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Paranormal et religion partagent un terreau commun.
L’automne dernier, deux volumes paraissaient simultanément au Québec et en France traitant chacun à leur façon du rapport entre science et pseudoscience. Chez nous, Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, publiait Quand le paranormal manipule la science (MultiMondes, 2014). En France, un collectif dirigé par le sociologue Valéry Rasplus faisait paraître l’ouvrage Sciences et pseudo-sciences; regards des sciences humaines (Éditions Matériologiques, 2014).
Ces deux volumes sont complémentaires et on ne peut que se réjouir de cette saine réaction des milieux scientifiques qui cherchent à séparer le bon grain de l’ivraie (oui, je sais, c’est une image tirée des Évangiles…). La concomitance de ces publications est peut-être symptomatique de la persistance de la pensée magique qui nous rappelle que la méthode scientifique n’est pas intuitive. Je ne traiterai ici que du volume de Serge Larivée. Celui de Valéry Rasplus est présenté dans cet autre texte.
Paranormal et religion
L’essai de Serge Larivée tombe pile sur ma table puisqu’il m’offre ample matière pour compléter mon propos récent sur le cours ECR qui m’a valu bien des critiques. Si la pensée intégriste prend racine sur la pensée religieuse, on peut également dire que la pensée religieuse et les croyances paranormales sont la face et le dos de la même médaille.
Même si ce n’est pas là l’objet principal du volume de Larivée, son point de vue est très clair sur le sujet. « Les croyances religieuses sont de même nature que les croyances paranormales, me confiait-il en entrevue. Une vierge qui enfante, c’est contraire aux lois de la nature; un Dieu unique qui en comporte trois comme dans la Trinité, c’est contraire aux mathématiques. »
À son avis, les croyances religieuses « jouent un rôle fondamental dans l’explication des croyances aux pseudosciences« , écrit-il dans son essai. Il cite à ce sujet le directeur de recherche du Centre de recherches politiques de Sciences Po de Paris, Daniel Boy, qui a montré que la croyance ou non en la survie après la mort est la meilleure variable explicative de la croyance aux pseudosciences: plus on croit en la vie après la mort (ou à la réincarnation), plus on est porté à adhérer aux croyances paranormales comme l’astrologie et les perceptions extrasensorielles. (p, 24-25)
En fait, il n’y a pas de religion sans paranormal. La religion ne fait qu’appeler ce type de croyances autrement en les désignant par mystères, miracles ou intercessions divines. Paul de Tharse ne disait-il pas que « si le Christ n’est pas ressuscité, ma foi est vaine »? Croire que des morts ressuscitent, c’est croire aux fantômes et aux revenants, une croyance paranormale.
Chez les universitaires
Le plus inquiétant, c’est que le niveau d’instruction et le QI élevé ne sont pas des garanties prémunissant la personne contre ces dérives. Bien qu’il y ait une corrélation habituellement inverse entre niveau d’éducation et croyance au paranormal, les études universitaires ne constituent pas un « facteur de protection à sécurité maximale » c0ntre ces croyances, écrit le professeur.
Ainsi, près de 50% des étudiants en biologie à l’Université de Montréal croient en la clairvoyance et près de 60% croient en la télépathie. Et 53% des professeurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières croient aux sourciers! Aux État-Unis, 69% des étudiants universitaires croient aux fantômes. Du côté des membres de Mensa, 51% croient en la divination et 73% croient à la télépathie. Une étude de Daniel Boy montre même une augmentation de la croyance aux pseudosciences lorsque le niveau de connaissances scientifiques passe de très faible à assez bon.
Une science mal comprise peut donc alimenter les pseudosciences. On le voit couramment avec le recours à la physique quantique pour appuyer des croyances paranormales comme la télépathie, la clairvoyance ou la réincarnation.
Les fondements naturels du surnaturel
Comment expliquer ce paradoxe entre formation scientifique et croyances paranormales? Serge Larivée avance plusieurs facteurs explicatifs, entre autres celui voulant que le cerveau humain soit « une machine à générer des croyances de toutes sortes » et qu’il soit « davantage programmé pour faire confiance que pour douter ».
Larivée s’en remet ici aux explications évolutionnistes avancées par divers chercheurs. Notre capacité d’inférer et d’établir des liens de cause à effet nous dispense, d’une part, de procéder constamment par tâtonnement et recommencement. D’autre part, il nous faut aussi comprendre pourquoi nous agissons de telle ou telle façon et nous assurer d’agir en harmonie avec nos émotions afin de prévenir la dissonance cognitive. Nous avons donc besoin d’interpréter le tout de façon cohérente et c’est le rôle que remplissent les croyances que nous élaborons pour nous faciliter la vie et être plus performants:
« Un système de croyances qui ne s’écarte pas trop de la réalité quotidienne peut constituer une façon de faire relativement bien adaptée, dans la mesure où il favorise l’efficacité comportementale avec un minimum d’efforts cognitifs et adaptatifs ». (p. 41)
« Le fait de croire en quelque chose donne du sens à l’existence et, ce faisant, influence nos comportements même quand la dite croyance se révèle non fondée. » (p. 37)
« À la limite, peu importe que les explications soient vraies ou fausses, l’important, c’est qu’elles soient satisfaisantes pour l’individu aux plans émotif et cognitif. […] Les croyances tiennent leur valeur de survie en ce qu’elles persistent même confrontées à des données contradictoires. » (p. 43-44)
Croyance et savoir ne sont donc pas du même registre, sollicitent des habiletés cognitives différentes et peuvent évoluer indépendamment l’un de l’autre.
Mais je dois dire qu’il manque une pièce au puzzle présenté par le professeur Larivée et qui tient à la sémantique du mot croyance. Si notre cerveau est contraint d’élaborer des récits afin de donner du sens à ce que fait l’individu, pourquoi ces récits font-ils appel à du surnaturel? Croire ce que nos parents nous disent pour nous protéger d’un danger, croire qu’il vaut mieux dans telle ou telle circonstance s’en remettre aux conseils des vieux sages, croire que si j’ai mal au dos c’est parce que je suis gémeaux, toutes ces « croyances » partagent des caractéristiques communes avec la croyance en Dieu, mais cette dernière possède aussi des aspects qui lui sont spécifiques. L’aspect surnaturel des croyances religieuses repose sur un ensemble d’habiletés cognitives sélectionnées pour la vie en groupe et qui nous conduit à anthropomorphiser la nature (voir Aux sources de l’anthropomorphisme et de l’idée de Dieu). Cette démonstration nécessite un volume en soit, mais il faut ajouter cette pièce au scénario.
Et le cours ECR dans tout ça?
Ce qui précède doit nous faire comprendre qu’il est illusoire de penser que la seule information sur la diversité des croyances religieuses enseignées dans le cours Éthique et culture religieuse conduira à forger une pensée critique face au fait religieux et combattra même l’intégrisme religieux.
Serge Larivée estime que l’école a un rôle prépondérant à jouer pour former la pensée analytique et contrer les croyances au paranormal qui vont de pair avec les croyances religieuses. Il présente différents exemples d’exercices scolaires montrant tantôt que de fausses croyances face un jeu vidéo de course persistent même après qu’elles se soient révélées erronées, tantôt qu’un travail sur l’astronomie réduit à néant les croyances en l’astrologie. Tout dépend donc de l’approche pédagogique.
De ce côté, ECR nourrit la pensée magique. Bien qu’il n’aborde pas le sujet dans son volume, Serge Larivée en convient. « ECR est un cours inutile qui non seulement n’ouvre pas aux autres cultures mais amène l’athée à penser qu’il n’est pas normal. Dans ce cours, la religion n’est jamais présentée comme une hypothèse inutile« , concluait-il notre entrevue.
Le mécanisme sous-jacent à la construction des croyances qu’il expose dans son livre montre à sa façon que le paranormal nécessite une déconstruction active pour être neutralisé. La même opération est nécessaire face à la pensée religieuse si l’on veut prévenir ses dérives.
Le volume Quand le paranormal manipule la science est paru simultanément en France aux Presses universitaires de Grenoble.
J’ai redécouvert dernièrement le court chapitre 7 de mon livre « Entre l’espoir et le faux-mage » (collection « Une chandelle dans les ténèbres » : collection (1) entièrement consacrée à l’éducation à l’esprit critique et à la lutte contre la médiatisation du « n’importequoitisme » ambiant). Dans ce chapitre « Sombres dess(e)ins », on trouve une caricature de Darwin en singe (il y en eut bien d’autres !) après la publication de son livre « Evolution des espèces » (1859). A ma connaissance, aucune fatwa ne fut décidée de la part de la communauté scientifique de l’époque… 🙂
Jacques Poustis
(1) http://www.book-e-book.com/
Même s’il n’était pas considéré comme un scientifique, Sigmund Freud a tenté une réponse sur le mécanisme de l’illusion. L’inconscient ferait tout pour éviter de penser à la mort, la décrépitude du corps (vieillesse, maladie, deuils), la souffrance. Cela pourrait être un morceau du puzzle.
Le livre de Sam Harris, the moral landscape, traite des croyances.
« Ce qui précède doit nous faire comprendre qu’il est illusoire de penser que la seule information sur la diversité des croyances religieuses enseignées dans le cours Éthique et culture religieuse conduira à forger une pensée critique face au fait religieux »
Comme il est illusoire de penser que les cours de physique et de chimie du secondaire suffisent à développer la pensée scientifique chez les étudiants.
Doit-on suivre le même raisonnement et conclure qu’on devrait retirer tous les cours de science du cursus du secondaire ?
« tantôt qu’un travail sur l’astronomie réduit à néant les croyances en l’astrologie. »
Complètement faux. L’astronomie consiste à étudier les mouvements des astres. Or, justement, les astrologues se servent des découvertes en astronomie pour jeter un voile « scientifique » à leurs prédictions.
Encore une fois, parce que bien des gens n’ont aucune idée de la démarche scientifique.
L’effet d’un cours de science sur le développement de la pensée critique n’est pas le même que celui d’un cours comme ECR. Un cours de science enseigne la méthode scientifique qui cherche à éliminer les contradictions observées alors que les religions et les pseudosciences refusent cette démarche et maintiennent leurs postulats.
Pour juger l’exemple du travail sur l’astronomie rapporté par Serge Larivée, il faut aller lire le passage au complet. Les astrologues ne basent aucunement leurs croyances sur l’astrologie moderne.
Vous n’avez pas saisi le raisonnement:
Les cours de science du secondaire visent à former un esprit scientifique. Mais même l’ensemble de ces cours ne réussissent pas à atteindre cet objectif (en tant que détenteur d’une maîtrise en physique, je peux témoigner, aussi bien pour moi que pour mes enfants et mes collègues: l’esprit scientifique ne se développe pas avec les cours actuels du secondaire. Si c’était le cas, bien plus de gens le comprendrait et il n’y aurait pas 49% d’analphabètes fonctionnels).
Le cours d’ECR vise à relativiser les croyances religieuses (entre autres*). Vous affirmez qu’il n’y arrive pas (ce qui est très possible). Donc qu’il faudrait l’éliminer puisqu’il n’atteint pas cet objectif.
Avec le même raisonnement, les cours de science devraient être éliminés aussi.
Ce qui est absurde. Si ces cours sont insuffisants pour atteindre à 100% les objectifs visées, ils aident cependant à poser les pierres de fondation pour les atteindre éventuellement. Non suffisant, mais nécessaires.
Le seul argument que vous apportez ici contre le cours d’ECR ne tient pas la route.
Question de logique.
*La moitié du cours ne touche pas du tout aux religions, mais visent à faire réfléchir les élèves sur les grandes questions existentielles et sociétales (deuil, homosexualité, etc.). Par exemple, la moitié du temps consacré au deuil et à la mort ne concerne aucune croyance religieuse, l’autre moitié aborde ces sujets avec les réponses apportées par les diverses croyances religieuses…incluant l’athéisme (intéressant d’apprendre aux élèves comment la mort et le deuil peut être abordés par des athées, non ?).
Vous commettez trois erreurs.
1.Vous dites que le cours ECR «vise à relativiser les croyances religieuses»; montrez-moi une seule phrase du programme qui va dans ce sens.
2.Vous me faites dire « qu’il faudrait l’éliminer puisqu’il n’atteint pas cet objectif». Je n’ai jamais dit ne telle chose. Si vous relisez mes autres textes sur le sujet, vous verrez que ce n’est pas pour cette raison que je crois qu’il faut abolir ce cours mais, entre autres, parce qu’il glorifie l’appartenance religieuse, incite ceux qui n’en ont pas à en développer une et ne soumet pas les croyances religieuses à la critique.
3.Ma critique de ce cours a toujours visé le volet culture religieuse et non l’autre moitié qui porte sur l’éthique.
L’information sur les religions a sa place à l’école. Mais faut-il que ce soit fait de cette manière et de la 1ère année du primaire jusqu’à la 5e du secondaire? Quant à l’athéisme, allez voir au-delà de l’énoncé général et vous constaterez que le thème n’apparait qu’en 4e du secondaire. Une seule phrase dans tout le programme!
« Vous me faites dire « qu’il faudrait l’éliminer puisqu’il n’atteint pas cet objectif». Je n’ai jamais dit ne telle chose. »
Je paraphrase, mais comment interpréter ce que vous écrivez dans la dernière section de votre texte (la seule qui traite vraiment du cours ?
« Ce qui précède doit nous faire comprendre qu’il est illusoire de penser que la seule information sur la diversité des croyances religieuses enseignées dans le cours Éthique et culture religieuse conduira à forger une pensée critique face au fait religieux et combattra même l’intégrisme religieux. »
« 3.Ma critique de ce cours a toujours visé le volet culture religieuse et non l’autre moitié qui porte sur l’éthique. »
A ce que j’ai constaté, ceux qui mènent la charge contre le cours d’ECR sont les intégristes de tous poils. Exactement pour des raisons similaires:
Les intégristes catholiques, parce qu’en tant qu’intégristes, ils sont convaincus de détenir LA Vérité et que toute autre croyance religieuse est foncièrement mauvaise et à proscrire. Et que par conséquent, le cours d’ECR est une abomination qui doit être éliminée parce qu’il fait mention de ces fausses croyances et visent à la tolérance religieuse. En plus d’aborder des thèmes qu’ils refusent qu’on aborde (homosexualité, etc.). Sous l’idée que mentionner l’existence même des autres croyances religieuses et de ces thèmes, c’est « en faire la promotion ».
Les intégristes athées, parce qu’en tant qu’intégristes, ils sont convaincus de détenir LA Vérité (Dieu n’existe pas) et que toute autre croyance religieuse est foncièrement mauvaise et à proscrire. Et que par conséquent, le cours d’ECR est une abomination qui doit être éliminée parce qu’il fait mention de ces fausses croyances et visent à la tolérance religieuse. En plus d’aborder des thèmes qu’ils refusent qu’on aborde (pratiques religieuses et culturelles, etc.). Sous l’idée que mentionner l’existence même des autres croyances religieuses et de ces thèmes, c’est « en faire la promotion ».
D’où l’alliance qui peut apparaître étrange à première vue entre les intégristes catho de la CLÉ et les athées militants.
Je ne sais pas pour es intégristes juifs, musulmans, sikhs et hindous, mais j’ai tendance à penser qu’ils opèrent sur le même mode de pensée (d’où l’existence des écoles religieuses qui ne respectent pas le cursus du ministère et escamotent ce cours).
« 1.Vous dites que le cours ECR «vise à relativiser les croyances religieuses»; montrez-moi une seule phrase du programme qui va dans ce sens. »
« Manifester une compréhension du phénomène religieux, c’est aussi faire l’examen d’une diversité de façons de penser, d’être et d’agir issues de différents univers, religieux ou autres. »
(Source dernière phrase: http://www.mels.gouv.qc.ca/programme-ethique-et-culture-religieuse/programme-enseignement-primaire/competence-2-manifester-une-comprehension-du-phenomene-religieux/sens-de-la-competence-2/)
Vous m’avez pris au mot et avez trouvé une phrase qui, à la rigueur, peut aller dans le sens du relativisme. J’ai d’ailleurs écris que cet aspect était l’un des éléments positifs du cours. Mais je maintiens que le relativisme religieux n’est pas l’objectif du cours ECR et que si le cours a cet effet, c’est par la bande. Le relativisme que je déplore est celui des valeurs sociales, éthiques et politiques qui découle du relativisme religieux.
Pour évaluer cette phrase à sa juste mesure, il faut la replacer dans l’ensemble de la compétence d’où elle est tirée, la mettre en relation avec les autres compétences, les contenus et les finalités du cours et avec les attitudes attendues des enseignants.
On aura la juste mesure avec l’évaluation de ce cours qui tarde à venir.
@P. Lagassé
Qu’entendez-vous par ‘relativiser les croyances religieuses’ ?
– Si c’est minimiser le fait de croire ou lui faire perdre son caractère absolu, la compétence ‘manifester une compréhension du phénomène religieux’ n’y répond évidemment pas. Elle fait même le contraire. Que le sens de la compétence finisse par ‘différents univers, religieux ou autres’ peut donner l’illusion qu’on aborde d’autres façons de penser que religieuses, mais les composantes et les attentes de cette compétences donnent en fait l’idée que tout le monde croit à l’existence d’un ou plusieurs dieux, et que c’est normal de le faire.
– Si c’est montrer qu’il y a différentes façons d’exprimer sa croyance religieuse alors la compétence y répond.
M. Baril, la thèse que vous défendez cette fois-ci me semble plutôt être que le cours d’ECR alimenterait une sympathie pour l’explication surnaturelle, en exposant les enfants à la pensée mythique et religieuse. Vous tentez ensuite par juxtaposition d’associer cela à un encouragement à l’intégrisme.
Comprenez que je trouve tout à fait intéressant et pertinent le propos des deux essais que vous nous présentez, ainsi que les réflexions que vous faites à-partir de ceux-ci sur la persistance des croyances pseudoscientifiques même parmi les universitaires eux-mêmes scientifiques! Mais lorsque vous tentez d’associer ces réflexions à la supposée prédisposition à l’intégrisme que générerait le cours d’ECR, le seul argument que vous nous présentez se résume à la pente glissante, poussée à l’extrême. On est pas loin du «si tu fumes un joint tu mourras d’une overdose». Or une réaction si peu rationnelle au phénomène est, à mon humble avis, peu porteuse de solutions efficaces pour s’attaquer au problème de l’intégrisme.
Pourtant, ne pourrait-on pas déduire que la raison a moins de probabilité de mener à l’intégrime religieux que la superstition ?
M. JCL, vous prenez mon raisonnement à l’envers. Je ne soutiens pas qu’un cours comme ECR encourage l’intégrisme ou y conduit mais plutôt que l’intégrisme prend ses racines dans la pensée religieuse qui prétend détenir LA Vérité révélée par Dieu, une position que ECR ne remet pas en question ou ne soumet pas à l’analyse critique.
«Ces deux volumes sont complémentaires et on ne peut que se réjouir de cette saine réaction des milieux scientifiques qui cherchent à séparer le bon grain de l’ivraie» Cher M. Baril, merci d’accepter de répondre à cette question: que signifie cette expression «séparer le bon grain de l’ivraie»?
Au sens séculier. l’expression signifie « séparer le bon du mauvais »: http://www.linternaute.com/proverbe/154/il-faut-separer-le-bon-grain-de-l-ivraie/
Elle origine de l’Évangile de Mathieu: http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bon_Grain_et_l%27Ivraie
Le collectif de Rasplus l’utilise au sens séculier dans la présentation de leur volume.
À la question est-ce que tous les actes ont un résultat moralement équivalent ? La réponse est non. Certaines morales véhiculent de subtiles distorsions menant à des actes discriminatoires, intégristes, destructeurs.
En présentant des religions dont chacune revendique son caractère unique en se définissant par opposition à l’autre, le cours ECR perpétue une paralysie éthique.
Si la prémisse de l’analyse critique implique d’éviter une telle déformation de la finalité morale, conséquemment elle est donc louable.
Des remarques en passant, au dela des flatulences verbales pis du monde qui me donne l’impression d’avoir ete teleporter 4000 ans en arriere ….
(1)
Au dela des explications psycho, cognitif de Serge, des livres qui font l’exegese et l’analyse de l’origine de la croyance et de la difference avec le savoir …et de demander le retrait du cours d’ECR …
De mon point de vue les laiques doivent reorganiser le discours autour de la science et eviter de tomber dans ce qui me semble devenir un piege grossier de discuter … que de religion … et de devenir des militants s’opposant a quelque chose plutot que proposant quelque chose. Le reel c’est que les laiques ont un projet porteur et permettant d’expliquer l’univers, d’utiliser nos connaissances pour le modeller, aucune religion ne peut meme pretendre arriver a la cheville.
Je pense qu’on doit viser une approche beaucoup plus proactive et qui est sur le fond plus realiste. On doit repenser les cours de science, elargir la porte. Revenir sur la methode, s’assurer que ceux qui enseignent dans nos lieux d’enseignement portent des valeurs de pensee rationnelle, de raison et de science et comprennent que la methode scientifique permet de decrire l’ensemble du reel autour et que cette description rationnelle prend pas fin quand on sort de l’ecole …
S’assurer que les cours de science du primaire et du secondaire permettent justement de challenger directement les croyances et des dogmes religieux et ces cours devrait etre non negociable pour les ecoles privees non subventionnee quitte a envoyer des enseignant directement dans ces ecoles.
S’assurer qu’on passe pas une session a discuter des nuages pis des noms de nuages … qui me semble d’une debilite profonde …
(2)
Les cours de philo du cegep devraient porter davantage sur l’epistemologie et la logique et moins la metaphysique pis l’exegese des textes grecs pis laisser Decartes prendre du repos … bien beau parler pendant un cours des divagations metaphysique ecrite alors que Descarte s’est leve un matin a une époque qu’on faisait plus ou moins de science systematiquement …. c’est de l’ordre de la twilight zone … et de la perte de temps ….
Un cours de science de vulgarisation devrait etre obligatoire au cegep. Des livres de vulgarisations en particulier sur la description de la Terre, systeme solaire et la cosmologie. Tout citoyen devrait savoir l’age de l’univers, et en gros des elements cles de la patente … comme comment sont fabriquer les divers elements qu’on retrouve sur Terre. Quelqu’un qui sait pas qu’on est de la poussiere d’etoile en 2015 … je pense que c’est anormal.
(3)
(a)
Au sein des universites, je pense qu’on devrait mettre un cours de science commun sous l’angle a nouveau de vulgarisation obligatoire. Je plaide pour que ce cours challenge specifiquement le relativisme. Non tous les savoir sont pas egaux, non il n’y a qu’une methode, voici en gros les theories que nous avons. etc. Voici
l’inventaire des particules, voici l’inventaire de cela. Voici le niveau d’adequation entre les theories pis les experiences.
(b)
On doit s’asurer que le monde au sein des universites comprennent la mission qui est la connaissance, le savoir … ca semble pas clair …
http://quebec.huffingtonpost.ca/claude-simard/laicite-malmenee-universite-laval_b_6669916.html
(c)
On devrait documenter ce qui se passe dans les departements de philosophie avec les relativistes mais surtout les anti lumieres ….. c’est quoi les cours, c’est quoi les discours, est que des cours vont clairement a l’encontre de ce que nous connaissons du monde et ultimement est-ce que ces cours remplissent la mission de transmission du savoir.
On devrait documenter les initiative weirdo comme a l’UQTR et le cours de paranormal.
(d)
Il y a trop de discours troublant, sur les soi disant savoir traditionnels, croyances … de certains etudiants, pour penser que c’est anodin et qu’on a pas en toute conaissance de cause engager des gens qui semblent meme pas partager les elements de la mission d’une universite.
(e)
Et au final … si comme enseignant ou chercheur on se fera pas donner de locaux d’enseignement au sein des lieux de culte, sur qu’elle osti d’argument niaiseux des lieux de cultes, locaux d’association religieuse, locaux de priere devrait exister dans nos universites.
C’est des institutions de savoir, de science ….
(f)
On devrait regarder qui fait la location de locaux pour des conferences …
Pas de secte, pas d’association religieuse, pas de pretre, d’Imam … pas …etc … pas de rael …
(4)
On devrait reflechir a des modifications des chartes pour donner une veritable doit a l’education mais plus largement a la connaissance et a la science pour les enfants et leur liberte de conscience.
On devrait definir plus clairement ce qui est conforme ou pas a une experience de scolarisation et aller au dela d’une experience de sociolisation equivalente de la charte quebecoise et du vide de la charte canadienne … l’ecole est un lieu de transmission du savoir. C’est ca le point de la patente …
On devrait documenter les enfants qu’on perd ici et la dans des sectes, mouvements, pis communaute integriste, pis pseudo ou soi disant scolarisation a domicile.
C’est pas vrai que des enfants devraient disparaitre de la carte ….