas, et suggérer que ce soit plutôt un certain déisme abstrait que cultiverait le cours d’ECR. La cible vient de se déplacer un peu.
Les chrétiens, les juifs et les musulmans sont parfaitement au courant du fait que les deux religions autres que la leur prétendent aussi à être fondée sur la révélation. Cela ne change rien à leur croyance; ils concluent tout simplement que les autres religions son fausses.
Pour un esprit rationaliste, un tel alignement de «révélations» conduit au rejet de la notion même de révélation mais pas pour quelqu’un qui a la foi.
Je constate que de tous ceux qui commentent, personne ne s’est donné la peine d’aller lire les autres critiques du cours dont j’ai donné les liens et encore moins d’aller consulter le programme. Pour faciliter la vie, voici un lien plus direct donnant un aperçu du contenu.
Prenez le temps de dérouler la page et d’essayer de comprendre comment ces contenus religieux sont enseignés à des enfants de 6-7-8 ans. Puis revenez en discuter.
Pour faciliter encore plus la chose, j’aurais aimé placer des captures d’écran mais le système ne le permet pas. Alors voici trois exemples.
Au premier cycle du primaire (« Des récits qui ont une grande influence ») et au deuxième (« Des représentations de l’origine du monde »), on présente tous les mythes créationnistes de toutes les religions, allant de la tortue amérindienne jusqu’à Mahomet en passant par Adam et Eve et le Déluge, mais ne cherchez pas de contenu relevant de la physique ou de la biologie.
Au deuxième cycle (« Des fondateurs »), des personnages historiques comme Martin Luther sont mis sur le même pied que des figures mythiques comme Moïse et Abraham.
Au troisième cycle (« Des pratiques alimentaires et vestimentaires »), le hidjab et le kirpan sont mis sur le même pied que la tenue de baptême et les vêtements de deuil . Cherchez l’erreur.
Et comment peut-on parler, de façon culturelle à des enfants de 6 ans, de tout cet ensemble de pratiques religieuses confessionnelles énumérées à tous les cycles?
Prenez la peine de lire les « compétences » visées:
– compétence 1 : Réfléchir sur des questions éthiques
– compétence 2: une compréhension du phénomène religieux
– compétence 3: Pratiquer le dialogue
Qu’y a-t-il de répréhensible ? A part le « crime » impardonnable aux yeux d’un athée intégriste: Mentionner l’existence des religions.
Parce qu’il faut voir le cours par ces lunettes pour paniquer devant les points que vous mentionner:
Les mythes de la Création ? Montrer l’énorme diversité de ces mythes a justement l’effet de les relativiser et de leur enlever tout élément de « véracité ». Vous croyez que les enfants et les jeunes vont se convertir à un mythe, parmi tant d’autres, parce qu’on leur en mentionne une dizaine ? Les seuls que peuvent croire à ces mythes sont ceux qui y croient déjà, ECR ou pas. Alors qu’être confrontés à d’autres mythes ne peut que les troubler en montrant que leur mythe ne vaut pas mieux qu’un autre.
Dans le cours de l’histoire de l’Antiquité, les mythes et panthéons greco-romains sont décrits. Est-ce que quelqu’un y a vu autre chose que ce qu’ils sont: des mythes ?
Les notions de science ne sont pas abordés ? Ils le sont dans d’autres cours. On parle de science dans les cours de science et des mythes quand il s’agit de « repères culturels » (c’est dans cette section que ces mythes sont classé). Cela me semble beaucoup plus sain que de présenter les mythes de la Création sur le même pied que les explications scientifiques, comme s’il fallait choisir entre eux.
Martin Luther est abordé comme Moïse et Abraham ? Quel est le problème quand on parle des « fondateurs » des religions ? Essayez d’expliquer le judaïsme sans mentionner les deux derniers est carrément travestir cette religion.
Quant aux pratiques alimentaires et vestimentaires, il est question de regarder leur symbolique.
En quoi est-ce les mettre sur « le même pied » ? Votre expression laisse à penser qu’ils sont placés selon une échelle de valeur. Alors que l’approche n’est pas morale, mais scientifique: comprendre leur symbolique.
http://www.mels.gouv.qc.ca/parents-et-tuteurs/culture-religieuse/programme-ethique-et-culture-religieuse/programme-enseignement-primaire/contenu-de-formation/contenu-en-culture-religieuse-themes-indications-pedagogiques-et-elements-de-contenu/
A part une allergie à la mention des religions, je ne vois toujours pas ce qui peut choquer un vrai partisan de la laïcité.
Les grandes questions éthiques sont traités de manière générale et les religions analysées de manière rationnelle.
C’est dans la ligne de la laïcité.
Vous pouvez trouver pertinent qu’une école alimente la pensée mythique des enfants, comme s’il s’agissait de poésie. mais ces mythes ne sont pas présentés comme des histoires de Père Noël mais comme des évènements réels.
Vous pouvez aussi trouver logique qu’une école défasse dans un cours ce qui est enseigné dans un autre. Ça donne les résultats qu’on a actuellement.
Où voyez -vous que ces mythes sont présentés comme des faits ?
Il est question de « récits ». Depuis quand un « récit » est une explication scientifique ?.
Je pense que vous laissez votre athéisme militant obscurcir votre jugement,
Bonjour Monsieur BARIL,
Merci pour cet article lucide et pertinent !
Au-delà des 11 mesures de Najat Vallaud-Belkacem, pour « agir en amont » et « contrer les gestes haineux, ainsi que les comportements discriminatoires envers les religions », il faudrait inculquer à TOUS les enfants et adolescents l’acceptation et le respect de la différence de l’autre (qui existent déjà chez le tout jeune enfant quelle que soit la couleur de la peau !). Ce sont hélas le milieu familial et les influences religieuses unilatérales (quelle que soit la religion, mais surtout l’islam) qui favorisent le communautarisme, l’intolérance et donc la violence.
À mon sens, ces influences religieuses ou idéologiques, incompatibles avec un vivre-ensemble harmonieux, devraient donc être compensées dans les prochaines décennies par les États démocratiques, au nom d’une saine conception de la tolérance et de la neutralité, en instaurant un enseignement de type pluraliste. Dans cette optique, l’enseignement confessionnel resterait légitime mais non subsidié. Le but ultime est en effet de permettre à tous les adolescents de choisir, aussi librement que possible, sur base d’alternatives non prosélytes et en connaissance de cause, de croire ou de ne pas croire.
Mais il n’y a pas que les religions qui s’y opposent, car même la conception française de la laïcité, uniquement « politique », certes nécessaire, favorise paradoxalement le prosélytisme de toutes les religions …
En Belgique, pays soi-disant « neutre », les laïques tentent péniblement de remplacer les cours de religions (il y en une demi-douzaine !) mais aussi celui de morale laïque, par un « tronc commun » qui, au moins, ne séparerait plus les élèves. Déjà, il a été démontré que l’obligation de suivre ces cours n’est pas constitutionnelle.
Mais la résistance des catholiques est forte car leur culte, malgré leurs églises vides, perçoit toujours chaque année 80 % de 600 millions d’euros ! Ils s’opposent donc à la révision de certains article de la Constitution de 1831 …
Quant au cours d’ÉCR, il me paraît privilégier hypocritement le catholicisme.
Il occulte pratiquement la notion d’athéisme, se rendant ainsi coupable à mes yeux d’une évidente malhonnêteté intellectuelle et morale.
Il occulte aussi le fait que le fondement des morales religieuses est la soumission à des « commandements et à des interdictions », tandis que celui de la morale laïque = non-confessionnelle) est la conscience de chacun.
Il occulte enfin et surtout le fait que toutes les religions ont, à des degrés divers, un point commun : la soumission à un dieu, à un prophète et à un livre « sacré », alors que l’humanisme laïque, certes anti-dogmatique et anticlérical mais pas antireligieux ni forcément athée, prône l’autonomie de la conscience morale, le libre-examen, l’esprit critique et la responsabilité individuelle ainsi que la liberté (effective et non symbolique) de conscience et de religion.
Je pense qu’il y aura toujours une contradiction et une incompatibilité entre la théocratie et la démocratie, la foi et la raison, la religion et la science, le créationnisme et l’évolutionnisme, bref entre la théocratie et la démocratie.
Heureusement, l’immense majorité des musulmans est pacifique, et l’on parviendra peut-être un jour à réduire l’islamophobie injustifiée.
Mais actuellement, les croyants, dans leur immense majorité, sont souvent imperméables à tout argument rationnel et scientifique, du moins au-delà de l’âge de 25 ans environ, sans doute pour ne pas se déstabiliser dans leurs certitudes …
J’ai émis, à cet égard, une hypothèse explicative, « psycho-neuro-physiologique » quant à l’origine exclusivement éducative et culturelle de la foi, et à sa fréquente persistance neuronale dans le cerveau émotionnel :
http://michel.thys.over-blog.org/article-une-approche-inhabituelle-neuroscientifique-du-phenomene-religieux-62040993.html
Merci pour vos commentaires.
Michel THYS, en Belgique.
@ Martin Moreira,
Il n’est pas question de faire la promotion de l’athéisme et donc du prosélytisme laïque, sauf en cas de légitime défense !) : chacun doit en effet se forger, à son rythme ou alors jamais, sa propre « vérité » partielle et provisoire, au contact de celles des autres. (Si les croyants, notamment créationnistes, sont prosélytes et « évangélisateurs », c’est sans doute à cause de la prétention des religions de détenir LA Vérité, et de l’imposer précocement et affectivement, en l’absence de tout esprit critique, en s’adressant aux cinq sens : à la vue, par l’immensité des lieux de culte ; à l’ouïe, par les grandes orgues, les chants, les prières; au goût, par l’Hostie (?) et le vin de messe; à l’odorat, par l’encens ; au toucher, par l’attouchement sur le front, la génuflexion, …
@ P.Lagasse :
Les valeurs ne sont pas toutes « sur le même pied » : seules sont universelles, ou au moins « universalisables » et donc bénéfiques à tous et partout, celles qui sont humanistes, inspirées par la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948.
Vous evoquez « »Le philosophe relativiste Georges Leroux » de mon point de vue le probleme que constitue ce cours prend sa source dans nos facultes et nos universites.
(1)
On constate par le discours le rapport etrange avec la science, mais meme simplement avec la raison et meme la pensee rationnelle de certains philosophes. Mais le plus inquietant et je pense qu’il faut comprendre comment un department et une universites ca fonctionne. le silence des autres philosophes qui pourtant devrait avoir la liberte academique de le faire. Comment expliquer le silence des collegues et meme plus largement de la communaute universitaire face a ces derives.
Pourquoi des philosophes ne se questionne pas comme moi a voix haute sur ce qui se passe dans nos universites. Le Quebec c’est petit, et je sais pas si la maniere qu’on fait les embauches … je sais pas si des professeurs sont plus « pesant » que d’autres si des partis politiques ( j’en suis la ) ne trouvent pas leur compte a ce qu’un certains discours sur la religion et la croyance soit porte par des universitaires et intellectuels et meme absurdement au sein des departments de philosophie.
Pourtant on a bien vu dans les pages du devoir, des universitaires, sur l’histoire nationale vs histoire sociale ( combien de lettre depuis 2-3 ans ) pis qu’on se demande la place de cela face a cela. Ici pour la philosophie et le relativisme … on semble meme pas voir une voix s’opposer a ces derives.
(2)
La philosophie est une discipline qui comprend entre autre la logique et l’epistemologie … et un moment donne va peut etre devoir le rappeler . La philosophie comme pratique de maniere generale c’est l’analyse, la reflexion … l’usage de la pensee rationnelle pour argumenter voir les limites de x ou y idee, discours .
Comment une discipline telle pourrait avoir autre chose qu’un discours non complaisant sur la croyance… aux antipodes de ce qui anime sa pratique.
(3)
Mon point coup il se passe quoi dans nos departments. Cette complaisance face a la croyance mais en meme temps un espece de discours tres faible sur la pensee rationnelle et encore plus timide sur la science.
A mon sens c’est autre chose que simplement le relativisme on dirait une instrumentalisation a des fin politique et ideologique. Je pense qu’il faut en venir a ca.
(4)
Yves Gingras par exemple qui fait un texte sur une faculte de theologie qui ferme (merci aux coupures pour celle la ) …et auquel des universitaires repondent avec un discours qui se comprends pas ….
http://www.ledevoir.com/societe/education/430864/la-replique-anachronique-la-theologie-certainement-pas
» Osons le dire, sur le plan philosophique, la théologie assume pleinement l’hypothèse « Dieu ». »
Comment des directeur de department, doyens , un recteur , un vice recteur, un vice recteur au affaire academique, toute la menagerie … le conseil d’administration pis la communaute universitaire peuvent rester silencieux.
Mais qu’est-ce que c’est que cette connerie qu’au sein de nos universites.
Pourquoi il faut un Yves Gingras qui doit aller au bat … comme si le propos de Yves etaient pas porter par d’autre monde.
Comm s’il fallait etre militant pour trouver crack pot le discours sur l’hypothese dieu comme objet d’etude ….
Coup donc les philosophes, ingenieurs, medecins, physiciens, mathematiciens …
(5)
Un autre exemple
Joclyn Maclure qui fait un texte dans lequel il parle d’ecole religieuse mais a aucun je dis bien aucun moment du texte il evoque savoir, connaissance, education, science ….
Il evoque l’ecole sous l’angle du vivre ensemble … comme si la mission d’enseignement etait accessoire ….
(6)
Je m’excuse mis un moment donne les communautes des universites vont devoir peut etre elire un recteur qui comprend ce que savoir, connaissance, etablissement d’education veut dire.
Le problem commence au sein des universites …
Le cours ECR me semble être la manifestation une façon anglaise de faire une somme des religions, de leurs symboles, comme la franc-maçonnerie acceptée l’était à plusieurs égards pour les personnes instruites en Europe, puis ensuite en Amérique. Ce multiculturalisme est subsumé sous le STATU QUO hiérarchique du gouvernement. L’école en devient le véhicule.
Quant au bouddhisme. Je suis d’accord pour dire qu’il y a autant d’idiots – d’un point de vue anthropologique & psychologique – que dans n’importe laquelle philosophie, mouvement politique ou religion. Cependant, le bouddhisme m’apparaît cent fois plus réaliste que le monothéisme. Je fais un sophisme délibéré d’appel à l’autorité : Nietzsche.
J’écoutais dernièrement une personne d’origine kabyle qui me disait : « j’ai remarqué le changement du regard des gens envers moi et je trouve ça triste qu’on me mette dans le même panier que des extrémistes musulmans. Je suis d’origine algérienne, mais je suis venu ici pour fuir les extrémismes. Et l’Algérie s’est battue longtemps pour une liberté ». Du même coup, j’entends des québécois de « souche » me dire que « les extrémistes sont les musulmans » comme s’il avait découvert la relativité. Conclusion : le statu quo fonctionne et plusieurs sont tombés dans le panneau; on a réussi à faire s’opposer deux monothéismes aussi idiots l’un de l’autre.
L’antidote à cela est de dire tout haut : « Je suis heureux sans Dieu. Je ne crois pas plus en Dieu qu’en E.T. ou Bugs Bunny. ».
Cher David Hume ,pourquoi considères -tu le Bouddhisme supérieur aux religions monothéistes?Je ne comprend pas ton raisonnement .
Je n’ai pas parlé de supériorité : « (…) m’apparaît cent fois plus réaliste que le monothéisme. ». Les enseignements bouddhiques d’origine ne présupposaient pas la croyance en un être extérieur pour la protection ou l’émancipation. La compassion est son propre acte, son propre soutien; elle n’a pas besoin d’un dieu pour exister. Les valeurs sont humaines.
Je suis Catholique et mon Dieu n’est pas un Dieu extérieur mais bien un Dieu intérieur et je suis capable de compassion aussi.
Mais pour en revenir au sujet principal,moi je suis pour le cours éthique et culture religieuse qui va servir à développer chez la nouvelle génération un plus grand respect des religions.Bravo aux libéraux.Longue vie aux Libéraux ,Si certains veulent ignorer les religions ,la nouvelle génération développera une tolérance si grande envers les religions que le communisme ne prendra jamais racine au Québec.
Je ne nie pas votre compassion.
« mais bien un Dieu intérieur »
Si je suis votre propos, vous dites que votre dieu est intérieur. Je vous invite à faire une analyse concrète et honnête. À quel endroit se situe-t-il à l’intérieur ? Quelle grandeur a-t-il (elle) ? Quelle forme ? Il ou elle pèse combien ? Quelle couleur ? Est-ce une petite voix qui parle ? Un sentiment ? Est-ce que les autres personnes le voit ou le perçoivent en vous regardant ?
« Si certains veulent ignorer les religions »
Une précision est de mise. Il ne s’agit pas d’ignorer quelque chose, mais au contraire de prendre conscience de plus-grand-que-soi. Les religions sont là (et nous le savons que trop bien). Tant mieux si la nouvelle génération est tolérante, mais dans le mot tolérant, il manque encore quelque chose comme l’acceptation (je tolère un enfant qui crie même si c’est agaçant). Je souhaite encore plus que la tolérance, l’éducation ouverte et qui libère du joug des fausses croyances et illusions. Je souhaite que chaque personne ait la possibilité d’ouvrir ses horizons, son esprit.
Plus on voit les caractéristiques des différentes religions, plus on est en mesure de constater qu’elles se limitent par leur totem, ou la langue ou la couleur de ceci ou de cela, Dieu, Allah, Ganesh, Bouddha (comme dieu). Je dis que le véritable éveil, la connaissance d’un citoyen réalisé n’a plus besoin de religion.
Le communisme étatique a tué des gens comme le catholicisme avec l’inquisition et les croisades. Nous proposons une laïcité humaniste.
Le fait de « laisser » la décision à un parti politique ou d’accepter d’autres religions ne relèvent pas de la grandeur d’âme mais plutôt de l’ignorance délibérée, un déni. Ce déni favorise le statu quo (c’est tellement plus rassurant) et pendant ce temps, les conflits vont subvenir inévitablement à nouveau. Est-ce cela que vous voulez ? Tant qu’il y aura des croyants il y aura des guerres de clochers. Antidote : laïcité.
Je comprend que tu sois choqué par ce que tu considères comme des illusions et fausses croyances,moi même j’aurais cette perception si j’étais Athée.Par contre je ressens de plus en plus de mépris envers les croyants du Québec.J’aimerais bien qu’il y ait un dialogue constructif entre croyants et non croyants du Québec ,mais est-ce possible?
J’aimerais bien savoir ce que tu veux dire par laïcité humaniste,ça se place bien dans un blogue mais comment ça se concrétise dans la vie de tous les jours?Quand tu parles de guerres de clochers ,trouves-tu ça négatif?La vie est remplie de compétitions de toutes sortes (compétitions sportives,culturelles,intélectuelles,etc).En plus cette expression est désuette de nos jours car les différentes religions Chrétiennes du Québec s’entendent très bien.
Pour ce qui est de mon Dieu intérieur je ne peux pas l’analyser ,nous ne pouvons pas analyser l’amour.Même les plus grands scientifiques ne peuvent pas analyser l’amour.Comment je fais pour le percevoir?C’est par sa démonstration!Tu ne peux pas voir le vent mais tu peux voir la démonstration du vent (dans les feuilles d’un arbre,dans les cheveux ,dans la tornade,etc).
Alors une laicité humaniste est comme le vent et l’amour sauf sans dieu.
Je veux pas prendre a parti un internaute de maniere indue mais je pense que c’est d’interet que d’observer et se questioner.
(1)
@Michel
« Je suis Catholique et mon Dieu n’est pas un Dieu extérieur mais bien un Dieu intérieur et je suis capable de compassion aussi. »
@DavidHume …
« Je ne nie pas votre compassion »
Le dialogue fake c’est ca ….
—-
(2)
Eille
@DavidHume …. et autres tarlas ….
Juste dans un precedent texte @Michel ecrivait ….
« Une femme victime de viol doit mener à terme sa grossesse tout en ayant un suivi gratuit chez un psychologue.Si une enfant ou une adolescente tombe enceinte,peut-on transférer le fœtus dans l’utérus d’une femme adulte?Bonne question! »
—–
(3)
Du moment qu’on met dieu dans l’equation de la compassion … ca mene toujours a de drole d’affaire … le croyant bien est bien plus preoccuper par satisfaire le dieu pis ses regles que vraiment faire dans la compassion.
@Michel dans sa grande compassion se questionne pas profondement sur l’osti de traumatisme evident et a long long terme qu’une victime de viol aurait de garder son enfants alors qu’elle ne le desire pas … l’amenant peut etre meme au suicide …
Dans sa grande bonte @Michel … personne au grand coeur lui offrirait simplement le service psychologique gratos …. quelle bonne ame …
Et puis @Michel dans sa grande compassion … dans le cas d’une enfant, adolescente … nous amene dans la science fiction et le fait de transferer le foetus dans le corps d’une autre ….
@DavidHume
Toi qui remet pas en question la compassion de @Michel ( je me demande bien au nom de quoi tu le ferais pas … d’ailleur ou pourquoi tu es si rapide a ne pas nier sa compassion …)
Trouves tu toujours que @Michel est d’une grande compassion …
(4)
Prenons juste 2 secondes pour voir que la bonne volonte dans la vie c’est une affaire pis le reel un autre ….
@Michel dans son paradigme ….
Pense sincerement et profondement faire le bien … sa pensee est anime de la bonne volonte …
Alors que dans le fond il nous amene smiplement dans quelque chose de non seulement terrifiant mais de l’ordre d’un film d’horreur …
Imaginez deux seconde du monde de meme se questionnant sur comment gouverner une societe au complet.
Puisque je ne connais pas la compassion de M. Lacroix, je ne la nie pas. Consulter l’Eristique, Schopenhauer. Le calinours bienveillant pourrait me corriger;-)
Bonjour Michel Lacroix,
Je me permets de compléter ma précédente intervention.
Moi aussi « j’aimerais bien qu’il y ait un dialogue constructif entre croyants et non-croyants du Québec » et d’ailleurs. « Mais est-ce possible ? ». Je crains que non, car au mieux, il se limite presque toujours à un échange de points de vue, voire à un « dialogue de sourds ». Depuis des années que j’interviens sur des blogues de chrétiens, je constate en effet que les croyants évitent manifestement de prendre connaissance d’arguments rationnels et scientifiques, et donc d’y répondre, par crainte sans doute de devoir remettre en question leur foi.
Ou alors ils y répondent en citant des versets bibliques que, je vous le « confesse », je « saute » d’office (je ne les lis plus depuis 55 ans que je ne suis plus croyant (protestant « libéral »).Ou bien , ils y répondent en disant que la science s’occupe du comment, et la religion du pourquoi, ce qui me paraît jésuitique. En outre, il y a chez la plupart des chrétiens un besoin irrépressible d’évangéliser, de partager leur « espérance », leur bonheur d’avoir reçu la « révélation » et « LA Vérité ». C’est certes légitime, mais contestable, à mes yeux, lorsque, bien que de « bonne foi », les parents croyants imposent leur foi, dès le plus jeune âge, et sans alternatives (qui leur ont d’ailleurs été occultées par les religions). Je respecte donc les croyants,mais pas les religions, dont ils sont les victimes depuis des millénaires.
Les scientifiques peuvent-ils « analyser votre Dieu intérieur » ?
Je pense que oui : les psychologues et les neuroscientifiques, surtout croyants, comprennent de mieux en mieux le fonctionnement du cerveau humain, y compris l’origine éducative et culturelle de la foi, et sa fréquente persistance neuronale dans le cerveau émotionnel, puis rationnel. Le but des athées comme moi, n’est pas de convaincre que Dieu n’a qu’une existence imaginaire, mais seulement de faire peut-être découvrir aux croyants qui le souhaitent des horizons philosophiques nouveaux.
« Puisque je ne connais pas la compassion de M. Lacroix, je ne la nie pas. Consulter l’Eristique, Schopenhauer. Le calinours bienveillant pourrait me corriger;-) »
(1)
Je vais te corriger moi meme …
Et en tout respect de Schopenhauer ou tout autre argument d’autorite ….
(2)
On a pas a « ne pas nier » ce pourquoi on a pas d’evidence ….
y compris la compassion de l’internaute tartanpion …
(3)
Mais mon point est a l’effet que lorsque vous dites ne pas avoir d’element pour juger, nier, de la compassion d’un internaute integriste moi je doute de votre propos.
Parce que le reel … c’est que l’internaute @Michel … ecrit ici et la … avec abundance et il s’est exprimer par exemple
clairement sur le viol et l’avortement … et meme dans le cadre d’un enfant … y allant de solution non seulement loufoque mais qui font que non le concept de compassion passe bien apres server dieu …
Tu me dis ne pas connaitre sa compassion …. moi je dis que t’es un aveugle bien heureux …
Mon conseil commence donc a lire entre les lignes …. plutot que de referrer a x ou y philosophe pour penser ….
Je dis que tu te cache derriere des phrases en double negative malhonnete pis un philosophe que tu cites dans le vide …
(4)
Je remet en question la compassion de @Michel et ta bonne foi a toi …
Le jugement de la Cour suprême est rétrograde !
C’est à tort, selon moi, que la « liberté de religion » est invoquée, puisque, par définition, aucune liberté n’existe en l’absence d’alternatives ! Or le cours ECR privilégie manifestement la religion catholique (qui incite à la soumission) et, ce qui est pire, il occulte l’athéisme (qui prône l’autonomie de la conscience, la responsabilité individuelle et l’esprit critique).
Cela constitue à mes yeux une malhonnêteté intellectuelle et morale, pour ne pas dire un crime contre l’esprit. Le prosélytisme catholique, le communautarisme, le repli sur soi, l’intolérance, etc. vont donc se renforcer …
J’observe que les parents croyants (surtout les musulmans, exemple extrême) ne se demandent jamais s’ils ont vraiment choisi leur religion, ni même de croire. J’y vois trois raisons :
D’abord parce que la foi est imposée dès la prime enfance (donc affectivement et en l’absence d’esprit critique) au cerveau émotionnel, ce qui y laisse des traces indélébiles (que tendent à confirmer la psycho-neuro-physiologie lorsqu’elle constate son origine exclusivement éducative et culturelle, ainsi que sa fréquente persistance neuronale, par plasticité synaptique).
Ensuite parce qu’à l’adolescence et à l’âge adulte, les religions poursuivent malhonnêtement l’occultation des options non confessionnelles.
Enfin parce que se poser ces questions, cela déstabiliserait les croyants dans leurs certitudes.
Il importe à mes yeux que l’école compense les influences religieuses familiales, certes légitimes, mais unilatérales et communautaristes, incompatibles avec l’acceptation de la différence de l’autre par le dialogue, et avec le vivre-ensemble.
Je joins un article que j’ai publié l’an dernier :
http://www.souslavouteetoilee.org/2014/08/liberte-de-conscience-oui-bien-sur-mais-laquelle.html.
Michel THYS,
à Ittre en Belgique.